Dernier match de l'année 2012 à Bordeaux et un enjeu pointe pour les deux protagonistes. Rester bien ancré dans le groupe des huit premiers pour les Boxers, ne pas se laisser trop distancer pour les Coqs. Bordeaux est coaché par le trio « maison » qui continue de suppléer le départ, cette fois officialisé, de Fokine et montre de bons signes de convalescence. Boucamus et les siens sauront-ils se cramponner au wagon qui file vers les PO ?
Bordeaux, Mériadeck, Hockey Hebdo
Patrice Villey, Murielle Gaston le 23/12/2012 à 08:11
Arbitres : Mlle Picavet assistée de Mr Metais et Mr Herrault
Buts : Bordeaux : 01:16 Romain Horrut (ass Rolands Vigners) ; 09:17 Andrej Zidan (ass Vincent Cadren et Dejan Zemva) ; 21:58 Rolands Vigners (ass Fredrik Dratzen et Romain Horrut) ; 39:07 Romain Masson (ass Andrej Zidan et Thomas Paradis) ; 45:08 Jean-François Savage (ass Vincent Cadren et Dejan Zemva) ; 46:07 Rolands Vigners (ass Romain Horrut et Jan Majercak) ; 56:20 Romain Masson (ass Rolands Vigners et Romain Horrut) Courbevoie : ; 24:11 Julien Tremblay (ass Benjamin Rubin et Ladislav Harabin ) ; 53:23 Benjamin Rubin (ass Julien Tremblay et Kevin Gadoury) ; 59:00 Matus Hanes (ass Udo Marie)
Pénalités
38' contre Bordeaux
48' contre Courbevoie
Gardiens de but en jeu :
#29 Mickaël Gasnier pour Bordeaux
#29 Jure Verlic pour Courbevoie
1° Tiers :
Les Bordelais entrent très vite dans le match, en à peine une minute pour tout dire. Alors que Marie tente de relancer son équipe depuis l'arrière, Horrut le bloque, s'empare de la rondelle et l'élimine. L'attaquant bordelais déclenche le slap qui bat Verlic, 1-0 à 01:16.
Murielle Gaston
Gasnier, véritable artisan du succès bordelais ce soir
Pris à froid, Courbevoie n'est pas sans ressources et il faudra aux Boxers un très bon Gasnier devant son filet pour parer les réactions des joueurs de Boucamus. Rubin et Gadoury se font très insistants au slot et Menard, de loin, ne trouve pas le chemin du filet. Les Coqs sont bien en jambes et laissent entrevoir un match où la menace sera constante sur le but bordelais.
La première supériorité arrive au bout de cinq minutes pour les locaux qui auraient très bien pu creuser l'écart par Boubé comme se voir recoller suite à un contre de Hanes. Ce power-play ne donne donc rien mais met en évidence un solide bloc de Courbevoie qui met très vite le palet dans le sens de l'attaque et finalise quasi systématiquement ses actions par un lancer.
Arrivés mi-tiers, les Coqs dépensent sans compter leur énergie. Les lancers successifs à la cage de Tremblay, Motte et Place ne passent pas. Pas plus qu'une belle attaque à trois, de front, du trio Harabin-Rubin-Leroux mais que Gasnier, visiblement parti pour une soirée agitée, s'il ne bloque pas tout, sait écarter efficacement.
Mais loin de concrétiser ses occasions, Courbevoie part à la faute une seconde fois. Bordeaux saisit sa chance et va creuser l'écart. Le danger ne vient pas des jeux en zone, il vient de la rapidité dans les enchaînements de passes depuis la défensive. Zemva remonte la glace, il trouve Savage à la neutre qui s'appuie sur Cadren. Le Bordelais s'excentre en offensive et transperce le carré de défense pour trouver Zidan au second poteau qui finalise un mouvement rapide et efficace, 2-0 à 09:17.
On ne dira pas que c'est contre le cours du jeu. Les Bordelais, sans dominer de la tête et des épaules, ne sont pas non plus débordés à outrance mais ils sont diablement efficaces et leur avance est somme toute logique à cet instant du match. La recette est simple : mettez un Gasnier au filet, une défense qui neutralise les 5 derniers mètres menant à la cage et une attaque rapide capable de retourner un bloc complet en deux passes et vous avez l'illustration d'une équipe capable de résister à de très bons Coqs qui, malgré leur mobilité, leur jeu fluide et une capacité à compléter leurs phases offensives de manière régulière rentrent aux vestiaires avec deux unités de retard. C'est mal payé pour eux, il faut bien l'avouer.
2° Tiers :
Courbevoie tente immédiatement de revenir. Les premiers lancers sont pour eux mais manquent de puissance (Rubin du revers) ou sont bien visibles de la cage pour être stoppés (Tremblay excentré).
Sur un trafic à l'enclave de Gasnier, la défense bordelaise écarte le palet que Vigners prend en charge pour une remontée éclair. Agile et habile, il efface Motte sur le reculoir, aisément fond sur la cage et plafonne le puck pour le 3-0 à 21:58.
Premier tiers bis repetita. Il va falloir cravacher si les Coqs veulent encore prétendre au gain de ce match et une infériorité glanée sur une faute de Zemva peut contribuer à un retour dans le match des visiteurs.
Murielle Gaston
Les arrières du COQ auront pourtant tenté
Bien en place en offensive, les Coqs maîtrisent la rondelle. Deux options sont privilégiées : on cherche Harabin ou Konopka à la bleue d'un côté, de l'autre on titille aux poteaux pour créer le trafic devant la cage bordelaise. Toujours est-il que ce bloc de quatre Girondins, bien que mobile, laisse une faille dans laquelle Tremblay s'engouffre : Harabin lance, depuis le coin gauche vers la cage de Gasnier et à ras le sol, un palet pas franchement dangereux pour un tir et sacrément appuyé pour une passe. Le portier anticipe et file sur son poteau droit tandis que Tremblay, infiltré dans la défense, grille tout le monde et dévie la rondelle d'une touche fine et assez précise pour prendre le contre-pied de Gasnier, 3-1 à 24:11.
Le verrou a enfin sauté et Courbevoie maintient donc l'espoir de recoller au score. Bien emmené par un Gadoury en jambes et inspiré, le collectif des Coqs propose toujours autant de jeu. Nuance maintenant, les Bordelais, qui ont toujours été dangereux sur des éclairs de leurs individualités, retrouvent leur collectif. Les joueurs semblent plus au diapason et ils mettent petit à petit la main sur ce match, de manière lente mais sûre.
L'illustration vient peu avant la fin du tiers : Courbevoie joue haut et, conscient du danger des relances girondines, monte d'un cran pour générer du trafic dans la neutre. Certes, les Coqs récupèrent des palets et alimentent les Menard, Rubin, Gadoury, Konopka et consort, mais sans résultats notables. A la différence du premier tiers, les Bordelais n'ont pas cherché l'emballage. Temporisation, mise en place ont été le mot d'ordre pour laisser passer l'orage sans soucis aucun et ainsi revenir jouer dans le camp de Courbevoie.
L'engagement est total et sans concession. De part et d'autre, on joue à fond et les premières petites chamailleries d'usage pointent. Bordeaux finit fort et Verlic est mis à contribution sur les tirs des lignes arrières d'Obuch, Dratzen ou Boubé. Au près, c'est Zidan qui, par sa vitesse, amène le danger : il déborde aile droite, centre et trouve Masson poteau opposé qui, d'une reprise soigneusement préparée, trompe Verlic sans lui accorder une seule chance, 4-1 à 39:07.
3° Tiers :
Trois unités de retard à l'entame des vingt dernières minutes du temps réglementaire, compliqué et frustrant pour des Coqs plutôt agréables à voir évoluer. Enfin dans le jeu collectif tout au moins car, niveau engagement, c'est parfois limite pour certains. Gageons que l'interruption plus longue que prévue, à cause d'un surfaçage plus que moyennement réussi, aura été pour part dans l'agacement des Rubin, Jasko etc.
Murielle Gaston
La paire défensive Boubé - Obuch, simple et efficace
Mais ces excès d'humeur se paient. Jasko percute Gasnier et Paradis lui explique que cela ne se fait pas. Leroux est pris dans l'affaire pour obstruction, Marie, un peu plus tard, sera sanctionné d'un retard de jeu, bref, Courbevoie est en infériorité. Mais ces deux infériorités consécutives laissent des traces comptables nettes car chacune n'a duré au maximum qu'une quarantaine de secondes grand maximum. La première fois, c'est un des trios les plus efficaces de la soirée (Cadren / Zemva / Savage) qui porte le score à 5-1 (45:08), la seconde, c'est Vigners, lancé par Majerçak via Horrut, qui s'en va étourdir Tremblay et Verlic sur sa ligne pour le 6-1 à 46:07.
Cela ne sert malheureusement pas de leçons aux Coqs. Pris dans le match, Menard est sanctionné d'une conduite antisportive. Il n'a pas vu qu'une éclisse du plexiglas a sauté lorsque Boubé a littéralement collé son adversaire direct dessus et s'agace (trop) fortement d'un arrêt de jeu qu'il ne comprend (sur le coup) pas. Tremblay, lui, en revanche, a bien les patins sur le glaçon et il aura été le véritable animateur côté courbevoisien. C'est de lui qu'arrive la réduction du score lorsqu’après un déboulé aile gauche, il régale Rubin lancé plein centre, bras armé pour un slap d'une pureté exceptionnelle. Le missile est imparable, et d'ailleurs non paré par Gasnier qui s'y attendait pourtant, vu ses déplacements, 6-2 à 53:23.
Il reste moins de 5 minutes à jouer et personne n'a dit son dernier mot malgré l'avance engrangée ou le retard accusé. La défense des Coqs, hors de position sur une dernière infériorité, verra Masson ajouter une septième unité au compteur des locaux par une superbe lucarne sur un tir en pivot plein axe (7-2 à 56:20) tandis que Hanes verra sa bonne prestation de la soirée récompensée par un but complètement offert par un gros travail de Marie côté gauche, 7-3 à 59:00.
Belle partie que nous ont proposée les deux équipes, ce soir à Mériadeck, pour ce dernier match de 2012. Mieux depuis trois semaines, les Boxers semblent retrouver le chemin qu'ils avaient emprunté en début de saison et ce malgré le départ de leur coach en courant de semaine. Pour Courbevoie, à la vue des deux premiers tiers, l'addition est lourde. On a vu une équipe qui veut (et surtout qui sait) jouer du bon hockey, rapide, aéré et dangereux pour les goalies adverses. Une équipe qui mérite sûrement mieux que son classement actuel sur ce critère. Point noir de ce soir, la discipline qui contre-balance finalement le tout.
Le jury bordelais a désigné les étoiles suivantes :
Courbevoie : #91 Julien Tremblay
Bordeaux : 1 . #22 Rolands Vigners
2 . #29 Mickaël Gasnier
3 . #72 Andrej Zidan
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