Au repos le week-end dernier, le leader de la division se présente à Mériadeck pour affronter des Boxers qui n'ont laissé aucune chance à Amnéville en les blanchissant par douze buts d'écart. D'un extrême à l'autre, comment se comportera Bordeaux face à des Lyonnais frais et dispos venus pour tenter d'asseoir un peu plus leur emprise sur ce championnat ?
Bordeaux, Mériadeck, Hockey Hebdo
Patrice Villey, Murielle Gaston le 20/01/2013 à 09:04
Arbitres : Marie Tjana Picavet ass. de Guillaume Barthe et Romain Herrault
Buts : Bordeaux : ; 07:40 Andrej Zidan (ass Jean-François Savage et Vincent Cadren) ; 37:47 Raphaël Larrieu (ass Romain Horrut et Rolands Vigners) ; 48:08 Jean-François Savage (ass François Paquin) ; 59:39 Dejan Zemva (ass Raphaël Larrieu) Lyon : 04:04 Miroslav Kristin (ass Oliver Styf) ; 23:32 Miroslav Kristin
Pénalités
5*2' contre Bordeaux
4*2' contre Lyon
Gardiens de but en jeu :
#29 Mickaël Gasnier pour Bordeaux
#29 Guillaume Richard pour Lyon
1° Tiers :
Les Lions sont prêts et impatients d'en découdre. N'attendant pas la fin du mini-show offert au public, ils se présentent sur la glace provoquant les huées des plus de 3000 spectateurs ayant répondu à l'appel de leur club.
Murielle Gaston
Gasnier encore au fourneau ce soir pour la première étoile
Le palet lancé et cela se confirme. L'objectif annoncé des Lyonnais est simple : marquer le plus rapidement et si, dès les premiers instants, chaque équipe prend sa chance, c'est l'ex-Bordelais Kristin qui affirme les intentions du Lion. Bordeaux manque sa chance en attaque, Kristin part en contre sur l'aile droite, épaulé par Styf qui déboule plein axe. Paradis recule et Paquin tente un retour mais Kristin repique au poteau pour feinter le centre et lancer croisé ras la glace pour tromper Gasnier sur sa botte droite, 0-1 à 04:04.
Le match est tenu sur un rythme soutenu et physiquement chaque camp se teste. Boubé et Courry se mettant respectivement en évidence à l'impact sur Caladi et Vigners.
Les Boxers sont toujours dans la partie. Il y a encore peu de temps, on aurait pu douter des ressources de cette équipe menée sur sa glace mais visiblement ça, c'était avant. Bien groupé, le bloc bordelais tient bien en défense et place ses contres. Cadren récupère le palet en défense, via Savage, on envoie Zidan qui lance sur Richard qui concède le rebond et ne peut maîtriser dans le trafic crée devant sa ligne. Zidan a suivi son action, reprend et loge la rondelle sous la barre où les arbitres accordent le but, 1-1 à 07:40.
Beaucoup de patinage, de l'intensité, du hockey construit, du hockey tactique. Le public en a pour son compte. Les Lions mettent une grosse pression sur les cages bordelaises et si Caladi ou Medeiros ne sont pas loin de tromper Gasnier, c'est Magallon qui manque le cadre et sûrement la meilleure occasion franche de cette première période que lui offrait Millerioux.
Le jeu, bien que musclé, est cependant correct et il faudra attendre les cinq dernières minutes de jeu pour voir la première pénalité. A l'avantage des locaux, celle-ci sera gérée à la perfection par des Lyonnais qui, non contents de neutraliser totalement l'attaque girondine, se sont offert le luxe de faire passer un frisson dans les tribunes quand Kristin trouve la transversale de Gasnier sur un tir à mi-distance après avoir reçu un palet à la bleue sur un dégagement de sa défense.
Bordeaux ne laisse pas sa part. Auteurs de moins de lancers, ceux-ci ont au moins tous alertés Richard qui, à l'instar de son homologue, doit rester concentré. Moins sollicité au près, il doit négocier les frappes venues des lignes de Dratzen ou Obuch en limitant les rebonds.
Les derniers instants voient Gillet commettre une obstruction sur Masson et les Boxers laissant couler la pendule durant l'appel vont ainsi redémarrer le second vingt avec deux minutes de supériorité.
2° Tiers :
Malgré leur supériorité au nombre, les Boxers ne parviennent pas à prendre l'avantage. Richard écarte les tentatives les plus franches de Vigners ou Dratzen et les Lions, revenus à égalité numérique, ne sont pas longs à repartir de l'avant.
Medeiros soutient Olsson qui bataille en fond d'offensive. Il trouve Kristin face au slot qui embarque la défense et le gardien sur le poteau gauche pour crocheter et marquer du revers à droite, 1-2 à 23:32. Les Lions repassent devant d'entrée de jeu.
Murielle Gaston
Malgré la défait Kristin aura su se rappeler au bons souvenirs des bordelais
Et là, contrairement au début de première période, les Bordelais sont moins rapides à s'en remettre. Les tentatives se multiplient de la part des To-Landry ou Caladi et toujours Kristin mais Gasnier semble encore dans un gros soir et parvient à écarter ou bloquer toute approche de la rondelle trop près de ses filets. Bordeaux recule et les grosses frappes lyonnaises en profitent. Gillet aura une double chance, de même que Styf, mais ni l'un ni l'autre ne surprendront le gardien adverse.
Les Boxers sont moins incisifs mais pas forcément moins actifs. Loin de fermer le jeu, ils se procurent des occasions mais la dernière passe est moins évidente qu'auparavant et le danger apporté sur les cages de Richard est, bien que réel, moindre qu'au premier tiers.
Malgré un power-play plus efficace dans la construction que les précédents, les Bordelais butent sur un Richard bien campé sur sa ligne qui garde sa cage solidement. Ses blocs sont sûrs et ses écarts pour détourner la rondelle propres à ne laisser aucun rebond dangereux permettent d'effacer la pénalité avant de se retrouver en supériorité dans les secondes suivantes.
Pas de différence faite par les coéquipiers de Medeiros et Kristin durant cette supériorité mais Caladi trouve le montant extérieur des buts de Gasnier au retour à cinq des Boxers et manque ainsi le break.
Lyon aura dominé durant cette période mais les Bordelais plantent un dernier contre avant le terme du tiers. Styf se fait contrer par Horrut dans la défense bordelaise et l'attaquant girondin déborde aile gauche pour servir, en retrait du poteau droit de Richard, un Larrieu prompt à glisser le palet dans le maigre espace laissé par le gardien à son poteau droit, 2-2 à 37:47.
Égalité entre les deux équipes pour ce retour aux vestiaires.
3° Tiers :
Lyon repart pied au plancher. Medeiros, Styf, Johansson et Magallon alertent Gasnier dans les toutes premières secondes. La différence de fraîcheur va-t-elle faire la différence ? Ça presse haut, ça shoote et ça semble pas mal mettre Bordeaux en difficulté.
Une pénalité est appelée pour Lyon. Bordeaux tente de résister et mise sur le physique pour ne pas reculer et les duels sont à l'avantage des locaux. Mais la propension à voir tomber Kristin en très peu de temps fait pencher la balance sans que les Lyonnais ne puissent toutefois convertir leur début de dernier tiers.
Murielle Gaston
Pas de retour malgré la grosse pression Lyonnaise
Bordeaux trouve un second souffle en attaque. Malgré une bonne maîtrise des Lions dans le replacement défensif, les attaquants girondins progressent et se montrent de plus en plus dangereux. Les gabarits de Zemva ou Zidan prennent peu à peu le dessus sur ceux de Gillet ou Styf et les Bordelais compensent ainsi par des accélérations ponctuelles le jeu plus en rythme et en endurance des Lions qui maintiennent leur pression en offensive.
Le principal défaut lyonnais, ce soir, s'il fallait en trouver un : le dernier geste. Certes, jusqu'ici ils ont frappé les montants à deux reprises et cela aurait pu donner un autre visage à la rencontre en mettant les locaux à deux longueurs mais pointe maintenant la maladresse. To-Landry manque la cage grande ouverte après avoir mis tout le monde dans le zig et tenté un lancer dans le zag en récupérant un rebond de Gasnier sur la frappe de Gillet, Caladi manque la cage sur un revers puissant au slot.
Et Bordeaux contre. Paquin est revenu et il se lance dans les remontées qu'il affectionne. Il traverse le glaçon et envoie au fond la ligne centrale passée. Il va gagner le palet derrière le filet face à deux défenseurs lyonnais et trouve Savage en soutien au poteau droit de Richard. Le duo québécois trouve la faille et Savage conclut l'action pour faire passer les Boxers en tête, 3-2 à 48:08.
Bordeaux, bien qu'en avance au compteur, est toujours soumis à une forte pression. Larrieu est pris pour une faute et, trente secondes plus tard, c'est Zidan qui se voit sanctionné. Une double supériorité, à cet instant de la partie, laisse envisager une bonne perspective de retour pour les Lions. Leur jeu est toujours très fluide, Kristin et Medeiros trouvent les bonnes lignes de passes, Caladi / Lebey / To-Landry virevoltent derrière les filets et dans les coins, bref de quoi faire tourner la tête plus d'une fois à nombre de défenses.
Le match se joue peut-être là, et plus dans les esprits que dans les corps. Réduits à trois, les Bordelais offrent une résistance exceptionnelle sur tous les palets, tous les rebonds et les déplacements. Le public est debout et défend avec eux. Lyon ne s'économise plus mais bute inlassablement sur Gasnier et sa garde rapprochée. Corry et Millerioux ne marqueront pas de loin, Olsson ou Johansson n'y parviendront pas non plus de près.
On joue les dernières minutes et c'est du pressing tout terrain pour les joueurs de Chauvin. Plus question d'attendre que les Bordelais remontent la glace ou tentent de se dégager, la presse se met en route. Bordeaux doit accélérer ses transmissions et ce n'est pas sans risque. Quelques passes coupées par les Lyonnais permettent de récupérer des palets mais n'offrent pas le résultat escompté et Richard est sorti de ses cages à une minute de la fin.
Bordeaux tient bon, Caladi perd la rondelle en attaque et Larrieu, qui ressort de sa zone, sert Zemva au milieu de la glace. Il ajuste son contrôle et lance depuis le rond d'engagement central un palet qui meurt dans le filet vide, 4-2 à 59:36.
La marque finale pointe donc à 4-2 en faveur des Boxers qui ont dû et su s'adapter à un rythme élevé que leur ont imposés les Lyonnais. Les joueurs de Chauvin repartent sans le moindre point ce qui, au vu de leur prestation, est un peu dur car Lyon n'a pas cessé de produire du jeu. C'est, à ce jour, l'équipe qui a produit le jeu le plus abouti à Mériadeck et leur positionnement dans le top de la division est fondé.
Bordeaux, mine de rien, recolle au top quatre grâce à ce succès. A l'image de la semaine dernière, les Bordelais ont fait montre d'une solidarité infaillible. Dans le dur, ce soir, comme dans le plus facile (la semaine dernière), on notera que, depuis la reprise et le retour des « locaux » Tartari, Dupuis et Girard aux manettes, le groupe est au diapason et, rarement cette saison, on avait pu voir une telle cohésion sur la glace.
Si l'on se félicite du succès côté girondin, Tartari tient tout de même à relativiser une partie qui aurait pu basculer dans l'autre sens et maintient donc son groupe concentré sur la prochaine échéance, Reims, le week-end prochain. L'appel aux supporters est renouvelé et compte à nouveau sur leur soutien à l'image de ce soir.
Le jury bordelais a désigné les étoiles suivantes :
Lyon : #61 Miroslav Kristin
Bordeaux : 1 . #29 Mickaël Gasnier
2 . #71 Jean-François Savage
3 . #55 François Paquin