Gardiens en jeu :
Nice : Jimmy Lundberg #33
Neuilly-sur-Marne : Kevin Beech #29
Beech maintient les siens.
Ce début de match est à l’avantage des Niçois qui sont à l’assaut du but adverse dès les premières secondes : Brejka, sur une passe en retrait de Tomaska, Majernik puis Kumpulainen. L’envie est là mais les tirs sont quelque peu imprécis. Quant à l’engagement des 2 équipes, il est total : Est-ce l’enjeu qui est à la clé de cette motivation ? En tout cas, les joueurs en veulent et cela offre une belle partie au public venu en nombre (921 spectateurs).
Neuilly concède une pénalité et Raikkonen est tout près d’ouvrir le score sur un slap-shoot surpuissant, mais ça passera juste au-dessus. Les Bisons vont tenir malgré les nombreuses occasions niçoises, notamment de Motreff tout en percussion dans la zone défensive. Beech, le portier de Neuilly, réalise une très bonne première période à l’image d’un arrêt important sur un tir vif à mi-hauteur de Koivu.
Peu après, les Franciliens répondent par Sadoun, mais c’est capté par Lundberg. Le jeu reste en faveur des Niçois qui sont davantage dangereux à l’offensive. Et leurs efforts vont finir par payer : ouverture du score pour Nice à 19:20 par Peranen, assisté de Slalinak et Majernik, ce qui leur permet de rentrer logiquement au vestiaire avec un avantage, bien que minime. (1-0)
Comme à leur habitude, les Niçois commencent bien leur match, proposant de l’envie et surtout du jeu et des occasions. Ils auraient même pu rentrer avec plus d’un but au compteur, mais Beech a fait le travail. La question est de savoir si c’est le portier francilien ou Nice qui fléchira, car les Aigles ont pris l’habitude de peiner en fin de rencontre, ce qui leur a coûté de précieux points.
Un tiers fou !
Ce deuxième tiers va être complètement fou avec pas moins de 6 buts marqués. Neuilly se fait remonter les bretelles par Spinozzi au tiers-temps et le résultat va être payant : ses Bisons mettent un gros coup de collier et ils vont inscrire 3 buts en 6 minutes.
Le premier est inscrit sur un tir de poignet de Sadoun, profitant d’un bon débordement de Tomasek mais surtout d’une erreur de marquage niçoise devant sa cage. (1-1 à 21:12)
Le second est inscrit sur une belle feinte de Lascek qui élimine Raikkonen avant de tromper Lundberg. (1-2 à 24:33)
Le troisième est inscrit par Sadoun de nouveau : il se démarque merveilleusement bien aux oreilles et, à peine servi de la droite par Pinc, il envoie le palet en pleine lucarne gauche. (1-3 à 26:21)
| Photographe : Patrick Giaume | |
A ce moment-là, on se dit que Neuilly vient de mettre un grand coup, à la fois au score mais aussi dans les esprits. Il n’en sera rien : les Aigles continuent de travailler et vont revenir dans cette partie tant bien que mal !
La première réaction niçoise vient de Rusnak, qui fait don d’une démonstration technique exceptionnelle : il est à l’offensive sur le côté droit quand il dribble 2 joueurs visiteurs avant de se présenter devant Beech. Il fixe, se décale sur la gauche afin qu’il se couche et marque : 2-3 à 27:37.
La seconde réaction est une pépite de Kumpulainen. Le public s’est tout d’abord demandé pourquoi Kumpulainen ne donnait pas le palet, apparemment il avait senti son coup : il récupère un palet en zone neutre, revient dans sa zone en prenant de la vitesse, il part à l’attaque, tout en dribble et protection de palet, avant de se décaler à gauche à la bleue et de placer un missile en pleine lucarne gauche. Beech reçoit ici un sacré coup de fusil portant ainsi le score à 3-3 (à 31:42) tandis que le public de Jean Bouin se lève uniformément comme rarement cette saison.
Tout reste à refaire et le match est alors pleinement relancé.
Quelques minutes plus tard (34:47), les Aigles profitent d’une supériorité numérique pour repasser devant : Majernik, à gauche à la bleue, trouve Motreff aux oreilles qui dévie dans le but. Beech n’a pas le temps de se déplacer et cela fait désormais 4-3 pour Nice.
Cette deuxième période est tout simplement la plus prolifique de cette 23ème journée de championnat avec 6 buts inscrits. Les Bisons sont très bien revenus en début de tiers, profitant efficacement des lacunes adverses. Cependant, à 1-3, ils ont continué à jouer, à attaquer (au grand plaisir des spectateurs, certes) alors qu’ils auraient peut-être dû fermer les espaces plutôt que de les ouvrir. La persistance des Aigles a payé, ceux-ci menés par leur hargneux capitaine, Roy, qui a su donner de la voix dans ce match.
Les Bisons ne reviendront pas.
Ce dernier tiers ne voit pas, comme d'habitude, un essoufflement des Aigles mais bel et bien un match enfin complet. Cela leur permet même d’inscrire un but supplémentaire en début de tiers : Macon fonce à l’attaque et fait un appel tandis que Peranen se sert de cet appel pour servir Koivu qui tire et marque. Le défenseur s’étant rapproché de Macon ne peut empêcher ce but, portant le score à 5-3 (à 43:25)
| Photographe : Patrick Giaume | |
Le jeu se muscle alors quelque peu, laissant place à de multiples pénalités des deux bords, mais pas de concrétisations. Même en supériorité numérique 5 contre 3 pour Nice, les Bisons font de la résistance afin de ne pas sortir totalement de leur match et ils tiennent. Et puis, un peu plus tard (55:25), Neuilly va également se retrouver en situation de double supériorité numérique, due à une pénalité de Tomaska mais aussi d’un choix tactique puisque Spinozzi décide alors d’enlever son gardien pour bénéficier d’un 6ème joueur. Il le fera à 2 reprises mais en vain...
C’est finalement Tomaska qui arrivera à récupérer un palet en zone défensive, et d’un lancer habile de la ligne rouge il scelle le sort de ce match si précieux : 6-3 (à 58:39)
Ayant laissé beaucoup d’efforts en début de 2ème période afin de revenir au score, Neuilly n’a pas trouvé la force de continuer sur cette lancée. L’équipe de Nice, quant à elle, a su capitaliser sur ce but inscrit en début de période pour gérer son avance de 2 buts et remporter 2 points capitaux.
Les Niçois, privés de leur meneur de jeu, Arne Krotak, peuvent être fiers de leur match. Ils ont réussi à donner un engagement sur 3 périodes et c’est ce qui a fait la différence. Neuilly n’aura pas su endormir les Aigles après leurs trois buts de la 2ème période. D’autant plus que le choix d’enlever le gardien à 5-3 est assez étrange (le score du match aller était 5 à 3 pour Neuilly) car, en prenant ce 6ème but, Nice passe devant au goal-average direct. Spinozzi a tenté le tout pour le tout mais ça n’a pas suffi et ils devront encore s’accrocher afin d’être dans le 8 final, synonyme d’accession en phases finales.
Réactions d’après match : Nice – Neuilly (23 Février 2013)
Sutor Stanislav, coach de Nice :
« Ce soir je suis vraiment satisfait car tout y était : la victoire dans un match à enjeux, l’envie avec des joueurs qui se sont pris en mains, et puis un match complet sur 60 min ce qui nous faisait défaut ces derniers temps.
Au 1er tiers nous étions infernaux avec une super période. 2ème tiers nous savions qu’il fallait faire attention mais nous n’y sommes pas arrivés contre une équipe de Neuilly qui s’est mise à 200% pour revenir dans ce match. Mais je pense que c’est aussi ça qui leurs a manqué, ils ont laissé beaucoup d’efforts et n’ont pas pu tenir la cadence longtemps. Donc il faudra voir à corriger cela mais je suis confiant et heureux de voir le dévouement des joueurs : ils n’ont rien lâché et gagner après tout ce travail ça fait vraiment du bien. »
- Penses-tu que la venue du préparateur physique a déjà eu un effet positif sur ce match ?
Je ne pense pas que nous avons gagné en raison du travail physique, cette victoire était davantage psychologique. Le préparateur physique fait du bon travail c’est certain, mais il faut du temps avant que cela ait un réel impact dans le jeu et les résultats.
Cela dit avec le préparateur physique, qui est selon moi indispensable, mais aussi la venue de Pascal, nous allons y gagner. Ces derniers temps je n’arrivais plus à trouver les solutions et le fait d’être 2 permet de voir plus de choses et donc d’être plus efficaces.
- Malgré les erreurs du 2ème tiers, vous êtes confiant pour la suite ?
Les buts que nous avons pris nous viennent d’erreurs individuelles et de petites maladresses mais ça peut vite se corriger. […]
Oui je suis confiant car ils ont su faire un match exemplaire malgré la désorganisation dans les blocs : on a tourné à 2 lignes en défense, Brejka est passé à l’attaque, Krotak est toujours blessé… Donc oui je pense que nous sommes sur la bonne voie.
Pascal Margerit, nouveau coach avec Stan Sutor :
« Nous avons fait un super 1er tiers face à une équipe de Neuilly qui n’y était pas. Au 2ème tiers à 1-0 on ne voulait pas perdre ce petit but d’avance et je pense qu’on a eu peur. Peur de jouer et au final ça a été pire avec des erreurs et 3 buts encaissés rapidement. Et juste derrière on revient dans le match car les gars savent qu’à 1-3 ils n’ont plus rien à perdre et qu’il faut y aller. Je pense que ça s’est joué avant tout sur le mental et la capacité à persister. »
- Ce 3ème but, égalisateur vient de Kumpulainen suite à une superbe action individuelle. Comment expliques-tu le réveil de ce joueur sur ce match, alors qu’il n’était pas au mieux ces derniers temps ?
Ce garçon, en plus de son très fort potentiel, a vraiment la volonté de bien faire. On lui en demande beaucoup et ce n’est pas toujours facile. Il y avait aussi un problème essentiel de langage.
Désormais ça va mieux. Je m’occupe davantage des suédois en leurs parlant anglais et Stan des slovaques. Nous pouvons donc dire que nous sommes complémentaires, et tout le monde sait très bien que le langage et la communication sont essentiels pour être bien dans une équipe et que le groupe vive bien. Et puis un changement dans une équipe est toujours bénéfique. Ca apporte de la nouveauté et ça peut aider à remettre de la confiance dans le groupe. Alors espérons que ça va continuer ainsi !
Motreff Nicolas, attaquant de Nice :
« Cette victoire c’est vraiment le symbole de la remobilisation de tout le groupe et ça fait plaisir. C’était un match très important et nous l’avons abordé comme un match de play-off. Notre place n’est pas acquise et pour nous les Play-off commencent maintenant. Ce n’est pas comme si on pouvait gérer les derniers matchs de championnat tranquillement en vue des phases finales. Là il faut s’arracher pour ramener le maximum de points et ce soir c’est chose faite. »
- Sur un powerplay toi et Majernik vous vous expliquez durement et sur l’action juste derrière tu marques sur une de ses passes. Que vous êtes dit quoi exactement ?
Il a voulu changer de place au dernier moment et ça n’allait pas. Et puis derrière on marque alors je pense que c’est de la réussite tout simplement. (Rires)
Spinozzi Franck, coach de Neuilly :
« Je pense que sur l’ensemble du match Nice a mieux joué que nous, point... Nice a une belle équipe et gagner à l’extérieur c’est difficile. Ils ont su capitaliser quand ils ont eu leurs chances et gérer le match. Nous, nous avons joués 20 bonnes minutes dans ce match : les 10 premières de la 2ème période et les 10 dernières de la 3ème période. Et ce n’est pas assez dans un match de cette importance là. Surtout que ça aurait pu être pire si notre gardien ne nous avait pas gardé dans le match. [...]
Quand on a mené 1-3 on aurait dû être beaucoup mieux au niveau du système : On a eu tendance à vouloir en rajouter un quatrième. On a fait le contraire de ce qu’il fallait faire en ouvrant le jeu plutôt que de le fermer. Et puis eux ils ont attendu et cela leurs a redonné du tempo, du rythme, de l’espoir, et encore un autre but. On a perdu également des joueurs sur le plan des blessures et on était un peu à court ce soir. [...]
Je sens mes joueurs concernés par les phases finales et ce n’est pas un manque d’efforts, les gars travaillent bien et encore ce soir ils ont perdu la tête haute. Le souci a été que nous avons fait des efforts individuels au détriment d’efforts collectifs. Nous sommes un peu sortis de notre force qui est un jeu collectif avec de petites passes rapides et nous avons vu que dès que nous l’avons fait nous avons marqué. Mais Nice a été plus complet et mérite sa victoire c’est certain. »
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