Revenus victorieux d'un weekend prolongé à Courbevoie, les Boxers s'apprêtent à recevoir ceux qu'ici les supporters appellent "leur meilleur ennemi". Montpellier, défait à domicile par Anglet le weekend dernier, n'est pas favori mais compte bien jouer tous les coups à fond selon son coach.
Bordeaux, Mériadeck, Hockey Hebdo
Patrice Villey, Murielle Gaston le 23/09/2012 à 08:41
Arbitres : Mr Bliek assisté de Mrs Girard et Goncalves
Buts : Bordeaux : 03:16 Jean-François Savage (ass Dejan Zemva) ; 12:11 Romain Horrut (ass Rolands Vigners et Jan Majercak) ; 28:12 Dejan Zemva (ass Jean-François Savage) ; 29:29 Patrick Lapostolle (ass François Paquin) ; 34:24 Romain Masson ; 44:00 Romain Horrut (ass Martin Obuch et Lukas Zeliska) ; 55:41 Raphaël Larrieu ; 59:16 Romain Horrut (ass Lukas Zeliska et Romain Masson) Montpellier : ; 18:11 Etienne Brodeur (ass Ryan Ellis) ; 30:58 Mathieu Combe ; 50:19 Martin Slovak (ass Mathieu Combe et Petr Janecka) ; 52:38 Martin Slovak (ass Bohdan Visnak)
Pénalités
65' contre Bordeaux
41' contre Montpellier
Gardiens de but en jeu :
#29 M. Gasnier pour Bordeaux
#30 M. Dupont pour Montpellier
1° Tiers :
Malgré un bon départ pris dans cette partie et sans réussir à convertir une pénalité obtenue dès l'entame que ce soit par Visnak ou Brodeur, ce sont les Héraultais qui plient moins de 5 minutes après le coup d'envoi.
Murielle Gaston
Horrut, un des artisans du large succès bordelais
Une remise en jeu chez les Vipers, Zemva récupère le palet pour contourner le filet de Dupont avant de trouver Savage d'un palet filant dans l'enclave au poteau opposé pour le capitaine bordelais qui conclut, 1-0 (4').
Il aura fallu profiter de cette phase pour voir du hockey. Oui, parce qu'après on l'a plus « deviné » qu'autre chose à vrai dire. Les joueurs s'en sont même plaints à plusieurs reprises et la réactivité du corps arbitral à prendre une décision pour faire dissiper la brume de glace présente sur la patinoire laisse songeur.
Cause ou conséquence ? Rien de bien croquant à se mettre sous la dent jusqu'à la mi-tiers. Certes il y a du jeu mais il manque ce petit « rien » qui emballe une partie. Le départ chaotique point de vue discipline des Bordelais est passé et ce sont maintenant les Vipers qui se mettent à la faute.
Les Bordelais construisent en offensive et parviennent à démarquer Horrut sur la ligne rouge à gauche du but de Dupont qui voit arriver l'attaquant qui lance. Le rebond que donne le gardien suffit à Horrut qui, poursuivant son action, reprend et force le palet à rentrer, 2-0(13').
Alors que Bordeaux a deux longueurs d'avance, la discipline est encore sanctionnée chez les locaux. Mais bien que dynamiques en offensive, les joueurs de Ryser ne trouvent pas la faille et pourtant on ne pourra pas les accuser d'avarice dans l'envie de prendre les lancers. Du fait des conditions difficiles et récurrentes de visibilité, les Montpelliérains comprennent l'avantage qu'il y aurait à en tirer en prenant des tirs lointains et en y ajoutant du trafic à la cage.
Simon, le plus assidu et le plus adroit sur cette phase, verra la persévérance mal récompensée. Toujours bien frappées, ses tentatives ont échoué soit sur Gasnier, soit près de son poteau gauche. Alors il tente en arrivant lancé et frappant plein axe mais sans plus de résultat.
La fin approche et Janecka est pris pour une obstruction stupide sur un changement de ligne. Les Héraultais, bien qu'en infériorité, savent accélérer pour profiter des contres possibles et c'est de peu que Slovak manque le cadre que défend Gasnier. Visnak l'avait lancé à la perfection mais pas moyen de conclure.
Défendant plutôt bien et bloquant les Boxers assez haut, Ellis contre Zemva en neutre le long de la bande gauche de l'attaque. La prise d'information rapide lors de son débordement lui permet de servir dans le timing Brodeur au centre qui réceptionne et marque sur une touche face à Gasnier pris de court cette fois-ci, 2-1(19') et permet ainsi de rentrer aux vestiaires avec un petit but de retard.
2° Tiers :
De retour sur la glace, on pourra constater que la visibilité se dégrade de nouveau assez vite. Cela n'influence pas la qualité du jeu qui reste toujours d'une bonne facture de part et d'autre mais on remarque que petit à petit les contacts sont plus appuyés, plus réguliers aussi. Premier à en faire les frais, Vigners. L'attaquant bordelais quittera la glace suite à un contact contre la bande, visiblement touché à l'épaule. Le ton monte aussi, de part et d'autre on s'exprime ouvertement à l'arbitre et Zeliska en fera les frais par un tour en prison de dix minutes.
Dans ce jeu de « A toi, à moi » la décision arrive à l'approche de la mi-match. A force de turnover à la neutre, c'est finalement Savage qui s'en sort le mieux et lance Zemva en entrée de zone sur son côté droit. Très légèrement excentré, il prend sa chance, la frappe est puissante et Dupont ne peut que freiner la rondelle qui lui ripe de la mitaine pour glisser au fond de la cage, 3-1 (29').
Murielle Gaston
Dur de s'y reconnaître parfois
La tentative de riposte est immédiate et comme souvent c'est Simon qui s'y colle et si ça ne marche pas un autre prend le flambeau, Bourgain en l’occurrence. Les deux échouent et les Vipers se sont découverts. Le replacement n'empêche pas Paquin de remonter la glace et de créer le trafic à la cage de Dupont submergé qui voit Lapostolle conclure l'action, 4-1 (30').
Le match se débride, Montpellier n'en démord pas et veut marquer. Les Vipers montrent une certaine habileté à se poser en offensive pour prendre sa chance à la bleue. Combe prend les lancers. Un, deux puis trois. Si Gasnier répond bien aux deux premiers assauts, le dernier est de trop et il plie sur la frappe lourde et lointaine plein axe du Montpelliérain, 4-2 (31').
Trois buts en trois minutes. On frôle la passe de quatre même. Horrut déborde à droite, marque le stoppe et centre sur Masson au second poteau qui voit sa reprise s'écraser sur le montant droit de Dupont. Mais le Bordelais ne tarde pas à être récompensé.
Son bon travail défensif sur une remise en jeu dans le camp bordelais paye et il contre Simon qui tente de récupérer la rondelle du face-off. Masson s'échappe entre deux des défenseurs pour feinter le gardien sur sa gauche et le battre d'un revers rapide, 5-2 (35').
Sur le plan comptable, l'addition en reste là pour ce tiers. Mais chaque équipe se voit amputer d'un membre. Brodeur et Majerçak tombent les gants suite à un cinglage subi par le bordelais de la part de l'attaquant des Vipers. Il n'aura pas le dessus dans le duel. Les arbitres les expulseront donc pour cette incartade et cet incident aura le don de faire monter la pression de chaque côté. Janecka ne verra pas lui non plus la fin de la période tant sa rencontre avec l'autobus Dratzen l'aura séché lui faisant perdre crosse et casque dans l'affaire. Chaque camp se toise et la rentrée au vestiaire est des plus tendues.
3° Tiers :
La fin du tiers précédent pouvait laisser craindre le pire. Mais non, et heureusement car les deux équipes avaient encore en réserve du beau à proposer. Janecka est revenu et Catelin a pris la place de Dupont au filet.
Catelin est prêt. Ses deux superbes arrêts sur les lancers successifs de Paquin et sa parade réflexe devant Lapostolle auprès de son poteau gauche le prouve. Toujours dans cette philosophie d'aller de l'avant et de jouer tous les coups, les Vipers avancent et prennent leur chance. Certes, on sent le stéréotype dans la préparation et on sent la conclusion arriver par une frappe de loin mais occasionnellement le jeu varie et les rares fois où ils ont joué en perforation sur la base de une-deux ils ont été dangereux. Hamon aurait pu scorer tout comme Janecka, seule la précision fait défaut.
Et, comme précédemment, cette envie de jouer permet aux Boxers de répondre par contre sur les palets qu'écarte Gasnier consécutivement aux divers lancers de Bohin ou Constantineau. Zeliska se plaît dans ce genre d'exercice et sa vision du jeu lui est précieuse. Elle lui permet de recentrer Obuch qui se propose en soutien pour lancer sur Catelin qui ne peut maîtriser la rondelle. Horrut, très présent ce soir et toujours dans les bons coups, saisit l'occasion et pousse au fond, 6-2 (45').
Murielle Gaston
des blocs solidaires et efficaces
Ryser donne alors plus de temps à ses juniors. Électrochoc ? Coup de fatigue bordelais ? Toujours est-il que Montpellier revient. Tout d'abord par l'intermédiaire de Slovak. L'attaquant conclut un mouvement initié par Hamon de la droite qui, en renversant le jeu en offensive, permet à Combe de lancer au but. Gasnier ne peut réellement maîtriser, le palet arrivant vite et fort permet au Montpelliérain de réduire la marque, 6-3 (51').
Et, très vite, une unité de plus au compteur des visiteurs. Bien qu'en infériorité dans leur camp, la récupération du palet permet à Visnak de déborder à droite tandis que Slovak, décidé de jouer le coup à fond, s'immisce entre Paquin et Zemva en repli. Le centre tendu à mi-hauteur de Visnak permet à son attaquant une reprise pleine d'opportunité à mi-hauteur en coupant la trajectoire qui laisse le portier sans possibilité de réagir, 6-4 (53').
Bien que semblant marquer le pas, les Boxers reprennent du rythme. Boubé, Paradis et Masson semblent à l'aube de provoquer ce second souffle et, par leur activité soutenue lors de leurs rotations, tirent le bloc bordelais vers l'avant.
C'est Larrieu qui saura exploiter au mieux ce renouveau. Il récupère le palet sur l'aile gauche, fixe et élimine Constantineau sur le recul, arme et trompe Catelin au-dessus de l'épaule pour redonner trois longueurs d'avance à son équipe à moins de cinq minutes du terme, 7-4 (56').
Alors que Mériadeck se prépare à saluer son équipe, debout et applaudissant à tout rompre, la clôture se fera suite à un dégagement de Gasnier contre sa bande droite. Masson prolonge en s'arrachant face au bloc montpelliérain sur Zeliska qui déborde et sert Horrut sur un plateau pour signer un triplé et alourdir une note salée sur le plan comptable pour les Héraultais, 8-4 (60').
Le jury bordelais a désigné les étoiles suivantes :
Montpellier : #17 T. Delage
Bordeaux : 1 . #17 R. Horrut
2 . #20 R. Masson
3 . #21 D. Zemva
Certes, Montpellier chute et accuse au final un retard de 4 unités mais Bordeaux a fait preuve de ressources et a su déployer un jeu varié permettant de prendre en défaut les Héraultais. Pour autant, on pourra penser que le manque de préparation des Vipers pèse pour beaucoup dans le résultat et que, pour ce soir, mieux vaut retenir la prestation que la marque.
Bordeaux, en revanche, a démontré une palette offensive des plus plaisantes et le résultat en ce sens est entièrement justifié. La montée en puissance de Horrut depuis le début de saison, la complémentarité de chaque ligne et l'apport de Zemva sont autant d'atouts qui peuvent laisser espérer de bons résultats pour les matchs à venir côté Boxers.
Aussi on pourra dire que, pour chaque équipe, ce soir, l'efficacité était dans la simplicité. Pas la simplicité péjorative d'un jeu sans création mais, au contraire, dans l'application des fondamentaux qui permettent de proposer, somme toute, du beau jeu et de voir des buts, des arrêts, etc. Gros point noir en revanche, la visibilité médiocre dans la patinoire où, par moment, il était impossible de voir la bande opposée...
Retrouvez le point de vue des coachs après la rencontre ici