Sur la glace du Palais des Sports Jean Bouin, c’était un duel de choc qui opposait les Aigles de Nice aux Albatros de Brest. Les deux formations qui étaient 1ères ex-æquo avant ce match, luttaient ainsi pour prendre l’avantage l’une sur l’autre et ainsi se dessinait un peu plus encore la 1ère place de la Division 1.
Arbitres : Benjamin Grémion ass. de Gildas Fontaine et Bastien Germaneaud
Buts : Nice : 23:37 Aurélien Macon (ass Joona Peranen) ; 25:29 Jozef Slaninak (ass Arne Krotak et Stefan Majernik) ; 26:46 Karri Koivu (ass Andrej Brejka) ; 28:05 Arne Krotak (ass Stefan Majernik et Jozef Slaninak) ; 2:58 Nicolas Motreff (ass Andrej Themar et Karri Koivu) ; 37:52 Stefan Majernik (ass Arne Krotak) ; 41:14 Martin Dubaj (ass Stefan Majernik et Jan Tomaska) ; 9:41 Janne Kumpulainen Brest : ; 35:25 David Croteau (ass Nicholas Pard) ; 42:21 Nicholas Pard (ass Quentin Berthon et David Croteau) ; 57:11 David Hennebert (ass David Poulin et Jaroslav Prosvic)
Pénalités
4*2' contre Nice
4*2' contre Brest
En cette 8ème journée du championnat de France de D1, l’enjeu était donc de taille et ce match, un des plus attendu de ce début de saison 2012-2013. Entre la meilleure défense du championnat (Nice avec 17 buts encaissés) et la meilleure attaque (Brest avec 42 buts marqués) le suspense sur l’issue de ce match était alors à son comble, et les 1200 spectateurs impatients comme jamais.
Gardiens en jeu
Nice : Jimmy Lundberg #33 puis à 53:53 Kevin Fouassier #91 Brest : Landry Macrez #35 puis à 26:46 Arnaud Goetz #30
Brest face au mur « Lundberg »
Dès l’entame du match le rythme est donné, avec des actions menées d’un bord à l’autre sans ronde d’observation. Ce sont les Niçois qui sont les premiers sur la cage adverse par Raikkonen d’un bon tir de la ligne bleue mais sans réel danger pour Macrez, le portier Brestois. Nice insiste et dans la foulée Themar tente sa chance : Macrez le dévie mais c’est récupéré par Koivu derrière la cage. Celui-ci sert Motreff devant la cage qui tire instantanément ne laissant pas le temps au goal adverse de se retourner (1-0 à 02:58).
Sur l’engagement suivant c’est au tour de Krotak de pointer le bout de son « bec » : il prend de vitesse la défense Brestoise, place un tir de poignet en direction de la lucarne gauche, mais n’arrive pas à trouver le fond des filets grâce à un bon jaillissement du gardien qui dévie de l’épaule. Les Azuréens dans une bonne phase se montrent une nouvelle fois dangereux par l’intermédiaire de Peranen qui dévie un tir puissant de son coéquipier Raikkonen, lui-même servi par Kumpulainen qui était dans le coin. Mais le gardien s’en saisit et arrive tant bien que mal à conserver le score.
Les aigles rentrent bien dans leur match, notamment après le but de la 3 ème minute qui donne lieu à une multitude d’actions jusqu’à la 6ème minute. Ensuite, Brest réagit et répond bien avec 2 actions devant le but de Lundberg, mais qui ne seront pas concluantes. Nice a un peu plus de mal à sortir de la zone mais grâce à un jeu simple ils évitent de se compliquer la tâche : Le jeu est rapide, porté vers l’avant en 1ère intention et quand il n’y a pas de solution ça envoie au fond en effectuant un bon pressing.
Photographe : Patrick Giaume
Croteau et Pard face à Lundberg
Brest quant à eux essayent de quadriller les offensives Niçoise en répondant par de bons contres : Pard à deux reprises se fait dangereux, notamment sur une contre-attaque grâce à sa vitesse. Le canadien de Brest (depuis maintenant 2 ans) est également à l’initiative d’un tir plein axe aux « oreilles », suite à une entrée en zone côté gauche. Mais à la lutte avec Roy, il n’arrive pas à trouver le cadre. Dans la minute qui suit ce sont les Niçois qui prennent de vitesse la défense Brestoise en 2 contre 1 : Kumpulainen rentre côté gauche tandis qu’un de ses coéquipiers côté droit fait un appel rapide en profondeur à la cage. Kumpulainen réalise une feinte de passe, le goal adverse avance dans l’espoir d’une éventuelle interception, mais le finlandais garde le palet et dribble efficacement sur la droite afin de doubler la mise (2-0 à 09:41).
Macrez qui était gêné dans son déplacement par son défenseur qui revenait sur le second attaquant Niçois n’a rien pu faire.
A 11:02, Nice par Dubaj commet une pénalité. Brest, équipe la plus efficace de la division en supériorité numérique compte bien utiliser ses 2 minutes afin de revenir au score : On sent que les Brestois maitrisent bien leur « Powerplay », ils sont bien organisés et le palet tourne bien. Ils se procurent un premier tir par l’intermédiaire de leur défenseur droit qui avait bien décroché mais Lundberg le capte sans trop de difficultés. En revanche leur second tir a bien failli faire mouche : le jeu est à droite, Pard à gauche se démarque. Il est servi par son défenseur et place un tir qui se dirigeait tout droit vers la lucarne droite mais Lundberg d’une mitaine majestueuse capte ce palet. Les Niçois efficacent défensivement et Lundberg dans un grand jour résisteront à cette supériorité. Certainement frustrant pour l’attaquant des Albatros et les siens qui auraient bien aimé réduire la marque à un moment clé du match.
Un peu plus tard, on retrouve Pard mais cette fois-ci dans un geste bien moins élégant : il charge dans le dos Raikkonen qui jouait le palet dans le coin. Dans son excès d’énergie suite à toutes ses initiatives, il commet ainsi une faute qui ne sera finalement sanctionnée que de 2 minutes de pénalités pour charge incorrecte. Sur le « Powerplay », Belov sert bien Raikkonen qui prend un bon shoot en « One timer ». Le goal Brestois laisse un rebond intéressant mais les attaquants Niçois n’arrivent pas à s’en saisir. Ensuite grâce à une bonne passe de Majernik, c’est Slaninak qui tentera de faire à nouveau trembler le filet Brestois mais Macrez est bien là. Malgré une pénalité de Raikkonen en fin de tiers (19:01) le score en restera là pour le moment. Cette période aurait pu finir avec un score de parité 2-2 voir 3-3. Mais le très bon début de match de Lundberg permet aux siens de préserver un score vierge. Il a sorti de nombreux arrêts décisifs, notamment sur le « powerplay » et au vu de sa prestation c’est en toute logique que Nice sort avec 2 longueurs d’avance.
Nice prend le large
Nice toujours à 4 résiste aux offensives de Brest. Lundberg excellent en ce début de match peut également compter sur ses défenseurs afin de repousser les palets qu’il pourrait relâcher. Les aigles écrasent ainsi cette infériorité numérique ainsi qu’une deuxième qu’ils concèdent à 21:47 par Kumpulainen. Ils vont même s’offrir le luxe de marquer en infériorité numérique : Alors que Brest est à l’attaque, Greverend prend un bon tir sur la cage Niçoise mais aussitôt le palet relancé, Nice part en contre. Peranen lancé à gauche sert Macon sur la droite. Ce dernier reprend instantanément et le palet rentre à ras de glace entre les jambes de Macrez (3-0 à 23:37).
Quelques minutes plus tard, Macrez a le malheur de relâcher un palet : Slaninak s’en charge et le pousse au fond des filets (4-0 à 25:29).
Oprandi, coach de Brest, choisit alors de remplacer son gardien titulaire par son second, Goetz. Certainement en raison du 5ème but encaissé sur un tir qui semblait plutôt anodin de Koivu (5-0 à 26:46).
Photographe : Patrick Giaume
Macon se fait chahuter
Macrez ne semblait pas dans son match après ces 3 buts encaissés en seulement 3 minutes. Il y a des moments où rien ne va : le défenseur des Albatros, Poulain concède 2 minutes de pénalité. Nice n’en demandait pas tant pour conforter son avance dans une phase de jeu où la défense Bretonne était totalement désorganisée. Le trio Slaninak-Majernik-Krotak fait bien tourner le palet et les défenseurs adverses courent après palet en oubliant leur défense de zone : résultat Slaninak donne a Majernik posté poteau gauche, celui-ci remet directement pour Krotak posté seul au poteau droit, qui n’a plus qu’ à pousser au fond pour conforter d’avantage le tableau d’affichage (6-0 à 28:05).
Goetz, le second gardien Brestois qui venait de rentrer, n’a pas vraiment eu le temps de prendre ses marques. Il concède déjà un but mais sur lequel il ne peut rien faire, à part constater une faiblesse défensive flagrante.
Oprandi demande alors un temps mort, à un moment où les Albatros sont en chute libre face à des Aigles royaux en cette deuxième période. La suite est un peu plus encourageante pour les Bretons qui vont se stabiliser en ne concédant pas de but sur une nouvelle infériorité numérique (à 28:12 par Graverend). Ils vont également repartir à l’attaque et se procurer quelques bonnes occasions ce qui n’était plus vraiment d’actualité depuis une dizaine de minutes. Pard et Croteau partent en 2 contre 1 : Pard côté droit amène bien son défenseur et arrive à servir Croteau à gauche. Ce dernier envoi un poignet monumental de puissance mais c’est en plein sur le plastron de Lundberg qui avait bien suivi (31:30). Au niveau physique, Brest frappe d’avantage à l’image de Macon, puis Belov qui tout deux à l’attaque se font bouger par la défense adverse. A force d’obstination le duo Croteau-Pard arrive enfin à trouver le chemin du but : Pard sert Croteau qui se présente une nouvelle fois face à Lundberg. Il opte cette fois pour un tir ras de glace qui passe entre les jambes du portier Azuréen et permet à Brest d’ouvrir son compteur (6-1 à 35:25).
Quelques secondes après et sur une erreur de relance Slaninak a failli donner le bâton pour se faire battre : en position de dernier défenseur il fait une passe molle vers son partenaire afin de changer de côté mais Croteau, encore, lui l’intercepte. Il part en break face à Lundberg, il tente de le dribbler mais décidemment trop fort ce soir, le Niçois originaire de Suède sort la botte et décourage un peu plus encore les espoirs Bretons.
Le retour à la réalité est assez rapide lorsque Krotak fait en vitesse le tour de la cage afin de surprendre Goetz. Cela fonctionne puisque le portier n’a pas le temps de se déplacer à son second poteau. Cependant Krotak n’arrivera pas à pousser le palet au fond : il longe d’abord la ligne de but avant d’arriver sur la palette de Majernik qui arrivait de l’autre bord de la cage. Une fois mais pas deux, ce dernier s’en va inscrire le 7ème but de Nice portant le score à 7-1 (37:52), avant de rentrer aux vestiaires pour un repos bien mérité, et de l’autre côté une très probable remise au point. Nice creuse l’écart en ce 2ème tiers, profitant de lacunes et d’un relâchement général dans la défense Bretonne. Nice dans un grand jour attire également la réussite comme sur certains buts, ce qui lui permet d’asseoir un peu plus son avance sur le score du match.
Brest n’abdique pas
Sur la lancée du 2ème tiers temps, Nice inscrit un 8ème but : Tomaska relance sur Majernik à droite, qui envoie en profondeur Dubaj grâce à une passe contre la bande. Il rentre sur la droite et met un tir de poignet puissant à mi-hauteur à gauche, que le gardien n’arrive pas à saisir (8-1 à 41:14). Une minute plus tard c’est Brest qui répond du tac au tac : Berthon sert Pard qui marque enfin, au vu de ses nombreuses tentatives toutes repoussées par Lundberg auparavant (8-2 à 42:21).
Photographe : Patrick Giaume
Changement de gardien
Malgré le but de Brest, les Niçois semblent hors de portée et gèrent leur avance. L’intensité et la rapidité dans le jeu diminuent quelques peu : D’un côté, Nice attend d’avantage l’adversaire, en n’omettant pas de se procurer de bonnes actions quand cela se présente. Et d’un autre côté, Brest qui avance comme il peut malgré un score lourd, pesant dans toutes les têtes.
Nice a la maitrise du palet et relance efficacement à l’image d’une belle sortie haute : Le défenseur dans sa zone, passe à Majernik à la ligne rouge qui remise sur son ailier Slaninak. Celui-ci devance le défenseur de Brest mais il n’arrive pas à dribbler Goetz qui tend bien la botte.
Les Albatros en supériorité numérique suite à une faute de Themar, tentent à de multiples reprises. Pard, qui tout au long du match a pris l’initiative, est encore une fois à deux doigts de marquer : alors qu’il est au milieu du carré Niçois, il reçoit un palet de Croteau ; il tire instantanément mais sur un piédestal, Lundberg est encore là.
Sutor, coach de Nice, va faire sortir Lundberg, ovationné par tout Jean Bouin. Il fait rentrer Fouassier un jeune gardien formé au club, doublure de Lundberg. Il encaissera un but à 57:11 par un Slap shoot ras de glace venant de la ligne bleue, par Hennebert, qui ne semblait pourtant pas bien difficile (8-3). Peu importe Nice restera devant jusqu’à la fin.
La fin de tiers est marquée par un peu de rudesse de la part des Brestois. Tout d’abord sur Bernier dans le coin qui perd son casque, puis sur Dana qui est victime d’une charge dans le dos inutile, à 2 secondes de la fin du match. Cela ne le perturbera pas vraiment, il encaisse le mauvais coup et reste debout, à l’image de ses coéquipiers Niçois qui n’auront finalement jamais douté dans ce match. Dans ce dernier tiers Brest revient un peu au score (1-2 pour ce 3ème tiers temps), mais c’est sans grand contentement au fil du peu d’occasions entreprises durant cette ultime période. Nice aura géré son avantage et aura même pu faire rentrer sa 4ème ligne et son second gardien, une satisfaction pour le coach Niçois.
Nice remporte son match face à Brest au vu d’une très belle prestation et cela s’explique à plusieurs niveaux :
Les Aigles ont été plus vifs, plus réalistes à l’offensive, et ont fait part de beaucoup d’envie notamment dans le patinage ce qui avait prêché face à Mont Blanc. Ils ont étaient rigoureux défensivement et ont bien maitrisé leurs 4 infériorités numériques, qu’ils ont su mener à terme à merveille, grâce à une bonne solidarité défensive. Lundberg a également était un élément déterminant du match car il a multiplié les arrêts tout au long de sa prestation, ne laissant ainsi pas espérer l’adversaire.
Les Albatros quant à eux n’ont pas réalisé un match catastrophique loin de là mais ils ont connu un gros passage à vide dans le deuxième tiers. Ils n’ont pas été efficaces en 1ère période ainsi que sur les supériorités numériques dont ils ont pu bénéficier ; certes grâce à un goal en pleine réussite en face d’eux. Leur gardien n’était pas non plus dans un grand jour, bien en-deçà de son niveau habituel. Pour ajouter une difficulté de plus, Brest n’a pu compter sur l’intégralité de son groupe : Carlsson et Pain toujours blessés, Prosvic s’étant fait voler ses patins avant le match. Bref, ce n’était pas le jour…
Nice passe donc 1er du championnat avec 14 points. Brest second avec 12 points, et derrière Lyon, Reims, Anglet et Neuilly tous à 10 points. Mais la saison est encore longue et l’on risque de voir d’autres belles rencontres entres ces acteurs, dans un championnat qui tient pour le moment toutes ses promesses.