A l’entame les clermontois tentent de prendre les choses en mains. Le démarrage est lent suite à une série d’arrêts de jeu pour causes diverses dont dégagements interdits en série…
Puis la partie prend une allure correcte. Les clermontois passent les premiers à l’attaque. Les rouennais contrent l’offensive puydomoise et installent leur jeu en territoire arverne. De là le portier auvergnat très sollicité se défend bien. Le jeu finit par bien s’installer alors un ballet presque incessant d’attaques et de contre attaques prend place sur le glaçon puydomois.
Les rouennais ont des occasions pas forcément en or mais des bonnes pour scorer. Hélas pour eux les tentatives avortent suite à des non maitrises de passes et aussi aux interventions efficaces du portier clermontois.
Dans les offensives les Sangliers ne sont pas en reste. Leurs relances bien que sans réussite donnent du fil à retordre aux normands.
| Photographe Gaëtan Boucheret | |
La première pénalité tombe sans contestation pour les visiteurs. Un attaquant clermontois possesseur du palet en zone défensive rouennaise se fait faucher par un défenseur à sa poursuite. Le motif est sans équivoque trébucher.
Clermont en position favorable pour scorer s’installe dans leur zone d’attaque mais le dragon Alexandre sucre parvient à s’emparer de la rondelle et la dégage pour la passer à Maxime Joly en attente vers la ligne bleu. De ce pas Joly parvient à se débarrasser du défenseur qui lui colle aux basques. Il part sans complexe tromper (6’03) le portier auvergnat (1-0). Toujours en infériorité numérique Rouen assez défensif ne permet pas à Clermont de profiter du power Play qui leur est accordé. Le palet circule vite mais celui-ci est souvent dégagé de la zone défensive rouennaise.
Les relances clermontoises sont systématiquement contrées puis repoussées par des actions réflexes du dernier rempart normand. En vain après un certain nombre de tentatives les clermontois arrivent à faire fructifier leurs efforts. Ainsi sur une action combiné de Bonnet, Girardin et de Magnin, les clermontois reviennent (9’13) à la marque (1-1).
Le banc clermontois se réjouit de cette réussite mais comme à l’accoutumé l’euphorie est de courte durée. Quelques secondes après le nouvel engagement au centre, Rouen parvient à s’infiltrer en territoire auvergnat. Profitant d’une mauvaise passe des locaux puis d’une collision entre deux défenseurs clermontois les rouennais Bourguignon, Raimbourg et Moreau en deux temps et trois mouvements redonnent (9’25) l’avantage aux normands (2-1).
S’ensuit une nouvelle vague d’attaque et de contre attaques tant normandes qu’auvergnates. Lors de ces offensives le portier clermontois est plus sollicité que son homologue rouennais. Au passage de la tempête normande le dernier rempart auvergnat se fait quelques frayeurs sans que les normands parviennent réellement à leur fin.
Puis sur une offensive clermontoise, les rouennais parviennent à contrer l’envahisseur. Ils relancent les débats dans le sens opposé et dans un face à face à deux contre un puis deux contre le portier clermontois, Joly et Dreyfus en mouvement et placés de chaque côté de la cage affichent (15’34) pour leur camp leur troisième but (3-1). Le gardien clermontois n’y pouvait pas grand-chose, la combinaison était trop parfaite.
Les affaires reprennent, un petit incident diplomatique se produit suite à un tir sur le gardien rouennais par un clermontois. Alors les esprits ayant tendance à s’échauffer pour un oui ou pour un non, l’arbitre en chef demande expressément aux capitaines de calmer leurs coéquipiers afin que le reste de la partie est un déroulement convenable. Une juste mesure de prévention.
Les échanges conviviaux reprennent. Chacun à leur tour Rouennais et clermontois taquinent les portiers adverses mais personne ne parvient pas à tromper le dernier rempart, pas même les normands lors d’un power Play accordé dans la dernière minute de la période sur un cinglage auvergnat.
De retour sur la glace, les normands semblent plus incisifs, plus offensifs. Face à cette attitude les auvergnats se positionnent sur la défensive tentant de contrer toutes intrusions sur leur territoire. Sur certaines actions les clermontois se gênent mais coute que coute ils tentent de rectifier leurs erreurs afin de repousser l’envahisseur.
| Photographe Gaëtan Boucheret | |
Au bout de quelques minutes le jeu prend une belle allure. Techniquement il est plus intéressant, à croire que les protagonistes de la partie redoublant d’efforts s’investissent plus dans cette période.
Ainsi chaque équipe crée ses propres occasions avec de sacrées relances jusqu’à épuisement des forces en présence avec des changements à la volée souvent répétés d’un côté comme de l’autre. De belles actions mais aucune avancée au score. Une promenade de santé avec quelques embrassades le long des balustrades entre joueurs jusqu’à ce que Cyril Gavalda s’empare, extorque le palet aux rouennais en attaque. Le clermontois part de derrière sa ligne de but. Il traverse sa zone de défense, fait la passe à Louis Florentin qui redonne le palet à Gavalda. Il monte au créneau en passant les derniers remparts d’une défense normande dépassée par la chevauchée fantastique du clermontois. Dans son élan il envoie (24’23) avec grandeur et décadence la rondelle au fond des filets rouennais (2-3).
Composée dans un esprit d’équipe cette magnifique action de jeu a payé. Comme quoi à force de travail on peut arriver à des prouesses.
Le jeu repart de plus bel mais celui-ci s’interrompt de façon non moins classique par rapport aux arrêts du aux aléas des règles de jeu.
Deux joueurs sont pris en flagrant délit de discussion avec les mains. Les protagonistes de ce débat pittoresque sont contraints d’aller calmer leurs maux à leur banc de pénalités respectif pendant douze minutes (2 + 10).
L’un des auteurs des faits reprochés semble être quelque peu perturbé ou tête en l’air. Alors qu’il est chez lui, Il prend place au banc de son adversaire. « A sacré L ».
Le reste de la période ne manque pas de piquant. Un certain quota de pénalités s’affiche à droite comme à gauche mais chaque équipe parvient à contenir son adversaire même lors des infériorités numériques que les pénalités amènent.
Les péripéties du scénario et malgré le pressing exercé par le favorisé en power Play, il n’y a toujours pas d’évolution du score. A vrai dire les joueurs des deux équipes se démènent pour ne rien concéder à quiconque.
L’attitude prévient d’une qualité de jeu appréciable malgré les pénalités qui s’affichent. Il y a du patinage, de la technique avec un zeste de bavures… mais point de point à l’horizon juste la pose qui s’impose.
Au début de la troisième période le rythme est moins soutenu mais les actions sont assez bien construites avec une légère domination clermontoise. Quelques petits accrochages sans conséquence entre joueurs font surface lors de certaines offensives auvergnates.
Les normands ne sont pas pour autant des saints. Les clermontois mettent la pression mais les rouennais sont présents défensivement voir offensivement dès qu’une situation se présente.
De ce fait le palet balaye la glace sur toute la longueur de la patinoire ainsi que sa largeur au gré des passes successives. Si l’allure du match met à contribution chaque joueur qui prend part au jeu, les gardiens ne sont pas en reste. Ils peuvent s’exprimer à chaque assaut adverse.
Ainsi s’installe un certain rituel qui permet au temps de s’écouler petit à petit mais cela ne fait pas avancer le score. Puis le clermontois Magnin profitant d’un power Play, tire de la ligne bleue et envoie (47’29) le palet dans la cage rouennaise (3-3). Cette égalisation est une mise en matière, elle ne s’arrête à ce beau slap de la bleue, elle annonce une prise en mains de ce tiers par les clermontois.
Peu de temps après un joueur de Rouen sur un contre est sonné, allongé sur la glace le temps de retrouver ses esprits. Un face à face malencontreux quelque peu appuyé avec un clermontois. L’incident donne lieu à une longue discussion entre le coach normand et l’arbitre en chef pour déboucher à un non lieu pour le clermontois. Aucune charge n’étant retenue.
| Photographe Gaëtan Boucheret | |
Les Sangliers motivés avec une envie irrésistible d’en découdre avec les dragons continuent leur affrontement contre l’adversaire. Et une minute après le précédent but, lors d’une relance d’un premier joueur auvergnat difficilement identifiable, le passage de témoin à Cyril Gavalda pour Hugo Florentin se passe à merveille.
Les trois compères sèment la panique dans le camp normand et œuvrent pour afficher (49’29) le quatrième but à leur compteur (4-3).
Le but donne lieu à une envolée d’embrassades du côté clermontois, de quoi réjouir le public qui soutien chaleureusement les Sangliers Arvernes dans leur quête de victoire.
Les visiteurs sont moins ravis mais cela se comprend surtout après avoir fourni autant d’efforts pour défendre son territoire. Les dragons semblent manquer de carburant pour faire briller la flamme qui est en eux. Après la remise en jeu au centre et une avancée normande, le palet est projeté sur le portier clermontois.
Ce dernier l’arrête dans son territoire de but et devant lui une explication entre joueurs clermontois et rouennais se produit. La discussion manuelle demande l’intervention du trio arbitral. Les esprits s’échauffent et font monter la tension. Il y a de l’électricité dans l’air. Il ne manque plus qu’une étincelle pour que le baril de poudre explose.
Les choses reviennent au calme et le jeu reprend son cours mais attention au pyromane que va craquer l’allumette. En attendant le jeu suit son cours, les auvergnats ont le vent en poupe, ils vont en croisade, naviguent sur le glaçon, font tourner le palet dans la zone défensive normande puis passent à l’assaut. Hugues Voyer finit par faire une ultime passe à Louis Florentin qui d’un revers trompe le portier normand et marque (52’27) le cinquième but clermontois (5-3).
Au fur et à mesure que les secondes vont s’écouler, vont se succéder arrêts de jeu, pénalités, attaques, contre attaques et actions diverses sans la moindre évolution de score. En cours d’exercice quelqu’un a allumé la mèche explosive bilan après échanges verbales et passage aux mains, le bilan de l’explosion donne un total de 14 minutes (2’+2’+10’) au rouennais Lair et 24 minutes pour les clermontois Rivon (2’+20’) et Gavalda (2’) (source FFHG).
Un petit tarif pour calmer tout le monde.
Le jeu reprend et le temps passe. Rouen, ayant la corde au cou, prend la décision de disposer de son temps mort pour une ultime stratégie qui se solde par leur défaite inévitable. En effet le staff normand voyant que la fin la partie montre son nez, l’échange du gardien contre un joueur de champ peut être l’ultime recours pour se sortir de l’embarras surtout au regard du score les normands n’ont plus grand-chose à perdre.
Alors les rouennais s’exécutent en sortant leur gardien dans la dernière minute de jeu. Comme c’est une question de quitte ou double, rien ne pouvant être présumé à l’avance, ils se lancent.
Les Clermontois ayant tenu le choc lors des dernières phases de jeu en infériorité numériques, ils n’avaient aucune raison de céder sous la pression dans ce cas de figure. Et ils l’ont montré brillamment en faisant front aux dragons rouennais. Non seulement ils sont convainquant dans leur attitude défensive mais en plus ils leur donnent (59’31) le dernier coup de massue fatal aux dragons en inscrivant par l’intermédiaire d’Amaury Girardin un sixième et dernier but au tableau 30 secondes avant la fin de la partie (6-3).
Victoire attendue mais méritée pour les auvergnats. Ils ont su faire preuve de réalisme même si tout n’était pas parfait. Le travail d’équipe a permis à certains de puiser l’énergie nécessaire pour contenir les assauts des Dragons rouennais en allant leur couper le souffle et éteindre la flamme qui les anime. Le but égalisateur a été le début du leitmotiv qui les a amené à la victoire.
Les braves dragons ont fait ce qu’ils ont pu. Face à un problème crucial d’effectif, impossibilité d’aligner une équipe qui peut œuvrer en harmonie au sein d’un collectif homogène, il n’est pas étonnant que certains joueurs aient du mal à se positionner même si leur hockey leur permet d’évoluer à ce niveau. N’oublions pas que le hockey est un sport d’équipe. Etre un club dit « formateur » c’est bien mais laisser jouer des joueurs tant soit peu qu’ils jouent et ne cirent pas le banc, est-ce si bien que ça ? Cela demande réflexion…
LA FICHE TECHNIQUE
Clermont-Ferrand (Patinoire Clermont-Communauté) Clermont bat Rouen 6 à 4 (1-3, 1-0, 4-0).
Arbitrage : Head : Telliez Pascal (Romorantin) ; Juges de Lignes : Gautier Christophe (Tours) et Roulet Hervé Didier (Dijon). 261 spectateurs
Buts pour Clermont :
09:13 Luc Magnin (ass. Amaury Girardin; Jérémie Bonnet)
24:23 Cyril Gavalda (ass. Louis Florentin)
47:29 Luc Magnin (ass. Cyril Gavalda, Hugo Florentin) [5-4]
49:29 Hugo Florentin (ass. Cyril Gavalda)
52:27 Louis Florentin (ass. Hugues Voyer)
59:31 Amaury Girardin (ass. Cyril Gavalda) [Cage vide]
Pour Rouen II :
06:03 Maxime Joly (ass. Mathieu Chevalier, Guillaume Duquesnne) [4-5]
09:25 Roman Moreau (ass. Germain Raimbourg, Damien Bourguignon)
15:34 Thomas Dreyfus (ass. Maxime Joly, Alexandre Sucre)
Pénalités : Clermont: 58 minutes, Rouen II : 34 minutes.
Gardien en jeu : Clermont : Voyer Geoffroy, Rouen : Duquenne Guillaume
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