Pour cette douzième journée de championnat de France de hockey sur glace de Division 2, les Corsaires de Dunkerque recevaient dans leur repère les Sangliers Arvernes de Clermont-Ferrand. Autant dire un adversaire qu’ils connaissent assez bien et pas facile à apprivoiser. Et c’est au terme d’une véritable battue que les Dunkerquois sont venus à bout d’une harde de sangliers bien loin de faire les dégâts dont la presse se fait bien souvent écho. Evidemment vous comprendrez bien qu’il s’agit ici de l’équipe auvergnate de hockey sur glace et non de l’espèce animale qui sévit un peu partout actuellement et qui défraye les chroniques et autres faits divers. Contre toute attente les nordistes se sont largement imposés sur le score de 7 à 1, au cours d’une partie en demi teinte.
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Photographe Gaëtan Boucheret |
Les Corsaires de Dunkerque au féminin (la relève) |
En prélude à la rencontre, Public, Officiels et joueurs ont rendu un solennel hommage à Jean-Paul Cruchandeau dit « Polo », un ancien Corsaire qui nous quitté le 30 décembre dernier. Il avait fait les beaux jours du HGD (Hockey sur Glace Dunkerquois) dans les années 90. La partie lui était dédiée avec la victoire à la clé de son ancien club. Certes cette action ne le ramènera pas mais conserve une certaine symbolique tant il était apprécié. La Rédaction de Hockey Hebdo s'associe au monde du hockey et présente ses plus sincères condoléances à la famille de Jean-Paul Cruchandeau.
Après les solennités, le coup d’envoi est donné par une ancienne gloire du Hockey Dunkerquois, venue comme bien d’autres anciens corsaires rendre un dernier hommage à Jean-Paul Cruchandeau.
D’entrée de jeu, les Corsaires annoncent la couleur. Ils prennent possession des lieux qui leur appartient de droit et se livrent à une véritable battue aux sangliers. Les clermontois essayent de répondre du mieux qu’ils peuvent aux abordages répétés des Corsaires. A ces derniers, il ne leur faut pas longtemps pour faire une véritable percée et tromper le dernier rempart auvergnat. C’est Xavier Dravranche qui ouvre (3e) le bal avec un premier but sur une assistance de François Rozenthal. Les clermontois bien que fatigués certainement par le voyage, organisent leur défense et résistent du mieux qu’ils peuvent. D’un côté comme de l’autre le rythme de jeu est assez bon, le palet circule bien et vite. Les nordistes pratiquent un jeu assez dur mais Clermont n’est pas en reste pour répondre. Le corps arbitral laisse pourtant jouer en prenant le soin d’éviter un match haché. Il faut toutefois attendre la deuxième partie du tiers pour que Dunkerque assoie réellement son jeu et d’un slap envoie (11e) le palet au fond des filets Clermontois, inscrivant ainsi au tableau sur une action de Petr Zich, le second but Dunkerquois. Quelques actions de part et d’autres de chaque côté mais la marque ne change pas jusqu’à pose. Le score est alors de 2 à 0 pour Dunkerque.
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Photographe Gaëtan Boucheret |
Minute de silence du public en hommage à Jean-Paul Cruchandeau |
De retour des vestiaires, tous les espoirs sont permis, autant dans les rangs dunkerquois que clermontois. Mais au fur et à mesure que les secondes s’égrènent au fil du chronomètre ceux-ci s’amincissent du côté auvergnat. En effet lors d’une percée offensive dunkerquoise (23e) Loïc Destoop trouve le chemin des filets auvergnats sans vraiment une grande résistance. Les esprits s’échauffent un peu sur la glace mais sans plus. Toutefois Clermont profite d’un excès d’humeur d’un dunkerquois qui ira se calmer au banc des pénalités. De ce fait les Sangliers Arvernes inscrivent leur unique but de la partie. En effet par l’intermédiaire d’Hugo Florentin, Clermont trompe (29e) la vigilance du portier nordiste sur un contre savamment orchestré par Luc Magnin et Tuomo Maättä. Un but qui a le don d’exaspérer les rangs dunkerquois. Alors Dunkerque joue la provoque avec pour conclusion le repos forcé de Clément Derepper pour un total de dix minutes. Ce n’est pas avec ce sursaut d’orgueil que les auvergnats trouvent les moyens d’aller au-delà de leurs espérances. Leur jeu est brouillon sans réussite et les pénalités vont s’accumuler. Certes les clermontois vont gérer au mieux les infériorités numériques successives dont ils font l’objet jusqu’à l’épuisement de leurs ressources. Ils parviennent à contrer les assauts répétés des corsaires jusqu’à accomplir quelques timides contre attaques. Les forces vives nordistes stabilisent leur jeu pour mieux dominer et s’imposer clairement à la marque. Les tirs cadrés deviennent de plus en plus précis. Le confortable matelas de points engrangés par les dunkerquois se gonfle (35e) au quatrième but nordiste inscrit par Clément Thomas. La domination des Corsaires se confirme et laisse les clermontois avec leur désarroi. Ils savaient d’avance que la partie ne serait pas facile mais là ils sombrent au cours d’une battue sans pitié mais surtout sans réussite malgré quelques belles petites actions dues à quelques petits travers locaux. La perfection du côté des autochtones n’est pas à son zénith non plus. Seul un homme rectifie les erreurs des indigènes par sa splendeur, son savoir faire. Marc André Martel semble être dans ses bons jours. Il arrête coup sur coup les offensives de la harde des Sangliers Arvernes. C’est l’homme à abattre pour les clermontois mais c’est le sanglier qu’on chasse dans l’antre des Corsaires. Ce petit jeu se solde en fin de seconde période sur le score de 4 contre 1 toujours en faveur des Dunkerquois.
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Photographe Gaëtan Boucheret |
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Le troisième tiers sonne le glas de la battue. La supériorité des Corsaires se confirme au fur et à mesure que le temps de jeu épuise ses secondes. Les Sangliers Arvernes subissent leurs adversaires. Ils se heurtent aux mêmes obstacles que lors des deux premiers rounds, à savoir la pertinence l’offensive dunkerquoise et l’excellence du portier nordiste. Le tout est pratiqué dans un style de jeu basé sur la défense afin de conserver le maximum d’écart de points. Toutefois avec peut être l’énergie du vent du nord qu’ils arrivent à stocker quelque part les Corsaires martèlent les clermontois. Les erreurs des auvergnats profitent aux locaux comme l’interception du palet faite par François Rozenthal en zone offensive. Après coup ce dernier (47e) n’hésite pas envoyer le palet au fond des filets clermontois. Le cinquième but des corsaires s’affiche. Le but qui tue, qui énerve. Les clermontois ne lâchent pas prise mais la fatigue se couple au moral en berne. Ils continuent à déguster. Quelques pénalités clermontoises arrivent à point pour les dunkerquois. En effet sur une supériorité numérique les Corsaires enfoncent le clou. Simon Chabot sur une assistance de Loïc Destoop (52e) affiche le sixième but dunkerquois au tableau. A peine une minute plus tard, comme si cela ne suffisait pas, l’héroïque Loïc Destoop donne (53e) le coup de grâce qui prend la forme d’une dernière cartouche pour achever l’animal déjà grièvement blessé, avec un magnifique septième et dernier but. La battue se finit avec la clôture des débats sur le score de 7 à 1 en faveur des Corsaires.
Nul ne doute que les Corsaires ont maitrisé leur rencontre, mais celle-ci a laissé apparaître quelques lacunes qui risquent de coûter contre des adversaires beaucoup plus aguerris. La bonne forme du portier dunkerquois a permis de sauver les meubles et la baraque. Quant aux valeureux Sangliers Arvernes, le long déplacement leur a coûté leur 8ème place mais ils savaient que la rencontre ne serait pas à leur avantage. Ils ont tentaient d’exploiter au mieux les opportunités qui se présentaient mais sans grand succès. Dunkerque – Clermont ou Clermont – Dunkerque n’a jamais été bien facile, ni pour l’un ni pour l’autre mais une chose est sure c’est que même avec effectif réduit le jeu des deux équipes s’est bien assagit devenu plus technique, pointilleux et beaucoup moins dur moins rude à quelques exceptions près. Les mentalités ont changé, le hockey y gagne beaucoup avec une telle pratique.
LA FICHE TECHNIQUE
Dunkerque (Patinoire Michel Raffoux) Dunkerque bat Clermont 7 à 1 (2-0;2-1;3-0).
Arbitrage : MM. Gardiol Guillaume (Amiens) et Picard Christophe (Paris). 840 spectateurs
Buts pour Dunkerque : 03’50 Xavier Davranche (ass. François Rozenthal) ; 11’39 Petr Zich (ass. Loïc Destoop, Clément Thomas) ; 23’47 Loïc Destoop (ass. Jiri Hanzal); 35’48 Clément Thomas (ass. Jiri Hanzal, François Rozenthal) ; 47’49 François Rozenthal ; 52’05 Simon Chabot (ass. Loïc Destoop) [5-4] ; 53’09 Loïc Destoop (ass. Aurélien Zaja).
Clermont : 29’46 Hugo Florentin (ass. Tuomo Maatta, Luc Magnin) [5-4] ;
Pénalités : Dunkerque : 18 minutes (dont 1 x 10 minutes). Clermont: 18 minutes.