Dès l’entame du match, le ton de la rencontre est donné. Les visiteurs imposent leur jeu mais ils sont très vite rattrapés par la forte motivation des Clermontois. Toutefois et à peine une trentaine de seconde de jouée, le corps arbitral sévit, dans un premier temps, pour un dégagement interdit puis, dans un second, pour une pénalité à l’encontre des Tourangeaux. La pénalité ne sera pas sans conséquence mais, avant de coûter aux visiteurs et à la grande surprise de tous, c’est bien l’équipe pénalisée qui ouvre le score par l’intermédiaire de Viktor Grendel (2e) alors que Clermont est en position favorable pour scorer (1-0).
Les Auvergnats se font doubler suite à une petite erreur d’appréciation. Une douche froide pour Clermont mais celle-ci semble leur donner de l’énergie en supplément de l’envie de ne pas se laisser mener par Tours, actuellement pensionnaire du haut de tableau de la poule B de Division 2. Bien qu’entachée par ce but impromptu, la motivation clermontoise n’en demeure pas moins concrète. N’ayant pas su profiter du premier power play qui leur était offert, le cœur à l’ouvrage, les Auvergnats profitent du second pour faire fonctionner son collectif. Et d’un bon coup de patin sur le glaçon, les crosses en bonne position pour toutes réceptions et relances de palet, Clermont franchit le pas. Tout en faisant circuler la rondelle rapidement sans extravagance, le trio Novosad, Brajon et Segin en finisseur ouvre (3e) le compteur clermontois à défaut d’avoir ouvert le score (1-1).

Photographe Yannick Martin

Un début d’hostilité laisse entrevoir que la partie ne sera pas facile et loin d’être acquise d’avance pour l’une ou l’autre équipe même si l’une d’elle prend un peu d’avance au score. A chaque tentative une réponse adéquate. Les Remparts de Tours semblent mener le bal mais l’envie clermontoise est de plus en plus intense. Alors les Auvergnats ne cèdent pas sous la pression des visiteurs. Œil pour œil et dent pour dent, les Clermontois répondent aux offensives tourangelles puis, dès qu’ils le peuvent, relancent le jeu à leur compte.
Ainsi, sur un nouveau power play et après avoir franchi les lignes adverses, Girardin, Souchon et Hugo Florentin en buteur, les Clermontois se font plaisir dans l’aboutissement de leur offensive (9e) avec leur second but (2-1).
lls n’en restent pas là. Après quelques attaques et contre-attaques, une nouvelle opportunité s’offre à eux. Alors, comme les power play leur réussissent assez bien, il n’y a pas de raison de s’arrêter sur un seul succès surtout quand leurs opposants ont la peur au ventre. Mettre doublement la pression permet parfois d’avoir des résultats. Cela à l’air de fonctionner. Et pour preuve comme on dit : « jamais 2 sans 3 », Hugo Florentin retrouve le chemin des filets tourangeaux et marque (13e) alors que Tours subit une nouvelle pénalité (3-1).
Fort de cette petite avance aux points, la domination clermontoise n’est pas totale mais leur présence sur la glace est effective, tant au niveau de l’attaque que de la défense, ceci dans une logique de jeu à la hauteur de celui des visiteurs même au-delà parfois. Clermont excelle dans cette première période comme jamais ils ne l’ont fait depuis le début de saison, mise à part lors de leur victoire contre le leader avant les fêtes.
Tours n’en n’est pas moins absent, juste un petit malaise à gérer lors des infériorités numériques mais il profite aux Auvergnats. Certes, l’euphorie est là dans les cœurs des clermontois et soupçonneux, ils veillent toutefois à la progression de l’adversaire. Hélas pour les Auvergnats, quelques petites autres erreurs vont leur coûter. Ainsi, les Tourangeaux ne vont pas hésiter dès que les opportunités se présentent pour remonter au score grâce à Noaki Kaneto. L’attaquant japonais semble avoir trouvé sa place chez les Remparts de Tours. Sa présence est fortement marquée par ses finitions comme ici (16e) son premier but dans cette partie (3-2).
Un but qui permet aux Tourangeaux de revenir à la marque. La tension monte de plus en plus mais les protagonistes de la rencontre la jouent presque à la loyale car le trio de zèbres veille et, quand il le faut, pénalise comme pour cet accroché de la part d’un joueur de Tours. Fort malheureusement pour Clermont, la supériorité numérique ne leur est pas aussi bénéfique que précédemment. Bien au contraire, tout comme pour le premier but, Clermont, un peu court dans une offensive, perd le palet au profit de Kukusca qui se l’approprie, pour Kiska qui fignole et part scorer (19e) sans culpabilité à moins de deux minutes de la pose (3-3).
 

Le début de la seconde période a quelque mal à démarrer. La glace étant un peu trop mouillée, et la fatigue du premier tiers aidant, ne permet pas la même intensité de jeu. Il n’en est pas moins correct. Bien que Clermont œuvre dans le bon sens pour ne pas plier sous les assauts des adversaires, ce tiers finit par avoir les faveurs des Remparts de Tours. Mais, avant d’en arriver à cette conclusion, Clermont commence mal la période. Une première pénalité tombe dès la première minute. Un cadeau pour les Remparts de Tours. Ils prennent position et stationnent dans la zone défensive clermontoise.

Photographe Yannick Martin

Noaki Kaneko (attaquant japonais)

Malgré une circulation intensive, rapide et très appuyée du palet, les visiteurs mettent pratiquement tout le temps imparti de la pénalité pour finaliser une action payante dans ce power play offert. En effet, c’est à quelques secondes de la fin de la pénalité clermontoise, en bon finisseur, que nous retrouvons Kaneko qui offre (23e) à son équipe le quatrième but tourangeau (4-3).
Par la suite, Clermont s’invite sans s’installer en zone défensive tourangelle mais les Remparts relancent assez facilement. Alors nous assistons, sur ce glaçon clermontois, au ballet traditionnel d’allers et venues, d’attaques et de contre-attaques avec son lot de loupés sans réelle évolution dans le scénario de cette rencontre, hormis un power play pour chacune des équipes.
Point de but à l’horizon pendant près de quinze minutes de jeu malgré quelques bonnes tentatives, hélas avortées, jusqu’à la récidive d’Hugo Florentin pour Clermont. Il trouve (37e) pour la troisième fois dans cette game le fond des filets tourangeaux (4-4).
Le plus étonnant dans cette action, c’est que Clermont a enfin réussi à rendre la monnaie de leur pièce aux Tourangeaux. En effet, ce but égalisateur est marqué alors que Clermont n’est pas en position favorable pour scorer car l’équipe se trouvait en infériorité numérique au moment du fait. La joie et l’extase de cette prouesse une fois estompées, le combat n’en est pas moins fini. Vexés, les Remparts se remettent à la tâche pour ne pas sombrer dans le ridicule, bien que celui-ci n’a pas sa place sur le glaçon auvergnat car les deux équipes pratiquent un jeu haut en couleur et d’une intensité qui n’a pas son pareil ailleurs. Tours, de sa position ici de « dominé » dans cette partie, n’a pas à rougir de l’embarras dans lequel il se trouve parce qu’il affronte une équipe qui est capable de tout, même de vaincre la meilleure équipe et ce quel que soit son positionnement dans un quelconque classement. Une situation qui ne date pas d’aujourd’hui. Tout est dans le mental surtout quand les capacités techniques sont là. Clermont a toujours était un adversaire redoutable et il est toujours redouté.
Alors, dans un sursaut d’orgueil dans les toutes dernières secondes de ce second tiers, Tours, après une énième tentative, remonte au créneau et, sur une action combinée de Clerc, Perinet pour Grendel déjoue la défense clermontoise. Viktor Grendel, en bon technicien, trompe au final la vigilance du portier auvergnat et envoie (39e) la rondelle au fond du but clermontois (5-4).
La partie passe à l’avantage des visiteurs mais rien n’est acquis car Clermont ne semble pas avoir épuisé toutes ses ressources, mais pause oblige.
 

Photographe Yannick Martin

Au troisième round, d’entrée de jeu, les Auvergnats passent à la vitesse supérieure. Ils mettent la pression aux Tourangeaux. Une pression énorme sur laquelle ils se font plaisir avec un doublé de Segin qui, par deux fois, trouve (42e - 44e) les filets tourangeaux. Deux buts qui permettent à Clermont dans un premier à revenir à égalité (5-5) et dans un second à prendre la partie à leur compte (6-5).
Une prise de pouvoir qui dure un petit bout de temps jusqu’à ce que Clermont se fasse sanctionner pour un retenir. Une pénalité au cours de laquelle Tours va batailler pour revenir dans la course. Les Tourangeaux y parviennent grâce à Kukucka qui trouve (53e) les filets auvergnats. Un but qui ramène à égalité les deux équipes mais aussi aux prolongations (6-6).
Bien avant cela, le temps va paraître long, très long pendant les sept minutes quarante qu’il reste jusqu’au coup de gong final. Car, si le jeu laisse apparaître une pénalité dans chaque camp, aucun ne parvient à faire évoluer le scénario de cette fin de partie et encore moins le score malgré les offensives répétées des deux équipes. Toutes sans succès, elles les mènent inévitablement vers ces fameuses prolongations, véritable couperet qui fait parfois mal quand il tombe. Les deux équipes n’ayant pas réussi à se départager lors du temps règlementaire, place à une mini-pause et les prolongations.

Les prolongations sont fatales aux Auvergnats. En moins de trente secondes, Clermont encaisse le but qui les prive de la victoire et de deux points malgré un jeu presque parfait. L’adversaire, mieux rodé pour les victoires, avait les bonnes cartes en mains pour s’approprier la fève dans cette galette que Clermontois et Tourangeaux se sont disputée en cette période d’épiphanie. C’est Judicaël Xavier qui est proclamé roi en offrant (61e) la victoire aux Remparts de Tours (7-6).

Ma Conclusion : Très belle rencontre, d’un côté comme de l’autre.

Clermont s’est fait prendre. Les erreurs commises ont coûté cher mais le petit plus, elles n’ont rien à voir avec les grosses bévues dont les Clermontois nous avaient habitués depuis le début de saison. Malgré cette défaite, je ne peux que positiver, ce qui peut paraître étonnant de ma part mais il faut savoir être réaliste. Deux équipes qui ne jouent pas dans la même cour et pas avec les mêmes « moyens », alors le résultat peut être inattendu. A défaut de me répéter, quand on veut on peut. Tout est dans la tête. Une question de mental, le mental était au beau fixe pendant tout le temps règlementaire, les prolongations étaient de trop...

Quant à Tours, il ne faut pas croire que la prestation était médiocre. Malmenés, les Tourangeaux se sont retrouvés face à un adversaire aux abois mais avec un potentiel technique redoutable, ce qui fait que les Clermontois ont joué au niveau de leurs adversaires qui ont développé un jeu de qualité, certes pas toujours parfait, mais de qualité. Alors cela a donné le scénario et le résultat de cette partie que l’on connaît. Un combat de chefs !