En ce début d'année 2014, le public n'a pas oublié ses Remparts. Comme il est de coutume à Tours, il est toujours bien présent et on a comme l'impression que ce premier match de l'année pourrait bien battre des records en terme d'affluence tant le supporter doit se démener pour trouver un siège vide qu'il ne trouvera jamais à 15 minutes du coup d'envoi.
C'est ce samedi soir qu'on allait voir si les fêtes s'étaient bien déroulées pour les uns et les autres et quelles en seraient les conséquences. Visiblement, à la vue de la fraîcheur physique des deux opposants dès les premières minutes, il ne semble plus y avoir de traces d'un quelconque réveillon.
Les deux formations qui occupent la première et troisième place du classement au moment du match reprennent peu à peu leurs marques et, pour l'heure, se respectent et se neutralisent. Le public n'a pas une seule fois l'occasion de frissonner réellement et même les équipes spéciales de Clermont ne parviennent pas à faire poindre la moindre émotion.
Il faut attendre presque sept minutes de jeu pour assister à des actions plus tranchantes à défaut d'être déterminantes. Le jeu est propre des deux côtés et on prend son mal en patience en se disant qu'un moment ou à un autre tout cela allait bien se décanter.
Et effectivement c'est le cas, d'un coup d'un seul, sans crier gare et peut-être à un moment où les locaux parvenaient à prendre le dessus sur leur adversaire, un cafouillage se profile devant la cage de Lacerte. Il fait un premier arrêt difficile mais laisse la rondelle disponible. Gavada, qui a tout vu, ne rate pas l'occasion de placer le caoutchouc hors de portée du gardien. On joue depuis 13.30' et la première surprise vient de se produire. Stupeur dans les gradins...
Mais quelques secondes plus tard, 22 exactement, Souchon fait son récital et propose tout un dribble qui déjoue parfaitement le portier local qui n'y voit que du feu.
Les Sangliers mènent 2-0 et tiennent jusqu'à la pause malgré les infériorités subies mais dont ne profite pas Tours. On se complique bien la vie du côté local à la recherche de la passe parfaite qui ne change pas la donne.
Photo : Faustine Le Terrien
Inefficaces jusqu'alors en supériorité, les Remparts se doivent de recouvrer au plus vite leur jeu sous peine de douter. Mais l'arbitre ne leur laisse pas cette opportunité et Souchon, pour la seconde fois de la soirée, s'en vient tromper Lacerte. L'addition commence à être salée pour le leader qui s'attendait à tout sauf à être mené 3-0 en début de deuxième tiers.
La réaction attendue arrive enfin, et c'est Kiska qui, avouons-le, semble au-dessus du lot et attend son heure pour tromper un Zavadil couché qui, jusqu'alors, n'avait pas vraiment eu de travail ou avait bénéficié de circonstances favorables qui avaient préservé sa cage inviolée.
Il n'en faut pas plus pour remonter un public en ébullition et l'on pense, légitimement, que les locaux vont enfin déployer leurs forces pour recoller au score. Mais rien ne se passe, même en double supériorité. Le palet circule pourtant mieux et de manière bien plus fluide mais, face aux banderilles, Zavadil commence à démontrer son talent et annihile toute tentative de retour. Pis, alors que l'on s'attend à un juste retour, Faure, dans un trou de souris, trouve une nouvelle solution pour porter la marque à 4-1. Les arbitres hésitent, ils discutent, les supporters aussi sont indécis tandis que Lacerte est sûr de son fait. Pour lui, il n'y a pas but. Finalement, les zèbres valident la réalisation du 81 et provoquent une colère, aussi soudaine qu'inattendue, d'un Lacerte qui perd son sang-froid en brisant sa crosse en deux.
Clermont-Ferrand peut rentrer au vestiaire sereinement sans qu'il n'y ait rien à y redire. On parlera d'opportunisme côté visiteur et de stérilité côté local.
Photo : Faustine Le Terrien
A la table de presse, on se dit qu'on aimerait pas être à la place des Remparts dans le vestiaire. On se doute bien que le discours du coach Pourtanel a dû être musclé et on s'attend à un retour en fanfare car l'heure est grave.
On sent effectivement que les paroles sont bel et bien enregistrées puisque Tours joue de manière précise et envoie quelques frappes chirurgicales qui n'inquiètent pas plus que ça l'ami Zavadil. Et pourtant, c'est Domin qui sonne le vent de la révolte, le tout orchestré par Lacerte, bien remis de ses émotions et qui avait proposé, quelques secondes auparavant, tout un arrêt.
A douze minutes du terme, le match vient de changer d'un coup d'un seul. Tout le monde est remonté à bloc, même mes collègues de la table de presse qui ne perdent pas une miette du spectacle où le suspense vient de faire subitement son apparition. Kiska, en supériorité, enfin, trouve la faille et s'en vient tromper le portier des Sangliers qui voit se rapprocher dangereusement la marée bleue et noire. Le score est alors de 4-3 à huit minutes du terme et Clermont, qui veut vite stopper l'hémorragie, demande un temps mort judicieux.
Temps mort payant puisque les visiteurs, à défaut d'être dangereux, supportent sans broncher les assauts répétés de leurs adversaires. Mais le temps joue pour eux, alors Tours aussi demande sa petite pause. J. Pourtanel tente le tout pour le tout, il sort son portier. L'entre-deux est perdu et Souchon, de son territoire, envoie un long lancer précis, à ras glace, dans le filet désert. C'est fini ! Il ne reste pas plus de deux minutes à jouer, mais en hockey tout est possible, surtout lorsque qu'un tir de pénalité est accordé à une minute de la fin, mais le Zavadil se transforme en héros national pour ses partenaires et les quelques fans de Clermont bien présents dans la petite tribune.
Le match se termine sur une tension extrême entre les deux formations qui ont tout donné. Clermont-Ferrand crée la grosse surprise de ce début d'année même si, de l'autre côté, on peut également parler de surprise puisque Meudon a défait La Roche-sur-Yon.
Tours aura eu un nombre incroyable de lancers et aura tout tenté pour revenir, mais le sanglier a été solide comme un roc et a tenu le coup jusqu'au bout.
Ce match a une terrible double conséquence pour les Remparts. Tout d'abord, ils viennent de perdre leur deuxième rencontre à domicile après celle de Valence au mois de novembre. Et surtout, ils perdent leur place de leader aux dépens des Français Volants qui ont pris leur revanche sur Strasbourg. De fait, Clermont s'est rapproché dangereusement de Tours et n'est plus qu'à deux longueurs.
Tours, justement, ira à Valence le week-end prochain avant de recevoir Paris. Autant dire que le calendrier ne va pas être de tout repos.
Pour les Sangliers, tout roule. Ils ont fait douter Asnières, ils ont battu les Volants et maintenant ils battent Tours. Voilà de quoi poser légitimement cette équipe en haut de classement avec sûrement des ambitions revues à la hausse en vue des playoffs tant leur victoire de ce soir est loin d'être usurpée.
La semaine prochaine, une victoire face aux Français Volants pourrait apporter aux Sangliers l'assurance d'être définifivement craints et redoutés en vue des séries.
Maintenant, puisqu'il faut conclure, on a du mal à apprécier certains gestes. Certes, la tension en fin de match a été réelle, certes, quelques joueurs se sont provoqués, frictionnés pour ne pas dire plus, mais on est quand même au hockey alors tout ce qui se passe sur le glaçon peut paraître humain tant que certaines règles sont respectées. Mais ce qui se passe sur le banc le devient moins quand un certain joueur de Clermont-Ferrand, qui a inscrit son nom sur la feuille de pointage, passe son temps à provoquer le public de manière incongrue ou encore le banc d'en face. Et ce même joueur, en guise de conclusion, se permet un geste d'une obscénité rare à l'endroit de ce même public dont il ne doit pas savoir que des enfants sont présents. On se demande de l'utilité de ce genre de réactions quand on a une équipe qui a démontré sur le glaçon la réponse idoine à apporter.
J'ai fait quelques photos que j'avais promis de poster sur un site de visualisation. Voici le lien :http://www.ipernity.com/home/221159 Une fois sur l’accueil, entrez mon nom dans la barre de recherche du site (Patrick Monchâtre)et ensuite cliquez sur mon portrait. Vous aurez ainsi accès à l'album du match.
J'y ai mis qqs images sportives et d'autres aussi représentatives du ressenti qui était le mien pendant cette soirée.
En conclusion je dirai que cela n'a pas toujours été le bon sport qui a été pratiqué ce soir là. parfois plus proche du combat de rue.
Je me demande vraiment si je retournerai voir un tel spectacle pourtant si beau quand les joueurs jouent !
Les mauvaises attitudes sont à porter au crédit des joueurs des deux équipes mais aussi du public qui n'a pas été exemplaire, loin de là!
Le geste obscène a bien existé et je pense qu'il devrait être sanctionné par les instances de la fédération si les textes le permettent. (idem pour les combattants à mains nues)
DOM du 37 a écrit
le 06/01/2014 à 17:51
les remparts par suffisance ou par lourdeur après les fêtes ont complètement déjoué et ont mis Clermont dans les meilleures positions pour s'imposer .
Avec 2 puis 3 buts d'avance , les sangliers n'avaient plus qu'à casser le rythme et faire un peu de provoc afin de déstabiliser les bleus ... et bien sûr défendre férocement avec l'aide d'un bon gardien . Bravo à eux
Il y a éffectivement des imbéciles partout : sur la glace (je n'ai pas vu le gèste en question étant en face des heureux supporters auvergnats ) mais aussi dans nos tribunes ou on à pu entendre d'infâmes injures envers les arbitres qui même si ils peuvent être critiqués ne méritent pas de tel propos !
Il est plaisant que des supporters adverses apprécient l'ambiance de notre patinoire , alors soyons respectueux et fair-play
Blakkheim.GW a écrit
le 06/01/2014 à 09:43
Merci pour cet éclairage Ando ;)
Effectivement, je n'ai pas vu le geste que tu décris et ce n'est pas très élégant. À la rigueur, le faire au banc adverse, je peux comprendre, ça reste du chambrage, mais en direction du public par contre, je trouve ça laid.
Pour en revenir au match en tant que tel, je pense aussi que nos Sangliers ont mérité leur victoire grâce à un acharnement digne de... sangliers :D Ils n'ont rien lâché, ont mis une pression défensive intense malgré un banc un peu léger et l'absence d'un de nos défenseurs clé, blessé. J'ai trouvé l'équipe de Tours un peu trop sûre d'elle même, certaine qu'elle pouvait remonter l'écart de 3 buts rapidement. Mais quand elle s'est réveillée après le 4ème but, il était trop tard. J'ai trouvé Kukuka pas dans son match, avec des passes approximatives alors que c'est un joueur que j'ai vu de nombreuses fois et qui n'a pas l'habitude de ça. Kiska par contre est un dément : il est ultra rapide et quand il accélère, même ses coéquipiers n'arrivent pas à le suivre.
Maintenant, je vais souhaiter que ton souhait s'exaucera, Ando, et que nous battrons les FV à la maison, ce qui serait tout bonnement incroyable pour une équipe modeste comme la nôtre, encore au bord de la relégation la saison dernière.
Bonne fin de saison à l'équipe de Tours, en espérant ne pas vous recroiser en PO :p
Ando a écrit
le 05/01/2014 à 23:25
J'étais moi aussi présent hier soir, et oui le match était plus qu'engagé avec une très forte intensité physique.
Etant derrière le banc des Sangliers, je pense que l'auteur de l'article fait référence au n°21 (Souchon il me semble) qui après avoir marqué le dernier but en cage vide, a imité une "masturbation" avec le manche de sa crosse en regardant le public une fois son banc rejoint, geste qu'il a refait en ressortant de la patinoire.
Le chambrage ne me dérange pas, cela fait parti du jeu mais un geste comme celui ci est assez déplacé surtout vis à vis des enfants.
En ce qui concerne les combats, je pense qu'il ne faut pas oublier que c'était un match de hockey, et que les enfants sont sous la responsabilité des parents qui sont quand même conscients un minimum qu'il peut y avoir des accrochages ou plus, mais personne ne s'imagine que son enfant pourra voir un geste de cette nature.
Après pour ce qui est des insultes, eh bien on ne peut que condamner ça, surtout quand c'est vis à vis de supporters adverses. Ce n'est pas parce que je suis pour les remparts que je pense qu'il n'y a pas d'imbéciles dans les gradins, comme dans tous les clubs, nous en avons malheureusement quelques un. Voilà j'espère avoir été un minimum objectif pour répondre à Blakkheim.GW .
Pour ce qui est du match, c'est un résultat on ne peut plus justifié, Tours n'a joué qu'environ 15 minutes sur tout le match et s'est heurté à une solide équipe qui mettait parfaitement la pression, qui se battait sur tous les palets, se projetait vite vers l'avant et pour couronner le tout, avait un très bon gardien qui sortait les arrêts qu'il fallait. Donc oui les remparts sont tombés sur une très belle équipe qui mérite amplement la place qu'elle occupe actuellement.
Bon maintenant il va falloir aller gagner à Valence et espérer que les Sangliers battent les Français Volants, pour reprendre la première place...
Blakkheim.GW a écrit
le 05/01/2014 à 22:01
Je me permets de répondre puisque, pour ma part, j'étais présent à la patinoire en tant que supporter des Sangliers (merci d'ailleurs à l'auteur de l'article d'avoir signalé notre présence ;) ).
Effectivement, le match a été viril et des joueurs de chaque côté sont tombés dans le jeu de la provocation. Néanmoins, je ne suis pas d'accord avec la fin de cet article. Je ne sais pas à quel joueur en particulier l'auteur de l'article fait allusion mais pour ma part, je n'ai rien vu d'autre que du chambrage et des révérences moqueuses à un public très porté sur le sifflet. Alors, je ne dis pas que j'ai tout vu et un mauvais geste m'a peut être échappé mais dans ce cas, que dire du #21 tourangeau qui, alors qu'il était sur le banc, en est descendu, a laché ses gants pour aller cogner notre #3 qui, pourtant, refusait le combat ? Est-ce que c'est un beau spectacle pour "d'innocents petits n'enfants" ? Est-ce que cette attitude devrait faire partie de cette fameuse charte dont parle davy dans son commentaire ? Et est-ce que nous insulter à la fin du match en descendant des gradins devrait aussi faire partie de cette charte ?
Il faut arrêter cette hypocrisie qui consiste à tout pardonner à ses joueurs et à faire les sainte-nitouche lorsqu'on l'observe ces mêmes gestes de la part des joueurs visiteurs dans sa propre enceinte.
Sinon, le reste de l'article est très objectif et détaillé, Tours est une belle ville, la patinoire pleine à craquer et très bruyante est impressionante, les spectateurs derrière nous étaient très sympas, le président Mariano et certains joueurs tourangeaux qui nous ont croisé dans les vestiaires nous ont salué, ce que j'ai trouvé plutôt classe. Bref, tout ça pour dire que tout n'est pas tout noir ou tout blanc quelque soit le club.
davy#3 a écrit
le 05/01/2014 à 16:39
Je n'étais malheureusement pas à la patinoire hier soir,
d'accord, je suis supporter de Tours,
mais quand je lis les observations que tu as faites, Sébastien, en bas de page après le résumé de la rencontre, une telle attitude n'est non seulement pas sportive, mais surtout inadmissible au sein d'une enceinte sportive !
L'engagement de joueurs à ce niveau de compétition devrait être accompagné de la signature d'une charte tenant compte du comportement de ceux-ci, et pouvant donc être répréhensible en de "dérive" comme observés hier.
À méditer...