Cette rencontre est celle des opposés. Sur papier, la meilleure attaque contre la plus mauvaise défense mais cela n’empêche pas les défaillances. Faute de pointeur et de défense vraiment imperméable, les Sangliers Arvernes ont néanmoins du répondant et, depuis des décennies, c'est l’équipe que l’on redoute. N’oublions pas qu’au match aller les Corsaires ont eu du mal à s’imposer en terre arverne.
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Photographe Gaëtan Boucheret |
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Contrairement à ce qui a été avancé ici et là, le début de la rencontre commence au ralenti, certainement histoire de tester l’adversaire ou bien les locaux pèchent par manque d’efficacité face à des Clermontois un peu trop incisifs et réactifs.
Alors le palet a mis plus de sept minutes avant d’aller se loger au fond des filets d’une des deux équipes. Pour le plaisir du public, le but qui s’affiche (07’34) est ligérien sur une combinaison de Demers, Le Gall et, en finisseur, Latouche Gauvin (1-1).
Des noms qui vont écrire, scène après scène, le scénario de cette joute pourtant pas si facile que ça à jouer. Bien que depuis l’entame du match les Corsaires tentent d’installer leur jeu, l’action n’est pas aisée car la résistance arverne est active avec des contres opérationnels.
Si les locaux sont efficaces en attaque, il y a néanmoins des lacunes en défense. Après coup, le but encaissé, deux minutes suffisent aux Sangliers pour réagir (09’37) sur une action isolée du Clermontois Rivon (1-1).
Un but égalisateur pas apprécié des locaux.
Le jeu se durcit, les provocations se multiplient, les accrochages aussi. Alors les débats sur fond d’attaques et de contre-attaques ont du mal à faire évoluer le score jusqu’à ce que la pendule ait égrené un bon quart du temps du match.
Les Nantais reviennent (15’16) aux affaires avec un nouveau but, Hovora en est le signataire (2-1).
Après coup, les Clermontois cèdent à la panique ou aux provocations des locaux.
Quelques erreurs permettent au corps arbitral d’user de décisions pénalisant les visiteurs. Sanctions assez fantaisistes. Sur le glaçon, double infériorité numérique pour les Auvergnats, de quoi avantager les Nantais.
La résistance est plus coriace que prévu, malgré un 5 contre 3, les Nantais ont du mal à scorer. Il faut attendre pratiquement la fin de la première infériorité numérique auvergnate pour voir le trio Kudrna, Hovora et Latouche-Gauvin œuvrer pour inscrire (17’35) un nouveau but au tableau (3-1).
Alors que les Clermontois sont toujours en infériorité numérique, en moins de vingt secondes, Latouche-Gauvin récidive (17’57) avec un tir que le portier clermontois ne voit pas venir (4-1). Les pénalités coûtent cher aux Auvergnats mais ils ne désarment pas pour autant, bien qu’avec un tel score la messe semble être dite.
Un changement de gardien s’opère pour les Clermontois. Ces derniers se remettent au taf et repoussent les assauts et abordages en tout genre des Corsaires jusqu’à la pause.
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Photographe Gaëtan Boucheret |
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Au second tiers, Nantais comme Clermontois reviennent du vestiaire tout autant motivés qu’ils ont pu l’être au premier tiers. A chaque attaque de l’un, une réponse est faite par l’autre.
Un peu plus de cinq minutes s’écoulent avant qu’un cafouillage ne s’opère en zone défensive clermontoise laissant libre champ au corsaire Latouche-Gauvin pour revenir (24’46) en force avec un autre but à son actif (5-1).
Trois minutes plus tard, c’est au tour de Legall de créditer (27’29) le compte but des Nantais, sur un palet mal maîtrisé par le portier clermontois et simplement repoussé par le Nantais (6-1).
Le jeu poursuit son cours et celui-ci est fluide, les esprits s’échauffent. Certains joueurs n’ont pas forcément la même appréciation du jeu que le corps arbitral et autres.
Du coup, un joueur clermontois se voit infliger une pénalité de méconduite. La sanction n’arrête pas moins la détermination des Auvergnats. Alors que les Nantais sont à la peine sur une offensive auvergnate, Brajon passe le palet pour Gavalda qui le cède à son tour à Hugo Florentin qui, droit devant, face à un portier démuni de toute défense, l’envoie (27’59) dans les filets nantais (6-2).
Les Clermontois ne manquent pas de ressources. S’ils sont conscients que remonter au score n’a rien d’évident, ils montent plus de détermination que les Nantais. Des Nantais qui ont du mal à contenir les actions auvergnates.
Une attitude qui a tendance à énerver les Ligériens. A quoi bon quand on a presque tout pour arriver à ses fins.
De là, la dureté reprend place sur la glace. Cela va valoir à certains le droit au repos forcé dont une expulsion du côté clermontois.
Chose à retenir, malgré quelques bémols, les Nantais ont toutefois dominé les débats dans ce tiers mais sans vraiment convaincre. Aucun autre but n’a été inscrit au tableau ni d’un côté ni de l’autre.
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Photographe Gaëtan Boucheret |
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Le troisième tiers est pratiquement identique au second. Deux buts au compteur nantais et plus rien. Le démarrage se fait en fanfare. D’entrée de jeu, les Corsaires partent à l’abordage des cages auvergnates.
Sur fond de doubles infériorités numériques clermontoises, Latouche-Gauvin et ses co-équipiers n’ont aucun mal à s’imposer et inscrire (40’40) au tableau leur septième but (7-2).
Trois minutes plus tard, les Nantais remettent le couvert. De passeur, Demers devient à son tour marqueur, il se fait plaisir (43’38) en envoyant le palet au fond des filets auvergnats, validant ainsi le huitième point de la soirée pour les Ligériens (8-2).
La suite des débats permet de démontrer, une fois de plus, les lacunes des Nantais face aux manques auvergnats. Depuis le début de saison, on sait que les Clermontois n’ont pas de joueur cadre, pas plus de renforts étrangers au sein de leur équipe… alors ces derniers jouent avec leurs moyens, leurs tripes.
Avec un brin de réalisme sans parti pris, la plus mauvaise défense de la poule ne se débrouille pas si mal que ça. Certes, les Auvergnats prennent une dérouillée dans cette rencontre mais, pour la fin du tiers, ils ne manquent pas de répondant, à croire que les Clermontois ont un surplus d’énergie.
S’ils ne parviennent pas à scorer, même lors des power play, ils repoussent les assauts des Nantais tout en relançant le jeu.
Face à une telle résistance, les Corsaires ont du mal à faire progresser leur compteur. Près de quinze minutes passent sans que personne ne fasse évoluer le score. Le jeu n’en a pas été moins déplaisant avec de belles relances et un corps arbitral un peu plus dans le match, malgré quelques décisions de nouveau plus ou moins comprises par les protagonistes de la partie.
Pour tous, il vaut mieux acquiescer et continuer à jouer sachant que plus rien ne peut être changé, la victoire pour les locaux et la défaite pour les visiteurs. Des visiteurs qui ont mené les débats jusqu’au bout avec force et envie pour se faire plaisir. Score final 8 à 2 pour les Corsaires de Nantes.
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Ma conclusion.
Enième victoire pour les Corsaires de Nantes qui semblent bien être partis pour une montée éventuelle en division supérieure mais il leur reste certainement le plus dur à faire : jouer les play offs. La première partie du championnat paraît avoir été une simple formalité pour les Nantais mais la réalité est tout autre sur le terrain. Les Nantais ont quelques lacunes sur le glaçon. Heureusement, cette équipe possède quelques éléments non négligeables pour l’extraordinaire aventure. Des éléments qui ont permis aux Corsaires de faire le « 15 sur 15 » avec quelques accros tout de même. L’équipe est composée de quatre blocs assez homogènes, dont la défense a tendance à défaillir sur toutes les lignes. Pour compenser, quelques bons pointeurs font la différence, accouplés à un portier qui tient largement sa place de « compenseur » dans le groupe. Autre élément à ne pas oublier pour coordonner une équipe qui a le vent en poupe, un coach pas toujours souriant mais fin stratège.
Voilà tous les ingrédients de l’équipe qui a bataillé dur pour offrir une nouvelle victoire à son public.
Malgré un score fleuve, il n’a pas été évident aux Corsaires de s’offrir du sanglier au menu, la bête est coriace et ne s’avoue jamais vaincue tant qu’elle n’est pas réellement morte. Dans cette rencontre, les Clermontois se sont battus jusqu’au coup de gong, malgré un certain sentiment d’injustice de la part du corps arbitral pas toujours au fait de l’actualité (des hors-jeux qui n’y sont pas toujours, dont certains sont vite transformés en HJ volontaires au gré des exultions du banc des locaux). Etonnés face à ces interprétations fantasques, les Auvergnats ont continué à se consacrer au jeu plutôt que de sombrer dans des discussions souvent stériles alors que les Corsaires donnaient de la voix, pas toujours à bon escient, à moins d’être stratégique. Victoire méritée et non volée des Corsaires fort opportunistes et, là, on se résigne à la dure loi du sport.