Après leur déconvenue de la semaine passée en Touraine contre les Remparts, les Sangliers Arvernes se devaient de réagir lors de la seconde journée de championnat, surtout devant leur public. Réaction, il y a eu. Tant les Clermontois ont su convaincre par leur résistance et leur jeu que le public clermontois y a cru jusqu’au coup de massue asséné par les Corsaires Nantais, ceci dans les cinq dernières minutes de la partie. C’est sur le score de 4 à 5 que les valeureux Auvergnats se sont inclinés dans une game qui aurait dû leur être acquise si le doux visage de l’indiscipline n’avait pas fait son apparition.
 

Photographe Yannick Martin

Dès l’entame du match, le tempo semble être donné. Les Corsaires donnent le la mais la seconde note est donnée par les Clermontois. Toutefois, les visiteurs ne sont pas venus en terre arvernes pour faire de la figuration. En effet, les Nantais semble mener la barque mais les Clermontois donnent le change. Ils repoussent les assaillants bien que la domination atlantico-ligérienne fait place nette petit à petit sur la glace clermontoise.
Et pourtant, à la grande surprise de tous, les Clermontois ne cèdent pas face aux assauts répétés des Corsaires. La question que tout le monde se pose à ce moment-là : combien de temps les Auvergnats vont-ils résister ? Ils se donnent au maximum. A un tel régime, il est peu probable que cela dure tout le match. Là aussi les Clermontois créent la surprise bien que ces derniers sont contraints de s’incliner en fin de partie. Nous n’en sommes pas encore là et, pour les assaillants, il faut qu’ils fassent quelques longueurs de patinoire avant qu’ils trouvent (8e) le fond des filets auvergnats (1-0) lors d’une profitable phase de jeu en supériorité numérique.
Face à une résistance clermontoise assez bien organisée, les Nantais peinent à scorer et, là où le bât blesse, c’est le moment où Clermont égalise (16e) avec un palet qui glisse entre les bottes du gardien qui n’y a vu que du feu, masqué du tir par des joueurs aux aguets. Entre les deux buts, la partie prend une allure de jeu du chat et de la souris. Je t’attrape, tu m’attrapes et chacun s’essaye, se teste et défend son territoire.
Alors Clermont répond œil pour œil, dent pour dent. A un but encaissé, un but marqué dans les mêmes conditions. Certes, avec un certain temps écoulé entre les deux buts mais le résultat est là. Certains s’attardent à dire que cette égalisation est un sacré coup de chance mais, qui sait, le réveil auvergnat est réel.
Bref, les Clermontois ont du cœur à l’ouvrage. Dès qu’une occasion se présente, ils montent au créneau. C’est avec une certaine envie de vaincre que les Auvergnats poursuivent les hostilités et finissent (19e) par prendre le tiers à leur compte avec un second but au compteur (2-1).
 

Photographe Yannick Martin

De retour du vestiaire, les deux équipes semblent remontées mais pas pour les mêmes raisons. L’une a du mal à concrétiser et l’autre doit persévérer. Quelle que soit la motivation, la reprise est brouillonne au point de connaître des erreurs, des fautes inexcusables.
La machine à distribuer les pénalités semble avoir des soubresauts, puis des emballements et le tableau s’illumine des deux côtés. Noël n’est pas encore là mais c’est beau un tableau avec des petites lumières qui s’allument et s’éteignent au gré des événements qui se passent sur la glace. Bref, l’état de fait profite aux visiteurs. En effet, le cumul des pénalités favorisent les visiteurs qui, à 4 contre 3, installent leurs offensives (23e) et égalisent (2-2).
Egalité au tableau d'affichage, tout reste à faire pour les deux équipes. La partie suit son cours mais toute action semble être explosive. Les esprits s’échauffent, quelques échanges verbaux et autres fusent et donnent un nouveau ton à cette joute. Une façon de pimenter la partie !
Alors quelques autres pénalités sont infligées pour divers motifs réels ou pur fruit de l’interprétation personnelle du corps arbitral. Chacun va de sa propre appréciation, interprétation. Malgré mon sens très critique, chacun a sa vision des choses, sans abuser d’un quelconque droit de réserve et en toute objectivité, pas évident de se positionner sur le bien-fondé de ces pénalités.
Il est sûr que ces dernières sanctionnent les Nantais et font les bonnes affaires des Clermontois. Ils jouent dans un premier temps à 5 contre 3. Une telle situation est une aubaine pour les locaux. Ces derniers vont tâtonner un peu plus d'une minute avant de pouvoir concrétiser et afficher (25e) leur troisième but au tableau (3-2).
Le Corsaire semble coriace. Il faut le fatiguer, l’épuiser afin d’en venir à bout. Dans le second temps, la tâche n’est pas facile pour les Sangliers Arvernes mais ils tentent de maîtriser le sujet. Certaines tentatives échouent mais à cœur vaillant tout arrive. Clermont pousse le vice à narguer Nantes en inscrivant (27e) un nouveau but au compteur (4-2) à peine une minute trente après le précédent.
Las de subir, les Nantais, dans un sursaut d’orgueil, mettent (28e) une quarantaine de secondes pour revenir au score (3-4). La suite s’annonce assez épique. Pendant l’autre moitié du tiers, un ballet de va-et-vient, d’attaques et de contre-attaques avec quelques bonnes occasions de part et d’autre, fait sa place sur la glace sans qu’aucune des deux équipes ne parviennent à avancer plus dans le score.
Ce tiers comme le précédent reste acquis aux Auvergnats avec le bénéfice d’un petit point d’avance sur les Nantais.
 

Photographe Yannick Martin

Au troisième round, la tension est palpable sur la glace. Les Clermontois se mettent en situation de stress face au renouveau de pression exercé par les Nantais. Les Corsaires, qui doutent d’eux-mêmes, commettent quelques erreurs stratégiques, les Sangliers aussi.
Les discussions traditionnelles entre joueurs ont toujours cours. Certains d’entre eux en viennent aux mains en usant parfois de la mauvaise utilisation de leur crosse mais cela fait partie du folklore hockéen jusqu’à ce que le corps arbitral sévisse.
Une prérogative appliquée avec méthode qui n’est pas du tout du goût de tout le monde et encore moins du banc nantais. A mauvaise réaction, réponse immédiate et sanction adéquate contre Nantes : pénalité de banc mineur.
Toutefois, les pénalités infligées dans la première partie de ce troisième tiers ne sont profitables à aucune équipe. Ne voulant rien céder à l’autre et bien retranchés sur leurs positions défensives, les protagonistes de cette rencontre n’arrivent pas envoyer la rondelle là où il est souhaitable de l’envoyer pour gagner.
Alors aucune avancée dans le score n’est possible malgré quelques tentatives hasardeuses jusqu’à ce que, sans capitulation, Clermont offre la victoire aux visiteurs sur un plateau. Hélas, lors d’un break nantais, le dernier défenseur auvergnat accroche par derrière un Corsaire porteur du palet, parti pour un nouvel abordage du but clermontois.
Dans la position favorable de scorer, cela ne pardonne pas, même si le geste est fait sans mauvaise intention. Le verdict est sans appel : tir de pénalité. Malgré toute la bonne volonté du portier auvergnat, le palet passe la ligne de but et : validation du point. Un but qui ramène les deux équipes à égalité. Il redonne espoir aux Nantais qui, surtout après tant d’abordages avortés, luttent fort pour vaincre les Sangliers Arvernes.
A ce moment, il reste encore huit minutes de jeu et tout reste à faire d’un côté comme de l’autre. Jusqu’à présent, la bonne prestation du portier clermontois ne fait pas vraiment des heureux et celle-ci n’est surtout pas là pour assouvir les envies des Atlantico-Ligériens.
Pourtant, une nouvelle erreur défensive auvergnate donne raison à la soif des Corsaires. Sur une énième offensive nantaise, offensive composée d’une armada de mercenaires slovaques, les Clermontois s’inclinent. Là, comme un coup de massue, ils acquiescent dans la douleur le but qui les prive pratiquement de la victoire mais aussi de l’espérance des prolongations.
Ni les quelques minutes de jeu qui restent, ni l’ultime pénalité infligée aux visiteurs ne vont permettre aux locaux de s’exonérer de leurs fautes et de se racheter. Les dernières secondes s’égrènent et les Clermontois voient s’envoler vers d’autres horizons les deux points tant recherchés, malgré un travail rondement bien mené alors que personne ne croyait vraiment à une telle performance.


Ma conclusion : Les visiteurs, bien que renforcés par une armada d’étrangers, ont eu de sacrés ratés. Espérons pour eux qu’il s’agisse de ratés de début de saison. Sinon, les Corsaires auront raison de s’inquiéter sur leur avenir.
Quant à Clermont, à la surprise de tous, dépourvus de renforts étrangers, une fois de plus, ils prouvent qu’à force de travail, il est possible de faire douter n’importe quelle équipe aguerrie. Malgré la défaite, on voit qu’une bande de copains veut démontrer que tout peut être possible, à condition de ne pas baisser les bras trop tôt. Toutefois, il y a un bémol dans le fonctionnement de cette équipe, l’indiscipline. Si certains ont fait des grands efforts dans ce sens, d’autres ont beaucoup à faire. Une équipe à suivre.

LA FICHE TECHNIQUE