Le scénario de la rencontre qui opposait les Sangliers Arvernes aux Jokers de Cergy-Pontoise lors de la 8ème journée de championnat de France de hockey sur glace Division 2 aurait pu être simple mais il fut un peu alambiqué. Une équipe classée 3ème contre celle qui se positionne au fond du même tableau (8ème) mathématiquement sur papier les choses sont simples mais sur le terrain c’est un peu compliqué surtout lorsque les protagonistes de cette rencontre se laissent dépasser par des aléas de phases jeu improbables frisant parfois la correctionnelle avec une motivation pas vraiment à la hauteur de l’ambition. Bref deux équipes motivées sans l’être vraiment afin d’en découdre dans une rencontre où tout peut être possible sachant que dans cette poule le dernier peut vaincre le premier. Une partie de hockey dont le début n’offre pas vraiment le beau jeu que le public est en droit d’attendre mais plutôt un jeu avec son lot d’erreurs souvent fatales. Des erreurs qui coûtent chères et qui laissent assez perplexe quant à l’issue de la rencontre. Une issue qui verra toutefois la victoire attribuée aux Sangliers Arvernes sur le score de 5 à 4 en over time.
Dès l’entame du match, les Jokers imposent leur jeu. A peine vingt secondes de jeu Clermont commet sa première erreur défensive. Heureusement Petrr Zavadil veille et stoppe l’envahisseur laissé seul. Si ce premier arrêt rassure, l’erreur défensive ne le fait pas vraiment. Les Cergy-Pontois s’installent, ils font circuler le palet assez aisément afin de repasser plus facilement à l’offensive avec une nouvelle intervention du portier auvergnat. L’offensive francilienne échauffe les esprits aussi bien d’un côté que de l’autre. L’action vaut un avertissement aux visiteurs avec un engagement en zone neutre. Des échanges vont s’ensuivre avec quelques longueurs de patinoires, dont une belle tentative clermontoise avec un slap de la ligne bleu, stoppé par le portier des Jokers.
Quelques secondes plus tard nouvelle tentative auvergnate avec un nouveau slap de la ligne bleue mais hors cadre. Les offensives clermontoises s’additionnent les unes aux autres mais sans grand succès car contrées par les franciliens qui laissent trainer assez habillement leurs crosses.
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Photographe Yannick Martin |
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Après ces offensives auvergnates, le jeu repart mais dans leur zone défensive. Malgré quelques contres les Cergy-Pontois s’installent à demeure profitant d’un engagement en zone. Ils font circuler le palet, derrière la cage, Tristan Lemaire à la manœuvre. Il passe la rondelle à Ondrej Fielder qui tente sa chance avec un premier tir repoussé par le portier clermontois. Récupéré par Gauthier Rauline, et d’un nouveau tir ils profitent d’un cafouillage auvergnat devant le territoire de but, pour aider le palet à finir (03’13) sa course aux fonds des filets clermontois (1-0).
Des attaques et contres attaques se succèdent sur un jeu au ralenti par intermittence avec son lot d’arrêts de jeu dont certains provoqués par des hors-jeu qui ne devraient même pas exister à ce niveau de championnat mais en vain cela fait partie du jeu. Lors d’une de ses offensives, Clermont rate une belle occasion d’ouvrir son compteur. Parti de derrière sa ligne de but, un défenseur clermontois fait un remontée fantastique ; passant les lignes défensives franciliennes avec un certain succès il n’est stoppé dans son élan que par le portier des Jokers. Malgré cette tentative audacieuse des auvergnats, les Jokers ne désarment pas et passent à l’offensive. Profitant d’un changement volant de joueurs clermontois, les opportuns Cergy-Pontois ne se font pas prier pour aller titiller le cerbère puydomois. En effet à deux contre le gardien et malgré la présence d’un clermontois, les jokers, Dimitri Bogus et Valentin Bury, statifs devant le but n’ont aucun mal à scorer (07’03) une nouvelle fois (2-0).
En pleine crise Clermont demande un temps mort pour tenter de remettre de l’ordre, mais rien n’y fait. La malchance semble poursuivre les clermontois. Dans une énième offensive et sur un tir de Ondrej Fielder les jokers inscrivent (09’11) un nouveau point au tableau (3-0). Travail facilité par le portier auvergnat qui a mal maitrisé son arrêt.
De là, le programme s’annonce un peu plus épique. Le jeu déployé n’est pas des meilleurs et le public se lasse un peu mais heureusement le corps arbitral amène un peu de piment à la partie. A commencer par une chute d’un des deux juges de lignes et la première pénalité tombée dont on ne sait où contre un clermontois sur un trébucher involontaire. Cette dernière a au moins l’avantage de tester les auvergnats en infériorité numérique. Le résultat est concluant. La défense est aux aguets et les visiteurs ont du mal à profiter du power play malgré la pression qu’ils tentent de mettre. Le jeu est plutôt calme mais survient une autre pénalité, cette fois-ci elle est pour les visiteurs. La belle aubaine pour Clermont qui profite de ce power play.
Dès l’engagement, Clermont s’empare du palet et dans un collectif parfait il passe de Nans Souchon en latérale gauche à Antoine Vigier en retrait pour Tomas Petracek en latérale droite sans vraiment être inquiété par les visiteurs tant le geste est précis. En cinq secondes le palet navigue dans la zone pour finir sa course dans les filets Cergy-Pontois sur le tir de Tomas Petracek de la ligne bleu. Un but qui ouvre (12’17) enfin le compteur des clermontois (1-3) et redonne un peu d’espoir aux locaux.
Vingt secondes plus tard, Cergy est de nouveau sanctionné mais Clermont n’arrive pas à profiter de ce nouveau power play malgré une pression quasi constante en zone de défense francilienne.
Les auvergnats ne désarment pas pour autant. Ils tentent de maintenir le cap offensif qu’ils ont pris depuis leur premier point acquis. L’affaire n’est pas simple. Les Jokers ont des ressources et font front aux assauts constants des locaux. Mais en vain à force de tenter l’impossible les clermontois après un engagement en zone neutre font une nouvelle incursion en terrain francilien. Après une première tentative avortée face au portier, un passage derrière la cage, une passe en retrait, un tir, une nouvelle tentative repoussée puis le but sur une action collective qui paye (16’36) avec à la finition Nans Souchon (2-3).
Après l’engagement, les attaques et contre-attaques se succèdent sans pouvoir modifier le score malgré trois tentatives auvergnates fort bien orchestrées. Le score à la pause est de 3 à 2 en faveur des Jokers de Cergy-Pontoise.
De retour sur la glace, on va dire que les joueurs des deux équipes se remettent en jambe. Ils font quelques longueurs de patinoire sans pour autant établir une stratégie de jeu.
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Photographe Yannick Martin |
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La seule chose qui change la monotonie des nouveaux débats, vient d’une pénalité infligée à Clermont qui va manifester l’envie de ne pas se faire manger par les Jokers. Alors pendant l’infériorité numérique, les auvergnats repoussent l’envahisseur à chacune de ses attaques. On y voit même une provocation de Clermont avec un contre mais hélas sans grand résultat notable. Y aurait-il une pure stratégie Cergy-pontoise afin d’endormir le jeu ? D’un côté comme de l’autre on a tendance à se débarrasser du palet afin de gagner du temps…
Oh certes on y voit quelques manœuvres à des fins de faire évoluer les choses mais pas de miracle, la monotonie est bien installée. Lors des pseudos offensives, il y a une certaine tendance à faire « mumuse » avec les gardiens adverses. On ne compte pas le nombre croissant d’actions qui finissent dans un face à face avec un portier plutôt que de viser la lucarne. Tout manque de conviction, même à mi-parcours lorsqu’à deux contre le gardien, Clermont ne trouve pas le chemin des filets.
La rencontre suit son cours et celui-ci prend un nouveau virage quand les auvergnats prennent une nouvelle pénalité. Sans vraiment forcer, les Franciliens en position plus que favorable, d’un tir de la ligne bleu trouvent le bon angle pour tromper (43’20) le portier clermontois. A la manœuvre Fielder, Lemaire puis en finisseur Tristan Dumont (4-2).
Ce but ne fait pas les affaires des locaux l’écart s’agrandit de nouveau alors les Puydomois tentent de revenir mais en vain rien n’y fait. Les passes sont hasardeuses, les entrées de zones stoppées par des arrêts de jeu intempestifs, hors-jeu, palets injouables… Enfin la sirène retentit pour annoncer la fin d’une période peu passionnante.
Pendant la pause du côté des vestiaires, il semblerait que les coaches aient fait part à leur troupe respective leur mécontentement sur leur comportement peu académique sur la glace. Alors la remise des pendules à l’heure profitera à qui ?
L’engagement de l’ultime période est auvergnat. Les clermontois installe leur jeu en zone défensive francilienne ce qui va certainement agacé le portier des Jokers qui malencontreusement va porter sa crosse un peu haute et atteindre un clermontois qui s’est « un peu « laissé tomber sur sa personne. Le corps arbitral y voit un geste involontaire alors qu’un vrai coup de serpette a été donné. Le geste semble être un rendu pour un prêté... Nous n’épiloguerons pas sur l’interprétation que faire un tel geste…
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Photographe Yannick Martin |
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Heureusement point de blessé et juste une petite pénalité de deux minutes. Les Puydômois ne profitent pas du temps de power play qui leur octroyé. Le jeu repart. Quarante secondes plus tard Clermont commet une faute inexcusable de surnombre. Celle-ci n’a aucune incidence pour les locaux dans la phase de jeu en infériorité numérique, les auvergnat tiennent bon contre l’envahisseur.
Par la suite le palet fait quelques longueurs de glissade sans pour autant atteindre un fond de filets quelconque tant les joueurs ont du mal à construire de tactiques de jeu. Des erreurs de passes se succèdent au gré des envies des uns et des autres suivies de dégagements interdits faute de précision dans les passes. Toutefois lors d’envies de construire quelque chose, les locaux montent au créneau mais la réussite n’est toujours pas au rendez-vous. Ils se heurtent au portier Cergy-Pontois.
Alors les secondes, les minutes défilent sans qu’on puisse voir le score subir une simple évolution. A mi-parcours de la période, Clermont prend une pénalité d’une réelle stupidité, une de plus qui n’apporte rien au jeu. Comme les visiteurs semblent être à bout de souffle les auvergnats peuvent tester sans problème leur résistance à 4 contre 5. Une infériorité numérique bien négociée sans avoir encaissé de but a de quoi ravir le banc auvergnat.
Las de sommeiller les puydomois passent la seconde. A six minutes de la fin de la période. Dans une énième attaque les clermontois rentrent en zone défensive sans qu’il y est vraiment de la résistance de la part des Jokers. Le clermontois Jérémie Bonnet, porteur du palet fait un petit tour derrière la cage, le passe à Dusan Brincko posté à 3 mètres du point à atteindre. Ce dernier un peu trop chargé par l’adversaire cède le précieux bout de caoutchouc à Christophe Roux bien mieux placé, qui en finesse l’envoie (54’00) dans les filets franciliens (3-4). Un but qui rebooste le clan auvergnat.
Les Clermontois retrouvent alors un mental de guerrier. Endormis Après avoir stagnés plus de 39 minutes comme un volcan qui se réveille, les auvergnats enflamment la patinoire. Une trentaine de secondes après les valeureux arvernes mettent le feu. Dans une combinaison collective savamment orchestrée, les locaux trouvent le moyen d’égaliser. Au départ Tomas Petracek qui semble avoir trouvé ses marques au sein des Sangliers Arvernes, il récupère le puck sur un contre dans sa zone défensive, il fait une passe à Nans Souchon en mouvement derrière la ligne rouge côté latéral droit qui monte en attaque le long de la balustrade, puis passe la ligne bleue. Dans le feu de l’action et placé au centre Jordan Manzo réceptionne le palet qu’il reçoit de Souchon et d’un bon coup de patin il grille la défense Cergy-pontoise pour finir dans un face à face avec le portier des Jokers et d’un petit revers trompe (54’37) sa vigilance et marque le but égalisateur (4-4).
La fin de période parait moins morte que les trois quart de cette partie mais tout laisse croire que l’on joue le chrono d’un côté comme de l’autre malgré quelques tentatives hasardeuses. Personne n’affiche réellement son ambition de sortir vainqueur avant le temps réglementaire alors le ballet d’attaques et de contre-attaques avec arrêts sur gardiens prend place pour se solder par un score d’égalité 4 à 4 avec à la clef des prolongations.
Prolongation.
L’engagement est Cergy-Pontois. Après avoir fait circuler le palet, la première tentative est aussi Cergy-pontoise mais celle-ci est faiblarde. Installer un bon jeu n’a rien d’évident à 4 contre 4. Il faut créer la surprise alors joueurs et palet circulent sur le glaçon avant le moment opportun. Après une minute trente d’échanges, sur une attaque auvergnate deux joueurs se cherchent réciproquement. De là afin que les choses ne s’enveniment pas, ces derniers sont priés d’aller calmer leurs ardeurs aux bancs des pénalités.
Après quelques nouvelles longueurs de patinoire lors d’un contre Cergy a l’opportunité d’aller au front et se retrouver à un contre le portier clermontois. Le cerbère ne semble pas vraiment inquiet, il repousse l’assaut de l’intrus visiteur. Peu de temps après cette action une pénalité différé est signalée celle-ci est sifflée sans que l’avantage ne soit donné. L’attitude du corps arbitral provoque un léger mécontentement dans les rangs des offensés. L’action aurait pu aller à son terme plutôt qu’être stoppée. Le motif de la faute est : piquage. La sanction est sans appel, double mineures plus méconduite à l’encontre du Joker fautif. Une aubaine pour les auvergnats mais ces derniers ont du mal à profiter de cette occasion en or. Toutefois dans un sursaut d’orgueil après une minute trente de manœuvres et d’un tir de Christophe Roux les Clermontois parviennent (65’54) à obtenir le but de la délivrance (5-4).
Victoire des Sangliers Arvernes au terme d’une rencontre un peu fade avec une équipe francilienne qui débute sur les chapeaux de roues, une bonne avance de points et qui s’endort en même temps que leur adversaire. Puis un réveil soudain des clermontois qui tentent de revenir avant de se ré-endormir. Et comme un volcan qui séveille tout à coup, il (Clermont) embrase tout à son passage. Un match de contradiction avec des joueurs qui s’imposent mais qui combinent bonnes actions avec erreurs stratégiques et fautes de jeunesse, hors-jeu imprécision de passes… Tout n’est pas négatif, les clermontois sont toujours présents au 3ème tiers alors que par le passé il y avait belle lurette qu’ils étaient aux abonnés absents. Bien que mené Clermont rattrape son retard puis profite d’une faute monumentale de son adversaire pour l’emporter.
Si l’issue de la rencontre est bénéfique pour les locaux, le déroulement provoque quelques interrogations. C’est un peu pour cette raison que le titre de ce compte rendu est : Clermont VS Cergy-Pontoise : Joker, Ce match n’inspire pas réellement de titre qui pourrait être approprié si l’on veut rester neutre et objectif.