La réception des Varois n’a jamais été une sinécure mais les Clermontois, largement dominateurs dans le jeu puis à la marque pendant les deux tiers de la partie, se sont éteints à la grande surprise de tous au moment où les Boucaniers de Toulon ont prouvé qu’une game ne se finit qu’au coup de sirène final. Dominer n’est pas gagner, les Clermontois l’ont appris à leurs dépens suite à ce rebond de dernière minute des azuréens dans le dernier round. Et quel rebond ! L’expérience et la roublardise des Varois ont fait plus que changer la conclusion logique de cette rencontre. La partie a complètement basculé alors que les Puydômois méritaient largement la victoire. Une défaite qui n’arrange pas vraiment les affaires des Clermontois, tandis que le succès varois vient à point pour les Toulonnais suite à leur déconvenue de la semaine passée contre Nantes à domicile. Une façon de se racheter pour les visiteurs alors que les locaux en ont le plus besoin. Le malheur des uns faisant ainsi le bonheur des autres.
La rencontre.
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Photographe Yannick Martin |
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Dès l’entame, les visiteurs tentent d’imposer leur jeu mais les Clermontois reprennent vite les choses à leur compte et laissent entrevoir le style de jeu qu’ils vont fournir pendant toute la partie jusqu’au renversement de tendance. Bref le jeu s’installe petit à petit. Les Clermontois contrent sans difficulté les Varois. En effet, à chaque offensive azuréenne ou simple tentative toulonnaise, les Auvergnats sont présents. Ce qui permet de tester cette défense clermontoise qui a tant péché par le passé et qui, hélas sans reproche dans ce début de partie, ne le restera pas longtemps. Toutefois, à chaque action, les Varois sont empêchés. Constamment mis en échec et face à une défense clermontoise solide, les Boucaniers n’arrivent pas à développer leur jeu. La pression est telle que, lors des quelques incursions dans la zone défensive auvergnate, les Varois se heurtent au portier clermontois Lubomir Ilavsky. L’abordage semble être compromis pour nos amis toulonnais. Clermont trouve plus facilement que leurs hôtes le chemin des filets adverses que peuvent le faire les Varois. Les Auvergnats ouvrent (8e) la marque sur une action d’Hugo Florentin (1-0). Dix secondes plus tard, lors d’un joli contre et dans un face à face avec le gardien clermontois dépourvu de toute garde, un attaquant toulonnais en bonne position pour scorer est fauché par le goalie qui se jette sur le palet. Le verdict est sans appel. L’action vaut son pesant d’or pour les Varois avec à la clef un tir de pénalité. Toutefois le Toulonnais Grégory Tocque n’aura pas le plaisir d’ouvrir le compteur de son équipe. Le palet dans sa course folle est repoussé par l’auteur de l’infraction incriminée. Le portier clermontois semble être dans son match, il maîtrise son sujet. La confiance revient dans les rangs de Clermont.
Après quelques longueurs de patinoires, quelques petits échanges peu conviviaux de part et d’autre entre joueurs, les Clermontois retrouvent le fond des filets varois avec force et insistance. Bien placés dans le territoire des Boucaniers, les Auvergnats font circuler le palet jusqu’à épuiser les forces en défense. Et, après maintes tentatives, le palet va trouver sa place au fond les filets toulonnais (12e) suite à un mauvais rebond sur la botte de Jaroslav Jagr. But crédité à Tomas Segin, le finisseur de la belle action combinée avec Luc Magnin et Cyril Gavalda (2-0). La réaction varoise met du temps à arriver mais, profitant d’une phase de jeu en supériorité numérique, le boucanier Clément Ramos ouvre (16e) le compteur des Varois (1-2). Puis plus d’évolution de score jusqu’à la pause malgré de timides tentatives.
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Photographe Yannick Martin |
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Le second tiers est du même acabit que le premier. Les Clermontois dominent sans complexe les visiteurs. Il ne faut pas bien longtemps aux locaux pour creuser un peu plus l’écart au score. Les Auvergnats Nans Souchon, Hugo Florentin et Clément Brajon, au cours d’une belle combinaison rondement bien ficelée, inscrivent (21e) le troisième but clermontois au tableau (3-1). De quoi déboussoler les Boucaniers en recherche de stratégie afin de ne pas sombrer face à l’assaillant. Les esprits s’échauffent de plus en plus mais le corps arbitral veille au grain même si ce dernier n’est pas au mieux dans la partie. Ainsi l’azuréen Willy Autran fait les frais de cet état de fait quand il exprime son mécontentement et son point de vue sur l’arbitrage. Il écope de dix minutes avec un passage obligatoire à la case prison pour méditer un peu sur son comportement. Un attaquant varois de moins sur la glace arrange bien les locaux. Ils ne vont pas se faire prier pour revenir une nouvelle fois faire fructifier une de leurs attaques. Un duo jeune – ancien Florentin Louis et Grossetête Thierry mettent en commun leur talent pour afficher (28e) au tableau le quatrième but clermontois pratiquement à mi-parcours de cette rencontre dont la domination clermontoise sur les Toulonnais est de plus en plus flagrante (4-1). Malgré cela, le reste de la période aurait pu avoir les faveurs des Varois mais, en aucun cas, ils ont su profiter des quatre supériorités numériques qui se succèdent en leur faveur suite aux infractions aux règles de jeu des Auvergnats. Les Toulonnais ont l’air de patiner dans la semoule malgré la pression qu’ils exercent. Clermont arrive à bien maîtriser défensivement les Boucaniers, les renvoyant sans cesse à leurs affaires dans leur zone. Ce qui amène la fin de tiers sans aucune autre évolution.
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Photographe Yannick Martin |
Supporters des Boucaniers |
Pour le troisième et dernier round, il y a une petite modification du scénario. Bien que Clermont ait commencé les hostilités en prédateur, ils finissent en proie. Avant d’en arriver là, Juraj Varga, sur une assiste de Gavalda, crédite (43e) le compteur clermontois d’un cinquième but profitant d’un power-play (5-1). Avance confortable mais pas assez compte tenu de ce qui va suivre. La pose entre les deux derniers tiers n’a pas dû être bien calme du côté des vestiaires des azuréens. Le coach toulonnais Richard Brodeur a certainement passé un savon à ses joueurs en rapport à la performance de leur jeu. Tout à coup, le scénario de la rencontre prend une toute nouvelle tournure. Clermont se reposant certainement sur ses lauriers perd petit à petit pied dans cette fin de joute qu’ils dominent pourtant. L’excuse de la fatigue est assez invraisemblable. Les Toulonnais deviennent très opportunistes. Minute par minute, point par point, ils remontent au score. Les hommes forts de cette remontée rocambolesque sont Petr Janeck (44e), Josef Drizk (51e et 59e), Tomas Slama (54e), Martin Dulovec (58e) qui vont tour à tour se mobiliser et donner ce qu’ils n’ont pas donné jusqu’à présent : produire un bon hockey pour s’octroyer la victoire (6-5). A noter qu’un but est marqué en supériorité numérique, un autre l’est en infériorité. Ce qui montre l’état d’esprit des uns et des autres. Et pourtant une victoire que les Toulonnais voyaient s’éloigner plutôt que de la décrocher tant ils n’étaient pas vraiment dans le jeu (6-5) leur est acquise au coup de gong final après le dernier coup de massue de Josef Drzik dans la dernière minute de jeu. Certes, les Sangliers Arvernes ont fourni le meilleur de leur hockey mais ils ont hélas trop tendance à s’endormir un peu sur leurs lauriers, ce qui est dommage pour eux car ils méritaient cette victoire. Une occasion de plus qui s’envole vers d’autres horizons et qui risque de faire mal, c’est la dure loi du sport. Un beau final pour les Boucaniers de l’Aire Toulonnaise qui ont toutefois quelques questions à se poser sur le scénario de cette rencontre.
Réaction à chaud :
Richard Brodeur, Coach des Boucaniers de Toulon. « Très déçu pour Nicolas Ducrohet, l’entraîneur de Clermont parce que je me mets à sa place, j’ai vu qu’il était désarmé qu’il était au fond du seau. Ca me touche quand même parce que je suis entraîneur.
Sincèrement, je ne suis pas certain que nous méritions deux points, je n’ai jamais vu jouer mon équipe comme ça. Arrivée perdante au troisième tiers, je leur ai dit si vous êtes si bons que ça, vous allez rebondir. Ils l’ont fait. Pour le moment je ne dis rien, nous allons voir ça lundi. Clermont est battu il méritait un point si ce n’est pas deux. Une victoire inespérée, c’est la beauté du hockey, ce n’est jamais fini avant le coup de sifflet final. Un jour c’est pour toi, un jour c’est nous. Dans l’optique du match, Clermont méritait de gagner.