Présentation : Exploit possible pour ces Chambériens battus à l'aller chez eux 4 à 1 ?
A priori peu probable sauf si les Clermontois ne respectent pas un adversaire qui, durant cette saison, n'aura pas été épargné par les coups du sort. Un adversaire qui veut prouver qu'il vaut mieux que son classement de première phase, un adversaire dont il faut se garder, devant lui, de tomber dans la facilité. Si les Sangliers Arvernes restent sur leur fondamentaux, solidarité défensive comme offensive, qui jusque-là a fait ses preuves lorsqu'ils étaient bien suivis, alors les Eléphants auront tout à craindre d'une équipe très prolifique en attaque. Mais il est arrivé aux Puydômois de passer à côté de leur sujet, même à domicile (contre les Français Volants en l'occurrence). Aussi, devant l'enjeu et l'objectif de toute une saison, Dusan Brincko et ses hommes se doivent d'assumer leur statut de favoris logiques et si possible avec la manière lorsque cela se passe devant près de 1400 partisans venus donner de la voix.
1ère période : C'est Chambéry qui gagne l'engagement mais les Clermontois prennent vite le contrôle du palet. Pressé, un défenseur savoyard rate son dégagement. Il permet à Klinga de lancer la première flèche alors que l'on est encore dans la première minute de jeu.
Cette flèche s'appelle Bohak et dont le puissant tir à 37'' fait mouche, surprenant défense et gardien chambériens. L'entrée en matière est rude pour les Alpins mais pas inhabituelle de la part des Auvergnats sur leur glace; le tout va être de confirmer. Or les visiteurs, loin de se laisser abattre, vont connaître leur première franche occasion, autour de la 2ème mn de jeu, avec un contre offrant un duel homme à homme avec le gardien clermontois Celestin qui s'en sort à son avantage. Est-ce le signe d'un état de grâce pour le portier arverne ? Ses coéquipiers réagissent et, serrant un peu plus la défense, s'en vont porter le fer en terre chambérienne. Les Eléphants ne s'en laissent pas conter ; ainsi, profitant d'une légère domination dans les faces offs, l'arrière-garde alpine récupère un palet à l'engagement en zone clermontoise et décroche un tir dangereux, autour de la 4ème mn, mais encore une fois Célestin est à la parade. Dans les secondes qui suivent, Clermont apporte la réplique sans plus de succès.
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Photographe Yannick Martin |
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Les visiteurs font bien mieux que de s'accrocher ; avec de beaux mouvements, ils rendent coup pour coup. Cette débauche d'énergie n'est pas sans conséquence puisque, pour charge incorrecte, le Savoyard Marcon est envoyé (à 5'46 '') se calmer pour 2 mn au banc des pénalités. Pressant les Clermontois, les Alpins réussissent à empêcher ces derniers à installer un jeu de puissance efficace et tuent ainsi la pénalité. C'est une chose de résister, une autre d'arriver à imposer son jeu. A 8'21'', c'est au tour de Clermont d'être réduit à 4 joueurs de champ (avec le séjour de Mouly pour 2 mn en prison). Mais pour les Chambériens qui se voient offrir l'occasion de prendre le jeu à leur compte, rien ne va. C'est même Clermont qui s'offre 4 opportunités dangereuses et il faudra que le gardien Brunetti se démène pour maintenir sa cage inviolée. Curieusement, revenus au complet, les Puydômois s'avèrent moins dangereux. Dans cette 2ème moitié de tiers, les Alpins durcissent leurs actions. Si elles perturbent quelque peu les Sangliers, elles ne sont pas sans inconvénient, dont de dépasser les limites du corps arbitral. Ainsi Sadoine laisse ses camarades 2 mn sur la glace à 4 contre 5 (13'16''). Cette fois, les Auvergnats sont déterminer à prendre cet avantage à bras le corps. Les tentatives se succèdent dans un power play bien installé.
Et, alors qu'il reste moins d'une minute à la pénalité, Mouly adresse une passe à Vladimir Klinga qui trompe le portier savoyard à 14'20''. Déconcentrés probablement et malgré le retour à 5 consécutif au but,
les Eléphants concèdent, 27 secondes plus tard (14'47''), un autre but, toujours par Klinga sur, cette fois, une passe de Bohac.
L'entraîneur alpin Remy Enselme se voit contraint, sur un temps mort à sa demande, de remettre les idées en place de ses joueurs. Les Chambériens repartent avec des intentions plus guerrières, décidés à réagir; à nouveau un peu trop car, sur un palet derrière sa cage que le gardien clermontois tente de relancer vers un de ses coéquipiers, le Savoyard Lavrov n'a pas su faire (ou voulu) faire l'effort nécessaire pour l'éviter. Ce choc par derrière provoque un début d'altercation qui est réprimé par un renvoi sur le banc de l'infamie (à 15') pour 2 mn de Lavrov.
Si Clermont est bien décidé à en profiter c'est pourtant, suite à une grossière erreur de relance d'un arrière, que Chambéry faillit bien réduire l'écart sur un contre et sur un mano à mano face à un Celestin seul devant l'adversaire.
Est-ce le tournant du match ? Toujours est-il qu'il effectue un superbe arrêt et d’une
réplique quasi immédiate de la part de Daniel Bohac, servi par Faure, pour un superbe tir du poignet à 15' 37'' avec à la clé un 4ème but clermontois augmentant sérieusement le break.
(On assiste également à une superbe remontée de Kulha sur toute la longueur de la patinoire, déjouant tous ses adversaires à l'exception du gardien.)
Clermont semble alors vraiment dominer son sujet mais, à 3' 24'' du terme de la période, se passe un incident de jeu qui va relancer l'intérêt de la période. En effet, menant rondement une contre-attaque alpine, un des joueurs rentre en collision avec le portier clermontois. Poussé ou non contre ce dernier ? Involontairement ou non ? Toujours est-il que les Clermontois tombent dans le panneau en réagissant trop violemment sur le savoyard « téléscopeur ». Cette police personnelle n’est pas du tout du goût des arbitres qui infligent 2 mn de pénitence, ni plus ni moins, aux Clermontois Capitaine Mouly et à l'entraîneur-joueur Brincko. C'est également le moment que choisit le coach savoyard pour installer devant la cage le 2ème gardien Horth. Histoire peut-être de donner un surcroît de coup de fouet à l'équipe.
A priori cela semble payant car, après un jeu de puissance bien installé et fertile en occasions de tirs, Fabien Marcon, assisté de Lavrov et Kemi, finit par trouver le chemin des filets à 17'37''. Ramené à 4 contre 5, Clermont réussit à contenir les assauts chambériens. Pourtant, une sortie de prison mal négociée du dernier Clermontois encore retenu, sanctionne encore les Puydômois par un surnombre bêtement concédé (à 18'44'') . Las, ce temps supplémentaire en supériorité n’est pas mis à profit par les visiteurs et le score de 4 à 1 ne bouge plus jusqu'au coup de sirène.
2ème période : Avec encore 44'' de supériorité numérique, les Savoyards peuvent caresser l'espoir de relancer la machine et troubler la sérénité clermontoise.
Mais ce diable de Klinga, intenable ce soir, n'attend pas le retour sur glace du pénitent arverne pour scorer, sur passe de Holik, à 40'38'', il enfonce un peu plus le clou de la victoire.
Pourtant, à 5-1, les Savoyards refusent de déposer les armes et, dans une sorte de baroud d'honneur, s'offrent pas mal d'occasions franches. Profitent-ils un peu de relâchement des Sangliers Arvernes ? Possible, mais Celestin veille et dans son territoire il est impérial, pour ne pas dire décourageant pour ses adversaires.
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Photographe Yannick Martin |
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Encore une fois pour un bête surnombre (qui trahit peut-être une certaine déconcentration), les Clermontois se voient sanctionnés à 46'27''. Las, les Chambériens n'arrivent pas à profiter de la situation, faute à un power play déficient. Au contraire, prenant des risques, ils s'exposent encore plus à des contres.
Alors qu'il ne reste qu'une poignée de secondes à leur supériorité, une nouvelle contre-attaque superbement menée de bout en bout par Jordan Manzo voit ce dernier, après avoir déjoué la défense, dribbler le gardien alpin à 28'12''.
A 6-1, il ne reste que l'orgueil aux Eléphants pour finir honorablement leur parcours dans ce championnat 2016. Ils se lancent alors dans des actions plus individuelles, remontant haut le palet mais, souvent pris dans les filets de la défense puydômoise, ils se coupent de leurs coéquipiers. De plus, ils se heurtent à un gardien clermontois en état de grâce. Les Arvernes proposent plutôt moins d'occasions mais elles sont mieux construites, plus collectives et somme toute plus dangereuses.
La rencontre semble baisser d'intensité. Il y a pourtant un moment fort à un peu plus de 5 mn de la fin du tiers. Les Chambériens, après un beau travail derrière la cage de Celestin, s'offrent encore une superbe occasion que tout aussi superbement le gardien clermontois annihilera. Cette réelle pression adverse provoque une première pénalité à 4'09 de la fin du tiers, puis une 2ème à 2'41'' de la fin de la période ; soit 32'' à 3 contre 5 en faveur des Alpins.
Ceux-ci ne manquent pas d'installer leur power play et de fièrement jeter leurs forces dans l'engagement, gagnant même la plupart des faces off, mais il y a maintenant trop de maladresses, de déchets dans le geste final. Ainsi ils permettent aux Clermontois, bien resserrés autour de leur gardien, de finalement tuer ces infériorités.
Le tableau d’affichage ne bouge plus jusqu'à la fin du 2ème tiers.
3ème période : La partie s'engage vivement avec beaucoup d'aller et retour entre les deux zones. Pour autant il n'y a pas de réelle occasion. A 42'29'', le Clermontois Florentin écope de 10 mn pour attitude antisportive et laisse ses compagnons quand même à 5 contre 5 sur la glace.
Les Chambériens, sur un superbe tir de Lavrov (sur passe de Sadoine) voilé par le trafic devant la cage, réussissent à réduire le score à 42'44''.
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Photographe Yannick Martin |
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Les Clermontois répondent par de multiples tirs et tentatives mais c'est au tour du taulier alpin de faire montre de son talent. Le jeu tend à s’équilibrer d’autant que les Auvergnats peinent à gagner les engagements. Il y a bien ce superbe tir autour de la 46
ème minute mais rien ne change.
Puis les arbitres interviennent à nouveau à 47’19’’, envoyant cette fois dans le box un Savoyard pour 2 mn. Profitant pour reprendre les choses en main, les Sangliers installent le power play et pressent la défense. Les tirs se succèdent mais offrent aussi l’opportunité d’un beau contre adverse et il faudra encore tout le brio de Celestin pour repousser le danger. Illico, les Clermontois repartent dans leur siège du but alpin.
Les tirs et tentatives de déviation s’enchaînent
et, à 2 secondes de la fin de la prison (49’17’’), William Mouly dévie le tir de Kulha (servi par Vigier) pour faire passer le score à 7-2.
La messe est dite et personne n’est étonné lors d’une nouvelle supériorité concédée par les visiteurs à 52’04’’
de voir Martin Kulha apporter sa pierre par un superbe but à 52’08’’ (assisté par Vigier et Mouly).
Les Chambériens, déstabilisés, procèdent plus à des dégagements ou de grandes remontées en solo souvent bloquées. Les Clermontois semblent vouloir se faire plaisir en s’offrant, eux aussi, de belles remontées mais pour se fondre dans un jeu plus collectif en zone d’attaque.
Les Eléphants subissent une dernière pénalité à 33’’ de la fin et, malgré deux belles opportunités des locaux,
le score ne bougera plus.
8-2 à la fin du temps réglementaire, Clermont-Ferrand ira à Asnières pour les prochains quarts de finale.
Epilogue : De surprise, il n’y en eut pas, et de suspense guère. Chambéry essaya en vain de faire douter les Clermontois mais, confronté à un manque de réalisme dans le geste final, il ne fut guère en mesure de le faire. Certes, Dylan Celestin, le portier clermontois, dans un grand jour et judicieusement élu MVP de la rencontre, contribua grandement à les maintenir hors d’un hypothétique retour. Comme à leur bonne habitude, les Sangliers ont démarré fort. S’ils ont tardé à enchaîner les points, ils n’ont, par contre, jamais laissé revenir leurs hôtes dans le match.
Enfin au complet pour les phases finales, les Eléphants ont manqué néanmoins de liant. Cela est assez compréhensible dans la mesure où l’entraîneur rappela (voir interview) qu’il n'eut guère l’occasion de pouvoir faire travailler la cohésion suite aux absences et blessures nombreuses. Epargnés de ces soucis-là, les Auvergnats ont pu faire montre d’un jeu collectif très huilé et par moment même impressionnant. Quelques relâchements coupables ont parfois mis leur gardien à rude épreuve. On sait que celui-ci s’en sortit brillemment mais il leur faudra être plus attentif dans les joutes futures. Gageons que, sur des oppositions plus relevées, Dusan Brinko les appellera à plus de concentration et de sang-froid tout au long du match.