On s’attend à ce que les Volants mettent d’entrée la pression sur la cage des Galaxians mais, comme l’explique Jérôme Wagner, un des entraîneurs-joueurs parisiens «
le mot d’ordre c’était, bien sûr, de mettre un peu de folie, mais surtout d’être sérieux défensivement. L’objectif c’était de gagner tiers par tiers, si on y parvenait on savait qu’on ne serait pas loin du compte. » Mais après 30’’ de jeu, la 1ère occasion est bien pour les locaux avec un 2 contre 1 parfaitement géré par Vastusko qui sert son compère Slaninak au 2ème poteau, mais l’ancien Niçois rate une cage ouverte, comme un avant-goût de ce que sera cette partie. Une première alerte qui ne surprend pas Antoine Thomas, le capitaine mosellan «
notre objectif était de bien commencer, cette année on a connu des débuts de match difficiles au cours desquels on a encaissé pas mal de buts. On y est parvenu avec un peu de chance compte tenu de leurs nombreuses occasions. »
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Pourtant, pas question de se contenter de subir, comme le reconnaît Arnaud Disnard, le coach des Galaxians «
Je savais qu’ils n’allaient pas partir à l’abordage, ils sont expérimentés. Je veux qu’on défende en zone neutre, qu’on envoie au fond et qu’on aille gratter les palets en zone offensive. On n’est pas très à l’aise quand le jeu est dans notre zone. Tous mes trios jouent dans les mêmes systèmes, on n’avait pas de plan particulier face à leur 1er trio. Notre force c’est le respect des sytèmes.» Mais son équipe est rapidement mise à la faute et il faut le talent de Casenski pour repousser les assauts parisiens illustrés par les lancers d’Amsellem, Ledoux ou Dugas en power play. Mais déjà les Parisiens peinent à profiter de leur jeu de puissance, bien gênés par le bon pressing de l’équipe d’Amnéville.
Il faut attendre plus de 7’ pour voir Herman solliciter enfin Roullier. Le gardien des Volants survit à quelques situations chaudes devant sa cage, mais il devra s’incliner suite à un des nombreux dégagements interdits bêtement concédés par ses coéquipiers.
Le face off qui suit est gagné par Thomas pour le one timer de Zib qui file entre les jambières du gardien parisien (0-1 à 13’07 ; Zib ass. Thomas).
Ce coup dur ne semble pas freiner les Volants, Vastusko puis Place, idéalement lancé par Portant, se heurtent à Casenski et quand le gardien des Galaxians est battu, c’est son montant qui le supplée, comme sur ce lancer de Ledoux en fin de période. Une période résumée en une phrase par Jérôme Wagner « On domine le 1er tiers mais on manque de réussite et on prend un but sur un de leurs rares tirs.»
On s’attend à une réaction et surtout un regain d’efficacité des Volants et on ne va pas être déçu. Comme le reconnaît Antoine Thomas «
Finalement c’est notre 2ème tiers qui a été difficile, on n’y était pas. On prend 2 buts très vite mais notre gardien a tenu la baraque ensuite. » On joue depuis moins d’une minute quand le power play des locaux trouve enfin l’ouverture sur
un lancer de Ledoux repoussé de la jambière par Casenski dans la palette de Dugas qui ne laisse pas passer l’occasion (1-1 à 20’53 ; Dugas ass. Ledoux et Portant à 5vs4.) |
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Moins de 30’’ plus tard, Lamey réussit une belle entrée de zone et contourne la cage avant de servir Portant qui, sans angle, trouve l’ouverture sur un palet dévié par un défenseur (2-1 à 21’23 ; Portant ass. Lamey.) Les Galaxians sont asphyxiés mais ni Guilhem ni Marouillat ne trouvent le cadre et les visiteurs vont laisser passer l’orage avant de porter le jeu dans le camp des Volants. Amnéville sort la tête de l’eau et Thomas donne le tournis à la défense parisienne avant de se heurter à Rouiller (25’.)
L'orage est passé et le jeu se concentre maintenant en zone neutre, le temps qui s’écoule joue clairement en faveur d’Amnéville. Les occasions restent cependant l’apanage des Parisiens mais le lancer de Chauveau manque de puissance pour inquiéter Casenski.
Il faudra toute la hargne de Guilhem pour gratter un palet dans une crosse adverse et créer un revirement dont il sera à la conclusion pour prendre le rebond d’un lancer de Marechal (3-1 à 31’02 ; Guilhem ass. Marechal et Ledoux.) Arnaud Disnard «
On a eu du mal en début de 2ème tiers. On a été opportuniste au 1er tiers. Au 2ème on ne sortait pas assez les palets, les buts c’est sur des revirements, des palets perdus à la ligne bleue. »
A la mi-match les Volants ont refait la moitié de leur handicap et sont donc dans les temps. Mais Amsellem, pourtant bien servi par le duo Vastusko-Slaninak, ne peut enfoncer le clou. Pas plus que Marouillat en power play qui fait briller Casenski.
Il reste un tiers aux Parisiens pour finir de refaire leur retard. Mais Amnéville ne veut rien lâcher et aborde cette dernière période avec sérénité, comme le reconnaîtra son capitaine « A
u dernier tiers on savait ce qu’on avait à faire.» Mais avec un banc plus profond et des pénalités qui accentuent la fatigue des visiteurs, on se dit que les Volants vont finir par user leurs adversaires. Arnaud Disnard «
En dernière période, j’ai réduit mon banc et tourné à 2 lignes. Mais ils ont manqué d’opportunisme. Même si mon gardien sort les arrêts, ils peuvent s’en vouloir.» Car malgré une écrasante domination, les Volants ne parviennent pas à trouver la faille.
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Amsellem trouve encore le poteau, les occasions se multiplient mais le jeu des Parisiens manque de précision et, surtout, d’efficacité. «
Sur les 2 premiers tiers, on était les premiers sur les palets, reconnaît Jérôme Wagner, ensuite ils ont joué une trappe plus défensive qui nous obligeait à envoyer en fond de zone et nous empêchait de rentrer chez eux avec le palet.»
Les Galaxians profitent des espaces qui s’ouvrent pour s’offrir des contres sans parvenir à tuer le suspense. On pense qu’ils ont fait le plus dur quand leur indiscipline offre 4’ de double supériorité aux Volants à 51’26. Mais ce double avantage est mal géré par les Parisiens qui peinent à s’installer en zone offensive et ne s’offrent qu’un tir sur cette séquence «O
n a eu une mauvaise qualité de passe et de transition en power play, on a aussi des cages ouvertes qu’on ne convertit pas. C’est la clé du match» reconnaît Jérôme Wagner, alors que la fatigue et la résignation semblent avoir gagné les rangs des locaux, avant d’enchaîner «
On a payé notre saison difficile. On a brûlé beaucoup d’énergie en début de saison avec tous les déplacements imposés par la fermeture de Bercy. On n’a pas pu s’entraîner au complet depuis janvier, pas mal de joueurs étaient diminués ce soir. Mais c’est clair, il nous a manqué un peu de jus ce soir. Avec le recul, on a laissé énormément d’énergie dans les entraînements à droite à gauche, les déplacements. On a accumulé beaucoup de fatigue et on le paie au plus mauvais moment.»
Au contraire l’adversité semble transcender les Galaxians, comme le reconnaît leur capitaine «
On y a mis du cœur, du sacrifice et notre goal a été décisif. C’est une petite glace, on n’y est pas trop habitué mais on s’y débrouille bien cette année. On a joué comme des crève-la-faim. » Une analyse partagée par Arnaud Disnard «
On s’est serré les coudes, les pénalités nous ont permis de rester soudés. Ça nous a donné l’envie de nous battre.»
Un ultime 2+2 offre un dernier espoir aux Volants mais le cœur n’y est plus et Casenski finit d’écœurer Slaninak et ses partenaires.
Portés par un excellent Casenski, les Galaxians ont donc créé la surprise en sortant les Volants. Très lucide,
Arnaud Disnard reconnaît la supériorité des locaux «
Ils peuvent avoir des regrets, ils perdent la série et lâchent leur saison sur 20’, le 2ème tiers du match aller. » avant de se projeter sur le tour suivant «
Cergy nous a dominés chez nous, on a été meilleur au retour sur leur glace, c’est un beau challenge. Ça va être compliqué. Mais on a notre chance surtout si notre gardien est toujours aussi chaud. On essaiera de prendre de l’avance à l’aller. La saison est déjà réussie. On les a malmenés à 5 contre 5 sur leur petite glace. On jouera notre chance à fond. » Une saison réussie pour une équipe qui «
s’entraîne à 10, car les joueurs d’Epinal ne sont pas là dans la semaine. Je félicite mes joueurs qui ont tenu le rythme et ont montré qu’ils avaient la santé. » Très fair play, le coach des Galaxians reconnaît que la formule de ce championnat de D2 permet ce type de surprise «
Peu importe la position au classement, l’important c’était d’être prêt en arrivant en play-offs. La formule n’est pas correcte pour des équipes comme Paris. Ils font une très bonne saison, un tiers-temps raté et c’est fini. Une série en 2 de 3 serait plus juste. Mais en play-off, on ne peut passer à côté d’un match. »
Une excuse derrière laquelle ne veut pas se cacher
Jérôme Wagner «
La formule, on la connaît, on l’accepte comme elle est, même si elle est toujours améliorable. On ne peut pas se cacher derrière ça. » C’est surtout le match aller qui laisse un goût amer au co-entraîneur parisien «
C’est dur de perdre cette série sur un tiers, il y aurait beaucoup de choses à dire sur le 2ème tiers du match aller. On ne peut pas se permettre de passer à côté mais c’est vrai pour toutes les composantes d’un match. Sur un match aller-retour, l'influence des décisions arbitrales est énorme et, quand tu ne les comprends pas, c'est compliqué à digérer. On est une des équipes les moins pénalisées en saison régulière (226', seul Villard-de-Lans a été moins pénalisé) et sur un match on en prend 62', dont certaines surprenantes. Je ne cherche pas d’excuse, notre élimination est avant tout notre faute, mais on dira qu’on n’a pas été aidé à l’aller.»
Une nouvelle élimination au 1er tour des play-offs qui laisse beaucoup de regrets même si elle en dit long sur les conditions qui ont accompagné les Volants ces 2 dernières saisons «
On ne peut pas avoir les gars 3 fois par semaine à l’entraînement, ils ont des métiers, des obligations. On essaie de professionnaliser l’organisation mais on est limité. On n’a pas d’appartement pour les joueurs étrangers (Vastusko habite à Orléans et héberge son compatriote Slaninak, Portant est hébergé chez le manager général), mais on doit quand même avoir un autre résultat que celui de ce soir. C’est clairement un échec. » Il n’est pas encore temps de se projeter sur la saison prochaine «
On va rencontrer notre président. On devait assurer 2 saisons de transition, avec un budget limité et des conditions difficiles. Avec Antoine, on y a pris énormément de plaisir. On a construit quelque chose humainement, sportivement ça a été plus difficile. » Il serait cruel que l’aventure s’arrête alors que les Volants vont enfin vivre une saison complète dans leur patinoire.
Le mot de la fin pour
Antoine Thomas, le capitaine des Galaxians «
On fait une saison régulière honorable mais on se retrouve 6ème à la dernière journée, maintenant l’objectif c’est de se faire plaisir et d’aller le plus loin possible. On a une bonne alchimie, le groupe se connaît depuis longtemps, on aime jouer physique et rapide. Contre une équipe propre comme les Volants, c’est un plaisir de jouer des matches comme ça. »