Arbitres : M. Ernecq, assisté de MM Poulain et Constantineau
Buts : Toulouse-Blagnac : ; 24.33 Santeri Halme (ass Aleksi Laine et Jussi Korvakangas) ; 48.46 Kévin Marias-Magill (ass Alexis Codevelle) ; 51.09 Jussi Korvakangas (ass Jussi Viitanen) Tours : 16.27 Matej Kiska (ass Tomas Kukucka et Thomas Saint-André) ; 59.23 Matej Kiska (ass Tomas Kukucka)
Pénalités
10 minutes contre Toulouse-Blagnac
40 minutes contre Tours
Photo : Sébastien Barrieras
Lacerte toujours gêné par les Belougas
Lorsque l'on arpente les rues de Toulouse, on s'aperçoit assez rapidement que les Belougas ne sont pas la principale préoccupation des habitants de cette ville. Effectivement, en ce samedi important pour le hockey local, tous les regards étaient tournés vers la province du Munster qui affrontait le Stade Toulousain pour le compte de la H Cup. Et pourtant, il suffit de se rendre à la patinoire de Blagnac pour découvrir un tout autre univers où le hockey devient roi. Le TBHC, malheureux relégué il y a un an, a déjà retrouvé son lustre d'antan en l'espace d'une saison. Malgré la concurrence impitoyable du football et surtout du rugby, il y a bien du hockey sur glace dans la ville rose, et même du très bon.
Il suffisait d’arriver avant le début du match pour se rendre compte à quel point ce sport passionne et déchaîne les foules. Sur le glaçon, les cheerleaders, les U15 et la mascotte « Belou » mettent beaucoup d'ardeur et de talent à chauffer un public prêt à se délecter du duel fratricide qui se profile tandis que les deux formations attendent leur heure pour l’explication ultime.
La finale idéale pour deux entraîneurs-frères aura bien lieu. Même si le pari était risqué en début de saison, on retrouve bien les deux plus belles équipes de cette deuxième division, avec deux frangins prêts à en découdre. Une rivalité qui donne une saveur supplémentaire à cette confrontation bien que les deux protagonistes soient d’ores et déjà assurés de monter à l’échelon supérieur. Un titre de champion de France est tout de même en jeu, ne l'oublions pas !
Les Remparts, adversaires tout désignés, ne sont pas venus seuls. Une soixantaine de fidèles supporters, placés juste au-dessus de leurs protégés n'ont pas fait le voyage pour rien. Chants, tambours et drapeaux donnaient la réplique au public local.
Tout est assurément réuni pour faire de cette finale, une fête du hockey. Une fête pour les spectateurs, les deux clubs mais aussi les partenaires. Pour les joueurs c'est autre chose, surtout lorsque M. Ernecq laisse tomber la rondelle au centre du glaçon.
Et là, le doute n'est plus permis. Belougas et Remparts veulent succéder à Cholet au palmarès de cette deuxième division. Ça patine déjà vite, bien et de manière précise. Les premières occasions ne se font pas attendre et sont mettre à l’actif des visiteurs quand Saint-André ou le géant Domin sonnent la charge, mais le meilleur joueur des Belougas, Halme, ne s'en laisse pas conter et réplique. Il marque alors que le head a déjà la main levée. Un avertissement sans frais pour le capitaine François Gleize et sa troupe. Capitaine d'un soir puisque Geoffrey Paillet était aux côtés de sa femme pour un heureux évènement.
Mais revenons à notre explication. Tours joue en power play et n'a pas la partie si facile dans cette situation tant il est très difficile d’approcher la cage d’un Lethi et sa garde préthorienne bien en place. Rien n'est laissé au hasard côté local qui retourne merveilleusement la situation et assure le spectacle avec ses unités spéciales. Le public aime ça et en redemande, mais on a comme l’impression très nette que les Tourangeaux font plus de bruit dans les gradins. Impression confirmée lorsque le seul Finlandais du contingent Bleu et Blanc, Kettunen, lance parfaitement Saint-André qui, au prix d’un bel effort, permet à Kiska d’ouvrir la marque à la 16ème minute.
La finale est bel et bien lancée et la question de l'observation devient, d'un coup d'un seul, désuète. Il faut maintenant se jeter dans la bataille.
Photo : Sébastien Barrieras
La joie bien particulière des Belougas
Les Toulousains changent alors de tactique en jouant beaucoup plus haut au retour des vestiaires et accentuent la pression. Finalement, sur leur cinquième supériorité numérique, la star finlandaise, doux euphémisme, Halme, trompe Lacerte sur un tir précis et à mi-hauteur alors que la 24ème minute de jeu a fait son oeuvre.
Les deux meilleurs gardiens de cette deuxième division viennent donc de plier dans un duel à distance, palpitant de bout en bout. Une nouvelle partie d’échecs peut alors débuter. Mais les Noirs avancent méthodiquement leur pions et prennent légitimement l’ascendant. Un ascendant psychologique et technique important grâce à cette égalisation qui a, semble-t-il, produit son petit effet surtout que les Blancs reculent au prix de nouvelles pénalités concédées.
Toutefois, malgré une poussée indéniable des locaux, plus rien ne sera marqué au cours de ce tiers médian et il faudra attendre le dernier pour voir la partie réellement se débrider et entendre de nouveau les nombreux partisans du TBHC.
Photo : Sébastien Barrieras
Lethi était battu mais ça ne rentre pas
Durant ce dernier vingt, le jeu se durcit, avec des joueurs bien plus agressifs comme le démontre cette altercation à la 47ème minute devant le but de Lacerte. Finalement, les Belougas prennent, pour la première fois du match, l’avantage lorsque Marias Magill bénéficie d'une générosité fortuite de la bande et reprend le palet pour donner un avantage de 2-1 aux Belougas devant un public conquis.
Pourtant Tours reprend confiance et s'adapte de mieux en mieux à la tactique proposée par Benoît Pourtanel, mais les Noirs récidivent deux minutes plus tard par l'intermédiaire de Korvakangas laissé seul au second poteau par un White en perdition.
La fin de match est nerveuse, tendue mais aussi explosive, à l'image de Jérôme Pourtanel qui sort légitimement de ses gonds quand il contaste que le tableau d'affichage devient fou. Le jeu s'arrête mais les secondes continuent de défiler... Après bien des tergiversations, l’arbitre redonne trois secondes de plus aux visiteurs. Trois secondes que le coach tourangeau juge insuffisantes. Kiska ne se pose pas de questions et réduit le score à 3-2 à trente sept petites secondes de la fin.
Le kop tourangeau exulte et se lève comme un seul homme. Les raisons de croire à une incroyable égalisation sont d'actualité surtout que, sur l'action suivante et dans la confusion la plus totale, les Remparts, motivés comme jamais et à six contre cinq, égalisent. Coup de froid à Blagnac. La confusion règne alors que les Belougas ont déjà envahi le glaçon et que les Tourangeaux ont les bras levés. Ce but a été marqué une seconde trop tard. Dès lors, on se remémore la requête de Jérôme Pourtanel qui demandait deux secondes de plus. C'en est fini, le TBHC tient sa première victoire dans cette sacrée finale.
Les Noirs demeurent invaincus dans leur patinoire de Blagnac et ont mis les Blancs en échec pour cette première manche. La revanche est programmée samedi prochain, en Touraine, pour savoir qui de Toulouse-Blagnac ou Tours sera mat...
Les deux frères à l'interview
Benoît Pourtanel (Entraîneur Toulouse-Blagnac)
On prend le deuxième but sur un face off, c’est un but de pee-wee qu’on ne doit jamais prendre. Et cela nous a procuré du stress. Je pense que l’arbitre s’est mis un peu trop de pression pour un match comme celui-ci, mais arbitrer une finale n’est jamais facile. Je comprends la frustration de Jérôme, surtout quand elle provient de mon frère.
On n'a pas forcément fait un gros match mais on y a mis tout notre cœur. C’est vrai que l'on n'a pas joué à notre meilleur niveau mais, ne l’oublions pas, c’est quand même Tours en face, et c’est vraiment du costaud. Mes joueurs n’étaient pas prêts et ils le seront au retour car on sait qu’en Touraine ce sera l’enfer avec leur incroyable public mais nous avons une bonne semaine pour préparer ça. Mes joueurs sont en pleine forme et ils en ont encore sous le pied.
On a eu un très beau duel de gardiens. Ils sont habiles. Comme l’a dit Jérôme, cela se joue aussi sur des détails comme cette cage vide pour Tours et ce palet qui passe devant les poteaux sans jamais rentrer. On aurait pu se simplifier la vie mais on va plier cette finale samedi soir.
Jérôme Pourtanel (Entraîneur Tours)
On a vraiment un problème d’arbitre ce soir, pourtant j’étais prévenu, mais à ce point. On a des arbitres de D1 depuis le début de playoffs et là nous nous retrouvons avec un arbitre lambda de D2. De plus, il y a eu un retard de 5 secondes à la fin du match sur le chronomètre officiel et il n’en a concédé que 3 alors que nous égalisons sur le buzzer. On est en droit de se poser des questions.
Ce ne fut pas un match très agressif. Les deux équipes voulaient jouer et il fallait que l’arbitre siffle toujours des pénalités injustifiées... autant de notre côté que du côté des Belougas ! On se bat pendant une année pour en arriver là, et on en sort frustré.
Les deux équipes sont de très grande qualité et cela se joue sur des petits détails comme cela se jouera sur des détails chez nous. On va vite digérer cette injustice. Ce sera très serré et, sur notre petite patinoire, on aura un avantage certain car, il faut être honnête, on a rencontré une équipe qui patine plus que nous.
Ils ont de grosses individualités avec notamment Halme et Lethi par exemple, mais nous aussi et, de ce côté, Petr Domin a été au-dessus du lot.
Si j’ai un reproche à faire à mes joueurs, c’est ce maudit surnombre à moins de 7 minutes de la fin. Il y avait la place pour décrocher la victoire et on est confiants pour la suite.
On avait les 2 plus belles équipes de D2 ce soir, c'était vraiment un beau match ; on domine et on a trop d’occasions contre nous. L’absence de Goeffrey Paillet nous coûte très cher, mais c’est un heureux papa et il sera là samedi prochain.
Note de l'auteur : Je voulais souligner ici-même le bel accueil reçu par MM. Jean-Luc Bouisse, Président des Belougas, et Jean-Noël Botella, responsable de la communication.