A la fin de la première manche à Blagnac, Jérôme Pourtanel, en colère après l'arbitrage avait toutes les raisons d'y croire : "Les deux équipes sont de très grande qualité et cela se joue sur des petits détails comme cela se jouera sur des détails chez nous. Ce sera très serré et, sur notre petite patinoire, on aura un avantage certain car, il faut être honnête, on a rencontré une équipe qui patine plus que nous." mais son frère Benoît répliquait : "On n’a pas forcément fait un gros match mais on y a mis tout notre cœur. C’est vrai que l'on n'a pas joué à notre meilleur niveau mais, ne l’oublions pas, c’est quand même Tours en face, et c’est vraiment du costaud. Mes joueurs n’étaient pas prêts et ils le seront au retour car on sait qu’en Touraine ce sera l’enfer avec leur incroyable public".
Une heure avant le match, toutes les places assises étaient déjà occupées, et pourtant il y avait encore du monde qui attendait dehors ne laissant pas un instant de répit aux préposés à la billetterie. A Tours c’est un grand classique et on a plutôt l'habitude des affluences des grands soirs. Puis l'heure fatidique approchant il était temps de "chauffer" un peu ce public impatient. L'aréna devenait alors toute bleue lorsque ce même public était invité à brandir les tifos mis à leur disposition. Mais une première surprise attendait le président Mariano lorsque le groupe de supporters local, les Keepers, lui rendait un vibrant hommage en brandissant ses propres tifos "Merci Stéphane".
Puis vint le tour des U18 Elite B, que le club voulait mettre à l'honneur après avoir dominé son championnat et apporté aux Remparts leur premier titre de champions de France. L'ovation fut à la hauteur de leur prestation.
Ensuite trois hommes s'approchaient tranquillement du cercle. Accompagnés de M. Mariano, le nouveau maire de la ville de Tours, Serge Babary et le président de la Fédération Française de Hockey sur Glace Luc Tardif donnaient le coup d'envoi fictif du deuxième match de la finale. Deux personnalités, qui par leur venue, venaient ainsi rendre hommage à quatre saisons exemplaires d'un club en reconstruction.
Photo : Sébastien Barrieras
Finalement, c'est Lehti le patron
L'heure des formalités passées, il était temps pour les uns de concrétiser la victoire acquise au match aller et pour les autres de forcer la tenue d'une troisième et dernière rencontre.
Les Remparts passaient tout de suite à l’action et mettaient à contribution celui qui allait devenir l'homme du match, voire de la série et pourquoi pas des playoffs, Lehti.
Les Bélougas, arrivés la veille en Touraine, patientaient tranquillement et laissaient passer l'orage. Lacerte laissait le but grand ouvert à Savajol qui ne parvenait pas à rattraper un puck rebelle. Paillet, de retour dans l’effectif, avait une occasion en or, mais manquait le cadre.
Dans cette finale, le physique aussi est de rigueur comme cette solide mise en échec de White dont raffolent les Nord-Américains. Mais loin d'impressionner qui que ce soit, Benoît Pourtanel, qui fêtait ses 40 ans ce soir, se voyait offrir un premier cadeau. Il déclarait samedi dans la Dépêche : "De près François Lacerte est très bon mais il aime sortir, ce qui lui a valu, au cours de la saison, quelques ratés majeurs" et il n'y avait qu'un homme pour le conforter dans ses déclarations, Lacerte lui-même. Le Québécois va récupérer le palet derrière son but, puis rate son dégagement ou peut-être est il question d'un malentendu avec son défenseur ? Bref, Faup ne se pose aucune question. Il récupère une rondelle laissée vacante et la balance tranquillement dans un filet déserté par son propriétaire. Comme au match aller, ce sont donc les visiteurs qui mènent.
Le coup au moral est rude pour une équipe qui avait la mainmise sur le jeu d'autant qu'une minute quinze plus tard, Plamondon-Ratté ne faisait pas honneur à son nom et dans un embouteillage monstre glissait le palet on ne sait où mais le tableau d'affichage indiquait bien 2-0 alors qu'on ne jouait même pas depuis dix minutes. Jérôme Pourtanel le dira en fin de rencontre : "On a donné deux mauvais buts durant cette période".
Pas d'inquiétude cependant côté local, on commence à avoir l'habitude dans ces playoffs d'être menés de deux buts surtout lorsque la première pénalité de la rencontre arrive. Mais on se souvient aussi qu'au match aller, Lehti et ses unités spéciales affectionnaient particulièrement ce genre de situation. Celle-ci ne dérogera pas à la règle et les Tourangeaux peinent à trouver des solutions. Finalement on aura très peu d'occasions en cette fin de premier tiers où les deux formations ont proposé un jeu alléchant, vivant, physique. Un jeu de finale...
Le tiers médian devait forcément lancer les Remparts dans la bonne direction. Les pénalités concédées par les uns et les autres donnaient quelques ouvertures supplémentaires, mais même si Tours dominait maintenant, les Bélougas faisaient montre d'une parfaite maîtrise technique en supériorité où Lacerte devait s'employer à tour de bras. On approchait gentiment de la mi-match lorsque le géant Domin décida, comme souvent, de se lancer seul pour sauver la maison Bleue. Sur une double supériorité, il trouvait une solution miracle et Lehti s'inclinait enfin.
Alors les locaux donnaient tout ce qu'ils avaient dans le ventre, mais le gardien finlandais, faisait étalage de sa grande classe et offrait au public un "great save". Sur un tir puissant et précis, il s'enflammait, stoppait net de la mitaine une rondelle qui ne demandait qu'à rentrait et finissait en écart facial. Voilà, le résumé de cette série.
Sur ce deuxième tiers, Jérôme Pourtanel savait qu'il fallait égaliser : "Psychologiquement si on est à égalité à la fin de ce tiers, tout était possible. Car je le ai senti fatigués à ce moment-là du match." Et il raison, sauf que pour le moment, ce sont bien les Bélougas qui sont devant.
Photo : Sébastien Barrieras
G. Paillet, S. Babary, L. Tardif & S. Mariano
A l'entame du dernier round, le public local n'a pas perdu espoir, loin s'en faut, mais le capitaine Savajol dans la confusion la plus totale trouve un mince espace entre la jambière de Lacerte et son poteau. C'est qu'il a l'œil le bougre, car il n'y avait bien qu'un petit bout de caoutchouc pour passer à cet endroit.
Et le scénario de la semaine passée à Blagnac se répète à nouveau sauf que là, il reste un peu plus de temps aux Bleus et Noirs pour revenir. C'est vrai qu'avec seize minutes de jeu à produire tout est encore possible. Alors M. Lamothe s'emploie et tente des frappes dans tous les sens, mais ce maudit Lehti stoppe tout et va même plus loin. Il fait signe de la tête à son adversaire qu'il pourra tenter tout ce qu'il voudra il ne laisserait plus rien passer.
Ses partenaires non plus ne sont pas en reste, comme le montre cette supériorité où le palet circule à vitesse grand V et ne quitte pas durant les deux minutes la zone défensive tourangelle. Et il faut une défense des grands soirs pour contrer la machine toulousaine.
Rien n'est joué, le titre n'a pas encore choisi son camp même si il a bien une petite idée. Il reste neuf minutes à jouer mais Lhomme vient jouer les gros bras et se fait pénaliser aussitôt. Pas vraiment le scénario idéal pour J. Pourtanel qui voit ses chances de renverser la vapeur s'amenuiser. Le jeu continue, la fin est proche et il y a toujours deux buts d'écart. La suite devient classique. On demande un temps mort, on sort son gardien. C'est quitte ou double maintenant... et dans un but vide, Faure récompense les quelques supporters toulousains qui ont fait le déplacement et on su donner de la voix au bon moment. C'est le sacre de tout une saison pour les hommes de Benoît Pourtanel qui n'auront pas connu la moindre défaite dans ces playoffs. Le TBHC remporte son premier grand titre national depuis sa création en 1975.
Les Bélougas n'ont pas usurpé leur titre. Ils sont champions de France de deuxième division et ont démontré sur cette finale que c'était amplement mérité. Finalement, Lehti et sa bande n'ont encaissé que 10 buts en playoffs soit 1.25 buts sur les huit matchs en série. Ils retournent en première division une année après l'avoir quittée, une véritable gageure. Tout comme Tours, qui finit avec la médaille d'argent et aura été finalement un beau finaliste. La marche était un peu trop haute pour cette jeune équipe, mais les Remparts iront eux aussi en première division dès la saison prochaine et c'est finalement bien là l'essentiel.
La soirée pouvait se conclure avec la remise des médailles par M. Tardif accompagné du Maire de Tours. Mais avant ce protocole, le président de la FFHG annonçait le retour de l'équipe de France rue de l'Elysée dans les deux ans à venir eu égard à la formidable organisation vécue lorsque les Bleus ont joué contre l'Italie l'année dernière en préparation du mondial. Enfin il remerciait comme il se doit et chaleureusement Stéphane Mariano pour l'ensemble de son œuvre au sein des Remparts de Tours.
Pour ma part, je tiens à remercier Sébastien et Faustine qui vous ont fait vivre sur Hockey Hebdo la saison des Remparts en photos ainsi que la presse locale et particulièrement M. Sylvain Taillandier.
Mais en guise de conclusion je voudrais surtout remercier Stéphane Mariano, tout d'abord parce qu'il m'a toujours permis de "travailler" dans les meilleures conditions possibles pour vous narrer tout au long de la saison l'aventure des Remparts mais aussi et surtout parce qu'il a su reprendre un club moribond en main et lui offrir en fin de mandat une formidable apothéose avec un titre de champion de France Elite U18 B, une médaille de bronze en 3ème division et cette place de vice championne de France de deuxième division synonyme de montée en première.
Il faut aussi souligner l'excellent travail de l'équipe de M. Mariano et de son adjoint Grégory Camy-Sarty qui œuvre en permanence et bien souvent dans l'ombre pour que tout se déroule parfaitement les soirs de matchs de quelque catégorie que ce soit, mais aussi tous les bénévoles qui déploient des efforts constants pour aider à faire vivre ce club dans son ensemble sans oublier bien sûr le manager général M. Martin Boulianne.
Cette semaine, nous apprenions que M. Mariano désirait passer le témoin à Dominik Pawlik tout en continuant à faire partie de l'aventure. Un choix qui semble judicieux et logique de la part du président actuel tant M. Pawlik, qui fait partie de l'organisation depuis le début, à démontré toutes ses qualités et compétences en la matière.
Au cours de cette saison on a pu aussi voir l'arrivée sur la glace de la nouvelle mascotte Rempy pour le plus grand plaisir des petits et des grands et aussi l'excellente troupe de pom pom girls, les RT Girls, emmenée par la dynamique Nathalie Boisseau qui a assuré tout au long de la saison l'animation dans les tribunes.
D'ailleurs ces RT Girls recrutent pour la future saison et si vous êtes intéressées nous vous invitons à vous rendre sur leur page Facebook en cliquant ici...
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