Lors du premier match, les Remparts s'étaient imposés à domicile après un match à rebondissements. Ce samedi, les Bouquetins allaient-ils renverser la tendance et forcer la tenue d'un troisième match ?
Arbitres : M. Drif Didier assisté de Barcelo Geoffrey et de Robert Florian
Buts : Courchevel-Méribel-Pralognan : Tours :
Pénalités
26 minutes (8-16-2) - dont 1 x 10 minutes contre Courchevel-Méribel-Pralognan
14 minutes (2-8-4) contre Tours
Photo : Sébastien Barrieras
Tout le monde semble prêt pour l'affrontement final entre l'épouvantail de cette deuxième division et son challenger, tout aussi redoutable depuis le début du championnat mais on prend un peu de retard. Un problème au tableau d'affichage vient perturber la belle organisation de ce match. Moment de stress pour les organisateurs qui règlent le problème promptement tandis que les joueurs n'en peuvent plus d'attendre et deviennent vite impatients.
Il est 20H05 et M. Drif, l'arbitre, peut donner le coup d'envoi. Les équipes s'observent logiquement et tour à tour proposent les premières escarmouches qui n'inquiètent pas outre mesure des gardiens déjà bien dans leur affaire. La guerre psychologique est lancée et plus rien ne peut l'arrêter désormais. Sauf peut-être cette première situation où les unités spéciales vont devoir se mettre au travail.
Cette première supériorité numérique pour les visiteurs va-t-elle débloquer une situation tendue ? Sûrement, mais pas forcément dans le sens où on le pense car Duchosal profite d’une belle erreur de White pour s’envoler et se présenter seul face à Lacerte qui fait ce pour quoi il est là. Alors Tours, qui vient de se faire sa première belle frayeur, tente de forcer le passage sans pour autant trouver de solutions. Bien au contraire, les Bouquetins, parfaitement placés, déjouent toute tentative d’intrusion dans leur zone. Même avec deux hommes en moins, ils attestent d'une belle efficacité défensive. Et à cet exercice, qu'ils semblent particulièrement affectionner, ils ajoutent un nouveau contre comme celui que l'on a pu voir quelques minutes plus tôt. Le public se délecte de cette situation qui doit forcément aboutir au premier but de leurs protégés mais les hommes de Rossat-Mignod ne parviennent pas à faire douter le Rempart.
C'est finalement en situation d'égalité numérique que Paillet trouve l’ouverture en contournant un Chamel impuissant et qui encaisse le premier but de la soirée.
Stupeur ? Pas pour bien longtemps, puisque les visiteurs, qui ne s’attendaient certainement pas à pareil scénario accélèrent et forcent la tenue d'une première supériorité en leur faveur. Comme au match aller, Lacerte et les filets tremblent dans cette situation. Vrtek, en renard des surfaces, reprend un palet fuyant et remet tout le monde d’accord.
On le sait, une seule équipe a pu battre Val Vanoise sur ses terres cette saison, Toulouse-Blagnac, et encore en prolongation. Alors cette égalisation redonne aussitôt le moral aux troupes locales mais aussi aux visiteurs qui reprennent l’avantage 23 secondes plus tard. Chamel ne semble pas exempt de tout reproche sur ce but.
Le public, qui passe par toutes les couleurs et les émotions, n’a plus rien à se mettre sous la dent, mis à part un bon croque-monsieur bien chaud lors de la première interruption. En attendant, les Remparts débuteront le tiers médian en supériorité numérique.
Photo : Sébastien Barrieras
A l’heure où on reprend les débats, le speaker chauffe son public venu nombreux. On peut tout de même apercevoir dans les travées quelques irréductibles Tourangeaux qui ont fait le long déplacement et ne semblent pas du tout fatigués par le voyage, bien au contraire.
Les Remparts sont sur-motivés lorsqu'ils reviennent sur la superbe glace olympique de Méribel. Ils donnent bien du fil à retordre à l’ami Chamel qui semble s'être remis de ses émotions et paraît désormais indestructible malgré le déferlement Noir et Bleu. Rien ne passe et on croit trouver un tout autre gardien que celui que l'on avait découvert à Tours et qui ne nous avait franchement pas laissé une forte impression. Tant mieux pour le spectacle et le suspense et surtout pour Val Vanoise.
Mais les partenaires de Chamel sont impuissants pour l’heure et ne proposent rien d’autres que quelques lancés aléatoires mais assez puissants pour réchauffer Lacerte. L'inquiétude gagne le banc tourangeau lorsque les Bouquetins bénéficient de leur deuxième supériorité. Inquiétude légitime quand on connaît la belle maitrise affichée, depuis le match aller, par Val Vanoise. Alors on défend, on tient, et puis s'en vient le tournant du match. Car c’est peut-être ici que cette demi-finale se joue. Kiska entre en territoire ennemi alors que ses partenaires sont en infériorité, mais rien de bien méchant puisque la défense adverse est déjà à son contact. Alors, en désespoir de cause, il propose un tir, certes pas très puissant mais précis tout de même qui a le mérite de faire gagner quelques précieuses secondes. Du moins c’est que tout le monde pense… Et puis Chamel semble mal jauger la situation tandis que le public a déjà les yeux rivés vers la prochaine action. La rondelle passe la ligne et c’est le but. Un but improbable. Un but qui vous met le moral au plus bas et qui permet aux Tourangeaux de mener 3-1 alors que la 25ème minute approche.
Quatre minutes plus tard, Kettunen profite d’un nouvel errement de Chamel. Le puck semble gelé puis retombe doucement derrière le cerbère qui semblait pourtant avoir la situation bien en main. C'en est trop pour Rossat-Mignod. Il rappelle son portier et le fait remplacer illico par Geney.
Et là, franchement, on a beau être pour telle ou telle équipe, on a mal pour le malheureux Chamel. Il regagne son banc, s'assoit et garde son masque, tête baissée. Il sait qu’il vient peut-être de compromettre tout une saison. Madame Pascale Durandard, présidente du club, le sait peut-être aussi et vient consoler comme elle peut son gardien. Elle reste à ses côtés alors que le jeu continue et que Val Vanoise joue à 5 contre 3. Lacerte, lui, ne se pose pas tant de questions, il devient le sauveteur national et repousse tous les palets qui arrivent sur lui. Et ils sont nombreux car les Bouquetins savent que c’est maintenant ou jamais qu’il faut revenir. Il n’y a pas d’autres choix, il faut tout donner, mais ça tient et l’éternel Gleize démontre tout son talent défensif qui empêche une situation de un contre un.
Le match gagne en intensité. L’assaillant ne désarme pas, mais le Rempart semble inexpugnable alors que la sirène retentit pour renvoyer tout le monde aux vestiaires. Le score est de 4-1 et Tours n’a jamais semblé aussi proche de la première division. Mais il reste encore un tiers, et Val Vanoise est loin d'avoir abdiqué.
Photo : Sébastien Barrieras
Le dernier acte doit consacrer une équipe ou repousser encore l’échéance et forcer la tenue d’un troisième match le lendemain. Le décor est planté ; Jérôme Pourtanel se souvient qu’en Touraine sa formation était menée 2-0 avant de faiblir et d’encaisser quatre buts de rang. Oui il le sait mais son vis-à-vis aussi et va tout faire pour revenir dans le match. Saby lui donne raison. Parfaitement lancé par le back up qui tient à merveille son rôle, il redonne espoir à toute une station qui, l'espace d'un match a délaissé combinaisons et skis.
Les chants et les tambours résonnent et la lumière renaît surtout lorsque le tableau d’affichage montre qu’il reste encore 18.30’ de jeu. Une éternité.
Et le seigneur des rochers, le Bouquetin, cet animal qui symbolise par excellence les Alpes reprend du poil de la bête et repart à l’attaque comme jamais. D’autant que les visiteurs sont punis et que Paillet se fait mal sur un plongeon pour éviter un tir violent.
Mais le temps avance et même le puissant slap de Luciak ne trouve qu’une mitaine propre et sûre de Lacerte qui sait que tout se joue maintenant.
Alors la sonorisation locale aide son équipe. Elle propose une musique plus brutale pour la motiver encore plus. C'est vrai qu'AC/DC sonne si bien dans cette patinoire... mais rien n’y fait. Il reste moins de 10 minutes et on assiste à la drôle de guerre. Val Vanoise met la pression, mais ne semble plus savoir quoi faire avec cette maudite rondelle. Du côté visiteur, on n’est guère mieux. On tente de se passer le puck au prix de situations devenues périlleuses. En attendant, le temps passe, et passe et passe… sans qu’il n’y ait aucun signe du côté du banc local. On attend la sortie du gardien ou le temps mort puisqu’avec deux buts d’écart personne ne peut encore dire que la partie est jouée. Il faut finalement attendre la 58.34’ pour voir Rossat-Mignod demander un arrêt de jeu que l’on pourrait peut-être qualifier de tardif tant ses troupes n’avaient plus de solutions. Enfin, Geney sort et Tours récupère un palet qui heurte le montant d'un but devenu désert. Les secondes s’égrènent lentement pour les uns, trop vite pour les autres. Les Bouquetins ont ce mérite d'y croire encore et ont bien raison mais ils le savent, seul un tremblement de terre pourrait inverser la tendance. C’est fini, les Remparts remportent ce deuxième match et iront voir ailleurs ce qui se passe. Les gants, casques et bâtons sont jetés. C’est la joie, une joie indescriptible que partagent les hommes de l’ombre également. Jérôme Pourtanel rejoint ses troupes, mais aussi le président Mariano, les chargés du matériel contrastant avec la détresse légitime d’une équipe taillée pour monter et qui semblait indestructible avant de croiser, par deux fois, la route de Tours.
L'histoire des Remparts est en marche et ne doit pas s'arrêter là. Il y a encore un titre de champion de France de deuxième division à conquérir. Mais ça c'est une affaire d'honneur qui se réglera en famille puisque c'est Toulouse-Blagnac qui sera chargé de contrer l'hégémonie tourangelle.
Le président Stéphane Mariano, celui par qui tout est arrivé, celui qui a cru en ce club chargé d'histoire après le cataclysme de 2010 ne peut contenir ses larmes et nous livre ses toutes premières impressions.
Quant à l'entraîneur, Jérôme Pourtanel, que dire sur celui qui devait être l'homme de la situation en début de saison. L'homme par qui le club devait retrouver son lustre d'antan. Pourtant le défi était de taille. Il l'a accepté et l'a relevé avec brio, même quand son équipe a connu des bas. Il savait où il allait et il l'a fait.
Les Remparts apprenaient dans le même temps que l'équipe réserve qui évolue en D3 venait de battre Deuil-Garges, invaincue jusqu'alors, et se qualifiait pour le carré final à Avignon.
Arnaud Sanchez, vous propose un résumé vidéo de la rencontre.
Note de l’auteur : Je voudrais à titre personnel remercier chaleureusement Madame Pascale Durandard, présidente de Val Vanoise, qui a tout fait pour que je puisse "travailler" dans les meilleures conditions possibles ainsi que le personnel qui, tant avant le match qu’à la fin, s’est toujours informé de savoir si, à la table de presse, nous avions tout ce dont nous avions besoin.
Cette montée est une belle récompense pour le président Marianeau et son équipe mais aussi pour les joueurs ; surtout ceux qui comme Kiska et Kukuka ont cru au projet des remparts qui n'avaient alors qu'une année d'éxistance .
Il fallait faire confience au président qui prédisait 2 année de D3 puis 3 années de D2 avant d'atteindre la D1 . Bien vu !!!
Il faudra aussi s'installer durablement en D1 mais aujourd'hui savourons cette place en finale et le possible titre de champion .
Sé.B HH a écrit
le 31/03/2014 à 23:11
Merci Biltd.
Je tenais particulièrement à le souligner.
BILTD a écrit
le 31/03/2014 à 21:59
merci pour l article et bravo pour ta note de l auteur au moins un club qui sait accueillir
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