Arrivée à 9 heures du matin à Rouen, l’équipe de Vanoise se présente à l’Ile Lacroix avec une équipe décimée : une défense à 5 éléments, on en a l’habitude maintenant (trop juste même si on enregistre le Retour de Pierre Rossat-Mignot, mais on déplore les absences de Roumeau, Martin et Jannin), et une attaque, elle aussi orpheline de quelques joueurs clés (Antony Baetz, Tanguy Chardon…) ; un véritable casse tête pour le coach : comment gérer cet effectif, entre efficacité en attaque et capacité à tenir physiquement tout le match ? L’expérience des deux dernières rencontres engagera Pierre à choisir la deuxième solution, en équilibrant ses lignes mais en affaiblissant son pouvoir en attaque.
Pour Rouen, pas de problème d’effectif (mises à part les absences de Ten Braak, Beziau et Berton), l’équipe est prête à recevoir les Savoyards.
1er Tiers : Une seule équipe sur la glace
C’est à 20 heures précises et devant une toute petite assistance (à peine 100 personnes), que Messieurs Barre et Hamont vont donner le coup d’envoi de ce match ; dès les premières secondes l’impression ressentie dans le camp de Vanoise n’est pas franchement positive : en effet, malgré le premier engagement gagné par les visiteurs, c’est Rouen qui se montre dangereux en récupérant le palet pour une première attaque qui se termine sur le poteau d’Olsson. On ne reconnaît pas cette équipe au jeu léché et précis : pas ou peu de passe (en tout cas très peu dans la palette) donc peu de jeu placé et une vitesse de patinage anormalement basse.Comme pour illustrer le malaise ressenti, la première pénalité est donnée contre les Savoyards pour surnombre (2’43), preuve que l’équipe n’est pas en place et que les joueurs se sentent un peu perdu en ce début de match ; ensuite une succession de pénalités sifflées contre Rouen (4’53 et 9’15) va montrer un nouveau défaut dans la cuirasse Tarine : le jeu en power play, plutôt efficace d’ordinaire ( 2ème du groupe avec 13 buts marqués jusque là), est réduit à zéro (peu de passes et aucun tir cadré), et les jeunes Rouennais se feront un devoir de tuer toutes les situations en infériorité. En face, Rouen développe son jeu mais l’efficacité n’est pas au rendez-vous, et l’on se dit que, la fin du tiers arrivant, un bon discours du coach devrait remettre les choses en place…. Las…. à 18’47, alors que Rouen évolue en supériorité numérique suite à une faute de Tomas Emil Bjornberg, les Normands vont prendre l’avantage par l’intermédiaire de Thomas Dreyfus assisté de Greverend et Mulle). Rouen 1 (5-4) A peine revenus à 5 contre 5, Vanoise va encore subir les outrages de l’attaque Maritime et à 19’07, c’est Arnaud Briand, assisté de Marias-Magill et de Dumélie , qui double la mise. Rouen 2. Un peu avant la fin du tiers (19’50), un Rouennais se met à la faute et offre à ses adversaires du soir une opportunité de commencer la prochaine période en supériorité numérique.
Rouen 2 Vanoise 0 PIM Rouen 6mn Vanoise 4mn
Photo : Franck Martinol
2ème tiers :…Allo Vanoise .... Il y a quelqu’un ????
A près une « remontée de bretelles » mémorable dans les vestiaires savoyards, nul doute que nous allons assister enfin à un match digne de ce nom…….et bien il faudra peut-être attendre l’ultime période, car rien ne change dans le jeu des Montagnards ; et le premier jeu de puissance (1’50) ne donnera rien, laissant augurer d’une suite bien difficile…
Pourtant, à 23’56, sur un exploit solitaire de Svante Brostrom, Vanoise va réduire le score, mais contre le cours du jeu. Vanoise 1
L’espoir renaît dans le camp des Bouquetins, même si l’adjectif « solitaire » laisse à penser que ce soir,le salut ne pourrait venir que d’exploits individuels…..Pas rassurant… et pourtant une faute normande (26’41), offre une nouvelle situation de supériorité numérique aux Alpins….. Décidément, il sera dit que les jeunes joueurs de Seine Maritime feraient boire le calice jusqu’à la lie à leurs adversaires, puisqu’à 27’12, Alexandre Mulle allait ajouter une unité pour Rouen, assisté de Sucre et Custosse. Rouen 3 (4-5)
Les jeunes Rouennais profitent de la désorganisation totale de Vanoise ; sérieux et appliqués, ils utilisent la moindre faille. L’indiscipline de leurs adversaires va même leur donner l’occasion d’aggraver le score par deux fois ; une première pénalité à 33’22, malheureusement non transformée en but, il faut attendre la deuxième (à 36’21) pour voir, 3 secondes plus tard (36’24), Dreyfus enfoncer le clou avec l’aide de son compère Custosse. Rouen 4 (5-4)
Aucun changement dans le jeu de Vanoise, qui semble se cantonner dans des contre-attaques menées en solitaires par Brostrom, Kraucuk ou Cyr ; mais, bien regroupés en défense, les Normands fournissent un « traitement spécial » (viril mais correct) aux snipers des montagnes.
Rouen 4 Vanoise 1 PIM Rouen 2mn Vanoise 4
Photo : Franck Martinol
3ème Tiers : enfin 15 minutes de match
On n’ose plus espérer un réveil visiteur, et l’on craint au contraire une addition plus lourde de quelques unités supplémentaires; la situation ne s’améliore pas puisqu’à 41’34 Vanoise offre une nouvelle situation de power play à son adversaire ; le pire est évité, et le jeu Savoyard semble enfin se mettre en place (il faut dire que coach Pierre a profité de la période de repos pour réorganiser ses lignes et privilégier l’efficacité de son attaque), les automatismes reviennent, et par deux fois, c’est le très offensif défenseur de Vanoise Niclas Lundberg qui va réduire le score : à 45’11 tout d’abord, pour un but 100% suédois (assisté de Bjornberg et Brostrom), et à 49’59 (assisté de Kraucuk et Cyr). Vanoise 3
Va s’en suivre une succession de pénalités des deux côtés (4mn pour Rouen, 6mn pour Vanoise), bien révélatrice de deux équipes décidées à se battre jusqu’au bout pour emporter la décision…. « attention,la cabane va tomber sur le chien » aurait pu dire le regretté Roger Couderc, et c’est à nouveau sur un exploit individuel de Mathieu Cyr à 56’36, sur une de ses légendaires percées, que Vanoise va recoller au score. Vanoise 4
Revenu du 4ème sous-sol, les gens des hauts plateaux vont continuer sur leur lancée et à 56’42 Svante Brostrom permettra à son équipe de prendre pour la première fois les commandes de la rencontre après un très beau travail préparatoire de Lundberg et Cyr. Vanoise 5
Ahurissant !!!!... impensable quelques 10mn avant….mais le sport a ses raisons……
Vanoise tient son exploit (contre elle-même), mais un guerrier nommé Alexandre Mulle, que nous désignerons ici comme l’homme du match avec 3 buts et une assistance, va se mettre en charge de la révolte Rouennaise ; en réponse à Niclas Lundberg , il va marquer les deux buts qui vont permettre à son équipe de remporter ce match dans les dernières secondes. A 58’09, assisté de Dreyfus et Sucre, et à 59’45 assisté des même Sucre et Dreyfus (malgré un temps mort demandé par Pierre Rossat-Mignot à 59’11). Rouen 6
Rouen 2 Vanoise 4 PIM Rouen 4mn Vanoise 8mn
Rouen 6 Vanoise 5 PIM Rouen 12mn Vanoise 16mn
Que dire ???? Que Rouen a largement mérité sa victoire vu le peu d’opposition rencontré tout au long de la rencontre, et que dès la semaine prochaine contre Champigny, cette équipe devrait se faire un plaisir de passer devant Vanoise(actuellement 7ème), qui elle, se déplace à Tours. Que Vanoise, malgré toutes les explications que l’on pourrait apporter ici, s’est mise dans une situation plus que délicate dans l’optique du maintien automatique. Des talents il y en a ; cette équipe est fragilisée par son effectif trop léger, notamment en défense ; quand l’équipe est au complet, la chimie entre anciens et nouveaux, français et étrangers semble parfaite……Il faut juste espérer qu’enfin les Savoyards soient épargnés par les blessures, et que la saison d’hiver qui s’approche ne soit pas, comme toutes les années, source de défections………
Pour les matchs retour, « l’Equipe aux 3 patinoires » repart de zéro, et doit reconstruire en se servant de l’expérience engrangée pendant ses matchs aller…. Il y a de la volonté, des talents incontestables et du plaisir à jouer ensemble : tout cela allié à un effectif au complet devrait rendre le sourire au président Dupont et aux supporters……
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