Les Bisontins, derniers de la poule, recevait Epinal II qui tentait de repasser troisième en vue des play off. Match des extrêmes qui s'était soldé à l'aller par un cinglant 7-1 en faveur des Spinaliens. Les Aigles avaient mis les petits plats dans les grands pour cette rencontre et avec force d'animations pour attirer un grand nombre de spectateurs. Mission réussie !
Besançon, La Fayette, Hockey Hebdo
Philippe Rouinssard & Karel Maticka le 03/02/2013 à 12:13
Avant la rencontre, on assistait à une petite démonstration entre les équipes U9 et U11 bisontines qui se soldait par un match nul 1-1 à la fin de la petite rencontre. Les gradins, très copieusement remplis (400 personnes), voyaient entrer les joueurs un par un, accompagné par un bambin de l'école de glace avec un show de lumière. Une ambiance particulièrement savoureuse pour la vieille dame de La Fayette qui se retrouvait parée de ses plus beaux atours, comme aux plus grands temps du hockey bisontin. Le coup d'envoi est donné par deux joueurs de la section hockey handisport de Besançon.
Vous avez dit match de hockey ?
Après cette belle entrée en matière prometteuse, les locaux remportent la première mise au jeu et partent rapidement à l'offensive. Ils forcent et Creuze, sur le côté, n'est pas loin d'ouvrir le score mais il bute contre la jambière de Perrin qui couvre bien son poteau. Parra, à la bleue, canonne mais sans plus de chance face au gardien spinalien.
Le match avait bien débuté mais, très vite, le rythme retombe et les deux équipes se livrent à une chasse du palet désordonnée sur toute la glace. Les deux équipes se bornent à défendre leur zone et du, coup, on assiste à un drôle de ballet morne et insipide.
Photo : Karel Maticka
Dans ce consternant début de match, on s'ennuie ferme et on n'a rien à se mettre sous la dent, celui qui a oublié ses mots croisés ou son sudoku en est pour ses frais.
Epinal II contre mollement mais le cerbère de la Verte Erin ne se laisse pas duper par le faux rythme et repousse sans difficulté les quelques tentatives.
Le match continue d'être soporifique au possible et ne s'éclaire que trop brièvement lors de coups de génie. Frankie Vidal part en solitaire à la cage mais trouve le portier sur la route de son tir. Les frères Pernot transpercent la défense bisontine mais ne peuvent déjouer Pepper.
Besançon est pénalisé mais, comme à son habitude, attaque quand même et met les Dauphins en difficulté. Les visiteurs sont, à leur tour, pris par la patrouille mais le jeu à quatre contre quatre, et brouillon, ne donne rien. Le match est désesperément lent et sans rythme de part et d'autre.
Epinal II, en infériorité, recule mais parvient à lancer quelques contres dangereux, Adam Pepper sort bien et réussit à maintenir le bateau à flots. Dans la réponse du berger à la bergère, Mathieu Joly s'échappe en break mais vient buter sur Perrin.
Les Aigles bénéficient d'une double supériorité numérique et devraient donc en profiter pour débloquer le compteur, mais non. Une fois de plus, les passes sont mal ajustées, les tirs trop rares, et surtout trop classiques, et ne prennent pas à défaut Mathieu Perrin, à l'aise dans ses bottes. La sirène met enfin un terme à un premier tiers dont on ne retiendra vraiment rien.
La reprise est aussi lente que le premier tiers et on commence à s'inquiéter d'un niveau de jeu très bas qui ne semble guère évoluer. Les Bisontins tentent de passer devant mais ils sont maladroits, leurs passes sont mal ajustées, leurs sorties de zone sont également très mauvaises. Epinal n'en profite pas et répond par des erreurs similaires. Dans ce drôle de jeu usant, les Aigles sont sanctionnés par deux fois.
Alors que des frissons parcourent les travées de La Fayette, la plus grosse occasion est à mettre au crédit des Bisontins. Mathieu Joly se retrouve seul face au gardien, mais il dévisse complètement son tir qui passe au-dessus du but alors qu'un cri de désespoir monte des gradins.
Photo : Karel Maticka
Les Dauphins reviennent profiter de leur avantage numérique mais ils pèchent par manque de réalisme et commettent de nombreuses erreurs. La défense bisontine mise (enfin) à contribution répond bien présente et offre enfin un spectacle digne de ce nom. Les Aigles s'en sortent bien et sont rassurés, une fois encore, par les pirouettes du cerbère gaélique devant le but bisontin. Pepper virevolte et, bien épaulé par ses coéquipiers, parvient à tenir la baraque et à tuer les deux fautes.
Le match semble enfin lancé, Epinal respire mieux et se met à accélérer, les Bisontins n'ont pas senti le vent tourner et ils restent encore très approximatifs. Kevin Pernot part à l'offensive en solitaire, il dribble les premiers joueurs puis continue d'avancer, élimine Brisebart, l'ultime défenseur, repique au centre, longe la cage et mystifie le portier d'un tir juste sous la barre (0-1 à 29'35).
Les Bisontins, douchés, partent à l'offensive pour tenter de réduire la marque, Jouham envoie une superbe passe à Vidal dans le slot, mais son tir ne vient guère inquiéter le portier adverse. Le match retrouve sa physionomie du départ avec une lenteur incroyable. Les Dauphins tentent quelques tirs, bien captés par le portier irlandais. Besançon, qui n'arrive pas à hausser son jeu, multiplie les fautes et tombe de Charybde en Scylla. Heureusement pour les locaux, les visiteurs, aussi assoupis, n'en profitent guère et laissent filer.
Mathieu Jouham, le plus rapide des Bisontins hier soir, fonce au but, seul il parvient à dribbler le gardien qui tombe mais, face à l'angle ouvert, il rate le palet et ne peut tirer. Cette occasion manquée relance les locaux qui poussent de nouveau, Etevenot, sur le côté droit, tente de passer en force avec un tir puissant. Dany Parra, l'expérimenté capitaine bisontin porte son équipe à bout de bras et tente d'installer le jeu, il est partout mais n'est pas récompensé de sa débauche d'énergie. Les Aigles reprennent pied en fin de tiers mais, malgré leurs efforts, ne peuvent passer Mathieu Perrin.
Tirs cadrés : 13 / 8 pour Besançon Engagements : 10 / 5 pour Besançon
Actes manqués :
Besançon attaque d'entrée et semble plus incisif, en supériorté, les locaux poussent mais sans succès. Mathieu Jouham sert Etevenot dans le slot qui lance instinctivement mais le palet est capté au vol par la mitaine de Perrin. Les Aigles peinent à s'installer mais proposent tout de même des lancers.
En infériorité, Besançon recule et peine vraiment à boucher les espaces et à sortir de la zone, les Dauphins n'en profitent pas du tout et réalisent des powerplays vraiment très mal négociés.
Photo : Karel Maticka
Le match commence à s'échauffer et les pénalités pleuvent, aucune des deux équipes ne parvient à prouver quelque chose dans ces situations. Les deux gardiens repoussent, sans souci, les rares tirs proposés par leurs adversaires. Les Bisontins vendangent, une fois encore, une double supériorité et on se dit que les carottes sont cuites côté local.
Epinal se montre encore sporadiquement dangereux mais Pepper veille. Le match est de nouveau très lent et sans saveur malgré quelques bonnes mais trop rares occasions côté bisontin.
Une nouvelle fois, les joueurs de la cité bleue commettent une faute, Epinal se réveille brutalement et impose un jeu dur et rapide. La défense locale vole en éclats mais Adam Pepper vole de tous côtés et multiplie les parades pour sauver ce qui peut encore l'être.
Malgré de bonnes idées et une volonté retrouvée, Epinal rate des caviars et ne peut donc pas corser le score. Le temps file et, à trois minutes du terme, Fabrice Gailly demande son temps mort et donne ses ordres pour tenter de briser son adversaire. Le gardien sort, Besançon n'a plus rien à perdre et joue le tout pour le tout.
Les Aigles s'installent et forcent le verrou mais ils sont maladroits et empruntés devant le filet spinalien. Epinal plie de tous côtés et la pression monte sur leurs épaules. Les Dauphins ne peuvent reprendre le palet et subissent le joug de son rival qui ne peut scorer. Les brêches s'ouvrent et l'angle est grand ouvert face à un Bisontin, voilà l'égalisation tant attendue, mais le gardien et son défenseur plongent et font sauter la cage de ses supports. Malgré les protestations des locaux, l'arbitre ne sifflera pas de faute.
Epinal II demande à son tour son temps mort et réussit à resserrer les rangs jusqu'au bout, les efforts démesurrés des bisontins en fin de rencontre ne seront pas couronnés de succès et l'égalisation pourtant méritée ne viendra jamais.
Tirs cadrés : 14 / 12 pour Besançon Engagements : 9 / 8 pour Besançon
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Mathieu Perrin
** : Adam Pepper
* : Dany Parra
Dans un match très pauvre, Epinal II s'impose sur le plus petit des scores. Les Dauphins n'ont pas proposé un jeu convaincant, loin s'en faut, ils se sont reposés sur leur gardien et ont su inscrire un seul petit but qu'ils ont défendu jusqu'au bout. En face, les Bisontins n'ont fait guère mieux, privés de leur meneur de jeu, ils ont été incapables de trouver la faille dans la cuirasse spinalienne. Malgré tous les efforts déployés par les deux équipes, de l'idée, du jeu collectif et une volonté sans faille, elles se sont montrées frigides, fragiles, désordonnées et très maladroites. Ce cocktail a offert un match très laborieux, insipide et franchement usant. Que retenir de cette rencontre ? La victoire d'Epinal II qui revient dans la course aux bonnes places, la fête du hockey bisontin qui a été une réussite et une patinoire bien pleine comme jamais depuis le réengagement en D3. Il faudra espérer conserver ce public, dans 15 jours pour la rencontre face au Luxembourg, en déployant un autre jeu pour, cette fois-ci, avoir une fête réussie d'un bout à l'autre.