Durant les cinq premières minutes de ce tiers, le jeu sera à l’initiative des lynx. Leur position haute gêne les bordelais qui ont du mal à mettre leur système en place. La pression valentinoise obligera les boxers à jouer dans leur moitié un bon moment et Burnet devra s’interposer sur une frappe de Bidoli de la droite et Manon devant le slot pour faire baisser la pression. Les bordelais devront attendre un palet récupéré par Savage qui file sur la gauche, pique au centre et sollicite Valentin pour obtenir une première occasion à 5’47 stoppée par le portier des lynx. La remise en jeu permet aux bordelais une attaque placée conclue par un tir de Boubé non cadré, qui sur la remontée drômoise sera sanctionné pour « coup de coude ». Le power play des visiteurs leur offrira des occasions de lancers par Samson plein axe et Antoine Pelisse de la gauche tout deux détournés par le gardien. Bidoli tente sa chance aussi sans plus de succès. La pénalité est effacée. A 8’04, Patard revenu à sa bleue récupère un palet qu’il glisse le long de la bande à Courally qui temporise et rend le palet à son coéquipier lancé à hauteur plein axe. Patard à mi-zone fixe son défenseur et monopolise l’attention de Valentin pour mieux glisser la rondelle sur la gauche à Lambert démarqué et flanc droit du but ouvert, imparable, 1-0.

François Celcé (Archives)

Les bordelais insistent et Larrieu puis Lecompère tour à tour essaieront de prendre à nouveau en défaut le gardien des lynx qui stoppera la première tentative et verra filer la deuxième à droite de ses cages. Valence réagit par Samson dont la frappe oblige Burnet à laisser le rebond à Oliver dont le tir est détourné par le gardien qui a bien suivi. Un « cinglage » de Savage redonnera un power play aux lynx dont le jeu en mouvements rapides gêne toujours les locaux. Même si le jeu de puissance de Valence est vite mis en place et que la rondelle circule bien, une frappe d’Antoine Pelisse, un joli tir de Medeiros et une très belle combinaison en triangle Savajol-Pelisse-Medeiros ponctuée par un tir de ce dernier n’auront pas raison des quatre boxers sur la glace biens soutenus par leur gardien et sa mitaine. Pénalité effacée. Mais retour à quatre contre cinq suite à « accrocher » contre Lassalle. Autant les deux premières fautes sont difficilement contestable, autant celle-ci…
Cette fois-ci les lynx sont moins à l’aise pour ce power play et ce sont les bordelais qui les contiennent à la neutre. C’est dans cette zone que Lafrancesca dispute un palet, gagne son duel et file vers la cage de Valence. Le portier visiteur détourne la frappe du bordelais mais laisse la rondelle dans le slot où Boubé, qui a suivi son attaquant, est présent pour pousser au fond, 2-0 à 14’22 pour Bordeaux en infériorité numérique.
Malgré le score on ne sent pas la maitrise du côté bordelais. Les Medeiros, Oliver, Hernandez et compagnie sont omniprésents et perturbent toujours les relances des boxers. Un palet que Grenier cafouille derrière son but pressé qu’il est par Serrano remonte sur Manon au pied du slot qui frappe et voit Burnet repousser sa tentative. Ca se rapproche de plus en plus pour les lynx. Une « obstruction » de Cabare viendra couper cet élan et offrira aux boxers son premier power play. Bordeaux se fait renvoyer dans son camp et Gaulier va disputer au fond à gauche de la défensive bordelaise. Son vis-à-vis privé de solutions de passe se fait déposséder de la rondelle que Gaulier, depuis la ligne de but, envoi à ras sol. Sa course finit au fond des buts de Burnet qui constate l’espace entre le poteau et son patin, 2-1 à 16’14.
Ce but en infériorité numérique remet du baume aux cœurs des lynx qui effaceront la pénalité et continueront à produire du jeu. Sur le buzzer Cabare se fait sanctionner pour « retenir » ce qui obligera ses coéquipiers à démarrer le second tiers à quatre contre cinq.

2-1 en fin de premier tiers pour Bordeaux mais les stats ne trompent pas. C’est Valence qui mène le jeu. Les drômois ont pris leur chance douze fois contre cinq aux boxers et passé plus de temps en offensive. A l’image du but encaissé les bordelais ne trouver leur rythme et leur collectif que sporadiquement, ce qui pour l’instant suffit pour être devant.

Un second vingt où Bordeaux en supériorité numérique campe dans la défensive des lynx. Wiart navigue bien à la bleue pour empêcher le puck de sortir et Patard l’aidera bien en cela aussi.

Benjamin Mainet (Archives)

Mais ni lui ni Courally ne trouveront la faille et Valence efface la pénalité et reprend son jeu. Mouvement, disponibilité sont les mots d’ordre. Cela ouvre des perspectives aux joueurs de Rossat-Mignod et notamment à Geoffrey Bidoli qui oblige le gardien des boxers à détourner sa frappe après un une-deux avec Samson. La minute suivante, c’est au tour de Matthieu Bidoli de lancer à mi-zone en direction du but. Bien placé devant la cage, Gaulier joue le puck et le glisse entre les jambières de Burnet, 2-2 à 23’56.
Valence a bien négocié son entame et recolle au score à la grande joie du banc drômois. Medeiros et Patard à 30 secondes d’intervalle visiteront la prison. Le premier pour « charge avec la crosse », le second pour « crosse haute ». Pas grand-chose à se mettre sous la dent durant ce quatre contre quatre à part un tir à gauche du but de Valentin par Lassalle et une frappe de Savajol directement sur Burnet. Les deux formations effacent tour à tour les pénalités et le jeu reprend à cinq contre cinq à un moment où Bordeaux, bien que toujours gêné par cette formation de Valence, semble un peu mieux. Cela se concrétise par une nouvelle attaque de patard qui, lancé par une passe limpide de Lecompère, échoue sur le gardien des lynx. Les boxers sont un peu plus présents dans la neutre et à 27’50, Perez qui perturbe un lancement de jeu des valentinois intercepte le palet à l’entrée de la défensive. Pas attaqué, il rentre, se décale à gauche et son lancer balayé finit dans la lucarne droite du gardien de but dont le bouclier n’est pas monté assez vite, 3-2.
Sur leur lancée, les boxers veulent accélérer mais confondant vitesse et précipitation se font prendre par la patrouille en « surnombre » que Savage ira purger pour son équipe. Les lynx sont vite en place et ça bataille derrière les cages de Burnet. Savajol tire son épingle du jeu et Medeiros devant la cage réceptionne le retrait de son coéquipier. L’attaquant des lynx ne laisse aucune chance au gardien bordelais et ramène la marque à 3-3 à 29’51.
Pour le coup c’est maintenant Valence qui reste dans le camp bordelais. Gautier et Oliver travaillent devant la cage mais sans succès. Un « cinglage » de Lafrancesca redonne une supériorité numérique à Valence durant laquelle on notera la qualité de cœur de cette équipe qui ne s’économise pas malgré son effectif réduit. Medeiros, pour un « coup de poing » ira deux minutes en prison et mettra les équipes à quatre contre quatre. Rien à noter jusqu’au retour de Lafrancesca qui introduit un cinq contre quatre pour les boxers où le gardien des lynx s’interposera face aux attaquants locaux. Les bordelais repartent de leur but et un cafouillage entre Boubé et Lecompère permet à Alexis Pelisse de récupérer la rondelle. L’occasion est trop belle et l’attaquant des lynx ne tremble pas, 3-4 à 33’54.
Valence passe devant et efface la pénalité. Gaulier et Hernandez continuent leur travail de sape sur les tentatives de relance bordelaises. A 35’40, Grenier lance de loin pour les boxers, le paquet autour de l’enclave s’agite, Valentin se couche sur le palet et Lassalle qui répond à la provocation d’un défenseur drômois prend 10 minutes pour « méconduite ». Les lynx semblent fatiguer et seul un retour de Medeiros empêche Lafrancesca de centrer sur Cauly dans l’axe. Rossat-Mignod galvanise ses troupes tandis que Tartari consulte Lecompère côté bordelais. A 38’57, Bidoli en repli défensif face à Courally trébuche et permet au bordelais de centrer sur Mariage qui trompe Valentin, 4-4.
C’est à 39’28 qu’arrive peut-être le tournant du match. Lafrancesca qui a grillé la politesse à toute la défense valentinoise se fait crocheter et se retrouve au sol à moins d’un mètre cinquante du gardien. L’absence de réaction du trio arbitral contraste fortement avec la clameur qui s’élève des gradins de Mériadeck, mais surtout du banc bordelais ou coach Tartari laisse entrevoir l’agacement qui le ronge depuis un moment.

Ce second vingt s’achève à 4-4 mais laisse envisager un dernier tiers très disputé où le match peut basculer de n’importe quel côté.

La reprise de ce dernier tiers est enlevée. Après trente secondes de jeu Oliver lance au près mais Cabare ne peut dévier. Larrieu donnera le change avec une frappe non cadrée. Bidoli intercepte une passe de Boubé et remonte le terrain pour prendre sa chance. Boubé obligé de défendre sur Serrano laisse, par obligation, Burnet en découdre avec l’attaquant des lynx mis en échec par le portier bordelais. Valence reste à l’offensive et vient le tour d’Hernandez de solliciter le portier des boxers à user de son bouclier pour écarter le danger. Une réaction des bordelais par Courally bien servi par Larrieu finira sur Valentin et une « obstruction » d’Alvarez viendra couper le jeu. Bordeaux en manque d’efficacité sur son jeu de puissance n’est pas dangereux. Mariage aura une occasion sur un tête à tête avec Valentin, mais une fois encore le portier drômois préserve son but. Medeiros se fera prendre, encore une fois, pour « cinglage » et l’occasion est donnée aux locaux de jouer un cinq contre trois. La charge est sonnée et une défense acharnée des valentinois prend place. Les frappes de loin se succèdent. Wiart sur le bouclier, Perez idem, Perez de nouveau à gauche du but et enfin encore Wiart sur le gardien qui stoppe et donne un peu de répit à ses coéquipiers.

François Celcé (Archives)

Lassalle de retour sur la glace n’apportera pas le petit plus manquant devant le but ou Valentin voit bien arriver toutes les frappes. Valence ne craque pas et après avoir résisté à la double supériorité a même l’occasion de marquer par Gaulier qui voit un superbe cross-checking de Burnet lui enlever le palet offert par Medeiros. Comme dans le premier tiers, Bordeaux tente d’accélérer là où Valence tente maintenant de temporiser. Les lancers sont maintenant plus lointains et le palet est envoyé au fond plus fréquemment. C’est d’ailleurs lors d’une de ces actions de jeu que Lecompère prendra deux minutes pour « charge contre la bande ». Le power play, bien que vite installé côté lynx n’est pas des plus virulent. Mais une brusque accélération de Gaulier derrière la cage de Burnet lui permet de passer à Medeiros qui bat le gardien de but. 4-5 en faveur des visiteurs qui doivent maintenant tenir au moins dix minutes pour empocher les deux points.
Medeiros mettra ses partenaires en difficulté pendant 2 minutes suite à un « cinglage ». Le jeu démarre et s’arrête peu après que le banc des lynx montre l’horloge qui ne tourne pas. Le jeu de puissance manque de créativité mais surtout de réalisme à l’image de Larrieu qui, servi sur un plateau par Grenier, manque son crochet sur Valentin et par la même l’occasion de ramener les siens au score. Les lynx sortent logiquement indemnes de ce power play pour n’opérer qu’en contre. Le duo Courally-Patard tente bien de recoller le score mais sans plus de succès que le duo Lassalle-Larrieu. La fin approche et les accrochages commencent à fleurir. Les arbitres étoufferont dans l’œuf des contacts entre Lambert et Hernandez, Boubé et Gaulier ou encore Mariage et Alvarez. A58’55, Burnet quitte son but et la glace. Les boxers sont chez les lynx et ça bataille dur dans la défensive drômoise. Le palet finit dans la crosse de Courally qui, à devant le but, ne concrétise pas et manque la dernière occasion d’égaliser pour Bordeaux. Oliver récupère et dégage sa zone laissant le soin à Gaulier d’aller empêcher la relance durant les quinze dernières secondes.

Le banc des lynx est debout, le buzzer retentit. Score final 4-5 et play off assuré pour Valence

Les joueurs sélectionnés par le jury bordelais pour les étoiles sont :

Pour Valence : #7 Thomas GAULIER
Pour Bordeaux : 1° Etoile : #13 Christophe PEREZ, 2° Etoile : #11 Nicolas MARIAGE, 3° Etoile : #8 Cyril BOUBE

Bordeaux qui n’a pas présenté son visage habituel s’incline et dit au revoir à la potentielle seconde place du championnat. Valence de son côté a, par son jeu et sa détermination, été chercher les deux points décisifs là où ils ne les attendaient peut-être pas le plus. Quoi qu’il en soit les jeux sont faits pour les deux équipes qui connaissent maintenant de manière sûre leurs adversaires respectifs pour les play-off : Bordeaux affrontera Cergy, les valentinois, eux, joueront Caen.