Belle affiche que cette rencontre entre le dauphin de Grenoble, les Ducs d’Angers, qui se déplaçait chez le troisième, les Jokers de Cergy-pontoise, calé juste un point derrière. Les Ducs, meilleure équipe en supériorité comme en infériorité numérique contre les Jokers, 3ème équipe en supériorité numérique et 2ème en infériorité numérique, voilà une opposition qui pouvait être soit spectaculaire soit fermée. Avec 9 buts marqués, elle fut spectaculaire et à l’avantage des Ducs, notamment grâce à un premier tiers parfait. Les Jokers, méconnaissables, se sont repris trop tard et avaient trop de retard pour renverser le match qu’ils perdent (3-6) assez logiquement.
Arbitres : MM. Hauchart et Peyre assistés de MM. Debuche et Thorrignac
Buts : Cergy-Pontoise : ; 36.24 Aku Kestila (ass Timothée Franck et Tuukka Rajamaki) ; 44.07 Denny Kearney (ass Steven Owre et Vincent Melin) ; 44.55 Denny Kearney (ass Norbert Abramov et Timothée Franck) Angers : 04.27 Robin Gaborit (ass Cédric Di Dio Balsamo) ; 10.04 Robin Gaborit (ass Nicolas Ritz et Kévin Dusseau) ; 11.04 Marius Serer (ass Patrick Coulombe et Loïc Farnier) ; 15.30 Maurin Bouvet (ass Philippe Halley et Tommy Giroux) ; 31.37 Philippe Halley (ass Patrick Coulombe) ; 56.08 Maurin Bouvet (ass Patrick Coulombe et Riley Guenther)
Pénalités
6 minutes contre Cergy-Pontoise
14 minutes contre Angers
L’envolée des Ducs
Les Ducs rentrent immédiatement dans le match et s’installent dans le camp des Jokers. La mécanique angevine est bien huilée, le pressing haut et la puissante physique élevée. Ils remportent les engagements, sont les premiers sur le palet et impriment une supériorité physique lors des duels. Il faut attendre plus de 2 minutes avant de voir les franciliens franchir la rouge et passer à l’offensive pour solliciter Evan Cowley le gardien d’Angers alors que Patrick Munson, leur portier, n’a déjà pas chômé. Les Ducs planent au-dessus de Jokers qui n’y sont pas. Etrangement, c’est pourtant sur une séquence où les cergypontains arrivent à enchainer en attaque qu’ils les punissent. Cédric Di Dio Balsamo intercepte une passe dans le slot et ouvre pour Robin Gaborit dans l’axe. Celui-ci s’échappe et gagne son face-à face avec Munson en lui plaçant puissamment le puck entre les bottes (0-1, 04.27). Assez logiquement les angevins prennent le score.
Photographe : Olivier Bénard
Ouverture du score par Robin Gaborit
On pense que les Jokers, qui sont à la peine, vont pouvoir enfin vraiment entrer dans le match sur la supériorité numérique que leur offre Philippe Halley suite à une obstruction (06.23). Hélas pour eux, ce powerplay est totalement inoffensif.
A nouveau au complet, les angevins reprennent les rennes du match et quelques minutes plus tard doublent la mise suite à un bon travail de Kevin Dusseau. Il trouve Nicolas Ritz à gauche qui feinte le lancer et, libre de tout mouvement, contourne la cage, s’ouvre un peu l’angle pour lâcher un centre tir que reprend au second poteau Gaborit au milieu de 2 défenseurs (0-2, 10.04).
A la moitié du tiers, les visiteurs ont déjà fait le break grâce au doublé de l’attaquant français mais ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Ils récidivent une minute plus tard. Loïc Farnier navigue vers l’arrondi sur le flanc gauche puis rebrousse chemin pour trouver en retrait son capitaine, Patrick Coulombe. Le canadien, démarqué devant la bleue, lâche un lancer qu’arrête Munson mais sans pouvoir totalement maitriser le puck. Ce dernier finit tranquillement sa course au pied du poteau droit avant que la palette de Marius Serer ne l’accompagne au fond (0-3, 11.04). Rien ne va plus pour les Jokers.
Ils tentent bien de revenir mais tout est tellement dur pour eux ce soir qu’il faut attendre un faire trébucher de Zachary Torquato sur Steven Owre qui partait au but dans l’axe, pour les voir camper dans le camp angevin. Cette fois les unités spéciales franciliennes sont plus inspirées et il s’en faut de peu pour que Owre ne trouve la faille. Heureusement pour les visiteurs Cowley fait un arrêt décisif.
Dommage pour les Jokers car les Ducs poursuivent leur travail de destruction massive et, ce qui semblait inévitable se produit. Sur une mise en jeu offensive gagnée à droite par Tommy Giroux, Halley décoche du cercle d’engagement un centre tir que dévie Maurin Bouvet à bout portant au second poteau. Munson ne peut que constater les dégâts et accompagner du regard le palet qui finit dans le plafond de son but (0-4, 15.30). Les ducs prennent le large et rien ne semble pouvoir les arrêter.
La sirène met un terme à un tiers à sens unique pour les visiteurs qui ont dominé de la tête et des épaules des Jokers méconnaissables apathiques, maladroits et désynchronisés qui ont balbutié leur hockey. La qualité de jeu des angevins, leur dispositif de pression haute contrariant tous les angles de passes pour les transitions adverses et leur capacité à se projeter en attaque dès la récupération du palet a été redoutable. Les Jokers stoppent l’hémorragie
Dès l’entame du vingt, si les Ducs confirment leurs bonnes dispositions les Jokers affichent aussi d’autres intentions et se montrent plus combattifs. Le match reste à la main des angevins mais les franciliens sont moins observateurs du jeu. Du coup, ils se montrent plus incisifs et la tension monte progressivement. A l’approche de la moitié du tiers, Vincent Llorca et Dennis Kearney sont appelés au banc des pénalités (28.37) occasionnant un quatre contre quatre ouvert mais infructueux malgré un tir sur le poteau pour Angers. Une fois au complet les Jokers se font une nouvelle fois piquer en contre. Coulombe récupère un palet au cœur de sa défensive et sert dans l’axe Halley qui part en break et trompe Munson en pleine lucarne (0-5, 31.37).
Photographe : Olivier Bénard
Les Ducs à la récupération : gros travail de Patrick Coulombe et Tommy Giroux
Les franciliens, sans être au mieux, ne s’écroulent pas et tentent encore d’ouvrir leur compteur et de faire craquer un Cowley pour l’instant impérial. Il est moins sollicité que son vis-à-vis mais reste très sûr et propre dans ses interventions. Farnier fini par être sanctionné et offre un powerplay enfin salvateur aux cergypontains. Les unités spéciales tournent bien et Tuukka Rajamäki combine avec Timothée Franck qui décale Aku Kestilä à droite. Le finlandais, sur réception, trompe Cowley dans la lucarne (1-5, 36.24). Pas de blanchissage pour Angers et Cergy-Pontoise sauve l’honneur. Le score n’évoluera plus jusqu’à la pause.
Le second tiers est marqué par un réveil des Jokers qui n’ont certes pas pris le contrôle du match mais ont serré plus leur défense et se montrent plus présents et dangereux sur la glace. Avec moins de déchet, ils se montrent plus offensifs face à des Ducs qui eux le restent toujours autan,t même si le score n’a pas considérablement enflé de leur côté, Munson n’y étant pas étranger. Les Ducs tuent la remontada des Jokers
Les deux équipes sur un bon rythme mais assez rapidement Jules Lefebvre se fait prendre par la patrouille pour une charge avec la crosse (41.32). Même si les Jokers sont d’ordinaire plus solides en infériorité numérique on craint pour eux vue la tournure du match et surtout la performance des angevins en powerplay. Hélas pour les Ducs, ils ne pourront en faire étalage puisqu’emportés par la fougue qui les animent ce soir, Llorca commet une faute offensive 30 secondes plus tard. Pire encore, sur l’engagement qui s’en suit, les Jokers gagnent le puck et se mettent en position favorable débouchant sur un accrocher de Bouchard (42.02). Du coup, d’une supériorité numérique les Ducs passent en infériorité numérique et doivent même gérer une période à trois contre cinq. Ils ne sont pas la meilleure équipe dans cette configuration pour rien et, malgré une grosse pression francilienne, ils tiennent le choc. Ils pensent même s’en être tirés à bon compte quand, à l’ultime seconde du powerplay de Cergy-Pontoise, Vincent Melin décale Owre sur la gauche qui de loin lance puissamment à la cage. Cowley ne peut bloquer le palet qui revient sur le roublard Kearney qui de près exploite le rebond (2-5, 44.07).
Photographe : Olivier Bénard
Match compliqué pour Patrick Munson
Les Jokers qui ont meilleure mine dans le dernier vingt, veulent montrer qu’ils savent faire la loi sur leur glaçon. Ils poursuivent leur siège de la forteresse angevine et font chavirer l’Aren’ice moins d’une minute plus tard. Sur une attaque menée par Franck et Norbert Abramov, Angers pense avoir récupéré le puck mais le malicieux Kearney chipe la rondelle dans la palette du défenseur et va, comme un grand, inscrire son doublé du soir (3-5, 44.55). Les mouches auraient-elles changé d’âne ?
Quoi qu’il en soit, les locaux rassérénés poussent forts portés par le public et les angevins doutent. Ils sont désormais sous pression et Gaborit est à son tour sanctionné. Heureusement pour les Ducs, ils tiennent bon face à des Jokers retrouvés. Le match sent le chaos car si les franciliens marquent encore cela promet une fin de rencontre palpitante et explosive. Finalement les Ducs conservent leur plan de jeu et font preuve d’une remarquable efficacité. Sur une attaque des cergypontains leur pressing haut paye à nouveau. Riley Guenther et Coulombe permettent en zone neutre à Bouvet de partir en break dans le slot d’où il lève son tir en lucarne pour inscrire lui aussi son doublé (3-6, 56.08).
Jonathan Paredes, le coach de Cergy-Pontoise, demandera un coach challenge pour vérifier la validité du but puisqu’un hors-jeu était suspecté. Hélas pour les franciliens, le but sera confirmé et ils seront, comme le prévoit le règlement, pénalisés. Une infériorité numérique de 2 minutes et 3 buts de retard à remonter en 4 minutes sur les Ducs de ce soir, les carottes sont cuites pour les Jokers. Le soufflet retombera petit à petit et le match s’acheva sur cette nette victoire angevine.
Photographe : Olivier Bénard
Philippe Halley marquera mais pas cette fois
Les angevins peuvent la savourer car même s’ils ont tremblé lors du 3ème tiers, ils ont globalement survolé les débats et empochent 3 points bien mérités. Ils confortent leur place de dauphin et peuvent se préparer pour aller à Gap où ils comptent bien prendre leur revanche. Pour les Jokers qui avaient une belle carte à jouer ce soir, c’est la déception et la défaite est amère car face à une équipe comme celle des Ducs il faut jouer à son maximum pour pouvoir tenir le choc. Ils n’étaient pas dedans ce soir et le premier tiers calamiteux leur a couté cher. Le début de réaction lors du deuxième et surtout le visage montré au cours du dernier est prometteur. Il leur faudra construire là-dessus mais il est rageant pour eux de voir que contre les grosses cylindrées de la ligue pour l’instant cela coince. Il faudra bien finir par trouver une solution car ils se rendent à Grenoble pour le prochain match.