D’entrée de match les visiteurs imposent un gros pressing aux nocéens et se procurent la première occasion avec suite à un lancer de Cestr et un palet qui passe devant la cage sans trouver preneur malgré 2 attaquants marseillais bien placés. Jarolin se heurte ensuite à un Sopko en manque de confiance après 2 matches moyens (4’10).
Neuilly peine à développer son jeu sous l’effet conjugué du pressing avant des marseillais et d’un manque criant d’inspiration.
Frank Spinozzi «
Ce n’est pas tant le pressing qui nous a gêné. Nos défenseurs prennent leurs décisions trop tard, et ça nous met en difficulté. On a des joueurs libres mais on se complique la vie avec des passes compliquées. »
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Hugues Bolloch |
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Le jeu de puissance des Bisons est l’illustration des doutes nocéens et ne se procure pas de situation dangereuse. Si les lancers se multiplient sur la cage marseillaise, ils manquent de précision ou trouvent sur leur route un Virtanen pas vraiment gêné et qui ne perd que rarement de vue le palet come le regrettera
Frank Spinozzi «
On n’attaque pas le filet adverse comme on devrait, on manque d’intensité, on joue trop en périphérie et on donne une chance au gardien de faire le premier arrêt. Le gardien fait son travail, mais ça fait 3 matches qu’on fait briller les gardiens adverses. On ne met pas assez de trafic devant lui, pas de manière assez constante.»
Après une action de Saliji, Gabaj pourtant bien placé ne peut reprendre la rondelle (14’). Le jeu est rapide avec très peu de temps morts. L’intensité monte d’un cran mais Virtanen face à Thoroggod et Sopko face à Jarolin puis Springer parviennent à garder leurs cages inviolées. Sur une double supériorité des visiteurs, Sopko sort deux gros arrêts face à Jensen juste avant le retour aux vestiaires. Un premier tiers équilibré qui a vu les marseillais bien gérer la transition vers une petite glace, tout sauf un hasard selon le coach des Spartiates «
Il faut se préparer pour jouer sur une petite glace, on ne l’avait pas fait contre Tours et cette fois on a adapté notre entrainement et on était prêt. »
Toujours en supériorité en début de 2ème tiers, les Spartiates vont trouver l’ouverture sur
un lancer de la bleue de Bajaruns que Sopko, masqué, ne peut contrôler (0-1 à 20’43 ; Bajaruns ass.Vento à 5vs4.)
Malgré ce but les nocéens commencent à poser la main sur le match. Il faut un grand Virtanen face à Saliji puis devant Gabaj pour maintenir le score. Mais le portier finlandais ne pourra rien sur une pénalité différée qui offre une situation de 6 contre 5 aux locaux.
Situation dont profite Saliji pour égaliser d’un lancer puissant a mi-distance qui trouve l’ouverture sur la gauche de Virtanen (1-1 à 23’54 ; Saliji ass. Dikis et Hordelalay – joueur supplémentaire.)
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Hugues Bolloch |
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Neuilly pousse et Virtanen s’illustre sur une déviation de Sekel (25’30). Les efforts des Bisons sont récompensés par
Mangone, encore une fois excellent, qui dans une position similaire à celle de Saliji sur le 1er but, trouve l’ouverture entre les jambière du gardien marseillais (2-1 à 25’59 ; Mangone ass.Thoroggod et Sekel.)
Le tiers temps est à sens unique tant les Bisons sont revenus fort des vestiaires. Mais par maladresse, précipitation ou à cause de la qualité du gardien adverse, les Bisons ne parviennent à concrétiser leur domination. Auvitu, superbement servi par Valier se heurte à Virtanen (27’), Sekel sur 2 lancers du revers fait briller le finlandais (32’54) qui se montre encore intraitable face à Thoroggod (33’30). Solidaires et plein d’abnégation, les marseillais se battent sur tous les palets et se montrent dangereux en contre comme sur ce break de Jarolin, bien géré par Sopko.
Alors qu’on se dirige vers la fin du tiers, les nocéens sont bêtement pénalisés en zone offensive. Une aubaine que le power play marseillais ne met que 6’’ à faire fructifier, Jarolin de la bleue ramenant les siens à égalité juste avant la sirène (2-2 à 39’56 ; Jarolin ass. Baskatovs et Jensen à 5vs4.) Une situation qui rend furieux le coach nocéen «
On mène, on met du rythme, on a le contrôle du match et de la rondelle. On a juste à mettre le palet en fond de zone pour bien gérer les 10 dernières secondes. On est peu pénalisé mais on prend des pénalités évitables, en arrière du jeu. »
Neuilly revient avec les mêmes intentions pour le début de ce dernier acte. Très sollicitées avec un gros temps de présence, on se demande si les 2 premières lignes marseillaise vont pouvoir tenir 60’, une inquiétude que ne partage pas
Luc Tardif «
Ce soir avec les power play et la physionomie du match mes 2 premières lignes ont beaucoup joué, c’est un risque. Mais avec un match par semaine, on a le temps de se reposer et de reprendre de l’énergie. »
Fébriles et maladroits, les attaquants nocéens ne trouvent pas la faille à l’image de Saliji dont la feinte ne parvient pas à coucher un Virtanen serein. Mangone n’a pas plus de réussite, et le power play nocéen est toujours aussi peu inspiré face un Virtanen qui maintient son équipe dans le match.
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Hugues Bolloch |
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Les Spartiates vont eux se montrer d’une efficacité clinique en convertissant un nouveau jeu de puissance. C’est encore
Jarolin, bien placé pour prendre un rebond, qui jette un froid dans le dos des supporters nocéens (2-3 à 46’50 ; Jarolin ass. Bajaruns et Baskatovs.) Une efficacité qui réjouit le coach des Spartiates «
On marque les buts dans les moments où il le fallait, notamment au 3ème tiers. C’est un peu ce qui nous manquait auparavant. On travaille beaucoup le power play et notre 1ère unité a été très efficace ce soir. »
Virtanen confirme qu’il a pris le dessus sur les attaquants nocéens et finit d’écœurer Mangone et Saffar sur une nouvelle supériorité. A l’opposé, le jeu de puissance marseillais continue sa démonstration et
Geffroy décale parfaitement Heiskanen pour le but du break (2-4 à 51’40 ; Heiskanen ass. Geffroy à 5vs4.). Un jeu simple et réaliste qui illustre les progrès du groupe marseillais.
Luc Tardif «
On se compliquait trop la vie avant. On a essayé de jouer plus simple en mettant beaucoup de palets à la cage et beaucoup de trafic devant le gardien, c’est important surtout sur une petite glace. » Après une nouvelle supériorité infructueuse des Bisons,
Deshaies sur un lancer qui semble avoir été dévié 2 fois donne un peu plus d’ampleur au succès marseillais (2-5 à 57’32 ; Deshaies ass. Springer et Baskatovs.)
Marseille s’offre une belle victoire sur la glace nocéenne et confirme ses bonnes dispositions actuelles. Dans la cage, Virtanen est incontestablement un gros plus mais limiter le mérite des Spartiates à la grosse prestation du finlandais serait réducteur. Disciplinés, volontaires et surtout hyper réalistes, les marseillais ont su perturbé le jeu des nocéens et profiter des doutes actuels des Bisons. Ne laissant que d’espaces à leurs hôtes, ils n’ont pas volé leur succès.
En plein doutes les nocéens ont manqué un peu de tout ce soir. De réalisme en se montrant incapable de convertir leurs nombreuses occasions (42 lancers contre 29 aux marseillais). De précision dans les passes et surtout dans les tirs. De sérénité, à l’image des pénalités bêtement concédées dans des moments clés. Et de confiance à l’image d’un Sopko qui peine à se montrer décisif.
Luc Tardif : "On fait une très belle 1ère période dans laquelle on a réussi à mettre en place ce qu’on avait travaillé. On a beaucoup souffert sur le 2ème tiers dans lequel Neuilly est sorti très fort. On a souffert défensivement mais on a tenu, notre gardien a fait un gros match. On n’était pas prêts en début de saison, on a beaucoup travaillé, on s’est remis en question. On a pris une petite claque mais au final ça nous a fait du bien. On a remis les choses à l’endroit en travaillant très fort. On est sur une bonne dynamique mais il faut continuer à travailler car tous les matches sont difficiles. Neuilly n’a pas démérité, mais ce soir ça a tourné pour nous. Le championnat est très serré. On peut vite passer du haut en bas ou l’inverse. Le niveau est élevé, il s’est renforcé comme celui de la Magnus. Notre objectif reste le maintien, on va profiter de notre bonne dynamique pour prendre des points. Et si on peut accrocher les play-offs ce sera du bonus."
Frank Spinozzi : «
Le match peut se résumer aux unités spéciales et à notre très mauvaise punition en fin de 2ème . Ça se joue à pas grand-chose, ils ont compté quand il le fallait et tenu à 5 contre 5. Ils ont été efficaces. Nos unités spéciales ont été atroces alors qu’on domine le match, au niveau du contrôle du palet, des lancers et des face offs. C’est un peu à l’image du match de Tours ou une mauvaise punition nous coute le match. On a manqué d’envie. On est dans une période où tout est compliqué. Les passes faciles n’arrivent pas, on fait briller le gardien. Mais la réalité c’est que dans une période un peu plus difficile, il faut travailler plus et garder un jeu simple. On a des chances de marquer incroyables. Marseille a su faire les efforts, se sacrifier sur les lancers. C’était notre identité les saisons passées, on a un peu de mal à la retrouver cette saison. C’est là qu’on va voir le caractère de notre équipe. On se cherche un peu en ce moment, on cherche notre identité. On a notre idée, on l’a appliquée sur quelques matches mais c’est plus compliqué en ce moment. On doute, on est frustré de notre manque de réussite et la frustration te fait serrer ta crosse un peu plus fort, rend les choses plus compliquées. Une de nos forces c’est notre vitesse, on ne l’a pas vue ce soir. On manque de mobilité. Mais on n’est pas abattu, toutes les équipes traversent des moments un peu compliqués sur une saison, nous c’est en ce moment, il faut continuer à travailler pour en sortir. »