Neuilly a montré des signes d’amélioration en allant s’imposer à Cholet en début de semaine. Avec le retour des blessés, l’effectif des Bisons affiche presque complet, en attendant la qualification de son nouvel attaquant finlandais. Ce ne sera pas de trop pour essayer de tenir tête au leader bordelais. Des Bordelais qui ont repris leur marche en avant, après leur défaite à Cholet, mais qui connaissent, eux aussi, des soucis d’effectif et redoutent ce déplacement sur le glaçon du Bison.
Arbitres : M. Ernecq assisté de MM. Yssembourg et Collin
Buts : Neuilly/Marne : 11.12 Loïc Sadoun (ass Hugo Vinatier et Martin Tomasek) ; 13.07 Luka Basic (ass Jozef Wagenhoffer et Hugo Vinatier) ; 26.16 Julius Sinkovic (ass Luka Basic et Tomas Pek) ; 28.34 Tomas Pek (ass Hugo Vinatier et Maxime Dubuc) ; 40.58 Joonas Karvonen (ass Martin Tomasek et Hugo Vinatier) ; 50.48 Maxime Dubuc Bordeaux : ; 31.00 Vincent Cadren (ass Antoine Picot et Romain Horrut) ; 34.29 Lukas Zeliska (ass Thomas Decock)
Pénalités
12 mn contre Neuilly/Marne
18 mn contre Bordeaux
D’entrée de match, les Nocéens affichent de belles intentions. Rapides, présents physiquement et avec un jeu collectif enfin huilé, ils vont offrir à leurs supporters leur tiers-temps le plus abouti de la saison.
Dès l’entame, Pek, servi par Sinkovic, sollicite Ylonen (1’10.) Peu à son aise depuis le début de la saison, Tomas Pek, le gardien nocéen, se montre, lui aussi, solide et repousse les tentatives des Boxers Horrut puis Kulha alors que l’on n’atteint pas encore les 3’ de jeu.
Alors que Vinatier et Basic se montrent à leur avantage en ce début de partie, les Nocéens sont pénalisés. Mais c’est bien Ylönen qui connaît quelques frayeurs, au point d’être sauvé par son poteau (5’20) sur une action de Vinatier, avant de gagner son duel face à Cuzin, parti en break. Tomas Pek se montre solide face à Decock, seul dans l’enclave, puis sur un gros lancer de la bleue alors que la supériorité bordelaise touche à sa fin.
Une faute sévèrement appelée contre les Nocéens offre une nouvelle supériorité aux visiteurs. A la peine, le power play bordelais ne trouve pas la faille, Pek assurant le travail sur les rares lancers qui lui sont proposés. On inverse les rôles et il ne faut que quelques secondes à Neuilly pour trouver la faille en power play. Un face off gagné, un beau décalage pour Sadoun qui envoie un missile à mi-distance qui touche la barre avant de rentrer (1-0 à 11’12; Sadoun ass. Vinatier et Tomasek à 5vs4).
Photographe : Claude Ares (Archives)
Neuilly empêche Bordeaux de mettre son jeu en place en gênant la relance par un bon pressing. A l’inverse, les Bisons réussissent des sorties de zone très propres leur permettant de développer des attaques dangereuses.
Pour Martin Lacroix, cette faculté des adversaires à hisser leur niveau de jeu est le prix à payer pour le favori du championnat « Tout le monde est motivé contre nous. On assume notre statut et on ne fait aucun complexe de supériorité. On a 24 matches à disputer en saison régulière, on sait qu’on ne les gagnera pas tous. Pour nous, ce sont 24 combats parce que tout le monde nous attend. On doit être prêt à ça, on ne l’était pas ce soir. »
C’est encore un montant qui sauve Ylönen sur un lancer de Sinkovic (12’40.) Les Bisons auront plus de réussite quelques minutes plus tard. Un beau mouvement permet de trouver Wagenhoffer en bonne position. Le lancer du Slovaque est dévié par Basic, bien placé devant le but (2-0 à 13’07 ; Basic ass. Wagenhoffer et Vinatier.)
Neuilly insiste et Vinatier fait briller Ylönen (16’30), son homologue n’est pas en reste et repousse une tentative de Zeliska (18’30.) La dernière occasion du tiers est pour Dubuc mais le lancer du capitaine des Bisons est bloqué par Ylönen (18’50.)
Pour le coach nocéen, ce 1er tiers est le fruit du travail entrepris ces dernières semaines « On a élevé le niveau d’exigence à l’entraînement. Je ne laisse plus rien passer, tant sur la glace qu’au niveau du comportement personnel. C’est une équipe avec laquelle il va falloir travailler fort toute la saison. J’ai des caractères dans le vestiaire et ce n’est pas toujours simple à gérer. Quand tout le monde aura compris qu’il faut jouer pour le logo sur le devant du maillot plus que pour le nom derrière le maillot, on pourra avoir une saison très intéressante. »
On s’attend à ce que les Boxers, bien en deçà de leur adversaire sur le 1er tiers, sortent des vestiaires avec de toutes autres intentions, mais la 1ère occasion est pour Basic qui part en break mais ne parvient pas à lancer alors qu’on joue depuis moins d’une minute.
Les défenseurs nocéens semblent avoir retrouvé les qualités d’abnégation et de sacrifice qui faisaient leur force les saisons précédentes, comme le montre ce beau retour pour enrayer une action bordelaise (23’30.)
Les locaux bénéficient d’une nouvelle supériorité et Basic, parfaitement décalé, pense avoir trouvé l’ouverture mais Ylönen réalise l’arrêt du match (24’08.) La pression s’intensifie sur la cage bordelaise et Ylönen, de la jambière, repousse un lancer de Wagenhoffer, avant de réaliser un double arrêt (25’26.)
Le palet est récupéré par Tomasek qui marque mais la cage ayant bougé, l’arbitre n’accorde pas le but alors que le palet semblait être rentré avant que la cage ne soit déplacée.
Avec un court passage en double supériorité des Bisons, Ylönen doit encore s’employer avant de finalement céder sur une action confuse alors que son équipe était revenue à 4 contre 5 et que la cage semblait, cette fois, avoir bougé bien avant que le palet ne passe la ligne (3-0 à 26’16 ; Sinkovic ass. Basic et Pek à 5vs4.)
Frank Spinozzi savoure cette réussite retrouvée : « Depuis le début de la saison, je suis convaincu que j’ai une bonne équipe et c’était extrêmement frustrant de voir des joueurs qui ne te donnent pas 100%. J’ai des joueurs qui reviennent de blessure, donc j’ai plus de solutions et ça oblige tout le monde à être plus volontaire. Celui qui ne travaille pas reste sur le banc. »
Photographe : Muriel Gaston (Archives)
Le jeu est très haché au cours de ce tiers et c’est maintenant Bordeaux qui évolue en supériorité et on se demande comment l’attaquant des Boxers ne parvient pas à lancer alors que la cage était grande ouverte. Trop indisciplinés, les Bordelais se font pénaliser à leur tour et Neuilly évolue maintenant à 4 contre 3. Le power play nocéen est en verve ce soir et Vinatier s’offre un superbe slalom qui laisse sur la glace 2 Bordelais, avant de servir en retrait Pek qui convertit l’offrande (4-0 à 28’34; Pek ass. Vinatier et Dubuc à 4vs3.)
Martin Lacroix : « Le match se joue sur les unités spéciales. Neuilly a su marquer en supériorité. On a été beaucoup trop indiscipliné et, alors qu’on se présentait avec le meilleur box play de la ligue, on n’a pas été bon dans ce domaine, ce soir.» Sans se chercher aucune excuse, le coach bordelais pointe aussi le poids des absences : « Paquin, c’est quand même un gros morceau et avec Fournier, dont le retour est espéré pour la prochaine journée, il me manque 2 joueurs qui excellent en unité spéciale. Mais on a de la profondeur et, ce soir, on n’a pas fait le boulot en infériorité.»
Pour son homologue nocéen, cette réussite en supériorité est le fruit du travail « Les unités spéciales, c’est 40’ par entraînement depuis 2 semaines. A 5 contre 5, on était compétitif, mais on était atroce en unités spéciales. C’est mieux depuis 2 matches. »
On atteint la mi-match et Bordeaux trouve enfin la faille par Cadren, d’un lancer ras de glace de la bleue qui laisse Pek sans réaction (4-1 à 31’00 ; Cadren ass. Picot et Horrut)
Ce but va sembler raviver les doutes des Nocéens qui vont se mettre à reculer et peiner à sortir de leur zone. A l’image du 2ème but bordelais, sur lequel les Bisons perdent 2 fois le palet dans leur zone pour finalement voir Zeliska tromper Pek entre les jambières (4-2 à 34’29 ; Zeliska ass. Decock.)
Les Boxers ont enfin lancé leur match : « On a eu le mérite de revenir à 4-2 et de relancer le match » dira Lacroix. Tomasek tente de ranimer la flamme mais Ylönen est solide (38’02). Frank Spinozzi, à propos de son centre slovaque : « On voit quand Martin est dans le line-up. Ce gars-là, c’est un autre niveau, il nous apporte beaucoup d’expérience et de sérénité. »
Les supporters des Bisons ne sont pas sereins à l’entame du dernier tiers. Ils savent que leur équipe est en difficulté et peine à se montrer constante sur 60’. Illustration quand Desrosiers, en infériorité, part en break. Gêné par un défenseur nocéen, il ne peut lancer, le tournant du match pour un Martin Lacroix frustré : « On était revenu dans le match à 4-2, on avait enfin un match. Pour moi, sur cette action, il y a lancer de pénalité, au pire si l’arbitre se trompe, 2’ contre le défenseur. Mais là, c’est zip zéro et derrière on prend le but qui tue le match. J’en ai parlé avec l’arbitre après le match, il ne sait pas me dire pourquoi il n’a pas sifflé. Mais attention, Neuilly mérite la victoire. »
En effet, dans la foulée, Karvonen est trouvé à la bleue et son lancer est dévié par Vinatier qui trompe Ylönen (5-2 à 40’58 ; Vinatier ass. Tomasek et Karvonen à 5vs4.)
Les Boxers ne s’en remettront pas. Neuilly va même enfoncer le clou par un gros lancer de la bleue de Dubuc (6-2 à 50’48 ; Dubuc à 5vs4.)
Photographe : Claude Ares (Archives)
Le temps s’écoule mais Neuilly va s’offrir une dernière frayeur, sur une double infériorité de 1’40. Pek est solide face à Desrosiers (54’08) et les défenseurs se sacrifient sur les lancers de la bleue alors que Lacroix a joué sa dernière cartouche en faisant sortir Ylönen pour s’offrir un 6 contre 3 sans réussite.
Une belle victoire des Bisons qui, à l’image de leur coach, affichaient un large sourire sans pour autant s’enflammer « Notre saison est lancée enfin, alors qu’on est mi-novembre. C’est une copie conforme des 2 saisons passées. Mais on un gros match à Courbevoie, samedi, face à une équipe très accrocheuse, ça va être très dur. Ce sera à nous de jouer à notre niveau. »
La conclusion pour Martin Lacroix : « C’est un très beau championnat avec beaucoup de parité, on a 2 défaites. Chaque match est dangereux, chaque point perdu fait mal. C’est à nous de bien digérer pour se relancer samedi prochain. On a de la pression car on ne se cache par derrière nos objectifs, on les assume. Mais mon groupe est taillé pour assumer ça. »
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