Le début de match est à l’avantage des Bisons qui sont maîtres du palet et de la glace. Labonté est le premier à solliciter Verlic (2’) et la récompense vient rapidement avec
un lancer de Dubuc, dévié devant la cage par Jacquier (1-0 à 4’06 ; Jacquier ass. Raibon et Dubuc.)
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Philippe Rouinssard |
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La domination des locaux se poursuit et Labonté, bien servi en retrait, manque le cadre (5’30) puis Rioux et Pelletier, dans la foulée, ne sont pas plus précis. A force de patiner derrière le palet, les Coqs se font pénaliser et ne doivent qu’à l’inefficacité du power play local de ne pas être décrochés au score. Et un peu aussi à cette décision du trio arbitral de refuser un but pour la présence, loin d’être évidente, d’un patin nocéen dans la zone du gardien. Pour
Benoît Guillemot, co-entraîneur des Coqs avec Rishi Ovide-Etienne, ce début de match difficile s’explique «
C’est particulier de jouer à Neuilly, on a été un peu impressionné au début, surtout nos jeunes joueurs, par la qualité de l’effectif en face. On a eu besoin d’un temps d’adaptation et on a souvent du mal dans nos entames de match. »
Il faut attendre plus de 13’ pour voir Sopko réaliser son 1er arrêt sur une incursion de Downey. Le signe d’un rééquilibrage des forces en cette fin de 1er tiers. Neuilly se fait pénaliser et les Coqs en profitent pour se montrer dangereux, Niko Uola, pourtant idéalement servi face à la cage, manquant 2 fois le cadre. «
On doit finir la période avec 4 buts d’avance, regrettait
Frank Spinozzi, Mon équipe est jeune et joueuse. Elle préfère le beau jeu, par nature risqué, à une approche moins risquée et plus efficace. Le risque, c’est comme au casino, tu peux faire des coups mais ça ne paie pas sur le moyen ou le long terme. »
Courbevoie attaque le 2ème tiers en supériorité et, après un raté de Susi qui frappe à côté du palet suite à un beau service, c’est Neuilly qui va scorer en infériorité.
Pelletier gagne le face-off en zone offensive, contourne la cage et sert Rioux en retrait, qui trompe Verlic d’un lancer ras de glace et devant une défense bien passive (2-0 à 21’52 ; Rioux ass Pelletier à 4vs5.)
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Philippe Rouinssard |
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Mais ce but ne casse pas l’impression d’une équipe nocéenne qui peine à mettre du rythme et se montre fébrile en défense.
Frank Spinozzi : «
J’ai recomposé mes paires en défense et c’est ce qui explique la fébrilité derrière. En 3ème, je suis revenu à des alignements plus classiques et c’était un peu mieux. »
La 1ère ligne, et principale arme offensive des Coqs, réalise quelques belles combinaisons qui font passer des frayeurs aux supporters locaux. C’est d’ailleurs Draper qui trouve le poteau de Sopko (23’10) comme un nouvel avertissement pour les Bisons. Avertissement non reçu puisqu’après un enchaînement d’approximations défensives, les Bisons gèrent mal un changement de ligne et offrent une opportunité aux Coqs qui permet à
Motte de rentrer facilement en zone offensive pour lancer et à Ville Laine de convertir le rebond (2-1 à 24’50 ; Laine ass. N. Uola et Motte.)
Neuilly tente de réagir par Jacquier (25’25) mais le jeu des Bisons manque de cohésion et Verlic s’en tire dans son style particulier en recouvrant le palet de son corps. Pénalisés, les Bisons se font une grosse frayeur avec un palet qui traîne devant la cage de Sopko sans trouver preneur.
Courbevoie va finalement trouver la faille suite à
un dégagement mal maîtrisé qui finit dans la crosse de Basyuk dont le lancer de la bleue profite à Niko Uola (2-2 à 29’58 ; Uola ass. V. laine et Basyuk.) Un but qui sonne comme une illustration des difficultés nocéennes à gérer les sorties de zone «
Nos difficultés en sortie de zone viennent du fait qu’on cherche le beau jeu, la belle passe. Ils nous attendaient et n’ont pas eu de difficultés à nous contrer. » reconnaissait
Frank Spinozzi. Chez les Coqs, on se félicitait de la tactique mise en place «
L’objectif était d’être très compact, de casser leur jeu qui est très offensif. Ils sont physiques et talentueux devant. On voulait forcer les erreurs et en profiter. »
Sentant son équipe sortir du match, Frank Spinozzi prend son temps mort. Mais les effets sont limités puisque quasiment sur l’engagement,
les visiteurs récupèrent le palet et partent en contre le long de la bande pour s’offrir un 2 contre 1 converti par Gersanois (2-3 à 30’15 ; Gersanois ass. Domalain et Leroux.) Très énervé, le coach nocéen reviendra sur ce passage à vide «
Mon équipe s’ajuste toujours à son adversaire. On n’arrive pas à tuer les matches, on laisse une chance à notre adversaire de revenir. On l’a vu contre Nantes, à Cholet et encore ce soir. Pas question de gagner largement, c’est trop facile, pas assez intéressant pour ce groupe. »
Neuilly va ensuite bénéficier de 2 power play, un exercice dans lequel il se montre toujours aussi stérile. Stérilité bien partagée par les visiteurs qui se montrent, eux aussi, incapables de profiter d’une nouvelle faute appelée contre Roy.
En fin de tiers, Verlic sort l’arrêt du match sur un raid de Grand-Maison qui s’offre au passage un petit-pont sur un défenseur, couche le gardien avant de lancer du revers mais voit le gardien des Coqs sortir un arrêt mitaine venue de nulle part.
Certainement sermonnés par leur coach à la pause, on s’attend à voir les Bisons revenir avec de meilleures intentions. Rapide confirmation puisqu’il ne faut que quelques secondes à Jacquier pour s’offrir un doublé suite à
un contrôle du patin raté par un défenseur des Coqs dont profite Guimbard pour servir son partenaire (3-3 à 40’24 ; Jacquier ass. Guimbard et Raibon.) Une erreur individuelle qui, une nouvelle fois, se paie cash, comme l’explique
Benoît Guillemot «
A part le 1er, tous les buts viennent d’erreurs individuelles. Mais comment en vouloir aux joueurs qui donnent tellement, surtout compte tenu de leur temps de jeu. La plupart de l’effectif ne s’entraîne que 3 fois par semaine. »
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Philippe Rouinssard |
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Mais cette embellie est de courte durée et Neuilly retombe vite dans ses approximations. Encore une fois pénalisé «
On prend beaucoup trop de punitions stupides, comme à Cholet. On tombe dans le panneau. Mes joueurs considèrent que ce n’est jamais de leur faute, mais la réalité c’est que c’est juste des punitions stupides et évitables. » pestera
Frank Spinozzi. Il faut un gros arrêt de Sopko face à Niko Uola pour préserver l’égalité (43’30) dans un exercice que les Courbevoisiens ne maîtrisent pas, comme le reconnaît Benoît Guillemot «
Le power play est un peu notre point faible, mais notre ligne de power play a énormément de temps de jeu et on manque parfois de punch et de lucidité. Laine qui, pour moi, est un des meilleurs joueurs de la division, tourne ce soir à plus de 50’ de présence sur la glace. » De retour à égalité, le gardien nocéen sera moins inspiré sur
un lancer de Draper, bien mis sur orbite par Susi au milieu de 4 Nocéens (3-4 à 46’05 ; Draper ass. Susi et Giorgi.)
Bénéficiant d’un nouveau power play, les Nocéens peinent toujours à se montrer dangereux mais
Rioux, en toute fin de supériorité, tente un lancer ras de glace qui file entre les jambières d’un Verlic peu inspiré (4-4 à 50’43 ; Rioux à 5vs4.) Enfin un but en supériorité qui masque mal les difficultés nocéennes dans ce secteur de jeu.
Frank Spinozzi «
En power play, c’est comme d’habitude, on ne shoote pas assez. Sans lancer, c’est plus compliqué de marquer. Rioux marque sur notre premier lancer en plus d’1’50 de supériorité. » Du côté des Coqs et de
Benoît Guillemot, on se félicitera, malgré ce but, de la bonne tenue de l’unité spéciale d’infériorité «
Notre jeu d’infériorité, avec Gersanois et Outin notamment, a été très bon. »
On pense que ce but pourrait être difficile à digérer pour des Coqs qui ne peuvent s’appuyer sur une grande profondeur de banc et sont donc contraints de tirer sur le physique de leurs joueurs, comme l’explique
Benoît Guillemot «
On est un peu court en effectif, on tourne à 2 lignes ½, avec une 3ème ligne de jeunes joueurs en apprentissage qu’on ne peut pas envoyer dans toutes les situations. En fin de match, on paie ces rotations assez longues. ». Mais à 4 contre 4, c’est encore eux qui font passer des frayeurs sur la cage de Sopko avec un palet que personne ne peut contrôler (57’). Sur un contre, Pelletier pense avoir marqué mais l’arbitre invalide une nouvelle fois le but, estimant que la cage avait bougé avant que le palet ne franchisse la ligne (58’02.)
C’est donc en prolongation que va se jouer ce derby. Et il ne faut que quelques secondes aux Nocéens pour conclure.
Rioux réalise un grand numéro en conservant le palet, contourne la cage et temporise avant de servir Pelletier face à la cage dont le lancer délivre les supporters nocéens (5-4 à 60’30 ; Pelletier ass. Rioux)
Les statistiques du match :
Lancers :
Neuilly 30 (7 ; 11 ; 11 ; 1)
Courbevoie 25 (3 ; 10 ; 12 ; 0)
Face-offs :
Neuilly 30 (10 ; 8 ; 11 ; 1)
Courbevoie : 26 (8 ; 12 ; 6 ; 0)
Les réactions :
Oscillant entre énervement et frustration,
Frank Spinozzi avait bien du mal à savourer la victoire «
C’est une des pires performances de mon équipe depuis longtemps. Ce qui domine ce soir, c’est la frustration de ne pas avoir pris 3 points. Le résumé du match est simple : 17 bonnes minutes de hockey puis une mauvaise punition en fin de premier tiers, 2 derniers tiers pathétiques, et overtime on se décide à aller chercher ce 2ème point. Tu ne peux pas être satisfait après un match comme ça. Si ton objectif c’est de gagner en jouant comme ça, tu seras chanceux de faire les play-offs. On a eu des problèmes avec la glace cette semaine, on a eu seulement 1 séance de glace, mais je ne veux pas me réfugier derrière ça. On visait 9 points avant la trêve et on est déjà en retard sur cet objectif. A nous de bien faire les choses sur les 2 derniers matches de l’année (Mont Blanc à domicile et Toulouse en déplacement). Mais je tiens aussi à féliciter Courbevoie. Je pense que leurs coaches peuvent être très fiers de leurs joueurs. Ils ont peut-être peu de moyens, mais ils ont travaillé fort et mérité le point qu’ils ont décroché.»
Du côté des Coqs, c’est un sentiment mitigé qui régnait après ce match. «
Je suis très frustré par l’issue du match » lâchait
Rishi Ovide-Etienne. Mais son compère
Benoît Guillemot voulait ressortir du positif de la prestation de ses joueurs «
Pour nous, c’est un très très bon point. Neuilly est la plus belle équipe de D1 que nous ayons rencontrée, très homogène, très compacte. On a montré qu’on peut être au niveau et que nous sommes notre principal adversaire. Le point nous fait du bien au classement et prouve qu’on peut prétendre à des choses intéressantes. Quand on joue et qu’on reste organisé, on est au niveau. Je suis fier du comportement de mes gars qui ont respecté les consignes. On vise les play-offs, on n’est pas là pour autre chose. Ça passera par ce qu’on a vu ce soir, le respect des consignes, l’énergie, l’envie. Le championnat est très homogène, tout le monde peut battre tout le monde. Nous qui essayons d’entrer dans le top 8, on sait que tous les matches sont difficiles mais c’est très bon pour le hockey d’avoir un championnat de ce niveau. On a bousculé, des grosses équipes en déplacement, on peut les battre chez nous au retour. On peut battre tout le monde, mais aussi perdre contre tout le monde. »