Passés à côté de leurs débuts de match à Cholet et à Bordeaux, les Yétis sont, cette fois, les premiers en action. On joue depuis à peine plus de 1’ quand Draper gratte un palet derrière la cage et trouve Mc Intosh dans l’enclave mais Pek, allongé sur le dos, parvient à geler le palet. C’est ensuite Coulon qui lance mais se heurte au gardien des Bisons. «
Avec la jeunesse et la fougue, on a un peu de mal à gérer les avant-matches. Les joueurs sont prêts trop tôt et doivent gérer la pression et leurs émotions en attendant le début du match. Ce soir, on n’a pas eu ce problème, on est arrivé en retard et on n’a pas eu le temps de gamberger » analysera, avec une pointe d’ironie, Alain Boisson après le match.
Neuilly peine à se montrer dangereux mais va rapidement bénéficier d’un power play et il ne faut que quelques secondes à
Sadoun pour trouver Dubuc dont le lancer est dévié par Vinatier pour l’ouverture du score (1-0 à 4’29 ; Vinatier ass. Dubuc et Sadoun à 5vs4). Hyper réalistes, les Bisons ont marqué sur leur première occasion. Et ils sont bien proches de doubler le score dans la foulée mais ne parviennent pas à mettre à profit un gros cafouillage sur la cage de Charton.
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Photographe : Nathalie Clavert |
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La ligne Draper-Mc Intosch-Croz se montre à son avantage sur la glace nocéenne et Draper est proche de trouver l’ouverture après avoir bloqué une sortie de zone, mais Pek rassure sa défense (6’) «
On joue avec 5 étrangers, on a un petit budget, donc pas le droit de se tromper. On doit trouver des bons joueurs, avec une bonne mentalité et pas gourmands. On a été transparent avec eux, ils savaient où ils mettaient les pieds, ils avaient envie», dira Alain Boisson à propos de ses renforts canadiens très en vue ce soir.
Le jeu est très décousu avec de nombreux revirements et passe rapidement d’une cage à l’autre. «
Notre jeu a manqué d’un peu de calme et d’organisation par moment, reconnaît le coach des Yétis. On s’est battu mais on a manqué de placement et on s’est un peu essoufflé. Jouer coast to coast, ça va un temps mais c’est là que le risque d’erreur est le plus grand. A un moment, il faut savoir poser le jeu. On l’a trop peu fait ce soir.» Niskakangas et Sinkovic, d’un côté, Mc Intosh et Draper, de l’autre, se créent de belles occasions sans pouvoir conclure.
Draper, toujours lui, pense avoir égalisé sur une pénalité différée mais l’arbitre, qui avait un peu rapidement sifflé après que Pek eut touché le palet, n’a d’autre choix que d’invalider le but. En supériorité, Mt Blanc contrôle le palet sans se montrer dangereux mais se voit offrir presque 1 minute de double supériorité. Une minute pendant laquelle les Bisons vont résister. Mais alors que la première pénalité vient de se terminer,
Croz voit son lancer repoussé par Pek dans la palette d’Aimonetto qui trouve la lucarne opposée d’un lancer précis malgré un angle fermé (1-1 à 16’08 ; Aimonetto ass. Croz et Tubelis à 5vs4). En fin de période, les Yétis bénéficient d’une nouvelle supériorité et Pek dévie de l’épaule un lancer puissant d’Ozols.
Après que Neuilly eut fini de tuer la pénalité, le jeu reprend sur le même mode. Des projections rapides vers l’avant, sans beaucoup de construction, un jeu très agréable à voir mais qui ne doit pas satisfaire les coaches tant certains joueurs se retrouvent parfois hors de position. Confirmation avec Frank Spinozzi «
Nous, les coaches, on n’aime pas ce jeu. On veut une meilleure structure défensive.» A ce jeu, c’est Neuilly qui se montre le plus dangereux, mais Charton est vigilant sur une déviation de Tomasek ou un lancer de Sinkovic. De l’autre côté, Pek n’est pas en reste et sort vainqueur d’un face à face avant de s’interposer sur un gros lancer. On joue depuis 5’ quand 2 Yétis sont pénalisés sur la même action, offrant une double supériorité aux Bisons. Les locaux peinent à mettre en place leur jeu de puissance mais, lorsqu’ils y parviennent, le palet circule rapidement et
Dubuc décale Wagenhoffer dont le lancer trompe Charton (2-1 à 6’22 ; Wagenhoffer ass. Dubuc et Sadoun). «
Mon power play m’a donné 14 buts sur les 5 derniers matches, c’est énorme», se félicitera le coach nocéen. Mais l’avantage sera de courte durée puisque sur un palet perdu par la défense des Bisons, Mont-Blanc s’offre un contre et si
Pek repousse une 1ère fois, il ne peut rien sur le rebond pris par Mc Intosh devant la cage (2-2 à 27’52 ; Mc Intosh ass. Pepin et Tubelis).
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Photographe : Nathalie Clavert |
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Malgré cette égalisation, les Bisons continuent de se montrer dangereux mais ni Basic, malgré son aisance technique, ni Pek ou Karvonen ne parviennent à prendre Charton à défaut.
On vient de dépasser la mi-match quand le premier trio haut-savoyard parvient à donner l’avantage aux siens sur une action semblable à celle du 2ème but
avec, cette fois, Draper à la conclusion (2-3 à 31’16 ; Draper ass. Mc Intosh et Coulon). Malheureusement pour eux, ce but ne fera pas douter les Bisons qui égalisent quasiment sur l’engagement.
Slupski réclame le palet derrière la cage qu’il contourne rageusement avant de tromper Charton d’un lancer puissant (3-3 à 31’33 ; Slupski ass. Guimbard et Vit). «
Je suis très content pour Marc. On a eu une discussion entre la 2ème et la 3ème période, je l’ai laissé un peu sur le banc pour qu’il réfléchisse et il me répond par un gros but. C’est très bon pour sa confiance.»
Malgré plusieurs occasions, notamment sur un power play, les Bisons se heurtent à Charton qui bénéficie d’un peu de réussite quand un gros lancer de Dubuc vient s’écraser sur la barre. Les Nocéens ne parviennent pas à scorer sur un de leurs temps forts, Tomasek s’offrant même un break dont Charton sort vainqueur 17’30. «
On joue de mieux en mieux en zone défensive alors que c’était un de nos points faibles en début de saison, admet Alain Boisson. Mais on a des moments d’absence et on joue parfois un peu trop facile. » Analyse différente sur le banc d’en face «
Comme toute équipe qui se cherche offensivement, on est un peu fébrile. On cherche la passe parfaite quand on devrait parfois lancer. » Dans la foulée, Tomasek nous gratifie d’une superbe passe du casque mais, malgré une grosse pression, Neuilly ne parvient pas à virer en tête à la fin du 2ème tiers.
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Photographe : Nathalie Clavert |
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Après avoir laissé passer sa chance en power play, Neuilly est à son tour sous pression, mais Pek sort le grand jeu face à Ozols, Draper ou Mc Intosh, dans les 5 premières minutes. La réplique vient de Karvonen dont les lancers provoquent des situations chaudes sur le but des visiteurs. Le jeu est toujours aussi décousu et,
sur un contre merveilleusement exécuté, Croz trouve Draper qui, de près, donne l’avantage aux siens (3-4 à 48’23 ; Draper ass. Croz et Mc Intosh.)
Frank Spinozzi appelle alors un temps mort «
Je trouvais qu’on jouait bien. Ils ont eu des chances et ont su capitaliser, mais je voulais que mes joueurs comprennent qu’ils étaient sur la bonne voie et devaient y retourner et lancer à la cage. » Après une nouvelle occasion de Draper repoussée par Pek,
les Bisons vont encore réussir à revenir rapidement au score par Lukas Pek, d’un lancer sans angle qui trompe malgré tout Charton (4-4 à 49’11 ; Pek ass. Sinkovic et Sadoun.)
Loïc Sadoun s’offre au passage sa 3ème assistance de la soirée. Alain Boisson a une explication à ces 2 égalisations express «
On a une équipe jeune et on a du mal à rester concentré après avoir marqué. Avoir un but d’avance ne signifie pas que le match est fini. » Malgré de nombreuses occasions de Cuzin, Wagenhoffer pour Neuilly, Mugnier ou Ozols pour Mont-Blanc en fin de match, les 2 équipes s’offrent une prolongation.
Le jeu, déjà décousu à 5 contre 5, est encore plus débridé à 4 contre 4. Mc Intosh en contre résiste à une faute de Karvonen et lance à mi-hauteur du revers mais Pek réalise l’arrêt du match de la jambière gauche (63’24). Karvonen, justement sanctionné sur le coup, les Yétis s’offrent 2’ à 4 contre 3. Mais les Nocéens résistent héroïquement et, quand la défense se retrouve hors de position, Pek assure le travail, comme face à Tubelis en fin de supériorité. Basic, à deux reprises, ou Colotti ont l’occasion de tuer le match mais Charton est lui aussi vigilant. Mais c’est Draper qui s’offre la plus belle occasion, Pek réalisant encore un gros arrêt, en déviant de la jambière à moins de 2’ de la fin «
Notre gardien est excellent depuis 5 matches, se réjouit Spinozzi. » Malgré ces nombreuses occasions, aucune équipe ne trouve la faille et il faudra, comme au match aller, avoir recours aux tirs au but.
Tirs au but :
Aimonetto s’élance le premier mais Pek fait l’arrêt.
Basic s’élance et fixe magistralement Charton pour s’ouvrir la cage et marquer facilement. (1-0)
Mc Intosh attend le dernier moment pour lancer mais Pek ne bouge pas et l’attaquant ne trouve pas le cadre
Vinatier a l’occasion d’offrir la victoire aux siens et le Français attend le bon moment pour placer son palet dans la lucarne de Charton. (2-0)
Une défaite qui laisse un goût amer à
Alain Boisson «
C’est un peu la revanche du match aller. Je suis un peu déçu parce qu’au moment où il faut passer au-dessus, certains de mes joueurs manquent un peu de sérieux. On ramène 1 point mais on était venu en chercher deux, malgré l’absence d’un de nos renforts étrangers. C’est un vrai handicap car il n’y en a que 5 dans notre équipe. On est passé devant, on a eu nos chances donc il y a de la déception. Je considère que c’est un point perdu face à un concurrent direct. Maintenant, il va nous falloir accrocher des équipes au-dessus de nous au classement. Le championnat est serré, chaque point a une valeur plus importante que ce qu’on pense. Notre objectif c’est d’accrocher les play-offs. On a une équipe jeune mais on a bien recadré les choses depuis le début de la saison.»
Frank Spinozzi était, lui, satisfait de cette victoire : «
Les 2 équipes sont très proches, on l’a vu tout le match et c’est très équilibré au niveau des lancers. Ce sont 2 points importants face à un concurrent direct. C’est une victoire importante face à un concurrent direct, mais attention, on n’est qu’à la moitié du championnat. On peut avoir des équipes qui, comme Nantes la saison dernière, s’écroule ou d’autres, comme Courbevoie, qui se réveillent. Dunkerque a une très belle équipe, une des plus belles qu’on ait rencontrées. Ils peuvent être dans les 6 et faire de bons play-offs. Il faut penser à nous. Comme beaucoup d’équipes, on est nerveux. On cherche d’abord à éviter la dernière place puis à viser les play-offs. C’est cette nervosité, due à un championnat serré, qui le rend très intéressant, avec beaucoup de surprises. On visait 4 victoires et 1 prolongation en 8 matches, il nous reste un point à prendre sur 3 matches, 3 gros déplacements (Nantes, Reims et Mulhouse) pour finir l’année. »
Lancers :
Neuilly : 39 (8 ; 19 ; 8 ; 4)