Les Tourangeaux attaquent la rencontre sur de bonnes bases. Jouant avec intensité, ils essaient d’étouffer leurs hôtes. Xavier trouve Saint-André dans le slot mais l’attaquant des Remparts lance sur Sopko alors que l’on joue depuis moins d’une minute. Rapidement en supériorité, les visiteurs se montrent dangereux et il faut un bon Sopko pour repousser une déviation de Vepsalainen (3’10). Un début de match qui satisfait
Bob Millette «
on a une équipe très rapide, avec une bonne vitesse d’exécution. C’est notre style. » Après un nouvel arrêt du gardien nocéen sur un lancer de Rundgren (5’), les Nocéens vont hausser le rythme et chasser les doutes qui les perturbent en ce début d’année.
« Ils ont eu 5 bonnes minutes, on doutait un peu et on a essayé de chasser ces doutes, de rester positifs. Ça s’est débloqué après ces 5 premières minutes » se réjouira
Frank Spinozzi. C’est d’abord Rioux qui profite d’un break pour défier Kubis mais sans pouvoir lancer (8’) puis Pelletier qui manque une cage pourtant ouverte en plein cœur d’un gros temps fort nocéen. Tombant dans leurs travers, les Remparts se mettent à la faute et se font immédiatement punir. En supériorité, les Bisons envoient le palet derrière la cage de Kubis, Rioux et Grand-Maison bataillent le long de la bande et
le palet ressort pour Tremblay, esseulé, qui, d’un one-timer, ouvre le score (1-0 ; Tremblay ass. Rioux et Grand-Maison à 12’12 à 5vs4).
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| Philippe Rouinssard |
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Tours tente de réagir et le duo Xavier-Saint-André s’offre un 2 contre 1 que Sopko se charge d’enrayer alors que Roy, pénalisé sur l’action écope d’un 2’+10’ après avoir exprimé une incompréhension bien légitime à l’arbitre. Sur la supériorité, les Remparts sollicitent Sopko qui s’offre un plongeon dans le plus pur style d’un gardien de football mais ne parvient qu’à repousser le palet dans une crosse tourangelle, le lancer qui s’ensuit est repoussé sur la ligne par la jambe d’un défenseur (14’30.) Mais passée cette alerte, Mikhaylov et Vepsalainen sont bêtement pénalisés et, dès le début de la double supériorité,
Cerny décale parfaitement Dubuc dont le lancer de la bleue trompe Kubis, masqué (2-0 ; Dubuc ass. Cerny à 15’58 à 5vs3). Une efficacité en power play qui réjouissait
Frank Spinozzi « Je suis content pour mes gars. On avait mis l’accent sur les unités spéciales et, ce soir, on marque 4 fois en power play et 1 fois en désavantage. »
Avec 2 buts d’avance, les Bisons ont chassé leurs doutes et livrent une belle prestation, solides en défense et beaucoup plus présents en attaque. Frank Spinozzi avait regretté le manque de lancers et de présence devant la cage après le match contre La Roche-sur-Yon, il semble avoir été entendu tant ses joueurs mettent de pression sur la cage de Kubis. En face, malgré de belles intentions, l’ensemble manque de constance à l’image du duo Kafan-Mikhaylov, transparent samedi soir. Et quand l’indiscipline s’en mêle, la tâche se complique encore un peu plus. «
On ne peut pas se permettre jouer presque la moitié du match en infériorité. On avait un bon momentum mais on l’a tué avec ces punitions » regrettera
Bob Millette.
En début de 2ème tiers, Jacquier mystifie son défenseur d’un petit pont mais se heurte à Kubis (23’.) A nouveau en supériorité, les visiteurs peinent à s’installer face à l’unité spéciale des Bisons qui ne ménage pas ses efforts, à l’image de Slupski qui retrouve la forme match après match. Et quand la défense est battue, Sopko veille comme sur ce lancer de Delorme.
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| Philippe Rouinssard |
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Grand-Maison, en break, bute sur Kubis qui, percuté par Eischen, rentre ensuite dans son but avec le palet. Mais le coup de sifflet, un brin anticipé de l’arbitre, avait retenti et le but n’est pas accordé (27’30.) N’ayant pas appris de leurs erreurs du premier tiers, les joueurs de Bob Millette, toujours aussi agité sur son banc, se font pénaliser et Pelletier, à la déviation d’un lancer de Dubuc, rate de peu le cadre. Puis c’est Cerny qui sert parfaitement Raibon dans l’enclave qui voit son lancer bloqué par Kubis (30’10.) Après avoir tué cette pénalité, notamment grâce à un très bon Kubis, les Remparts vont passer 2 minutes devant la cage de Sopko mais les défenseurs nocéens se battent bien et aucun lancer dangereux ne vient récompenser ce passage. Sous pression, les Bisons sont cependant pénalisés pour un retard de jeu et Tours bénéficie d’une supériorité qui sera parfaitement gérée par l’unité spéciale nocéenne.
Au contraire de leur adversaire, les unités de supériorité des Bisons sont en réussite et une nouvelle pénalité va être payée cash par les Tourangeaux.
Tremblay, posté à la bleue, s’avance, feinte la passe et, d’un puissant lancer ras de glace, trompe Kubis (3-0 ; Tremblay ass. Grand-Maison à 15’37 à 5vs 4). Bob Millette «
l’indiscipline nous coûte le match. En plus, on prend des mauvaises pénalités, souvent en zone offensive. On a une équipe jeune, on en paie le prix ce soir. »
Les visiteurs sont au bord du KO mais vont revenir dans le match. Après une chaude alerte sur la cage nocéenne, au cours de laquelle le palet passe devant le but sans trouver preneur, ils vont réduire le score en profitant d’un changement ligne mal géré côté nocéen pour mener
un contre par Crosnier et Saint-André qui décale parfaitement Birolini, l’ancien Nocéen trompe enfin Sopko d’un lancer croisé (3-1 ; Birolini ass. Saint-André et Crosnier à 17’41).
Les Remparts tentent de revenir en début de 3ème tiers et Rundgren se heurte à Sopko (41’) puis Vepsalainen part en contre alors que son équipe est en infériorité mais Sopko sort un double arrêt pour fermer la porte. Kubis n’est pas en reste et repousse 2 tentatives de Raibon pour garder les siens dans le match. C’est au tour des visiteurs d’évoluer en supériorité, mais Sopko, excellent samedi, sort 2 gros arrêts pour éviter des frayeurs à son équipe.
Alors que Roy, sonné sur un choc, restera sur le banc pour le reste du match, un surnombre tourangeau évitable ramène les équipes à 4 contre 4, une situation qui profite aux Nocéens
à l’issue d’un très beau mouvement collectif, conclu de près par Tremblay qui s’offre un triplé (4-1 ; Tremblay ass. Grand-Maison et Colotti à 47’15 à 4vs4). Frank Spinozzi «
c’est un sport où tu dois pouvoir compter sur tes leaders, ça n’a pas toujours été le cas ces dernières semaines et ça s’est vu. Ce soir, de Tremblay à Sopko, ils ont répondu présent. Mais c’est un effort d’équipe qui nous permet de nous remettre dans le sens de la marche »
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| Philippe Rouinssard |
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Un but qui douche les derniers espoirs visiteurs.
Frank Spinozzi «
ce but leur a fait mal, ils ont accusé le coup, on le voyait à leurs attitudes. » Logiquement émoussés par leur jeu qui demande une grosse dépense d’énergie, de nombreuses situations d’infériorité à gérer et une profondeur de banc limitée, ils vont connaître une fin de match difficile.
Bob Millette «
à cause des infériorités, certains joueurs ont eu beaucoup de temps de glace, on y a laissé du jus. » Et sur leurs rares actions, ils trouveront sur leur route un Sopko de gala qui s’attirera les louanges de son ancien entraîneur «
Je le connais bien, on l’a testé et il a été dans son match pendant 60’. On a eu des chances mais Ramon était là pour fermer la porte ».
Bien qu’en infériorité, Neuilly presse et Guimbard gratte un palet avant de servir Pelletier qui nettoie la lucarne de Kubis (5-1 ; Pelletier ass. Guimbard à 58’06 à 4vs5). La fin de match est débridée et
Crosnier profite d’un moment d’inattention de Sopko pour réduire le score (5-2 ; Crosnier ass. Colombel et Paillet à 58’14).
Mais le dernier mot sera pour Neuilly, sur une nouvelle supériorité pour un surnombre incompréhensible puisqu’intervenant sur un face-off.
Mika lance sur Kubis mais Rioux est présent pour prendre le rebond et glisser le palet dans les filets (6-2 ; Rioux ass. Mika et Dubuc à 59’20 à 5vs4). Un but important pour la confiance du meilleur buteur nocéen et qui illustre une situation que Frank Spinozzi avait réclamé la semaine dernière : lancer et être présent devant la cage.
Lancers :
Neuilly : 48 (16 ; 15 ; 17)
Tours : 28 (9 ; 10 ; 9)
Face-off :
Neuilly : 51 (21 ; 14 ; 16)
Tours : 21 (8 ; 5 ; 8)
Les étoiles Hockey Hebdo :
3* : Simon Tremblay
2* : Ramon Sopko
1* : Pierre-Olivier Grand-Maison
Neuilly remporte une victoire logique en ayant dominé son adversaire dans tous les compartiments du jeu. Quand elle affiche cette attitude, l’équipe nocéenne est difficile à jouer. D’autant plus quand son adversaire multiplie les fautes, souvent sur des situations anodines en zone offensive. Une indiscipline que les unités de supériorité nocéennes leur ont fait payer cher. Les Bisons ont livré une prestation de nature à leur redonner confiance, même si on sait que rien ne sera jamais simple pour cette jeune équipe. Du côté des Remparts, l’envie et l’engagement sont porteurs d’espoir. Mais Neuilly évolue à un autre niveau et pour rivaliser sur ce type de match, il faut savoir se montrer plus disciplinés, Kubis ne pouvant subir autant de lancers sans finir par craquer. Il faut aussi que les leaders offensifs étrangers évoluent à un autre niveau, les plus en vue samedi ayant été les joueurs français.
Réactions
Après le match,
Bob Millette ne décolérait pas contre l’indiscipline de son équipe «
On était sur une bonne dynamique, un bon élan en début de match, mais l’indiscipline nous coûte le match. On est plutôt bon en désavantage, mais il ne faut pas exagérer. On a manqué de lucidité. On a eu nos chances mais Sopko nous a frustrés, il nous a empêché de revenir dans le match. On prend les matches les uns après les autres, notre objectif quand je suis arrivé était de se maintenir. On est revenu dans la bagarre pour la 8ème place, mais c’est vraiment match après match. C’est très serré, il nous reste 2 matches chez nous, on doit les prendre pour espérer se qualifier. La D1 est d’un bon niveau, c’est très homogène. Avant chaque match, on ne peut pas dire qui va gagner, c’est très disputé. »
Après ce constat, il louera les qualités de son adversaire du soir «
Neuilly est une belle équipe, bien équilibrée, avec du talent. Et avec un gardien comme Sopko, ils peuvent être ambitieux et viser haut. En plus, avec un environnement spécial et pas facile à appréhender, je veux parler de la petite glace mais aussi de la lumière, du toit qui est bas, on se sent étouffé et ils sont très difficiles à jouer chez eux. »
Quand on lui demande si son retour à Tours s’inscrit dans la durée, il ne donne pas beaucoup d’indices : «
Je suis un Tourangeau, je suis revenu pour aider le club, mais on verra ce qu’il va se passer pour la suite. On a réussi à ramener du monde à la patinoire, on a une foule de 2 000 partisans sur les derniers matches avec une grosse ambiance. On développe des jeunes, on les fait jouer, l’objectif c’est qu’ils soient prêts pour l’année prochaine. »
Frank Spinozzi était soulagé par cette victoire, mais surtout content pour ses joueurs «
On a beaucoup travaillé. Malgré nos difficultés, les joueurs n’ont pas lâché, ils ont travaillé d’une manière incroyable ces dernières semaines et ils sont récompensés ce soir. On a enfin pris les lancers qu’il fallait. On va continuer à mettre l’accent là-dessus dans les semaines à venir. Mes joueurs ont eu tout un match, on a retrouvé nos valeurs d’équipe accrocheuse, volontaire, qui ne démissionne jamais. On est jeune et nos joueurs se frustrent quand la réussite les fuit, ils ne savent pas comment réagir dans ces situations. On joue sans Labonté depuis 2 matches (selon le service de communication du club, ce dernier est évalué quotidiennement par le staff médical pour déterminer la date de son retour),
Roy n’était pas là à Nice, ce soir il ne finit pas le match, mais on a montré qu’on avait de la ressource et des réserves. »
Au moment d’aborder le sprint final, le coach nocéen insiste sur la densité du championnat et l’incertitude qui régnera sur cette fin de saison : «
Tous nos matches sont compliqués, on s’ajuste souvent à nos adversaires, on est encore en apprentissage. Dunkerque et Nantes sont sur nos talons, on dit que 3 équipes se sont détachées, mais il faut faire attention. Quand les play-offs vont commencer, il n’y aura pas de favoris : j’aime beaucoup Anglet, Cholet a une grosse saison, Nantes est sous-estimé, Dunkerque est compliqué à jouer, Mulhouse a une belle équipe qui n’exprime pas encore tout son potentiel, Nice est bien… Il faut gérer pour avoir son pic de forme au moment des play-offs. J’espère que le break de 3 semaines qu’on a eu en fin d’année nous permettra d’y arriver. Pour ça, il faudra gagner les gros matches qui nous attendent (Mulhouse, Cholet et Anglet.) »
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