La première occasion est pour Pek, l’ancien Bison profitant d’un oubli de Cerny pour tester Sopko (2’40.)
Neuilly réagit par l’intermédiaire du trio Rioux-Trembaly-Sinkovic qui se heurte à un solide Koutsky. Le rythme n’est pas très élevé en ce début de match et on sent poindre dans l’attitude des locaux l’ombre d’une performance du même niveau que celle réalisée face à La Roche il y a quelques semaines. A l’image de ce premier power play traversé sans créer le moindre danger sur la cage des Bouquetins. Malgré ce début poussif, Neuilly va trouver l’ouverture sur
un palet récupéré derrière la cage et mis en retrait pour Rioux dont le one-timer trompe Koutsky (1-0 à 10’43 ; Rioux ass. Pelletier et Grand-Maison.) Une situation que
le coach savoyard va réussir à régler «
On leur donne 3 grosses occasions sur le 1er tiers, il fallait régler ce problème de one timer devant notre slot, on a su rectifier le tir sur les 2 autres tiers. »
|
Nathalie Clavert |
|
On pense que ce but va libérer les Bisons qui bénéficient dans la foulée d’un nouveau power play, mais c’est Pek en contre qui s’offre un break bien bloqué par Sopko. Et au contraire, après ce nouveau power play mal maîtrisé, ce sont les visiteurs, bien en place, qui vont prendre le match à leur compte. Stoklasa manque de peu une passe de Pek devant le but (13’40), puis Kalinovic voit son lancer repoussé par Sopko (15’.) Neuilly peine à sortir proprement de sa zone, bien gêné par le positionnement des savoyards. «
On les a pressés quand il fallait, et on a su les attendre quand il le fallait. On se crée beaucoup d’occasions, on rate des breaks, des cages vides. On a réalisé un match plein » se félicitait le
coach des Bouquetins.
Et on commence à penser qu’en restant sérieux, les visiteurs vont tirer les fruits de l’inconstance nocéenne. Après une frayeur causée par le bris de la crosse de Koutsky sur un dégagement, ils vont d’ailleurs égaliser sur un
missile de Pierrel qui vient se loger sous la barre d’un Sopko sans réaction (1-1 à 17’30 ; Pierrel ass. Gomane et Zmeskal.) La période est interrompue avant son terme suite à la présence d’un trou dans la glace et les équipes regagnent donc prématurément le vestiaire.
Alors que le jeu reprend, on sent les Bisons absents et il faut un double arrêt de Sopko face à Nikkila pour maintenir le score (19’42.)
On enchaine directement avec le 2ème tiers qui viendra confirmer que les Bisons ne sont pas dans leur match. Dès le début de leur power-play,
les Bouquetins mettent hors de position la défense des Bisons et Kalinovic, bien décalé, trompe Sopko (1-2 à 21’15 ; Kalinovic ass. Pek et Matajicek à 5vs4.) Neuilly est absent et les visiteurs, bien en place, vont en profiter pour prendre le large. Après une nouvelle échappée de Pek, conclue par un lancer non cadré, c’est
Pierrel qui est bien placé pour prendre le rebond d’un lancer de Stoklasa et tromper Sopko au milieu d’une défense apathique (1-3 à 22’50 ; Pierrel ass. Stoklasa et Pek.)
|
Nathalie Clavert |
|
Si Neuilly tente de réagir par Pelletier qui voit sa tentative à bout remportant repoussée par Koutsky (30’), puis par Rioux dont le lancer en cage ouverte à 5 contre 3 est bloqué par Matajicek qui se sacrifie sur l’occasion, le jeu des locaux est bien trop décousu pour mettre en danger de solides Bouquetins. Incapable de construire des actions collectives ou de mettre hors de position la défense adverse en double supériorité, Neuilly s’en remet à des actions individuelles stériles.
Frank Spinozzi «
Le power play a été catastrophique. Pas de lancers cadrés ou alors des lancers ras de glace, facile pour le gardien qui voit le palet arriver comme un ballon de plage. »
Les visiteurs sont les premiers sur tous les palets et remportent tous les combats le long des bandes.
Pierre Rossat-Mignod «
Au match aller on avait eu beaucoup de mal à gêner leurs remontées de palet le long des bandes, on savait que ce serait un domaine crucial et on a répondu présent. »
Le dernier tiers sera à l’image du match. Neuilly multiplie les approximations et les erreurs défensives au grand dam de
Frank Spinozzi «
On fait de grosses erreurs défensives pendant tout le match, quand tu es dans une mauvaise séquence, tu dois faire d’autant plus d’efforts pour inverser la tendance. »
|
Nathalie Clavert |
|
Ils offrent des boulevards aux rapides et habiles attaquants adverses. A l’image du début d’une séquence de 5’ de supériorité qui voit Sopko sortir au-devant d’un attaquant adverse qui réussit à récupérer le palet mais trouve le poteau d’une cage déserte avant que le gardien nocéen ne revienne pour bloquer une nouvelle tentative (44’30.) 5’ d’infériorité qui vont être parfaitement gérées par les unités spéciales des Bouquetins, bien aidées par le peu de pression mise sur la cage de Koutsky. Le gardien répond ensuite présent face à Sinkovic qui s’offre une belle occasion mais ne parvient pas à lever son palet (49’.) Son homologue nocéen est le plus souvent livré à lui-même suite aux nombreuses pertes de palets de ses coéquipiers. Il répond présent sur 2 échappées de Nikkila. La victoire tend les bras aux Bouquetins qui auront réalisé une solide prestation et
vont clore le score en supériorité et en cage vide par Kalinovic (1-4 à 58’03 ; Kalinovic ass. Pek et Nikkila à 5vs4.)
La victoire des Bouquetins ne souffre d’aucune discussion. Solides et bien en place, ils ont su profiter des errements des locaux pour empocher les 3 points. Une prestation qui satisfait
Pierre Rossat-Mignod «
On avait envie, on voulait savoir si on pouvait enchainer 2 matches de qualité après celui contre Tours. On a eu une bonne réaction après les défaites à domicile contre Dunkerque et Neuilly. On va essayer de continuer à croire à notre mince chance de qualification pour les play-offs. Mais même si ça ne passe pas, c’est de bonne augure pour les play-downs. »
Le coach visiteur tire un bilan positif de cette première saison en D1 «
On a longtemps attendu de savoir si on allait être admis en D1, on a commencé à recruter très tard, on ne savait pas trop où on allait, mais après le match de ce soir on peut dire que c’est très positif. On a été inconstant, mais c’est dû à notre manque d’expérience en D1. Mais on ne va pas s’emballer, la saison est loin d’être finie et si on aborde mal la poule de play-down, on peut passer d’une saison réussie à une grosse désillusion. Il faut bien finir la saison régulière, les play-downs se joueront dans la tête, ce sera compliqué entre des équipes très proches. Le mental sera très important. Mais je suis content d’avoir une équipe compétitive, y compris face à des grosses équipes du championnat. »
Une prudence née de contre-performances qui ont plusieurs fois ramené son équipe à la dure réalité d’un championnat très dense «
On a un effectif limité, mais les raisons de notre inconstance ne viennent pas de là. On a souvent sombré après avoir fait un bon match, on s’est vu parfois un peu trop beau, on a oublié de travailler et que les victoires passent par de l’implication et du sacrifice toute la semaine. »
Du coté nocéen, la frustration se mélangeait à la colère : « Il y beaucoup de frustration,
se lamentait
Frank Spinozzi, surtout quand je vois notre potentiel. C’est une somme de détails qui nous conduit dans cette situation. On n’apprend pas de nos erreurs et ça ajoute à la frustration. On n’était pas là, et Val Vanoise a été meilleur que nous. Ils ont été les premiers sur le palet toute la soirée et nous on a couru après eux tout le match. C’est une question d’effort, une équipe a travaillé, l’autre a fait semblant. C’est un manque d’effort général et tout découle de là. On ne veut pas se faire mal, certains viennent prendre leur chèque sans donner en retour et on en paie le prix. »
Un manque d’implication qui s’explique aussi, selon le coach nocéen, par la faillite des joueurs cadres «
On manque de leaders, personne ne donne l’exemple sur la glace et avec François Dusseau on cherche ces leaders. Mais on s’en remet aux jeunes pour secouer tout le monde et ce n’est pas normal. »
Au-delà de ce constat, Frank Spinozzi insiste sur les difficultés de son équipe à mettre en place son jeu : «
C’est un jeu de possession, notre force c’est d’avoir une forte possession qui nous permet de créer beaucoup d’occasions, mais ce soir on n’a pas eu le palet. Et quand on l’a, on tente des jeux à faible taux de réussite, des actions individuelles et on oublie la simplicité qui nous permet d’être efficace. » Au moment d’aborder la dernière ligne droite de la saison, le coach se veut radical pour remettre son équipe dans le sens de la marche et attend une réaction dès samedi prochain à Nantes «
Cette semaine ce sera patinage sans rondelle, je veux que mes joueurs comprennent le sens du mot effort. On a un manque d’envie et c’est très frustrant. Quand on traite nos joueurs comme des enfants, en les punissant, ils réagissent et on a fait un bon match à Mulhouse par exemple. Quand on les traite en professionnel, ils ne répondent pas. »