Il n’y avait Plus rien à défendre en cette ultime soirée de championnat pour ces deux équipes sauf l’honneur. Dunkerque auteur d’une remarquable saison l’an dernier termine à une triste 12ème et avant dernière place loin des play offs, lui qui ambitionnait autre chose. Avec un effectif qui n’a guère changé, les Corsaires n’ont pas anticipé la course à l’armement des autres équipes. Quant à Clermont-Fd, l’invité surprise de la D1, il en finit bon dernier. Le club n’a su ou pu prendre la mesure du fossé avec la D2, d’une division où généralement on tourne à 9-10 joueurs étrangers et 4 lignes, où bien des clubs qui ont un vécu certain de la ligue Magnus et de l’expérience à revendre. Pour la défense des Sangliers il y a eu manque de moyen et de temps pour préparer sereinement cette promotion non programmée.
1ère période : Cette ultime rencontre se joue devant des gradins plutôt bien garnis. L’engagement est gagné par les nordistes qui, sûr de leur face off, envoient vite sur le gardien arverne pour bénéficier de l’engagement suivant en zone adverse. Ils le gagnent à nouveau et semblent partir pour dominer. Mais, malgré encore quelques approximations mal venues, cela ne dure et c’est autour des puydômois de franchir la ligne bleu opposée. C’est un peu brouillon des deux cotés avec nombres de passes coupées mais Clermont finit par obtenir son premier tir dangereux.
Si les Corsaires ont voulu démarrer fort, c’est bien maintenant les Sangliers qui pressent en zone offensive. Pour autant s’ils arrivent à garder à peu près le palet dans le camp des dunkerquois, ils en ont pas le contrôle total et peinent à assurer les passes, problème récurant cette saison qui va leur coûter cher.
A l’approche de la 4ème minute, le clermontois Chiappino voulant donner à son arrière, offre un caviar de contre à Remy Houque qui laisse tout son monde sur place pour s’en aller battre le portier Sedlacek dans un duel un contre un à 3’46’’.
Clermont tente de réagir et se voit lui aussi proposer un contre à 2 contre 1 mais qui ne donne rien. Les deux équipes se rendent coup pour coup mais moins bien dans son jeu Clermont commence à subir. Non pas qu’ils ne récupèrent pas les rondelles mais dans la précipitation, ils recommencent à les rendre à nouveau trop facilement à l’adversaire. Néanmoins ils se créent quelques opportunités de tir comme celle de Téo Sarliève vers la 7ème minute de jeu puis de Bourguignon vers la 8ème minute que le gardien Boudot sut à chaque fois contrer brillamment. Dunkerque réplique par quelques lancers dangereux mais la aussi le portier arverne fait bonne garde.
A 10’30’’ intervient la première prison et elle est pour le Clermontois Portier dont la charge appuyée dans le dos lui vaut 2+10 mn de pénitence à 10’30’’. Ses équipiers partent donc pour 2mn d’infériorité. Dunkerque installe son jeu de puissance et Clermont peinent à sortir.
Pourtant sur une de leurs rares sorties Damien Bourguignon en possession du palet envoie celui-ci en cloche de la ligne rouge médiane, quasiment contre la balustrade, vers le gardien visiteur avec l’espoir qu’il le bloque et concède l’engagement dans son camp. A la surprise générale ce dernier ne voit pas ou apprécie mal l’arrivée du puck en pleine lucarne à 11’13’’(assist. Chiappino et Simon) faisant du clermontois l’auteur d’un des buts casquette de la saison. Dunkerque, toujours en supériorité, tente de réagir mais accuse mal le coup en se montrant guère efficace. La pénalité est tuée. Néanmoins les Corsaires continuent à produire du jeu mais commettant aussi des erreurs ils sont sous la pression des contres clermontois. Dunkerque persiste à imposer le tempo avec beaucoup de trafic dans l’enclave clermontoise. Vers la 18ème minute Clermont est poussé à la faute. Nouvelle pénalité pour retard de jeu et cette fois les nordistes ne laissent pas passer l’occasion de reprendre l’avantage.
Ils s’installent durablement en zone offensive et aprés un beau mano à mano entre Youg, Mikusovic et Laking, c’est ce dernier qui trouve le fond des filets à 18’47’’. Revenu à égalité les auvergnats ont bien du mal à assurer des mouvements offensifs aboutis. Le coup de sirène retenti fort à propos sur un dernier tir dangereux des visiteurs.
2ème période : Les puydomois veulent réagir malgré quelques travers dans leur jeu. Ils arrivent plus ou moins à presser les dunkerquois dans leur camp et à proposer quelques lancés sur le gardien. Ils commettent aussi quelques bévues, entre autre en zone défensive, qui font passer des sueurs froides chez leurs supporters. Il y a un effort louable de vouloir faire déjouer l’adversaire dès la zone neutre et vite se porter à l’attaque même si cela est assez souvent brouillon. Les clermontois seraient certainement plus souvent et surtout plus longtemps dans le camp dunkerquois s’ils maitrisaient mieux leurs passes et la qualité de leurs placements. Mais c’est loin d’être le cas donnant bien des possibilités aux Corsaires de revenir titiller le gardien arverne. Cela donne un jeu un peu décousu avec un ballet incessant entre les deux camps. On assiste à une belle attaque de Téo Sarliève vers la 27
ème minute et qui s’en va buter sur le gardien obligé cependant de concéder un retour dangereux. Hélas aucun coéquipier n’ayant suivi, le puck est dégagé.
S’en suit une séquence inhabituellement longue mais réjouissante pour les partisans où les Sangliers font bien tourner le palet en zone offensive. Les Corsaires finissent par pouvoir sortir et porter la rondelle à l’autre bout du glaçon. Ils réussissent à forcer Chiappino à l’accrochage et donc à la faute à 28’22’’. Dunkerque installe tout de suite son jeu de puissance et se montre rapidement dangereux. Malheureusement le nordiste Houque veut trop en faire et il commet une obstruction à 29’12’’ remettant les équipes à parité sur le terrain. I
l ne faudra guère attendre plus d’une demi minute pour que Clermont réussisse sur une rare action à plusieurs passes pour marquer, remettant les équipes à égalité. Ce but est l’oeuvre de Martin Kulha assisté de Cvetek et de Bourguignon à 29’40’’. Alors que l’on pense que les visiteurs vont chercher tout de suite à réagir, l’action dangereuse suivante est encore à l’actif des clermontois mais là encore un rebond flottant qui n’a pu se transformer en retour gagnant. Les arvernes accentuent un peu plus la pression au retour de leur joueur mais cette cinquantaine de secondes en supériorité ne donne rien. Au contraire il s’en faut de peu qu’ils ne se fassent piéger par un contre. Pour autant et malgré le retour à 5 des Corsaires, les Sangliers continuent à donner le tempo. Si bien que très vite une nouvelle pénalité est appelé à l’encontre d’un nordiste, en l’occurrence Laking à 12’31’’.
Clermont, par l’intermédiaire de Kulha vient vite frapper à la porte des cages adverses mais sans succès. Dunkerque sort de sa zone et tente une attaque. L
es auvergnats enchaînent très vite pour revenir et une belle transmission de Boucher vers Téo Sarliève permet à ce dernier de dribler le malheureux Boudot qui laisse filer doucement le palet sur sa droite à 13’39’’. Clermont prend les devants : 3-2. Le coach Antoine Richer prend alors son temps mort pour recadrer ses troupes. Bien lui en a pris car la réaction est bien là. Les Corsaires contrôlent mieux, font moins d’erreurs par précipitation. Tout le contraire des Sangliers qui recommencent à tomber dans leurs travers. Sedlacek alors doit jouer les pompiers de service dans sa cage où il faillit bien entre autre se faire surprendre par une déviation involontaire d’un de ses coéquipiers. Cette sensation que la mouche a changé de coche se confirme jusque dans les engagements que les auvergnats ne remportent plus guère. La fin de tiers s’annonce pénible pour les locaux qui s’arcboutent sur leur défense et leur maigre avantage. Ils ne font pratiquement que dégager autant que possible le palet de leur zone. Les opportunités de contre sont d’autant plus rares que souvent gâchées par beaucoup de maladresses dans les transmissions, quand ils ne se font pas carrément chiper le puck dans leur palette. Comme souvent, sous la pression, l’équipe dominée fait plus de faute. Celle contre Clermont arrive à 6 secondes de la fin. Elle ne permet pas aux Corsaires d’avoir le temps d’en profiter avant que ne retentisse la sirène.
3ème période : elle commence avec pour les clermontois encore 1mn 54 d’infériorité à gérer. Péniblement les clermontois arrivent à tuer son handicap et reviennent au complet pour sortir enfin de sa zone pour apporter le danger en face. Mais c’est encore mal coordonné et les dunkerquois dominent légèrement grâce à un jeu plus propre. ls se voient offrir encore, comme lors du premier but, une possibilité de contre que Sedlacek enraye avec l’aide de l’arrière clermontois Cvetek contraint pour cela à la faute à 43’29’’.
Pénalité malheureusement de courte durée car les Corsaires vont se montrer très réalistes. A 43’ 44’’ François Moretti transforme le palet transmis par Houque et Budinsky en but égalisateur de 3 partout. Tout est à refaire pour les clermontois dont on sait qu’ils ne brillent guère en prolongation. Ces derniers tentent donc de réagir mais, devenus de plus en plus maladroits et imprécis, ils rendent quasi systématiquement les rondelles qu’ils peuvent grappiller, y compris dans leur zone. Pour le pauvre Sedlacek c’est un déluge de tirs sur sa cage et s’il fait face, il finit à un moment par exprimer auprès de ses coéquipiers sa méchante humeur face à leur incapacité à écarter le danger.
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Dans cette période de grande domination nordiste on a l’impression qu’ils sont encore en supériorité avec un palet qui échappe à toute tentative de contrôle clermontois comme une savonnette rendue trop glissante. Même les face-offs semblent leur être confisqués. A ce stade de l’opposition, atteindre les prolongations pour les arvernes est inespéré. Petit à petit les Sangliers refont un peu surface et arrivent à porter le puck à l’offensive. Malheureusement ils peinent à se trouver et ne déstabilisent guère la défense des Corsaires. Néanmoins quelques tirs sont proposés sur le gardien Boudot mais on est plus dans l’action individuelle par rapport à ce que proposent les dunkerquois. Les engagements sont moins sous contrôle exclusif des visiteurs et les puydômois semblent en mesure de poser quelques banderilles. Mais les scories sont toujours là comme ce 2 contre 1 gâché par une passe trop imprécise. Si les nordistes sont moins saignants, ils n’en maîtrisent pas moins la partie, replaçant le coup de rein quand il le faut. Les Sangliers doivent eux dépenser beaucoup d’énergie à récupérer le palet en défense ; si bien que lorsque un avant a la possibilité d’attaquer la zone adverse il se retrouve souvent seul car ses coéquipiers, fatigués, en profitent pour retourner sur le banc. Néanmoins on peut dire que Clermont semble vouloir remettre un peu d’ordre dans son jeu dans cette fin de tiers. Malheureusement à 2mn 30 de la fin de la période Bourguignon, pour retenir, condamne au mauvais moment ses camarades à subir 2mn d’infériorité. Dunkerque se lance vite à l’attaque ; un peu trop même puisqu’il offre une possibilité de contre à un puydômois mais qui ne réussit pas à tromper le gardien nordiste. Curieusement et peut être par précipitation à vouloir conclure, les corsaires n’arrivent pas à profiter pleinement de leur supériorité et se font peur en donnant encore l’opportunité d’un contre, à Nalliod-Izacard semble-t-il, qui lui aussi rate son face à face avec le portier Boudot. Dunkerque finit néanmoins à installer son jeu de puissance et proposent quelques lancés obligeant à la plus grande vigilance le gardien Sedlacek.
Le retour de Bourguignon sur la glace met fin à ce pressing et la période s’achève sur une ultime tentative de chaque côté ne donnant rien. On n’échappe pas à la prolongation.
Prolongation: Epreuve redoutée des clermontois qui n’ont jusque là pas connu la réussite dans cette exercice où réduit à 3 contre 3, la moindre erreur se paye souvent cash. Le premier tir dangereux est à l’actif d’un corsaire mais Sedlacek évite l’irréparable d’une superbe parade.
Les deux équipes jouent avec une certaine retenue, redoutant l’erreur qui là mettrait en danger. A ce jeu là, on sent qu’il y a plus de maîtrise côté visiteur. Sur une passe raté, les corsaires récupèrent le palet. Destoop transmet à Dalidovich qui file vers la cage et les 2 défenseurs.
Intelligemment un de ses coéquipiers en attire un des deux alors que suffisamment près de la cage Dalidovich enclenche son tir. Voilé par le dernier défenseur le dunkerquois trompe le portier clermontois pour donner la victoire aux siens à 62’18’’. Pour la troisième fois de la saison les Sangliers Arvernes ont plié l’échine en prolongation.
Epilogue : Saison terminée pour ces deux équipes et l’heure est maintenant au bilan. Il aura été décevant des deux côtés pour un peu les mêmes raisons. On a sous estimé l’opposition.
Autant du côté clermontois il y a quelques excuses à faire valoir comme une certaine méconnaissance de la division avec une promotion tardive. Une préparation non pas bâclée mais d’autant plus limite que ce fut une montée non véritablement programmée. La saison dernière l’objectif de l’équipe, vu son budget, était avant tout les ½ finales, ne laissait guère la place aux rêve de grandeur, en tout cas pas dans l’immédiat. L’extraordinaire réussite de l’an dernier, plus les errements de certains clubs ont ouvert les portes de la D1 à Clermont-Fd. Les dirigeants en ont accepté l’expérience et il faut reconnaître qu’elle fut douloureuse. Gageons qu’elle fut riche aussi d’enseignements dont le club saura tirer partie pour un futur proche.
Pour Dunkerque point de ces excuses ; nos corsaires naviguent dans cette division depuis suffisamment longtemps pour en avoir vu l’évolution. Alors certes il est courageux (tout comme à Clermont) de vouloir faire leur place aux jeunes. Mais la réduction de la Magnus a entraîné la venue d’anciens pensionnaires de l’élite qui ne rêvent que d’y retourner. Si on ajoute quelques pointures de la D1 comme Mulhouse, Anglet voir Tours qui frappent régulièrement à la porte de la Magnus ; de tout cela en a résulté une course à l’armement qui semble avoir surpris le staff nordiste. Gageons là aussi que l’expérimenté Antoine Richer saura rectifier le tir d’autant que le nouveau complexe patinoire à venir prochainement doit permettre aux Corsaires de s’ouvrir sur des perspectives des plus ambitieuses.