Les Yétis du Mont-Blanc, sèchement battus la semaine passée par une formation marseillaise efficace et impliquée, recevait ce samedi l’équipe en feu du moment, les Drakkars de Caen, à la patinoire de Saint-Gervais.
Patinoire de Saint-Gervais, Hockey Hebdo
Texte : A. Juillet | Photos : M. Richier le 12/03/2023 à 18:00
Arbitres : M. Frossard assisté de Mme Boniface et M. Biot
Buts : Mont-Blanc : ; 21:56 Jérémy Arès (ass Jérémy Fortin et Hugo Sarlin) ; 52.45 Hugo Sarlin (ass Jérémy Fortin) Caen : 05.54 Raphaël Chauvel (ass Félix Chamberland et Jonathan Janil) ; 43:26 Raphaël Chauvel (ass Gasper Cerkovnik) ; 49:25 Marc Beckstead (ass Jonathan Janil et Félix Chamberland) ; 56:38 Marc Beckstead (ass Félix Chamberland et Gasper Cerkovnik) ; 58:09 Félix Chamberland (ass Gasper Cerkovnik et Marc-Antoine Gagnon)
Pénalités
4 minutes contre Mont-Blanc
10 minutes contre Caen
Une rencontre particulière à plus d’un titre puisque en plus de figer officiellement le classement des deux formations au coup de sifflet final de cette 26ème journée, la rencontre du soir allait être la dernière en carrière de la légende Richard Aimonetto, qui raccrochera les patins en fin de saison, après avoir récemment soufflé sa 50ème bougie sur la glace de la patinoire saint-gervolaine. Contexte de la partie : La donne comptable était simple pour la troupe de Rémi Peronnard. Il fallait tout d’abord l’emporter, avant de surveiller les résultats des adversaires directs des Yétis dans leurs différentes confrontations. Côté caennais, l’objectif était tout autre. Déjà qualifiés pour les phases finales du Championnat de Division 1, la troupe de Julien Guimard lorgnait la 1ère place du championnat avec l’envie de poursuivre l’incroyable dynamique actuelle portée par 7 victoires successives, série en cours. Engagement maximum
Victor Goy et Ronan Quemener se faisaient face devant les filets. Les hostilités ne tardent pas à démarrer. Sur un disque gratté dans les premiers instants de la partie, Bicha s’arrachait pour servir Walz qui obligeait Quemener à une première grosse intervention sur sa ligne. Le tempo est donné et Caen répondait immédiatement d’une occasion amenée dans la zone de Goy. Les Yétis sont en jeu de puissance une minute plus tard et le danger parvient de toutes parts autour du portier normand. Ce dernier conservait un score de parité, malgré une énorme pression mise par les haut-savoyards, arborant un chandail spécial pour le départ de leur légende ce samedi.
M. Richier
Le flocage spécial prévu à l'occasion de la retraite d'Aimonetto
Chatellard se créait la suivante dans un véritable temps fort local, mais son revers fuyait le cadre. Les Drakkars font le dos rond et ce sont eux qui débloqueront la situation contre le cours du jeu. Servi par Chamberland, Raphael Chauvel débloquait le tableau indicateur, 0-1 à 5’53. La partie est agréable à suivre entre les deux équipes. Mont-Blanc présente la bonne attitude, se heurtant à une défensive caennaise qui confirmait son excellente solidité. La troupe de Guimard n’est pourtant pas en reste à l’offensive, même si le score n’évoluera pas à l’issue de ce premier acte. Mont-Blanc de retour, Quemener impérial
Entreprenants en première malgré un score toujours bloqué sur la bulle, les Yétis remettent le bleu de chauffe en entame de deuxième. L’occasion numéro 1 fait cette fois filet, Arès se saisit d’un retour accordé par Quemener et ramène les siens dans la bataille, 1-1 à 21’40. La défensive caennaise est plus en difficulté dans ce début de tiers médian. Tiramani s’embarquait dans un numéro de soliste et se faisait reprendre irrégulièrement par Ménard. Le powerplay montblanais est menaçant, mais une fois de plus, Quemener est intraitable sur sa ligne.
M. Richier
Quemener a réalisé une partie impériale devant le filet !
De retour à 5/5, les deux formations sont pénalisées simultanément après que Chatellard et Cerkovnik ne se soient invectivés un peu trop virulemment au goût des officiels du soir. Le jeu à 4 contre 4 se met en place. Mont-Blanc s’offre un 2 contre 1, mais le disque de Zabis saute la palette de Walz et sauve les normands. Les occasions haut-savoyardes sont incessantes, mais le score n’évolue pas. La tension est maximale et le rythme effréné. Profitant d’un remise dans le dos mal assurée par Sonne, Beckstead s’échappait et il fallait un arrêt exceptionnel signé Victor Goy pour éviter au score d’évoluer. La partie est débridée mais très agréable à suivre pour le public déplacé en nombre pour acclamé le dernier match en carrière de Richard Aimonetto. Le score reste de parité quand se présente un jeu de puissance caennais. Malgré le 4 contre 5, la meilleure situation est aux locaux. Arès était lancé en break et feintait du revers. Quemener sauvait les siens d'une importante mitaine avant le retour aux vestiaires. Mont-Blanc et Caen sont dos à dos 1 but partout. Les Drakkars le vent dans le dos
La partie redémarre de plus belle. Sarlin est par deux fois tout proche de venir prendre à défaut le portier caennais, qui s’en sortait sans frais dans une première minute bouillante des locaux. Comme lors du premier acte, les Yétis sont entreprenants mais sont pris au cœur de leur temps fort. Mêmes acteurs, mêmes conséquences. Raphael Chauvel, encore lui, trompait Goy et remettait les siens devant, 1-2 à 43’24. Le duel de gardiens de poursuit plus tard dans la période. Quemener était solide, mais Goy lui répondait d’une ferme mitaine. Le scénario est à l’image de la saison de D1, indécise jusque dans ce dernier vingt. Caen est chassé alors qu’il reste 13’’ à faire et Mont-Blanc se réinstalle. Le portier est hermétique et continuait de réciter sa partition quasi-parfaite. Quemener est impressionnant et ses arrêts décisifs vont mettre les siens sur la bonne voie. En effet, les choses se compliquent à 10 minutes de la sirène finale pour les hommes de Peronnard. Trouvé côté gauche, Beckstead faisait étalage de sa classe en distillant un puissant lancer dans la lucarne de Goy, avec l’aide du montant, 1-3 à 49’25. Les Drakkars ont le vent en poupe et passent proche de tuer le suspense sur l’action suivante, face à des locaux touchés mais pas abattus. Bien mal embarqués, l’espoir renait pourtant de la palette d’Hugo Sarlin. Depuis l’arrière du but, le français s’arrachait sur un tour de cage avant de se saisir de son propre rebond, 2-3 à 52’43.
M. Richier
Caen valide son succès en terre haut-savoyarde
La partie s’enflamme. Chatellard obtient une chance sous les acclamations de la patinoire saint-gervolaine dans une atmosphère rarement ressentie dans l’antre haut-savoyard. Malgré les holas du public, Mont-Blanc ne reviendra pas dans cette partie. Chamberland est proche de tuer le suspense, mais ce sera finalement le précédent buteur, Mark Beckstead qui se chargera de convertir une échappée en sa faveur, 2-4 à 56’27. Le banc caennais chavir de bonheur. Les Yétis joueront leur va-tout, mais ce sont bien les hommes de Guimard qui ajouteront une unité supplémentaire à l’addition du soir, malgré une attitude résolument positive des locaux. En cage vide, Chamberland ajoutait la dernière banderille et parachevait un succès important pour les normands, 5-2 à 58’13. Fait marquant de cette fin de partie, Aimonetto recevra une acclamation de deux minutes en fin de match ! Défaite des Yétis du Mont-Blanc 5 buts à 2 face aux Drakkars. Au terme d’une rencontre intense, les caennais ont pris le meilleur sur le HCMB. Porté par un incroyable Ronan Quemener, Caen s'impose ! Les Yétis, bien que très combattifs, ont été contraint de rendre les armes au terme d’une opposition disputée sur un très gros tempo et devant une belle affluence. Les visiteurs terminent au 2ème rang de la Division 1. Mont-Blanc échoue de son côté aux portes des séries, pointant 9ème au terme des 26 journées régulières disputées.
Malgré la déception de ce rendez-vous manqué avec les play-offs, la formation montblanaise aura offert une belle sortie à sa légende Richard Aimonetto, rassemblant sa famille, ses amis et les jeunes joueurs du club autour du légendaire attaquant haut-savoyard, dont le numéro 22 a officiellement été retiré par le club ce samedi soir.
Richard Aimonetto quitte donc le hockey professionnel avec à la clé, une carrière légendaire qui entrera à coup sûr au Panthéon du hockey français. Bravo à cet exemple qui inspirera à n’en pas douter des générations complètes de futures hockeyeurs de la région. Belle retraite Richard !
M. Richier
Porté en triomphe par ses coéquipiers, Aimonetto se retire !