Malgré la fin des vacances, c’est devant des tribunes bien garnies que débute la rencontre. Frank Spinozzi a choisi de titulariser Rémi Husson devant le filet et de donner du temps de jeu au jeune défenseur Jérémy Fritsch « c’est les 2 jeunes Français que nous devons encore développer au cours des années à venir. Les autres sont devenus des joueurs réguliers. C’est le principal objectif de ce match pour nous. »

Le rythme n’est pas très enlevé et, après une première alerte sous la forme d’un lancer de la bleue de Wagenhoffer, repoussé par Bossier, les Nocéens vont ouvrir le score par l’intermédiaire de Sinkovic bien servi devant la cage par Pek. Même en l’absence de rythme, les pénalités pleuvent, l’occasion pour les Bisons de peaufiner leurs unités spéciales dont Frank Spinozzi dit que « ce sera un des éléments clés en play-off.» La prestation de son équipe en power-play doit lui avoir donné quelques pistes de travail pour les jours à venir puis les Bisons finiront à 0 sur 11 dans cet exercice.
Léo Cuzin parvient bien à inquiéter Bossier qui repousse de la jambière, mais c’est Husson qui fait passer un frisson dans le dos des supporters locaux en ratant une relance que ne peut exploiter l’attaquant annécien dont le tir est repoussé par Waggenhoffer en position de gardien de but. Husson rassure, quelques minutes plus tard, en gagnant un face-à-face suite à un palet perdu par sa défense.
Annecy n’est pas plus à l’aise en supériorité et alors que Neuilly revient au complet, Slupski s’empare du palet et trompe Bossier d’un lancer ras de glace dans la dernière minute du tiers.

Si l’issue du match ne fait pas de doute tant on sent que Neuilly met son adversaire en difficulté dès qu’il élève son niveau de jeu, Annecy ne manque pas de motivation pour faire bonne figure ce soir. Cyril Bossier, le gardien des Chevaliers, Guillaume Lemasson et Fréderic Puthod disputent ce soir le dernier match de leurs carrières. Leurs coéquipiers souhaitent que leur sortie soit la plus belle possible. Hébert, suite à un mauvais jugement de la défense nocéenne redonne espoir aux siens en trompant Husson sur son côté droit. La défense nocéenne est clairement moins concentrée et Gourdeau en profite pour faire raisonner la transversale de Husson.
Bossier se fait plaisir en repoussant un lancer de Polodna, mais doit s’incliner alors que son équipe évolue en supériorité. Sinkovic part en contre et laisse le palet à Dubuc qui lance de la bleue. Bossier repousse mais Sinkovic, bien placé, redonne 2 longueurs d’avance aux locaux.
On n‘atteint toujours pas des sommets d’intensité, même si pour Frank Spinozzi «Les 2 équipes ont bataillé, étaient concernées. »
Alors que les équipes évoluent à tour de rôle en supériorité, les 2 gardiens s’illustrent pour maintenir leurs cages inviolées. Mais, sur un nouveau palet perdu par la défense locale, Arthur Cuzin se met à la faute et offre un tir de pénalité aux visiteurs. Segin tente de glisser le palet entre les jambières de Husson qui ne mord pas dans la feinte et s’offre un bel arrêt. Annecy a laissé passer sa dernière chance de revenir. Quelques minutes plus tard, Arthur Cuzin lance de la bleue pour la déviation de Sadoun qui trompe Bossier.

Les Bisons débutent le dernier tiers en double avantage et se procurent de nombreuses occasions, mais c’est alors que le power play vient de se terminer qu’Hervato trompe Bossier suite à un bel échange de passes avec Sadoun et Dubuc. Alors que le match continue à être marqué par de nombreuses pénalités, Fribault, suite à un beau mouvement, marquera le dernier but du match sur une action entachée d’un hors-jeu.


Les Bisons l’emportent donc sans forcer leur talent. Une victoire insuffisante compte tenu du résultat d’Anglet quelques heures plus tard « On sait qu’on attend le résultat d’Anglet, mais je ne suis pas convaincu que l’avantage de la glace sera primordial » tentera de se convaincre le coach nocéen. « On a gagné une finale contre Brest en jouant le 1er match à domicile. En NHL, on voit beaucoup d’équipe faire de beaux parcours sans l’avantage de la glace et dans une formule où cet avantage est encore plus important que sur une série en 2 victoires. »
Neuilly est déjà tourné vers les ¼ de finales « On a commencé la préparation depuis quelques jours. Pour les séries finales, on remet tout à 0, c’est l’équipe la plus « hot » qui s’imposera. L’équipe prête à se sacrifier. C’est trop serré cette année, je pense qu’on verra des équipes moins bien classées s’imposer, mais on ne pourra pas parler de surprise. »

Coté annécien, c’est la fin d’une saison longue et compliquée « C’était compliqué de motiver les joueurs ce soir alors qu’on savait qu’on allait descendre. Ca a été compliqué toute la saison, on a perdu beaucoup de matches. On a manqué d’expérience. On est une équipe jeune et on aurait eu besoin d’expérience pour maintenir la motivation et le moral de l’équipe dans les moments difficiles » analysera Jiri Jelen. Mais on ne sent pas d’abattement chez ses joueurs. Cyril Bossier partage boissons et  émotions avec les siens pendant que son coach revient sur son passage derrière le banc en cours de saison « En D1, être coach et joueur aujourd’hui ce n’est pas possible. Le niveau à beaucoup progressé et on ne peut pas être performant sur ces 2 postes. Quand j’ai découvert la D1 avec Gap, et qu’on a été battu en finale par Neuilly, les 2 équipes avaient dominé toute la saison. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus homogène et beaucoup plus fort. »
Souhaite-t-il poursuivre cette expérience ? « On va discuter pour l’avenir, aucune décision n’est prise. Rester à Annecy, être entraîneur, joueur… tout est ouvert. » Quant à son avis sur les play-offs, il ne surprendra personne « Lyon, Bordeaux et Mulhouse sont les favoris, Lyon est un peu au-dessus mais rien ne sera facile. Ce n’est pas toujours l’équipe la plus forte qui gagne. Le groupe et la motivation peuvent faire la différence. »