Pour ce 1er match depuis plus de 5 mois sur la patinoire nocéenne, les choses ne traînent pas. De retour sous le chandail des Bisons,
Lukas Pek montre à ses partisans qu’il n’a rien perdu de ses qualités et, sur une contre-attaque, envoie un missile dans la lucarne opposée qui laisse Kristin sans réaction. Cette efficacité en contre est plutôt une bonne nouvelle pour les Nocéens, puisque les premières minutes laissent entrevoir ce que sera le match, de longues séquences offensives lyonnaises qui mettent l’arrière-garde des Bisons sous pression.
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Photographe : Mav94 |
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Mais, à part ce joli raid de Pek, les Nocéens ont les plus grandes peines du monde à sortir proprement le palet de leur zone. Gênés par le gros pressing des attaquants lyonnais qui récupèrent un nombre incalculable de palets, les Bisons s’exposent.
Laberge est à la récupération, le jeu à 3 des attaquants fait la différence pour éliminer Lafrance et Bartos est à la conclusion pour égaliser. Les Bisons n’évoluent pas en bloc, «
nos attaquants quittaient la zone avant qu’on ne récupère le palet » constatera, abattu, Spinozzi après le match. Vifs et techniques, les Lyonnais donnent le tournis à la défense des Bisons.
Biniek lance sur le poteau et To-Landry est bien placé pour pousser le palet dans la cage ouverte et donner l’avantage aux siens, sur une séquence au cours de laquelle Dubuc a perdu sa crosse laissant ainsi l’espace à l’attaquant lyonnais.
François Dusseau peut se réjouir de ce début de match «
on a une équipe qui joue vite, qui va de l’avant. Mais on se sait attendu et on s’attendait à ce que Neuilly sorte fort en 1ère période. C’était important pour nous de répondre présent sur une petite glace. » Et la technique des attaquants lyonnais continue de faire merveille, Kristin délivre un bijou de passe à Laberge seul plein axe, puis le même Laberge récupère un palet mais les 2 fois Beech maintient les siens dans le match. C’est ensuite Biniek qui touche la barre d’un lancer puissant puis le poteau qui sauve Beech alors que la cage est ouverte sur une supériorité lyonnaise.
En double supériorité pendant quelques secondes, les Bisons vont égaliser par Wagenhoffer d’un joli lancer croisé, suite à un décalage trouvé par Dubuc. Ce score de parité est plutôt flatteur pour les locaux qui semblent déjà à bout de souffle à force de patiner après un palet confisqué par les visiteurs largement dominateurs au niveau des lancers (20-9).
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Photographe : Mav94 |
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On est un rouleau compresseur, notre force c’est le patinage. Quand on joue tous ensemble, à 5 devant et à 6 derrière, on est usant. On a des petits gabarits, mais très rapides et très techniques qui usent les défenses. » En quelques mots, le coach lyonnais a résumé la suite du match. Le 2nd tiers sera un long calvaire pour les Nocéens dominés de la tête et des épaules. «
Ils avaient cette envie que nous n’avions pas. Ils ont fait tout un match et nous avons très mal joué » analysera pour sa part le coach des Bisons. Largement dominés (12 lancers à 4) au cours de ce 2ème acte, les Bisons plieront sur une supériorité lyonnaise astucieusement provoquée par Biniek.
Bartos trouve en retrait Laberge plein axe qui ne laisse aucune chance à Beech. Une longue séance de conservation du palet de Kadic en zone offensive illustre les errements des Bisons, le n°77 a beau lever la tête, il ne trouve aucun partenaire démarqué et finit par perdre le palet. «
Mes défenseurs ont très bien joué malgré les absences de Gillet et Trefny » se félicitera Dusseau.
Un nouveau palet perdu par Rey qui tarde à relancer et se fait contrer amène le 4ème but lyonnais inscrit de près par Olsson.
« Ce soir, on a été spectateur, pas acteur. Notre marque de fabrique, c’est la hargne. Or, ce soir, je n’ai pas vu 20 gars volontaires. On n’a pas été à la guerre, on regardé la parade. Au-delà du résultat, c’est là qu’est ma grande déception. On a subi, comme à Cholet, même si là-bas on avait eu le contrôle du palet. » Le constat de Spinozzi est sévère, mais juste.
Le dernier tiers ne sera qu’un long chemin de croix pour des Bisons dépassés. Si Beech retarde l’échéance en remportant 3 face-à-face avec To-Landry, il cède face à
Kristin qui récupère un palet sur une mise en échec avant face à Dubuc et se replace pour convertir l’offrande de Laberge. Ou face à
Lebey qui rentre un peu trop facilement en zone offensive, prend son temps pour armer un lancer puissant sous la barre d’un Beech qui commence à céder lui-aussi face à la domination des visiteurs «
Mon gardien doute et quand tu commences à cogiter ça devient encore plus compliqué » dira plus tard Spinozzi. Un raid solitaire de Polodna, un palet gratté par Kadic ou un beau lancer de Guimbard permettent à Kristin de se réchauffer, mais c’est Lyon qui va enfoncer le clou en fin de match. Par
To-Landry d’abord, parfaitement lancé par ses défenseurs au milieu de Bisons passifs, qui gagne enfin un face à face avec Beech puis par
Raibon qui conclut un joli jeu en triangle d’un lancer sous la barre.
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Photographe : Mav94 |
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J’ai retrouvé le groupe d’il y a un mois, se réjouira François Dusseau. Avec le recul, notre défaite à Nantes nous a donné un bon coup de pied et tout le monde s’est remis à travailler. On a fait 2 grosses semaines de travail sans match avec une préparation physique novatrice qui porte ses fruits. Mais on ne va pas s’emballer. Ce n’est que la vérité d’un match, il en reste 24 et le championnat est très compétitif ». A la question de savoir quels objectifs il fixe à son groupe, le coach des Lions répond avec franchise «
Nous sommes les seuls à annoncer clairement nos objectifs. On veut faire au minimum aussi bien que l’an dernier. On a le groupe pour, mais on connaît la logique des play-offs et l’importance d’être au mieux de sa forme à ce moment-là. On va donc continuer à travailler et préparer notre gros match à domicile face à Mulhouse samedi prochain. » Il concédera que «
les Nocéens ont certainement plus de réglages à faire que nous », pas sûr que cela suffise à apaiser
Frank Spinozzi et Antoine Richer dont le coach lyonnais est assez proche. «
Lyon a été solide dans tous les compartiments. Etre menés à domicile pour le 1er match, c’est difficile et on a trop souffert, on n’a pas eu la réaction qu’il fallait » concédait Richer. Spinozzi poursuivait dans la métaphore «
Si tu ne mets pas de volonté dans ton match, c’est comme quand tu vas au Casino, tu t’en remets à des éléments que tu ne maîtrises pas. Et au Casino, tu sors rarement gagnant. Nos joueurs doivent grandir vite, on donne du temps du jeu et des responsabilités à des joueurs qui ne sont pas habitués à en avoir à ce niveau, il faut donc s’attendre à des matches difficiles. On ne va pas grandir en un match. » Il ajoute que «
Rien n’a fonctionné ce soir, gardien, défense, système, attitude…ce soir, ce n’était pas notre patinoire, on l’a laissée aux Lyonnais. » Et promet un retour à de bonnes vieilles méthodes pour retrouver cette hargne qui a tant fait défaut ce soir «
On va durcir les entraînements, être moins permissifs, moins conciliants. J’ai des bons gars, bien éduqués, trop bien peut-être. Je veux des guerriers. » Parions que l’équipe qui se déplacera à Montpellier dans 15 jours aura un tout autre visage.