Le début de partie manque de rythme, les Nocéens ne parviennent pas à conserver le palet mais vont gêner la relance nantaise. « Les 2 équipes sont un peu dans la même situation. On a dû reconstruire notre effectif, on manque de cohérence dans notre jeu. C’est le lot des équipes comme la nôtre. On ne parvient pas à s’inscrire dans la continuité et chaque saison c’est la même chose. Mais c’est aussi vrai pour Nantes cette saison, c’est une équipe modifiée qui doit trouver ses repères » analysera Frank Spinozzi. L’illustration est sur la glace avec des Nocéens qui peinent à réussir leurs sorties de zone et manquent beaucoup de passes. C’est donc logiquement Nantes qui se montre le plus dangereux dans cette 1ère période. Le premier lancer cadré est pour Robert, mais Thomas Pek repousse du bouclier. Le nouveau portier nocéen va avoir l’occasion de montrer sa solidité. Le palet revient sans cesse vers la cage nocéenne. Genest le sollicite sans succès et les Nantais mettent la pression sur une défense nocéenne incapable de sortir le palet de sa zone pendant une longue minute trente. Parviainen teste à son tour la jambière de Pek, puis c’est Perna, bien servi en retrait, qui a la plus belle occasion (8’) mais Pek est toujours solide.
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Les Bisons n’y sont pas, battus dans l’engagement et dans l’envie par les Nantais. Frank Spinozzi : «
On veut bien faire, ne pas faire d’erreurs en défense, ce qui explique qu’on soit un peu en dedans, un peu fébrile. Comme on a été beaucoup pénalisé sur les 2 premiers matches, les joueurs hésitent à s’engager pour ne pas mettre l’équipe en difficulté. » Mais les Nantais ne profitent pas de leur domination. En infériorité, les Bisons tiennent bon et Pek repousse les tentatives des visiteurs. Alors que les Bisons s’installent enfin en zone offensive, ils perdent le palet et Guimbard doit commettre une faute sur Perna parti en break. Le lancer de pénalité ne souffre d’aucune discussion mais Perna ne fait pas preuve d’une grande conviction dans son exécution et Pek s’impose sans difficulté.
On se dit que les Nocéens vont sortir indemnes de la domination nantaise quand
un lancer sans angle de Richard est repoussé par Pek sur le patin de Cuzin avant de finir dans le but (0-1 à 16’28 ; Richard).
Neuilly tente de réagir et Cuzin voit son lancer de la bleue heurter la barre de Bozik. Les Bisons perdent beaucoup trop vite le palet et sont dominés sur les face-offs où le duo Demers-Dufournet se régale «
Ce soir, on a été dominé sur les engagements, reconnaissait Frank Spinozzi, mais on s’est battu pour qu’ils ne puissent pas bonifier les palets gagnés. Sur les matches précédents, c’était plutôt l’inverse, on gagnait les face-offs mais on n’en faisait rien. » Pek maintient son équipe dans le match grâce à un nouveau gros arrêt en toute fin de période alors que Vinatier, touché, ne peut défendre sur l’offensive nantaise. Les Corsaires ont dominé mais n’ont pas su concrétiser au niveau du tableau d’affichage, au grand regret de Claude Devèze «
On aurait pu tuer le match sur ce tiers, on était bien en place, on a 5 ou 6 occasions de tuer le match, mais il faut donner du crédit à leur gardien. »
La 2ème période démarre par une occasion de Dufournet, en break, que Pek repousse du bouclier. Mais les Nocéens prennent ensuite le match à leur compte en affichant une attitude beaucoup plus volontaire que lors du tiers initial. «
Après le 1er tiers, en regagnant les vestiaires, j’étais très en colère, reconnaissait Frank Spinozzi. Mais avec un peu de recul, il faut admettre que mes joueurs sont, eux aussi, victimes du manque d’automatismes dont je parlais tout à l’heure. J’ai donc choisi de les encourager, de les pousser à jouer plus libérés plutôt que de les enfoncer. » Recette gagnante avec une première occasion pour Sanza qui contourne la cage mais se heurte à Bozik (25’.)
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On assiste enfin à un mouvement construit des Bisons, conclu par un lancer de Dubuc, de la bleue, bien bloqué par Bozik. Dans la foulée,
Lukas Pek réussit une belle entrée en zone offensive et égalise d’un petit lancer ras de glace sur lequel « Mojo » n’est pas exempt de tout reproche (1-1 à 26’47 ; Pek assistance Wagenhoffer). La domination nocéenne se poursuit avec des occasions pour Vinatier en break puis Hanes, mais Bozik est vigilant.
Preuve que la tendance s’inverse dans cette partie, la brume causée sur la glace par la forte chaleur humide qui enveloppe la région parisienne déserte les alentours du but nantais pour se concentrer sur celui de Pek. Boucherit tente bien de créer un peu d’activité en zone offensive, mais son lancer n’est pas cadré (29’.) De l’autre côté du glaçon, Bozik a retrouvé sa sérénité et bloque les lancers de Sanza et Wagenhoffer sans laisser de rebond aux attaquants nocéens. Et quand il ne peut bloquer, comme sur ce lancer du même Wagenhoffer alors que les locaux sont en supériorité, il se montre solide sur les 2èmes palets.
Si l’exécution n’est pas encore parfaite, à l’image de ce palet perdu par Vit en zone offensive, qui offre un contre sans conséquence aux Corsaires, les Nocéens dominent ce 2ème tiers. Le coach nocéen reconnaît ces imprécisions «
je suis encore à la recherche des bons alignements, j’essaie des associations, mais les joueurs ne se connaissent pas encore assez et ont du mal à se trouver sur la glace. C’est comme un jeu de casse-tête, tu essaies d’imbriquer des blocs entre eux et quand tu trouves les bons alignements, tout devient plus clair, mais nous n’en sommes pas encore à ce stade-là. » La période se termine sur 2 lancers de Colotti, toujours en supériorité. Le 1er trouve une déviation mais Bozik est bien placé, la déviation du 2nd passe juste au-dessus de la cage nantaise.
C’est donc dans le dernier tiers qu’allait se sceller le score du match. Un dernier tiers dans lequel les Nantais allaient vite se retrouver en difficulté, avec 2 pénalités qui offraient aux Bisons 1’ de double supériorité (44’.) Frank Spinozzi demandait alors un temps mort. «
A ce moment du match, je me dis que je vais avoir besoin de mon temps mort plus tard, donc j’hésite. Mais je décide de le prendre et je donne juste des conseils simples. Des joueurs devant la cage, faire circuler le palet, jouer large pour resserrer leur défense. » Conseils payants puisque Dubuc trouve Wagenhoffer à la bleue sur la gauche de la cage.
Le géant slovaque délivre un lancer surpuissant qui se loge sous la barre d’un Bozik impuissant (2-1 à 54’32 ; Wagenhoffer ass. Dubuc et Sanza à 5vs3.).
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Le buteur regagne son banc mais son coach veut maintenir le même alignement sur la glace.
C’est à droite que le n°12 nocéen est trouvé cette fois, son lancer est dévié par Sanza hors de portée de Bozik (3-1 à 44’48 ; Sanza ass. Wagenhoffer à 5vs4.)
Le break est fait, mais Neuilly est pénalisé et Nantes se voit offrir une possibilité de revenir dans le match. Malgré un gros lancer de Prokop juste à côté, c’est Dana, en contre, qui a la plus grosse occasion sur cette séquence, mais son lancer n’est pas cadré. «
Le match s’est joué sur les unités spéciales, admettait Claude Devèze. Contre une équipe comme Neuilly, ça ne pardonne pas. C’est une ligue qui va se jouer sur les unités spéciales parce qu’à 5 contre 5, toutes les équipes sont très proches. Mais notre grand regret, c’est de ne pas avoir tué le match plus tôt. Après avoir ouvert le score, on a continué sur le même rythme, sans hausser notre niveau de jeu mais on a eu beaucoup d’occasions qu’on n’a pas su saisir.» Les Corsaires ont laissé passer leur chance et c’est maintenant Slupski qui sollicite Bozik. Le jeu s’anime et Pek sort le grand jeu devant Demers (49’30.)
On entre dans les 10’ dernières minutes et Nantes se voit offrir une nouvelle supériorité. L’unité spéciale des Bisons réalise une grosse prestation. Touché par un lancer, Karvonen retourne sur son banc et, pas encore au fait des coutumes locales, demande à se faire soigner. Frank Spinozzi renvoie immédiatement son défenseur finlandais au combat, les soins peuvent attendre. «
Le temps de jeu entre mes défenseurs est mieux réparti cette saison, j’ai plus de possibilités et ça devrait nous permettre d’arriver en fin de saison avec plus d’énergie, se réjouit Frank Spinozzi. » Seul un gros lancer de Samson, qui passe à côté mais revient devant la cage, fait passer des sueurs froides chez les supporters des Nocéens.
Il reste 5’ à jouer et Pek sort un nouveau gros arrêt face à Richard, seul dans l’enclave suite à un palet perdu par les Nocéens. Claude Devèze demande un temps mort à l’entame des 2 dernières minutes. Nantes s’installe en zone offensive, on s’attend à voir Bozik déserter sa cage, mais il faudra attendre les 30 dernières secondes pour que les Nantais créent le surnombre. Seul un lancer de Grygar inquiète Pek et, au final, les Nantais n’auront pas semblé capables de réagir et d’élever leur niveau d’intensité pour revenir dans le match.
Les Nantais repartent donc de Neuilly sans le moindre point et, à l’heure du bilan, leur coach souhaite insister sur l’homogénéité du championnat « O
n a eu 2 gros déplacements (Bordeaux et Neuilly) en début de saison, ça va être à nous d’élever notre niveau mais on progresse. Quelque part, je préfère qu’on monte en puissance plutôt que de finir comme la saison dernière. Le niveau est très homogène, aucun match ne sera facile, à domicile comme à l’extérieur. On a le talent pour faire une belle saison, à nous de montrer qu’on peut aller au combat car, chaque samedi, ce sera un combat. »
Coté nocéen, cette 1ère victoire va enlever une peu de pression sur les épaules des joueurs. Maxime Dubuc, le capitaine «
A Neuilly, tu n’as pas le droit de perdre et on attend toujours de toi que tu gagnes. Donc c’est sûr que cette victoire va nous enlever un peu de pression. Mais on est encore en phase de rodage même si c’est difficile à comprendre ou à accepter par certains. » L’analyse de Frank Spinozzi rejoint celle de son homologue nantais «
le match se joue sur les unités spéciales. A part peut-être Bordeaux, toutes les équipes se valent. Le match de mon équipe a pu sembler décousu, mais c’est parce que mes joueurs manquent de pratique collective. On doit se retrousser les manches jusqu’à trouver la cohésion. C’est le lot de beaucoup d’équipes et, cette année, on a 2 matches en moins dans la saison. Mes joueurs travaillent fort, ne démissionnent pas, le groupe vit bien, donc ça va venir. »