 | | Photo : Tibashoult | | L'impressionnant brouillard |
Notons dans un premier temps la présence de Charlotte Girard à la ligne (participation aux derniers Jeux Olympiques de Sotchi et nombre incalculable de championnats du monde). Elle est accompagnée dans sa tâche par Messieurs Le Berre (Head) et Herrault. Dans un second temps, on remarque forcément que le banc de Tours est amputé d'un élément puisque l'équipe joue sans back up. C'est donc sans gardien remplaçant que les locaux débutent la partie.
Le début de rencontre tourne rapidement à l'avantage des locaux tant ils sont aidés par les nombreuses pénalités concédées par leur adversaire. Après un premier tir solide de Colombel ou encore une incursion solitaire de Vepsalainen, c'est finalement Birolini, à 8.30', qui ouvre la marque alors que ses partenaires étaient en démonstration sur le glaçon à 5 contre 3.
Peu à peu, les Yétis, qui arborent un étonnant mais superbe chandail blanc, prennent leurs marques dans le brouillard tourangeau qui fait son apparition. Il faut l'adresse déjà légendaire de Kubis pour contrer les raids solitaires de Croz ou encore Moreau.
Au petit jeu des prisons, qui ne cesse d'augmenter, ce sont bien les Bleus qui sortent vainqueurs. A quatre contre quatre, Papaux profite d'un Charton, fatigué par ses multiples parades, pour donner un avantage de deux buts aux siens. On joue la 13ème minute.
Les Yétis ont du mal à trouver les bonnes solutions et c'est sans doute à un moment où l'on ne s'y attend pas que Draper, d'un joli lancer en pleine lucarne, redonne quelques espoirs aux hommes des Alpes. Ils parviennent même à enfiler un second but, mais le "head" montre sa désaprobation. Aucune contestation n'a lieu et pourtant, il y avait matière ! Peu importe, Boisson et sa superbe casquette donne ses consignes. Elles sont d'une redoutable efficacité puisque les deux formations sont maintenant à égalité alors que l'on est à quarante petites secondes de la première pause.
 | | Photo : Tibashoult | |
Vepsalainen ne nous laisse même pas le temps de refaire le monde à la table de presse qu'il marque à la 14ème seconde. Rien ne va plus chez les visiteurs surtout que Tours profite, à moins d'une minute d'intervalle, de deux occasions en un contre un. Mais une canne qui traîne, voire même une jambière fortuite, empêchent le tableau d'affichage d'évoluer.
On se dit alors que les Tourangeaux ont ce match bien en main d'autant que le banc d'infamie des Blancs ne désemplit pas. Alors le public s'enflamme mais le vétéran Aimonetto se charge de calmer tout ce petit monde lorsqu'il croit tenir son affaire, mais le bruit si particulier d'une rondelle sur un poteau récalcitrant rassure cependant les locaux.
Notons au passage l'extraordinaire partie de Charton. Il doit faire face à un nombre incalculable de tirs et maintient réellement son équipe à flots alors que celle-ci ne joue qu'en infériorité. Alors Tours veut et peut enfoncer le clou, c'est le moment ! Mais des combinaisons trop compliquées ne peuvent avoir raison de solides montagnards. Surtout que c'est précisément à cet instant précis qu'ils se décident à refaire surface.
Le Yéti, en colère, surgit du brouillard après plus de dix minutes jouées dans ce tiers médian. Du moins c'est ce que tente de démontrer Coulon lorsqu'il se présente seul devant le gardien ou encore Draper qui réussit le "one timer" parfait. Celui qui rentre forcément lorsque l'on joue à NHL 15, mais pas avec Kubis en face qui oppose une mitaine autoritaire.
Dans un brouillard de plus en plus épais, les deux équipes ont bien du mérite à tenter quoi que ce soit. Les photographes présents nous rendent compte de la situation qu'ils voient au plus près, photos à l'appui.
Le match est alors logiquement interrompu à 4.20' de la fin du tiers afin que la surfaceuse colmate les brèches.
Le jeu reprend et Tours subit le jeu alors que Kubis est obligé de s'employer. Les équipes ne sont plus pénalisées depuis un bon moment et l'on assiste à un jeu physique mais très correct, voire parfois technique. La fin du 2ème tiers est virtuellement sifflée alors que le brouillard refait son apparition.
 | | Photo : Tibashoult | | Tom Charton, au four et au moulin |
On change de côté et le jeu reprend rapidement.
Les deux équipes viennent de battre un record. Celui de jouer le plus longtemps possible à 5 contre 5. Le jeu n'en devient que plus agréable. Pour autant, ni Kiska pour Tours ou Draper pour Mont-Blanc ne profitent de belles situations pour faire évoluer la marque. Il reste 15 minutes et les locaux mènent toujours 3-2. Personne ne peut vraiment dire à ce moment qui pourrait prendre l'ascendant tant les formations sont proches.
Kiska n'y arrive décidément pas mais sa pugnacité lui permet de partir seul : Charton fait admirer son bel écart facial pour se sortir d'une situation fort délicate. Un arrêt déterminant puisque, quelques secondes plus tard, sur une superbe combinaison, Draper enfile un scud qui ne laisse aucune chance à un Kubis particulièrement énervé d'avoir encaissé ce troisième but synonyme d'égalisation. On joue la 42ème minute et le Canadien marque son deuxième but de la soirée.
Les locaux subissent dès lors le jeu et doivent faire face à la pression. Eux qui ont toujours menés, peuvent-ils encore passer devant ? La réponse ne sera donnée qu'après un nouveau surfaçage qui a lieu à 10 minutes du terme.
Les Bleus rentrent mieux dans cette fin de partie en se créant les premières occasions devant un public toujours aussi prompt à s'enflammer dès lors qu'un joueur Bleu tente de partir seul même au milieu de trois adversaires.
Après deux tentatives de passes en retrait, et après deux tentatives de reprises, Saint-André marque et Tours prend pour la troisième fois du match les devants à moins de 4.30 du gong final.
Mais le Yéti ne lâche jamais sa proie, comme le démontre Ozols quelques secondes plus tard. Tout est à refaire, c'est 4-4 et on semble s'acheminer de nouveau sur une prolongation.
Petites frictions à moins d'une minute du terme, mais Monsieur Le Berre anticipe fort à propos et convoque ses capitaines qui acquiescent les consignes données. Le score n'évolue guère et l'on est forcé d'y retourner pour jouer un "over time".
Une prolongation forcément tendue quand on sait que le sauveur local de la semaine passée, Domin, n'est plus sur le glaçon depuis un bon moment. Les Remparts ont les occasions les plus franches, mais on sent que les Blancs peuvent frapper à tout moment. Le public encourage les siens et les deux gardiens gagnent tour à tour leurs duels.
On souffre avec Aimonetto lorsqu'il prend une solide charge. Il rentre à son banc et met un peu de temps à s'en remettre. Le casque jaune en a vu tant d'autres...
Le premier tournant de cette singulière épreuve intervient lorsque les Yétis obtiennent une pénalité. Boisson demande son temps mort alors qu'il reste 3.56'.
La première ligne spéciale des visiteurs est en marche. Chaque action est dangereuse, Tours supporte le choc et le public gronde lorsque l'un des siens se retrouve allongé. Mais rien n'y fait, Draper, encore et toujours, d'un tir imparable crucifie Kubis. (67.34'). Avec trois buts et une assistance à son actif, il n'était pas bien difficile de trouver l'homme du match.
La messe est dite et le Mont-Blanc repart avec une victoire à l'arraché, tout comme celle de la semaine dernière. Un succès acquis de haute lutte malgré un départ difficile qui lui permet de se hisser à la 4ème place.
Tours obtient son 5ème point sur 6 possibles et prend provisoirement la tête du championnat.
On regrettera toutefois la réaction du public lorsque le speaker local a présenté Madame Girard en fin de rencontre. Avec un tel palmarès à son actif, on a juste le droit de s'incliner respectueusement plutôt que siffler.
Tom Charton, gardien des Yétis
Comme la semaine dernière contre Neuilly/Marne, on a vraiment eu du mal à rentrer dans notre match. On est menés 2-0 parce que l'on fait des fautes, on fait des erreurs bêtes. Mais on a montré du caractère. C'est un peu notre force aussi.
Nous n'avons pas les meilleurs joueurs du championnat, mais on a une équipe vraiment soudée qui ne baisse jamais les bras comme on a pu le voir ce soir.
A propos du brouillard sur la glace, j'avoue que c'est très difficile, surtout lorsque ça joue dans la zone offensive de l'autre côté car on ne voit strictement rien et cela peut s'avérer fatal de prendre un but bête lorsque cela vient de loin. Il faut vraiment être plus attentif, plus sérieux. On fait avec.
C'était un match difficile mais plaisant ; il faisait chaud mais tout le monde s'est serré les coudes. On va fêter notre victoire avant de repartir pour 9 heures de route.
Cette saison, on veut aller en playoffs après les avoir ratés de peu la saison dernière. Il nous manquait effectivement 3 points pour se qualifier.
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