Malgré les défaites et les absences de Faup et Ségura, Benoit Pourtanel ne «
vient pas en victime » chez une des grosses équipes du championnat et attend une réaction de son équipe après la déconvenue du match face à Nice.
Coté nocéen, la préparation du match a été chaotique et l’effectif est loin d’être au complet. Randazzo et Mantha partis, leurs remplaçants ne sont toujours pas arrivés ou pas encore qualifiés. Mc Intosh qui pour des raisons personnelles souhaite se rapprocher du Mont-Blanc ne fait plus partie de l’effectif et Maxime Dubuc est bloqué au Canada en attente du renouvellement de son visa. Autant de contretemps qui font dire au coach nocéen «
La préparation de ce match a été difficile, c’est un peu frustrant quand il y a autant d’absents. Jusqu’au dernier moment on ne savait pas qui on pourrait aligner. »
Bien qu’absent le capitaine Maxime Faup avait appelé ses équipiers à « muscler leur jeu » et il semble avoir été entendu puisque c’est Martin Whalen qui le premier sollicite Sopko lequel repousse de la jambière alors que l’on joue depuis moins d’une minute. Un Sopko dont le calme et l’expérience semble irriguer toute la défensive nocéenne comme le reconnait Frank Spinozzi «
Notre gardien est très calme, très rassurant pour l’équipe, il sait quand arrêter le jeu pour me donner le temps de faire mes changements. »
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Philippe Rouinssard |
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Passée cette première minute, Neuilly va vite prendre le jeu à son compte. Pelletier et Slupski se heurtent à Pek qui va mettre un point d’honneur à briller devant son public. Mais sur leur 1ère supériorité, les Bisons vont trouver l’ouverture, un face off gagné,
une série d’échange entre Mika et Rioux pour fixer la défense, et Rioux s’avance pour tromper Pek d’un joli lancer de poignet (1-0 à 2’36 ; Rioux ass. Mika et Roy à 5vs4)
La moindre erreur toulousaine est exploitée il faut une grosse présence de Pek pour empêcher Cuzin de conclure. Pénalisés à leur tour, les locaux ne sont pas vraiment inquiétés par le power play des Bélougas qui ne se procurent que peu de lancers. Et quand ils y parviennent, Sopko est là comme sur cet arrêt de la jambière face à Kuuluvainen. Une inefficacité chronique en power play qui agace le coach des Bélougas «
On est inefficace en supériorité depuis le début de la saison, il y a des consignes à respecter et elles ne le sont pas toujours. »
Quand ils ne sont pas en infériorité, les nocéens déferlent par vague sur le but de Pek mais ce dernier ferme la porte et maintient son équipe dans le match comme face à Pelletier et Grand-Maison à mi- tiers alors que Jacquier s’échappe en solitaire en fin d’infériorité mais ne peut trouver le cadre. La prestation du gardien des Bélougas lui vaudra les compliments des 2 coaches « J
e suis très satisfait de Tomas depuis le début de la saison. En tant qu’ancien défenseur j’aime avoir de bonnes relations avec mon gardien, c’est le cas avec Tomas qui est vraiment un mec bien et qui surtout fait beaucoup d’arrêts » se félicitera Benoit Pourtanel alors que pour Frank Spinozzi «
Pek a fait un excellent match, ça a permis à son équipe de rester dans le match. »
Le 2ème tiers reprend sur les mêmes bases, mais Neuilly ne peut conclure en power play malgré plusieurs occasions et laisse les Bélougas en vie. Les jeunes joueurs de Benoit Pourtanel s’enhardissent et pressent la défense nocéenne. Une défense qui bafouille, peine à sortir le palet et après un premier avertissement sur un lancer de Martin Whalen repoussé de l’épaule par Sopko,
c’est Faure qui est bien placé pour conclure une série de lancers en reprenant un palet qui traine devant le but de Sopko (1-1 à 28’40 ; Faure ass. Blaser et Repetto.)
Un but marqué par une ligne dont Benoit Pourtanel louera le travail «
Ce soir cette ligne a fait son boulot. Ils ont marqué, bien défendu. On avance, on essaie de trouver l’homogénéité dans les lignes, de s’adapter à la vitesse du jeu » avant de tempérer « On a manque encore un peu d’humilité sur certains aspects, notamment en zone défensive. » Un but qui vient aussi d’un bon pressing sur la défensive nocéenne, une phase de jeu pas naturelle pour Benoit Pourtanel «
Presser et mettre le palet en zone offensive, ce n’est pas notre jeu habituel, mais il faut s’adapter aux petites glaces et au jeu de l’adversaire. On a mis un peu plus de simplicité dans notre jeu ce soir, notamment en sortant le palet de la zone défensive quand il le fallait. » Le coach nocéen louera après le match l’abnégation de son adversaire «
Toulouse-Blagnac a beaucoup donné, beaucoup travaillé. Ils n’ont pas démérité, c’est une équipe qui a été vaillante pendant 60 minutes. »
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Philippe Rouinssard |
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Neuilly reprend sa domination mais peine toujours à conclure, comme sur cette nouvelle occasion de Grand-maison qui voit Pek lui fermer la porte. Il faudra un nouveau power play pour permettre aux Bisons de reprendre l’avantage. U
n gros lancer de Fritsch non cadré rebondit sur la bande derrière le but de Pek et le palet finit dans la palette de Sinkovic qui ajuste un Pek un peu avancé d’un lancer sans angle depuis la gauche de la cage (2-1 à 31’13 ; Sinkovic ass. Fritsch et Colotti à 5vs4.)
Les Bélougas font passer une ultime frayeur aux supporters nocéens sur une jolie déviation, mais Neuilly va enfin tuer le match sur une nouvelle supériorité. Un but qui ressemble au précédent dans sa conclusion puisque
Rioux est bien décalé sur la droite de la cage et, malgré un angle fermé, trompe un Pek encore une fois avancé (3-1 à 36’47 ; Rioux ass. Mika et Grand-Maison à 5vs4.)
Les 3 buts nocéens ont été marqués en power play, Benoit Pourtanel pourra regretter « On voulait faire une bonne prestation après le sévère revers qu’on a eu à Nice. On s’est battu dans tous les secteurs mais à ce niveau prendre des pénalités en zone neutre c’est inutile. » Avant de reconnaitre le talent de Rioux qui a fait bien des misères à sa défense ce soir « On savait que Rioux était fort, qu’il avait le sens du but, on en a eu la confirmation ce soir. »
Le dernier tiers se déroulera presque essentiellement autour du but de Tomas Pek. Il faudra une savante combinaison d’arrêts du gardien, de crosses de défenseurs bloquant les palets devant ou sur la ligne et de maladresse des attaquants nocéens pour que le score n’enfle pas. Mais si Neuilly ne creuse pas l’écart, on ne voit pas comment Toulouse-Blagnac pourrait revenir dans le match tant son impact offensif est limité à l’image d’un Kuuluvainen annoncé comme le leader de cette jeune équipe mais qui ne montre qu’une très faible implication sur la glace.
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Philippe Rouinssard |
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Frank Spinozzi appelle pourtant un temps mort, histoire de calmer la frustration qui commence à gagner ses attaquants face à ce manque de réussite ? «
Le temps mort c’était pour donner un peu de repos à mon bloc qui était aligné face à la 1ère ligne de Toulouse-Blagnac, Ils n’avaient pas pu sortir sur le shift précédent et je les ai maintenus sur la glace car leur 1ère ligne est remontée. Ils avaient besoin de souffler pour pouvoir continuer à bien faire leur boulot. On avait aussi besoin de remettre un peu d’intensité dans les échecs avant, c’était le message et on a été bien plus présent sur les 10 dernières minutes » expliquera Frank Spinozzi qui ne s’inquiète pas du manque d’efficacité de ses joueurs sur ce match «
Ce soir on a manqué de réussite mais ce n’est pas un problème de buteurs, on a marqué 12 buts en 2 matches. Il faut juste se rendre compte que c’est plus serré aujourd’hui, tout le monde se bat sur tous les palets, comme Toulouse-Blagnac l’a fait ce soir. »
Dans l’incapacité de sortir son gardien tant la pression nocéenne se fera pressante sur son but jusqu’à la fin, Toulouse-Blagnac finit donc par s’incliner logiquement à l’issue d’un match qui ne restera pas dans les annales.
Les Bélougas auront donc limité la casse ce soir malgré un niveau de jeu encore bien en deçà des exigences de la D1. SI
Benoît Pourtanel y voit quelque espoir pour la suite de la saison, il reste lucide sur la prestation de son équipe «
Je suis fier de mes gars. Ils se sont énervés dans le vestiaire, ils étaient frustrés, ça veut dire qu’il y a de la vie dans ce groupe et on peut construire là-dessus. Se battre 60’ comme ce soir et ne rien lâcher, c’est comme ça qu’on doit aborder les matches. Il faut s’entrainer dur. « On joue comme on s’entraine » c’est tellement vrai dans le hockey d’aujourd’hui. On a commencé à « frapper » un peu à l’entrainement cette semaine, ça s’est vu sur le match, il faut continuer à bosser plus fort. Il faut revenir à la réalité de la glace, on reçoit Caen la semaine prochaine. Pour nous, chaque lundi on repart à 0 et on se concentre sur le prochain match. On a une équipe jeune, avec peu d’expérience mais on se battra match après match. » Interrogé sur la possibilité de renforcer son groupe, Benoît Pourtanel concèdera «
On va réfléchir avec le Président aux options qu’on a, on travaille sur l’avenir. »
Pour
Frank Spinozzi, l’essentiel, les 3 points, a été acquis ce soir «
Notre équipe est jeune, apprend à se concentrer. On a manqué un peu d’effort ce soir, mais avec 52 lancers, on peut dire qu’on a eu nos chances mais qu’on n’a pas su conclure. Il ne faut prendre aucune équipe à la légère, l’objectif c’était de ne pas accorder trop de buts et de prendre les 3 points. » Mais il tire aussi quelques motifs de satisfaction de la prestation de son équipe «
On a dû modifier les alignements, mais on alignait 3 belles lignes, ça prouve qu’on a de la profondeur. La ligne Raibon-Jacquier-Guimbard s’est « tapé »le 1er bloc adverse toute la soirée et a fait un excellent travail. Mon 1er bloc est ensemble depuis quelques matches et il y a une vraie alchimie, c’est des jeunes joueurs qui prennent beaucoup de plaisir ensemble. En défense, on a bien tourné malgré les absences. Tanesie a eu sa chance et a fait un bon match. » Avant de se tourner avec appétit vers la série de matches à venir qu’il espère aborder avec un groupe étoffé «
On va enchainer Dunkerque, Rouen et Caen en 8 jours. 3 gros matches. C’est plaisant pour tout le monde, surtout pour les joueurs. A Dunkerque, c’est toujours difficile, Caen ce sera compliqué » et de conclure avec un brin de malice «
… et Rouen, va devoir se tenir prêt. »