Il ne faut quelques secondes pour réaliser que la leçon de la semaine dernière n’a pas été retenue par les Bisons. Une prison alors qu’on joue depuis 30’’ offre une première supériorité aux Scorpions. Bien trouvé par Kapicka, Borisenko teste la solidité de Pek qui répond présent, avant de laisser un rebond sans conséquence sur un nouveau lancer de la bleue, de Martinka cette fois. Mais le gardien nocéen va s’incliner suite à
une entrée de zone toute en vitesse de Mrna qui trouve la faille d’un petit lancer ras de glace entre les jambières d’un Pek encore une fois peu inspiré et en manque évident de confiance (0-1 à 2-08 en supériorité ; Mrna ass. Martinka et Richard.) Frank Spinozzi : «
Mon gardien accorde 6 buts sur 16 lancers, c’est évident qu’il n’est pas bien, qu’il manque de confiance. Ce n’est pas son vrai niveau. » Neuilly va répondre presque immédiatement et en supériorité, là encore. Un face-off gagné et
Colotti, d’une merveille de passe, trouve Vinatier sur la droite du but qui trompe Richard (1-1 à 4’04 en supériorité ; Vinatier ass. Colotti et Sinkovic.)
C’est ensuite au tour des Bisons d’être à nouveau pénalisés et Kapicka s’offre 2 belles actions, puis Villadsen se met en évidence mais Pek semble avoir retrouvé ses esprits et s’interpose avec succès. La supériorité se termine mais Neuilly ne peut récupérer le palet que les Mulhousiens font passer de crosse en crosse,
Mrna profite du décalage d’un lancer croisé puissant et précis qui passe au-dessus de l’épaule de Pek (1-2 à 8’40 ; Mrna ass. Lehericey.) Le coup est dur pour les Bisons, mis à mal par la rapidité de patinage des Scorpions, toujours les premiers sur les palets des 2 côtés de la patinoire.
Mais Neuilly se voit offrir une supériorité au cours de laquelle Wagenhoffer sollicite Richard (10’25), avant qu’une nouvelle faute mulhousienne ne la transforme en double supériorité pour près d’1 minute. A 5 contre 3, les Bisons ne parviennent pas à entrer dans la zone mulhousienne et ne créent aucun danger sur la cage de Richard. Ils sont même pénalisés à leur tour et, après un premier gros lancer de Joly, l
’ancien Rouennais va se retrouver à la conclusion d’un beau mouvement initié par Kapicka et Borisenko qui crée le décalage alors qu’un Nocéen a perdu sa crosse depuis quelques secondes (1-3 à 13’56 en supériorité ; Joly ass. Borysenko et Kapicka.)
Sans jus et sans imagination lors du 1er tiers
« je m’attendais à voir de l’intensité et de l’agressivité chez les Bisons. Je ne les ai pas vu entrer sur la glace comme des guerriers. Je les ai senti résignés sauf sur le 3ème tiers où on a retrouvé le visage habituel de Neuilly » s’étonnera Eriksson, les Bisons vont connaître un gros temps fort en début de 2ème tiers.
Colotti lance de la bleue, Pek est à la déviation et Tomasek profite du rebond pour inscrire son 1er but de la saison (2-3 à 22’21 ; Tomasek ass. Pek et Colotti.) Enfin présents devant le but, les Bisons poussent et provoquent les fautes mulhousiennes. Eriksson reconnaît les difficultés de son équipe en ce début de tiers «
quand on joue à 4 blocs et qu’on prend beaucoup de pénalités, certains joueurs restent trop longtemps sur le banc et on a du mal à trouver notre rythme, c’est ce qui explique notre début de période moyen. Mais on veut continuer à jouer à 4 lignes car tous les joueurs le méritent et ça crée de l’intensité à l’entraiînement.»
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En power play, Tomasek se voit offrir 2 énormes occasions mais quand ce n’est pas Richard qui fait l’arrêt, c’est le cadre qui se dérobe (23’45.) Et
sur une mauvaise sortie de zone, c’est Mrna qui intercepte et lance Jurik qui remporte son duel avec Pek (2-4 à 24’07 en infériorité ; Jurik ass. Mrna.) Comme la semaine dernière, les Nocéens se font prendre en contre, en supériorité, et ce n’est que le début d’un long cauchemar. Pour l’instant, Neuilly continue de pousser et Sanza s’offre une jolie occasion sur une entrée de zone enfin réussie, mais il est retenu au moment de lancer. Pénalité, supériorité pour les Bisons et… contre pour Mulhouse, cette fois Dana revient mais commet la faute et provoque un lancer de pénalité un peu sévère. Pek ne mord par dans la feinte de Mrna et laisse les siens dans le match.
A l’autre bout de la glace, son frère est tout proche de réduire le score mais la barre supplée Richard qui était battu sur le lancer du n°17 des Bisons (26’20.)
Neuilly est mieux dans le match et les pénalités continuent de s’abattre sur les Scorpions. Mais les Bisons n’y sont pas en power-play, en manque de confiance sur ces situations, ils bafouillent leur hockey et n’inquiètent que rarement Richard.
Sur un nouveau palet mal contrôlé à la bleue, les Nocéens offrent un break à Kapicka qui ne laisse aucune chance à Pek (2-5 à 34’40 en infériorité ; Kapicka ass. Jurik) «
On a bien fermé notre zone en situation d’infériorité» reconnaît Eriksson. Pour son homologue nocéen, l’analyse est un peu différente «
on paie cash toute nos erreurs. C’est le lot des équipes qui doutent. »
On joue maintenant à 4 contre 4 et Kapicka, très en vue sur ce match, s’offre une nouvelle occasion mais manque de précision au moment de conclure (35’20). Ce n’est que partie remise puisque,
sur une nouvelle supériorité, les Bisons perdent le palet et offrent un 2 contre 1 aux Mulhousiens que Kapicka se fait un plaisir de conclure (2-6 à 38’59 en infériorité ; Kapicka ass. Jurik et Lehericey). En 2 matches, les Nocéens auront donc encaissé 5 buts en infériorité et, même s’il serait réducteur de résumer leurs défaites à cette statistique, ces lacunes laissent songeur «
Ce match se joue sur les unités spéciales, reconnaîtra Frank Spinozzi. On accorde 3 buts en supériorité, 2 infériorités et 1 sur une fin d’infériorité. Pourtant on s’est entraîné sur ce type de situation mais, même à l’entraînement, on manque de sérénité pour mettre le jeu de puissance en place. Il nous faut travailler et être patient. »
Avec ce 6ème but Mulhouse à définitivement plié le match et on se demande ce que va nous réserver le dernier tiers alors que les esprits se sont quelque peu échauffés en fin de 2ème tiers. Frank Spinozzi lance Rémi Husson devant le filet, à la place d’un Pek, une nouvelle fois décevant. Le jeune Français, dont c’est la 1ère apparition cette saison, va se montrer solide. Mulhouse a quelque peu baissé de pieds et offre un peu plus d’espace aux Bisons «
On a été nonchalant sur la fin, on aurait pu et dû jouer avec un peu plus de sécurité » admettra Eriksson, avant d’enchaîner «
mais on joue à 4 lignes et avec la suspension de Podzivil et le départ de Chipaux, on pioche un peu. C’est dommage de ne pas avoir été sérieux jusqu’au bout. »
Vinatier tente un tour de cage qui profite à Sinkovic, bien placé pour profiter du rebond (3-6 à 46’26 ; Sinkovic ass. Vinatier.) Même s’il est difficile de trouver des satisfactions chez les Bisons en ce début de saison, Vinatier de retour après une saison en université au Canada (Concordia) se montre très à son avantage. Suite au but, Colotti et Bini s’expliquent et le Nocéen sort largement vainqueur de ce petit intermède pugilistique.
Husson bloque bien un lancer de Kapicka en contre (50’), avant de se montrer solide face à Mrna (53’35) puis Papa, bien servi devant le but, lance au-dessus (58’30.) Richard ne laisse pas de rebond sur un lancer de Tomasek mais ne pourra rien sur
un lancer de Dana bien dévié devant le but par la dernière recrue nocéenne (4-6 à 58’41 ; Tomasek ass. Dana.) «
Tomasek monte en puissance, c’est seulement son 2ème match, sa 2ème semaine de pratique. On voit tout ce qu’il va pouvoir nous apporter. A 5 contre 5, on a plutôt dominé le match » se rassurera Frank Spinozzi qui cherche à déceler le moindre signe positif pour son équipe. Les Mulhousiens contiennent les Bisons dans leur zone dans la dernière minute et Husson ne peut déserter sa cage pour créer un dernier surnombre.
Neuilly a encore livré une prestation insuffisante, même si le 2ème et surtout le 3ème tiers ont laissé entrevoir un léger mieux. Mais il faudra vite régler ce problème de jeu en supériorité pour espérer des jours meilleurs. Frank Spinozzi «
il faut travailler, rester solidaire. Mon équipe doute et est très fragile. On doit être patient. Il ne faut pas chercher de responsable, mais plutôt trouver des solutions, ça a été le sens de mon message après le 2ème tiers. » Si le coach canadien résume le match à une faillite de ses unités spéciales et à la fébrilité de son gardien, on croit déceler un mal plus profond dans le jeu nocéen. Un peu comme en début de saison dernière où Neuilly a longtemps flirté avec les dernières places «
Ca se ressemble, admet Frank Spinozzi, mais on travaille plus que la saison dernière à la même époque. On est indiscipliné à tous les niveaux comme l’an dernier. On ne respecte pas les systèmes alors que nos succès sont venus d’un respect sans faille des systèmes. C’est à moi de travailler pour que les joueurs prennent confiance dans nos systèmes. On n’a pas de joueur étoile, nos valeurs c’est le collectif et les systèmes. » ll va vite lui falloir trouver la recette, faute de voir son équipe se laisser distancer au classement.
Malgré un début de saison haché entre exemption, match reporté et absence de patinoire, les Mulhousiens réalisent un bon de début de saison, à la grande satisfaction de leur coach «
j’ai un groupe travailleur, respectueux des systèmes et qui vit bien ensemble. Mais on manque de rythme avec ce début de saison compliqué. La D1 est un beau championnat et je suis déçu qu’aucune équipe n’ait souhaité s’y engager pour pallier les différentes défections. Ce championnat mérite mieux que ça et c’est inquiétant pour le hockey français. Comme en plus on joue à 4 lignes, on manque de rythme même si ça ne s’est pas trop vu ce soir. Pour nous, l’important est de « survivre » à cette période sans match à domicile et avec une glace de médiocre qualité pour les entraînements. Quand on rejouera chez nous, on espère être bien placé et faire un beau parcours comme la saison passée. Mais il y a beaucoup d’équipes de qualité, même si Bordeaux semble un peu au-dessus.» Avec un match à nouveau reporté la semaine prochaine, les Scorpions retrouveront la compétition dans 15 jours face au Mont-Blanc, pas le programme le plus adapté pour retrouver le rythme.
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