Arbitres : M. Drif assisté de MM. Levasseur et Salmon
Buts : Tours : ; 14.32 Matej Kiska (ass Chris Jones et Ville Vepsalainen) ; 19.03 Ryan Delorme (ass Mans Papaux et Christophe Colombel) ; 36.51 Chris Jones (ass Kirk Golden et Ryan Delorme) ; 45.53 Mans Papaux (ass Chris Jones) ; 56.57 Thomas Saint-André (ass Ville Vepsalainen et Thomas Eischen) ; 57.18 Robert Kirner (ass Geoffrey Paillet) Toulouse-Blagnac : 07.09 Daniel Bell (ass Thybaud Rouillard et Kévin Marias-Magill) ; 18.18 Aleksi Laine (ass Antoine Le Blanc et Santeri Halme) ; 31.53 Kévin Marias-Magill (ass Antoine Le Blanc et Santeri Halme) ; 58.03 Sébastien Savajol (ass Daniel Bell et Cyril Lambert)
Pénalités
18 mn contre Tours
20 mn (dont 10 mn à Korvagangas) contre Toulouse-Blagnac
Photo : Sébastien Barrieras
Peut-on désormais parler de "classic" lorsque l'on évoque l'affrontement entre Tours et Toulouse-Blagnac ? Avec les tournois de pré-saison et la rivalité accouchée la saison dernière en deuxième division on peut légitimement employer ce terme. Et pour étayer encore un peu plus notre propos, on rappellera quand même que l'on retrouve d'un côté le champion et son dauphin et de l'autre les deux entraîneurs Jérôme et Benoît Pourtanel qui sont frères. Alors comment ne pas se délecter d'un tel duel rue de l'Elysée ?
Même si tout ce petit monde semble bien se connaître les premières occasions ne se font pas attendre puisque Birolini tente déjà une incursion en zone ennemie. Il se fait cependant reprendre au dernier moment par la patrouille. Du côté adverse, c'est Laine qui donne du fil à retordre à Kubis sur un tir presque anodin.
La première pénalité, puisqu'il en faut bien une, est appelée contre les Remparts. Les Bélougas ont une réelle occasion d'ouvrir le score mais connaissent toutes les difficultés du monde à s'installer en zone offensive. Pas de soucis, les arbitres leur donnent une seconde chance mais rien n'y fait. Ce sont même les locaux qui faillirent marquer lorsque Vepsalainen, en contre, oblige son compatriote à se déployer.
C'est finalement sur un exploit individuel que les visiteurs parviennent à débloquer une situation déjà tendue. Bell sonne la charge et parvient parfaitement à déjouer un Kubis stupéfait par un "wrap around" de première classe. 0-1 / 7.09'
La tension devient palpable surtout lorsque les deux formations se voient régulièrement proposer des solutions en avantage numérique. Finalement, Kiska sur une passe millimétrée de Jones trompe pour la première fois de la soirée Kekki. 1-1 / 14.32'
Le match s'en trouve d'un coup d'un seul débridé et, alors qu'un palet traîne en territoire tourangeau, Laine qui n'en demandait pas tant ne rate pas l'occasion de redonner l'avantage aux siens d'un tir plutôt rageur. 1-2 / 18.18'
Véxés, les locaux repartent au combat alors qu'il reste moins d'une minute à jouer. Delorme trouve une solution adéquate au deuxième poteau et s'en vient égaliser. 2-2 / 19.03'
Photo : Sébastien Barrieras
Le Rempart à terre se relèvera
Les deux équipes se retrouvent de nouveau sur le glaçon dans l'espoir de se départager rapidement. Dès lors, plus grand chose ne vient affoler le public. Seul évènement notoire, la sortie d'un des juges de lignes, contraint de quitter provisoirement ses collègues pour se soigner après avoir reçu un palet.
Ce n'est vraiment qu'à la 24ème minute que le jeu reprend enfin ses droits. Marias-Magill part faire un tour sur le banc d'infamie tandis que Delorme est à deux doigts de marquer ; le talent de Kekki fait le reste. Alors Vepsalainen veut forcer la décision et fait tout un numéro en traversant sereinement le glaçon sous les yeux ébahis de ses adversaires. La conclusion sera moins glorieuse.
Savajo n'est pas en reste et part tenter sa chance en solo, mais Kubis se dresse devant lui. Les deux équipes ne marquent plus et le score est toujours égal. Quelques escarmouches ici et là ponctuent ce tiers médian mais les gardiens ne sont plus réellement inquiétés. Il faut de nouveau une faute locale pour que le score évolue. Marias-Magill qui n'a nullement envie d'aller apporter des oranges à Delorme donne un maigre avantage aux siens sur un tir. 2-3 / 31.53'
Cette fois, le mal semble fait. Les joueurs de la ville Rose s'en donnent à coeur joie et veulent enfoncer le clou. Seuls les fidèles supporters donnent de la voie pour éviter à son équipe de sombrer. Et ça paye, Jones prend ses responsabilités et d'un revers parfaitement maitrisé égalise. 3-3 / 36.51'
Les Bélougas repartent à l'assaut, mais plus rien n'est marqué.
Photo : Sébastien Barrieras
Les arbitres savent tout faire
Pour ce round final, les Remparts prennent les choses en main mais Kekki, d'un mouvement peu académique mais efficace repousse fermement le palet qui ne demandait qu'à rentrer. De fait, le but ne tient plus en place. Les Zèbres réclament la perceuse. Devant des Toulousains attentifs, nos bricoleurs du dimanche remettent tout en place et le jeu reprend son cours.
Et là, on change de ton. Remparts et Bélougas s'échangent coup pour coup, dans le sens noble du terme. Tout y passe, les tirs, les reprises, les arrêts mais rien n'y fait. On en reste là alors que la 46ème minute de jeu approche. Mais c'est justement avant cette fameuse 46ème minute que Papaux ajuste son tir. Kekki, surpris ne peut rien et les locaux prennent pour la première fois de la rencontre les devants. 4-3 / 45.53'
Cette première avance ne semble guère troubler Benoît Pourtanel qui reste aussi serein que calme sur son banc. C'est que l'ancien international en a vue d'autres.
Effectivement les Bélougas accélèrent de façon nette et tranchante et trouvent le chemin des filets. But ? Certainement ; Kubis est couché, la cage est ouverte, il n'y a plus qu'à... Mais le portier tchèque lève un bras qui paraît faire 4 mètres de long et cueille la rondelle dans sa mitaine. Incroyable arrêt que l'on a plus l'habitude de voir dans la ligue nationale qu'en première division française. L'arrêt de la saison, à n'en pas douter et le tournant du match assurément.
Kekki, en grand spécialiste doit apprécier, mais est-il jaloux pour autant ? Oui, et il le fait savoir. Lui aussi semblait battu sur une action collective rondement menée, mais lui aussi a su sortir un très grand arrêt pour maintenir les siens dans le match. On avait Lethi la saison dernière, et bien nous avons Kekki cette année.
Toulouse-Blagnac repart au combat. Tout ce qui est possible de faire pour revenir au score est tenté mais rien ne bouge. Pourtant les visiteurs sont à 200 % et ne peuvent rien se reprocher, mais les locaux tiennent bon et attendent patiemment leur heure. Et ça passe, Kekki voit Saint André reprendre un palet offert par Vepsalainen et s'incline pour la 5ème fois de la soirée. 5-3 / 56.57'
Benoît Pourtanel sent que c'est le moment de sortir son gardien alors qu'il ne reste que 3 minutes de jeu. Son équipe va jouer en supériorité numérique et son choix est le bon mais Kirner assome ses adversaires en marquant dans un filet désert. 6-3 / 57.18'
C'est plié, l'écart est trop grand pour le peu de temps qu'il reste à jouer. Le public est là et chante tandis que le speaker local harangue la foule.
Mais même blessé, le Bélouga reste fort, Savajol, dans un dernier souffle réduit la marque à 6-4, mais ne peut, avec ses partenaires faire de miracle. C'est fini, la sirène retentit et Tours tient sa victoire dans cette course acharnée au maintien.
Les Bélougas avaient les cartes en main pour remporter ce match. Mais dès qu'ils menaient, Tours revenait inéluctablement au score. Pourtant, ils ne se sont jamais avoué vaincu et sont toujours repartis de l'avant. Par contre, dès lors que les Blancs tiraient de l'arrière, l'affaire se compliquait sérieusement. Le 4ème but encaissé à la 45ème minute leur aura été finalement fatal malgré un 3ème tiers de haute qualité dans leur quête de rachat. Face à Mont-Blanc la semaine prochaine, la victoire sera impérative à Blagnac.
Tours a su parfaitement rebondir après l'humiliation angevine en coupe de France. Mais comme nous le soulignions lors de notre précédent article, c'est ce match qui était le plus important, et non celui de mercredi dernier. Cette rencontre entre frangins avait tout d'un piège pour l'ainé qui avait connu deux fois la défaite la saison dernière et au plus mauvais moment. Cette fois, la Touraine rigole et continue son bonhomme de chemin en occupant la 3ème place après 6 matchs disputés. Que demande le peuple ?