Après avoir assommés les Vipers dans leur antre de Végapolis (4-1), la voie des ½ parait dégagée pour les Phénix. De son coté, Reims, devant une patinoire une nouvelle fois comble, souhaite continuer à jouer les troubles fêtes dans ces play-offs et s’offrir une qualification en ½. Seulement, Montpellier semble bien décidé à renverser la vapeur et doit pour cela gagner chaque tiers à Bocquaine, dixit son coach.
Et dès l’entame, Reims ne perd pas une seconde et veut se mettre à l’abri le plus rapidement. Dès la 20ème seconde, Savoie s’échappe sur l’aile droite et se retrouve face à face avec Agnel, mais le cerbère montpelliérain repousse l’essai du québécois du gant. Montpellier est vite sous pression et se retrouve logiquement en infériorité dès la 2ème, suite à une pénalité de Catil. L’attaque massive rémoise se déploie et tente de forcer le verrou Agnel, toutefois, celui-ci ne cède pas, rassurant du même coup ses partenaires.
Photo : Pauline Bernard
Les Phénix ne s’arrêtent pas à cela et continuent de bourdonner autour des cages adverses. Dans les instants suivants, c’est au tour du duo Rehor/F.Sabatier de faire passer quelques frissons dans l’arrière-garde des Vipers. Une première fois, Rehor se retrouve en bonne position, mais Agnel a le dernier mot avant que son montant ne lui vienne en aide sur l’action suivante. Monptellier fait le dos rond et doit attendre la 6ème minute pour proposer une timide réaction par l’intermédiaire de Simak. Masson confirme, quelques secondes plus tard, le début de révoltes des blancs, mais Kubis se révèle toujours être un rempart infranchissable. La poussée des visiteurs est toutefois freinée par une nouvelle infériorité à 07’40. Reims a là une parfaite occasion de plonger encore plus dans le trouble son rival du soir.
Agnel et sa brigade défensive en décident autrement et rien n’évolue à la marque, malgré des essais de Savoie ou encore Kaisjoki. Et si Reims ne se procure pas de chaudes occasions, c’est Montpellier qui va s’en créer un peu avant la fin de pénalité de Masson. Garcia profite d’un moment d’hésitation de la défensive rémoise, suite à une passe en retrait, pour récupérer la rondelle et aller défier Kubis. Le tchèque se révèle une nouvelle fois décisif en stoppant le tir du montpelliérain et permet aux Phénix de conserver leur 3 but d’avance. Les Vipers viennent de laisser en route une belle occasion, mais récoltent tout de même une supériorité sur l’action.
Le jeu à 4 des rémois est tout aussi au point que celui de son homologue d’en face et rien n’évolue. Montpellier est désormais bien dans son match et sent que le coup est jouable, mais se heurte toujours à Kubis. A trois minutes du terme, Reims bénéficie d’un nouveau jeu de puissance suite à une faute peu évidente de Rosen, mais cet avantage est de courte durée, Dusseau regagnant la prison 14 secondes après. A 4-4, les espaces sont plus grands et Montpellier va en tirer les bénéfices rapidement. Billard récupère un palet dans le coin et transmet dans l’axe à Boileau, dont le tir précis ne laisse aucune chance à Kubis (0-1, 18’34).
Les Vipers viennent d’ouvrir la marque les premiers et à un moment opportun du tiers. Ce but relance évidement l’intérêt pour la qualification, un nouveau but des visiteurs et la prison changera de camp. Tout ceci n’effraie pourtant nullement les locaux, qui repartent au combat, mais plus rien ne bouge jusqu’à la sirène.
A la reprise, tout Bocquaine s’attend à une réaction de ses protégés pour reprendre ses aises sur l’ensemble des deux matchs. Hélas, c’est le contraire qui se produit dans les premières minutes. Galvanisé par le but en fin de tiers, Montpellier prend d’assauts le camp rémois et Kubis doit jouer les pompiers de service.
Photo : Pauline Bernard
Le tchèque doit s’employer une première fois au devant d’un break de Masson. Puis, c’est au tour de Garcia de s’essayer, sans réussite pour lui aussi. Les 3 ex-lyonnais sèment la panique dans la défense rémoise et Chauvière rame pourtant une cage ouverte. Les rémois n’y sont pas dans ces cinq premières minutes et peuvent remercier leur portier, auteur de parades décisives. Toutefois, Montpellier se met à la faute à la 25ème et offre une occasion à Reims de se relancer. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Sur l’engagement gagné par Rehor, Dusseau propose un dur lancer qu’Agnel sauve du bout de la botte, Martin-Whalen saute sur le retour et compte (1-1, 24’40-SN).
Bocquaine explose de joie après ce but et on se dit alors que tout va s’enchainer pour les Phénix. Seulement, Montpellier ne cède pas la révolte rémoise et tout reste possible. Les débats sont tendus et ce n’est pas les hésitations du trio arbitral sur plusieurs pénalités, qui aident à y voir plus clair.
Au milieu de ces cafouillages, Reims bénéficie de brefs moments de powerplay, mais ni Rehor, ni Prochazka ne trouve la solution pour déjouer un Agnel solide. Les Vipers n’en restent pas moins dangereux et Garcia n’est pas loin de faire vibrer les cordages de Kubis à la 33ème. Tout le monde croit au but, mais l’arbitre central ne bronche pas et le jeu se poursuit. Reims vient de friser la correctionnel encore une fois, mais à jouer avec le feu, ces derniers vont payer dans les instants suivants. Sur un tir contré à la bleu et profitant de la sortie de prison de Chauvière, Montpellier se retrouve avec une situation de 3 contre 1. Kubis repousse le 1er tir de Chauvière, mais ce dernier récupère et sert en retrait Garcia, qui exécute de près le gardien rémois (1-2, 35’41).
Reims vient de payer cash une erreur et relance du même coup le suspens. Ce but regonfle le moral des hôtes du soir, qui ont dans la foulée une nouvelle occasion par Hanes, sauf que Kubis sort le grand jeu devant le slovaque. Les Phénix souffrent quelque peu dans les dernières secondes, mais tiennent le coup jusqu’à la sirène. Montpellier n’a pas réussi à remporter ce tiers et se retrouve dans le même cas qu’à la fin du premier, avec maintenant un tiers pour forcer la décision.
Au retour sur le glaçon, Reims se retrouve à 20 minutes d’un bel exploit face à un prétendant déclaré au podium, impensable il y a quelques mois suite à une défaite à Mulhouse qui voyait les Rémois pointer à la 13ème place. Les Phénix peuvent compter sur l’appui de son nombreux public et de ses supporters, qui redoublent d’encouragements pour ce tiers décisif.
Tout le monde sait que le prochain est déterminant et Reims en a conscience, verrouillant l’accès à son but.
Photo : Pauline Bernard
Toutefois, le remuant Garcia se procure la première occasion, mais ce dernier voit Kubis s’interposer avec brio sur son break, permettant aussi au public de rependre sa respiration. Reims laisse les clés du jeu aux Vipers et attend l’occasion de porter l’estocade. Montpellier poursuit sans relâche son harcèlement sur la défense rémoise, qui plie sans rompre. Vavra, Lefranc ou encore Hanes, s’essaient tour à tour, mais « Superman » Kubis repousse tout. Montpellier pousse, mais s’expose au contre rémois. A la 51ème, Savoie contre Catil à la bleue et s’en va défier Agnel. Tout le monde attend le but de la délivrance, mais le cerbère des Vipers frustre le québécois et la tension reste dès lors à son comble.
Les minutes défilent et rapprochent les Phénix des demi-finales. Les locaux ne sont pas au bout leur souffrance et à cinq minutes du terme, une infériorité vient en rajouter un surplus. Cela ne vient portant pas troubler la zénitude Kubis qui garde intact la forteresse rémoise. A 3 minutes du terme, Montpellier se décide à jouer son coup de poker en sortant son gardien, mais commet un dégagement interdit. Les Vipers, là, jouent fine sur le coup et remplacent sur l’engagement suivant, alors que le nouveau règlement interdit tout changement pour l’équipe fautive. Reims proteste bien auprès des arbitres, mais c’est trop tard.
A 58’36, Reims se retrouve une énième fois en infériorité, ce qui peut l’arranger pour se dégager sans le soucis d’un dégagement interdit, mais face à 6 Vipers, le danger est plus grand. Et Masson en apporte la preuve, en expédiant un terrible slap, qui frappe les deux poteaux de Kubis avant de rentrer (1-3, 58’59-SN).
Montpellier se retrouve désormais à un but de la prolongation et F.Dusseau appelle un temps-mort pour donner ses dernières consignes. Les Phénix entendent bien leur coach et ferment la route de son but dans les dernières secondes. La sirène retentit et tous les Phénix peuvent courir vers le héros tchèque de cette double confrontation et célébrer à leur façon une qualification méritée.
La prestation des rémois a été moins bonne qu’au match aller, mais les Phénix ont su rester solide et ont pu compter sur un Kubis royal, pour résister à l’improbable retour des Vipers. Montpellier a vendu chèrement sa peau, mais pourra regretter son absence du match-aller, que les rémois ont fait payer cash. Avec cette qualification, qui vient récompenser une saison, quoi qu'il arrive, réussie pour François Dusseau et sa troupe, les Phénix se gagnent le droit à un peu de rab et d’affronter les Drakkars de Caen. Dans cette série, Reims n’aura rien à perdre et s’appuiera sur son public, dès mercredi pour le premier match de la série, pour tenter de renverser Caen.
Meilleur joueur à MONTPELLIER : Fabrice AGNEL
Meilleur joueur à REIMS : Filip KUBIS