L'affiche de cette 13ème journée de D2, proposée sur la glace de la cité des Arvernes, offrait, un peu, une confrontation des extrêmes. Elle opposait au leader clermontois une équipe luttant pour s'écarter de la dernière place du championnat. Au-delà du classement, ce qui oppose aussi les deux équipes, ce sont les effectifs : côté auvergnat, l'expérience prime, avec la présence de quelques vieux briscards du championnat français et on peut même dire européen pour certains ; côté normand, la jeunesse et la fougue qui l'accompagne en est la principale force. Cela reste néanmoins un sacré challenge pour ces jeunes Dragons.
1ère période : De suite, il n'y eut pas de round d'observation et l'on peut dire que ces Dragons avaient décidé de cracher du feu et, sans véritablement marcher en mode diesel, n'en étaient pas moins à subir un peu ce jeu rapide. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.
Ainsi, alors que les Rouennais surent amener rapidement la défense clermontoise à la faute (à 1'24''), ils se feront prendre en contre sur leur power play par Martin Kulha (assisté de Klinga) à 3'02''.
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Photographe Yannick Martin |
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De retour à égalité sur la glace, les Sangliers Arvernes ont plusieurs fois l'occasion de mettre à l'épreuve le gardien Jaouen qui s'en sort assez bien à son avantage. Puis vient le tour de Rouen de se retrouver en infériorité numérique à 6'43''.
Oh pas très longtemps car les Arvernes savent installer un jeu de puissance des plus efficaces car il ne faut pas 5'' pour que Vladimir Holik inscrive le 2ème but clermontois (assisté de Florentin) à 6'43''. Les visiteurs ne relâchent pas la pression et, cette fois, ils profitent d'une double pénalité à l'encontre des Arvernes (à 9'03'' pour les 2 Clermontois).
C'est Julien Msumbu, assisté de Quignard et Besseau, qui réduit le score à 10'53''.
Encore bien en jambes, les Normands savent même profiter d'un léger flottement dans la défense de leurs adversaires pour revenir à égalité.
A 11'31'', Antoine Mony met à profit une remise de Reynaud pour expédier, dans la foulée, la rondelle au fond des filets du Clermontois Celestin. Rien n'est joué à ce moment du match même si les phases de jeu arvernes semblent mieux construites et plus dangereuses. Hélas, la marque de la jeunesse est aussi une certaine indiscipline et l'on voit que, face à de vieux renards, cela peut coûter cher.
Deux appels au banc de l'infamie consécutifs, à 13'34'' et 14' 23'' du côté normand, sont sanctionnés par un but de Martin Kulha (son 2ème) à 15'02'' (assisté de Mouly). Avec encore un joueur en prison, s'ensuivra une période difficile pour les Dragons. Non sans mal, ils préservent leur cage jusqu'à la fin de la période. Ce score étriqué reflète partiellement cette période dans laquelle les Puydômois n’ont pas dominé sereinement les hostilités face à des Normands bien présents sur la glace et toujours potentiellement dangereux.
2ème période : Les Auvergnats entament le tiers en supériorité pour 28''. Installés en zone adverse, ils voient leur but justement refusé, plus exactement invalidé, au motif "palet entré dans la cage après coup de sifflet pour cage involontairement déplacée". Les pénalités suivantes coûteront cher aux Rouennais avec, entre autres, un festival de Klinga.
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Photographe Yannick Martin |
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La première intervient à 22'01'' et toutes sont équitablement distribuées (Brinko côté clermontois et Msumbu chez leur vis-à-vis) pour un jeu à 4 contre 4. Les Sangliers Arvernes en tirent profit.
Ainsi Vladimir Klinga, assisté de son compatriote Holik, inscrit son premier but à 22'57''. Nouvelle pénalité à l'appel uniquement de Rouen à 5'35''.
Elle est sanctionnée par le bourreau de service Klinga, à 6'42'' (reprise de volée dans un angle très fermé d'un retour de tir puissant de Kulha).
Nouvelle prison pour les Dragons à 11'49''. Entre-temps, Clermont a bien dominé mais avec toujours une crosse, une jambière, et bien sûr un gardien, pour contrer ses tentatives. A nouveau réduit, il devient plus difficile pour Rouen de s'opposer et
la sanction tombe une nouvelle fois par Klinga, assisté de Vigier à 33'31''. 6 à 2 ; le break est cette fois bien installé. A leur tour, les Auvergnats sont bien sanctionnés (à 23'38'') mais ils savent, sans trop de difficulté, repousser les velléités normandes, par un pressing efficace sur le porteur du palet.
Revenu à égalité de joueurs sur le glaçon, Clermont accentue son avance par l'intermédiaire de Nans Souchon, assisté de Bohac et Florentin, à 36'07''.
Encore rattrapés par leur tempérament, les jeunes Dragons sont encore pris par la patrouille zébrée à 36'41'' puis à 37'25'', soit 1'16'' à 3 contre 5. Il ne faut guère plus de 30'' pour que Willam Mouly porte, en cette fin de période, le score à 8-3, assisté de Holik et Bohac.
3ème période : Annonçons tout de suite la couleur ; ce tiers-temps est loin d'être plaisant car on assiste à un festival de pénalités : 68 mn au total. Le jeu s'en trouve haché, particulièrement dans la 2ème moitié de période avec 4 fois 10 mn, équitablement réparties entre les deux équipes. Au total, 30 mn pour les Sangliers, 38 mn pour les Dragons mais surtout un débours comptable en terme de buts définitivement rédhibitoire pour les Rouennais.
Déjà dès l'entame, les Normands se voient gratifier d'une pénalité de « banc mineure » mais dont ne profitent pas les Auvergnats. Eux-mêmes sont contraints à pénitence 1'33'' et 2'28'' plus tard, soit une opportunité de 1'01'' de doubles supériorités qui s'offre à Rouen.
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Photographe Yannick Martin |
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En difficulté dans l'installation de leur jeu de puissance, il s'ensuit un dégagement plus qu'un contre, de la part de Clermont. A la course pour récupérer le palet, le gardien des Dragons s'élance et
malheureusement s'il arrête l'attaquant arverne, il laisse filer le palet sous sa botte droite et voit mourir doucement le puck derrière sa ligne pour un but « casquette » à 43'30'' (but attribué à Nans Souchon).
Evidemment, cette réalisation ne libère pas de joueurs clermontois de prison mais voit un Rouennais pénalisé. Néanmoins, juste avant que les Puydômois récupèrent tous leurs joueurs,
Hugo Guignard réussit à déjouer la défense locale pour inscrire au compteur rouennais un 3ème but (assisté de Grollier et Allouchery) à 44'15''. Petite joie de courte durée car une pluie de pénalités tombe sur les Dragons, d'abord à 46'42'' mais surtout 48'23''.
Dix-neuf secondes de jeu à 3 contre 5, c'est court mais suffisant à Clermont pour que Nans Souchon triple son compteur personnel à 48'33'' (assisté de Mouly et Brinko). Malgré un temps mort et un changement de gardien, les jeunes Dragons accusent mal le coup car ils concèdent un nouveau point 20 secondes plus tard sur une infériorité, but du capitaine clermontois Mouly (assisté de Vigier).
Une minute plus tard, sur une grossière erreur de défense rouennaise qui rend le palet à Daniel Bohac, ce dernier ne se fait pas prier pour tromper l'infortuné gardien Arthur Michel (à 49'53'').
A 51'50'', interviendra le tournant faisant définitivement tomber le match dans l'à peu près. Suite à un choc d'un Rouennais contre le gardien Celestin qui est venu récupérer un palet contre la bande, il s'ensuit une explication de texte entre joueurs, ce qui amène à sanction tant du côté rouennais que clermontois, Rouen pour une mineure et Clermont deux méconduites (Bohac et Souchon).
Les tensions apaisées, les Sangliers Arvernes en profitent pour mettre en repos Celestin et font rentrer Adrien Khelil, le second portier. Les hostilités en deviennent de véritables, ce qui nous amène à un lot de pénalités dans ces 8 dernières minutes, dont, au passage, 2 méconduites pour Rouen, histoire de ne pas faire de jaloux. Cela remet tout le monde à égalité mais calme surtout les esprits pour une fin de partie plus sage !!!
Un dernier but, signé François Faure (assisté de Vigier et Manzo), marqué à 48'21'', en devient anecdotique et clôt cette partie sur le score final 13-3. De toute façon, la messe était dite depuis un bon moment.
Epilogue : Indéniablement, les Auvergnats ont pris une autre dimension cette saison. L'apport des recrues étrangères expérimentées, la plupart, slovaques et tchèques, et de plus se connaissant bien, donne un surcroît énorme d'expérience sans nuire à l'homogénéité et au collectif clermontois. Toutefois, les Français, majoritairement formés au club, ont été poussés vers le haut et participent grandement aussi à l'évolution du score.
Côté normand, le métier, point fort dans une partie, manque cruellement mais logiquement. C'est le lot de cette réserve dont, évidemment, le but premier est d'abord la formation de jeunes Français pour préparer la relève de leurs aînés qui brillent en Magnus. Et ne nous y trompons pas ce soir, on a vu, côté Rouen, de futurs bons, très bons joueurs, dont certains ne manqueront pas de cracher le feu des Dragons dans un avenir proche. A noter (voir prochainement interview de leur coach) qu'il manquait, côté normand, 5 joueurs pris par le championnat du monde U20 qui se déroule en ce moment. Cela souligne bien la valeur de la formation rouennaise.