La dernière victoire des Ducs de Dijon remontait au 5 mai 2024 lors du carré final qui les a fait monter en D2. Depuis : Disette.
Et puis ce soir... était leur grand soir.
Un premier tiers bizarrement ..... prometteur (1-1)
La minuterie démarre et le public voit directement une chose : l’écart de vitesse entre les deux équipes. On peut entendre parmi les spectateurs venus tout de même nombreux : « C’est parti pour un naufrage ». Les premières minutes font peine à voir du côté des ducs. Piqués par la vitesse de leurs adversaires venus sans maillots blancs et tout de jaune vif vêtus, ils semblent vouloir accélérer aussi, trébuchent ou se télescopent entre coéquipiers...
Pourtant Tristan Valtat sort un peu du lot, ne semble pas découragé et commence à chauffer le diesel pour dynamiser le match.
Pendant quelques minutes, il est partout à la fois et dessine des occasions magnifiques. Le duc Tristan n’hésite même pas, quand il le faut, à monter à la cogne contre la bande pour un palet essonnien mal dégagé. Il réussit à tirer le palet à lui, et alors qu’il est encore coincé derrière un adversaire : passe en dernier recours à son capitaine qui rattrape in extremis et pousse au fond. C’eut été un but d’une grande beauté s’il n’avait pas été refusé pour une gêne sur le gardien discutable.
Le sort semble s’acharner lorsqu’alors même que Bonnefoy (EV) est en prison, Clément Lallemand, aidé de Novotny et Tellier, qui ont obligé Krofta, le gardien dijonnais, à sortir de sa cage, passe derrière et la met au fond depuis le côté. Ne sachant plus où donner de la tête, le gardien scoré tourbillonne sur ses genoux. Pour une fois, ce n’est pas Dijon qui ouvre le score, mais comme souvent c’est bien les bourguignons qui font grise mine.
Et puis… il n’y a pas que les bonnes choses qui ont une fin. Les mauvais moments aussi.
Après un passage brouillon où Chabert finit notamment par … foncer dans un arbitre, n’ayons pas peur des mots, il a le dernier réflexe de passer puissamment à Neuwirth particulièrement bien placé. La passe est une offrande. Une autoroute vers le but. Et l'attaquant ne déçoit pas. Il pousse habilement dans un toooout petit interstice laissé entre la botte du gardien et le poteau. Elle est dedans.
Un moment de tension envoie Lallemand de Viry et Geantet de Dijon derrière les barreaux. Les deux équipes tuent l’infériorité dans une fin de tiers relativement prometteuse. Dijon n’est pas décédé dès le premier tiers comme on l’attendait face à une équipe 5e au classement.
Evry-Viry tombé sur un os (3-1)
Le début du deuxième tiers n’est pas la plus belle chose qu’il faudra retenir de ce match. Krofta multiplie des beaux arrêts, tuant ses rebonds avec une énergie assez redoutable, surtout durant le power-play d’Evry, sur une faute de Neuwirth, sorti pour avoir fait trébucher. Durant les 10 premières minutes, le jeu est ralenti. Les visiteurs ne paraissent pas affolés par le score et Dijon semble jouer en s’étonnant que ses adversaires défendent leur cage et ne laissent pas rentrer le palet.
Encore une fois sur un rebond non maîtrisé, Krofta parvient à sauver l’honneur en sortant un arrêt crosse tout à fait délicieux, doublé d’un grand écart. Il rencontre là le jaune Clément Radolanirina qui le bouscule, s’attirant quelques secondes sous les coups de Ducs qui ne supportent pas qu’on touche à leur portier. De là part une seconde période de mauvais esprit de part et d’autre de la glace.
On en est à la moitié du match et Evry ne mène pas. Peut-être certains sont-ils frustrés. A 11 minutes et 27 secondes, un bagarre éclate entre Raphaël Peletier et Benjamin Petot qui partent chacun en prison de leur côté.
Et c’est là peut-être que le match s’est joué. Là peut-être qu'Evry est mort. Lucas Lacroix, toujours assisté de son capitaine, trouve le chemin des filets une première fois à 30 minutes et 56 secondes. Le temps de remettre en jeu et Neuwirth signe un doublé en rattrapant une rondelle que lui tend Geantet, reprise d'un rebond sur les pads de Makeev, qui tombe au sol et laisse la cage libre pour un nouveau but. Deux buts. Deux. En 35 secondes. Dijon mène 3-1.
Jared Christy, le meilleur buteur d’Evry tire plusieurs fois mais ne cadre pas, envoie des palets dans les filets de protection. Une frustration s’installe. Yaniss Moktari joue de la crosse dans les tibias des locaux sans qu’on entende le moindre sifflet. Le public n’apprécie pas et c’est sous les huées que les arbitres suivent les joueurs au vestiaire pour la deuxième pause.
Même s’il reste un tiers, une idée folle germe dans certains esprits. Et si…. Dijon gagnait ?
Comme dans un rêve (5-1)
Le mauvais esprit s’étant soldé, à la fin du deuxième vingt, par une pluie de pénalités (Pigeot côté Evry mais aussi Alexandra, Lacroix, Geantet et Mahier en rouge), le troisième s’ouvre sur un power-play interminable et pourtant stérile.
Chabert une fois sorti de ce moment peu glorieux, repart à l’attaque. L’envie d’en finir est présente, surtout avec la ligne Lallemand-Moktari-Christy de nouveau sur la glace. Ses passes sont belles ; Teuber, le jeune tchèque arrivé cette année est de tous les mouvements, placé parfaitement bien. Encore une fois Chabert se fend de passes toutes plus belles les unes que les autres. Les jaunes Gautron et Peletier exercent un pressing défensif : c’est qu’il ne reste plus qu’un quart d’heure qu'il reste deux buts à mettre pour espérer égaliser et que ce n'est pas le moment de laisser rentrer quoi que ce soit. Axel Benet, le numéro 48 d'Evry, ressort pour avoir fait trébucher. Il signe l’arrêt de mort des siens.
Le duc Durin commence à presser fort mais tire dans le plastron de Makeev. Mine de rien la machine est lancée. Chabert gagne un engagement, passe à Fahas qui marque à 54 minutes et 38 secondes. Et dans un climat de mauvais esprit des deux côtés, et de mauvaise foi crasse, Geantet assène le coup final, perçant la défense d’Evry avec un tir qui rentre à mi-hauteur de la cage. Le joueurs n’ont même pas attendu que la sonnerie retentisse, le public a décompté depuis les treize dernières secondes, plus personne ne jouait.
Sortie de nulle part, c’était la première victoire de Dijon cette saison.
Sans avoir visiblement joué mieux ou moins bien à ce match qu'aux autres, Dijon l'a emporté comme à la grande époque de la D3. Le score est particulièrement flatteur pour la dernière équipe de la division qui affrontait la 5e.
Retourneront-ils à leur magma de défaites en pagaille avec la recontre chez les Français Volants la semaine prochaine ou doubleront-ils leur exploit ? Rien n'est plus vraiment prévisible.