Ce 3 octobre 2015, le premier de poule, Clermont-Ferrand, de surcroît meilleure attaque et 2ème défense, recevait une équipe parisienne classée milieu de tableau avec un goal average juste positif. Inutile de dire que les Sangliers Arvernes faisaient figure de favoris mais les éléments peuvent être trompeurs, surtout en début de championnat ou l'on ne compte somme toute que deux journées de référence. Si le challenge pour les Parisiens s'annonçait des plus relevés, il en exacerbait d'autant plus leur détermination.
1ère période : Les premiers engagements sont gagnés par les Auvergnats. Or, on remarque tout de suite que les transmissions de palets entre coéquipiers sont imprécises et le premier tir sur gardien est finalement l'œuvre d'un Parisien. On note une détermination certaine des Français Volants à s’engager, les amenant à commettre quelques hors-jeux. Toutefois, ils perdent moins de pucks et donc dominent plutôt cette entame. Les Sangliers commencent à presser un peu plus leurs adversaires en zone défensive. Pour autant, les erreurs persistent et les tentatives d'attaques se transforment souvent, par maladresse, en dégagements interdits. Or, presque contre le cours du jeu, les Franciliens, s'installant en zone clermontoise, voient un de leurs arrières décrocher un tir puissant que le gardien local qui ne peut que le repousser.
Un manque de vigilance de la défense puydômoise permet à Ian Felbom de reprendre imparablement le palet pour l'expédier au fond des filets à 3'32''. On aurait pu penser que cela aurait réveillé la vigilance des Arvernes, que nenni !
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| Photographe Yannick Martin |
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Dès l'engagement, les Parisiens repartent à l'attaque et
recevant le palet de Lamey, Karl Gourgand, au terme d'un slalom dans une défense incroyablement passive, vient, à 3'47'' (soit 11'' plus tard), dribbler le malheureux Celestin. Dusan Brincko, l'entraîneur-joueur de Clermont, se devait de recadrer ses troupes en appelant de suite un temps mort. Certes, l'hémorragie sembla s’arrêter mais reste l'impression que les Français Volants, sentant la fébrilité de leurs adversaires, laissent venir le jeu désordonné des Clermontois et attendent l'erreur pour bondir. Et cela faillit bien se produire par un contre rondement mené pour un face à face dont cette fois Celestin, le portier local, sort vainqueur. Quelques belles réactions clermontoises sur de rares approximations adverses donnent à penser que les débats s'équilibrent. Mais la confiance qui habite maintenant les Parisiens les pousse à défier la défense arverne. C'est alors le gros tournant du match avec les premières pénalités appelées contre les locaux. A 6'31'', le Clermontois Vernet accroche un adversaire et prend 2'.
A 7'32'', Paris aggrave le score avec, là encore, du flottement devant les buts des Sangliers qui permet aux Franciliens, suite à un gros trafic devant la cage, de s'y prendre en 3 temps avant que Ian Felbom finisse par loger définitivement le palet au fond. Revenus à égalité de joueurs, la réaction clermontoise se fait timide et à nouveau les Puydômois se font épingler par la patrouille à 8'17''. Et comme si cela ne suffisait pas, alors qu'il semblait que Clermont gérait bien son infériorité en faisant déjouer les Parisiens, l’équipe se voit à nouveau sanctionnée (en l'occurence Brincko pour, semble-t-il, cinglage à 9'52'') d'une pénalité embarquant les Sangliers pour plus de 20'' à 3 contre 5.
A 10' 20'', le premier sanctionné eut juste le temps de rentrer pour constater les dégâts avec un 4ème but francilien d'Alan Dana, assisté de Amsellem et Mazzone. A ce moment du match, quasiment tout réussit aux Français Volants qui méritent plus que jamais leur surnom tant ils planent sur la rencontre avec même l'appui involontaire (on ose l'espérer) des arbitres. C'est au tour des Parisiens, à 10'27'', d'être sanctionné. Aussitôt, les Arvernes se ruent à l'attaque ; il leur faut maintenant inverser la tendance et refaire descendre de leur nuage ces Volants. D'autant qu'une nouvelle pénalité leur est infligée à 11'13'', soit plus d'une minute à 3 contre 5. Enfin, à la 12ème minute, William Mouly débloque le compteur clermontois en reprenant un retour sur tir de loin. Il reste, croit-on, plus d'1 mn encore en supériorité mais un bête surnombre clermontois à 12'03'' annihile cet avantage.
Pourtant, il y eu un magnifique contre d'un Clermontois que l'on crut gagnant. Il avait réussi à faire commettre le premier geste au gardien mais il ne parvint pas à soulever le palet pour le loger juste au-dessus de la jambière. Au delà de l'anecdote, cela sera révélateur des maladresses et occasions vendangées tout le long de la partie. Après avoir encore échoué sur une nouvelle contre-attaque, les Sangliers profitent encore d'une supériorité à 13'47''.
Sur un magnifique mouvement entre Kulha, Bohac et pour finir Vladimir Klinga, ce dernier inscrit le 2ème but pour son équipe à 14'18''. Enfin les mouches changent-elles de coche ? Non, nous venons d'assister à la seule attaque clermontoise véritablement bien enlevée. Les Français Volants vont resserrer leurs défenses et, loin encore de douter, maîtriser ce début de rebellion arverne.
Les Clermontois continuent à accumuler les approximations. Néanmoins, les Parisiens n'en profiteront pas, d'autant qu'ils se mirent à en commettre eux-mêmes. Dès lors, cette fin de tiers-temps se déroulera sans évolution du score.
2éme période : Les Auvergnats ont l'occasion de vite se racheter puisqu'ils ont 1'32'' de supériorité numérique à venir dans cet entame de tiers. Clermont s'installe en zone adverse, fait tourner, tente mais cela ne donne rien. Il y a toujours une crosse, une jambière pour contrer les tirs. Les Parisiens récupèrent leur joueur mais se montrent plus maladroits.
Pour autant, les Clermontois n’en profitent pas et dominent sans arriver à être efficaces. Au contraire, Clermont se remet à déjouer : face-offs gagnés (comme assez souvent tout le long du match) mais mal exploités, arrière perdant son palet ou se faisant contrer. A 22'31'', un Francilien et un Clermontois sont à la course pour récupérer un palet poussé trop loin vers le camp puydômois.
Le gardien arverne décide de réagir en prenant les devants et s'il arrive à les devancer c'est au prix d'un plongeon suivi d'une perte de crosse et qui le laisse loin de sa cage.
Malheureusement pour lui, c'est un adversaire, Antoine Amsellem, qui récupère la rondelle et va la déposer en cage vide à 22'31''.  |
| Photographe Yannick Martin |
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Premiere occasion parisienne dans ce tiers, 1er but ; le réalisme est bien du côté des visiteurs et, par là même, la confiance. Les minutes qui suivent seront révélatrices de cet état.
A 23'57'', un Parisien se voit pénalisé. Clermont finit par s'installer et s'offrir de véritables opportunités mais échoue. Sous pression, les Franciliens sont à nouveau sanctionnés à 24'36'' pour se retrouver à 3 contre 5. S'ensuit un siège en règle de la cage adverse. On tire beaucoup sur le gardien. On espère une déviation gagnante. Elle ne viendra pas.
Les Français Volants se battent becs et ongles et on assiste à de magnifiques parades de leur gardien. Une nouvelle prison à leur encontre à 26'24'' n'y change rien. Au contraire, la défense clermontoise s'empêtre dans sa zone, concédant une pénalité à son tour (27'28'') qui ne donnera rien, d'autant que Paris perd aussi un joueur une vingtaine de secondes plus tard. Les tirs nourris des Auvergnats commencent à se faire moins nombreux et ne déstabilisent guère le cerbère francilien.
Les Français Volants remettent imperceptiblement la crosse sur le palet et organisent mieux leur sortie de zone.
Ainsi, de sa zone, Lamey passe à Place pour Ian Felbom qui, profitant d'un écran complice, marque son 3ème but à 32'14''. On pense Clermont sous le choc mais pourtant de vraies occasions de contre s'offrent à eux. Malheureusement, soit le contreur perd son palet en route ou, pire, seul devant le gardien Roullier, ne semble plus savoir quoi faire.
Le HCCA va bénéficier d'une nouvelle supériorité à 35'55''. Clermont a beau s'installer et faire tourner le palet, les tirs trop stéréotypés ne donnent rien ; le plus souvent contrés par un patin, une jambière, parfois même un coéquipier. Et c'est au tour des Clermontois de se retrouver à 4 contre 5 à 35'50''. Le pire est à craindre car, depuis le début du match, les Parisiens sont d'une redoutable efficacité en supériorité.
Pourtant, cela a failli mal commencer pour eux puisque, sur un remarquable contre, un Clermontois se présente pour un duel seul face à Roullier. Mais il semble que ce dernier est pris une véritable ascendance psychologique sur ses adversaires puisqu'à nouveau l'intrépide bafouilla son hockey devant la cage.
Et sur le mouvement qui suivit c'est au contraire Ian Felbom qui s'en va faire boum pour la 4ème fois de la soirée à 36'35''.
La confiance semble être bien émoussée côté clermontois même si une certaine combativité demeure.
Le but de Kulha à 38'05'' sur cafouillage devant le but parisien ne change guère cette impression.
3ème période : Probablement suite à une belle remontée des bretelles de leur coach, les Sangliers veulent montrer à leur public (750 spectateurs environ) de bien meilleures intentions de jeu. Ils commencent cette ultime période tambour battant.
Première attaque clermontoise et à 40'49'' William Mouly marque en coin du revers son 2ème but et laisse exploser sa joie. Certainement à ce moment-là les joueurs pensent avoir enfin mis un terme à leur stérilité face à un gardien en réussite. Alors les Français Volants vont faire le dos rond et contenir la furia clermontoise. Car effectivement ceux-ci pressent très haut les Parisiens, les empêchant de contrôler le jeu et récupérer tout de suite le palet pour porter le danger sur la cage. Malheureusement, on confond un peu vitesse et précipitation, arrangeant bien en cela les affaires des visiteurs.
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| Photographe Yannick Martin |
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A 44'34'', ils sont encore victimes de leur indiscipline au plus mauvais moment. Souchon prend 2 mn et Clermont doit lutter pour faire face à des Franciliens qui accélèrent à leur tour. Tant et si bien qu'à 45'47'' ils obtiennent une nouvelle pénalité en leur faveur et les Sangliers se retrouvent une nouvelle fois à 3 contre 5 face à une équipe maître de son jeu de puissance.
Une poignée de secondes plus tard (46'), assisté de Dugas et Mazzone, Antoine Amsellem marque son 2ème but et encore 1'47'' en supériorité numérique à venir. De quoi définitivement mettre fin au débat s'ils arrivent à en tirer à nouveau profit.
Cela sera chose faite à 46'50''par Michael Denis qui récupère opportunément une déviation de la rondelle directement dans sa crosse, il ne se fera pas prier pour battre le gardien arverne complètement à contre-pied.
Le public silencieux ne peut qu'assister à l'impuissance de ses favoris. On est au bord du KO debout. Pourtant les Clermontois repartent et veulent s'offrir un dernier but. Malgré une pénalité à 49'39'', cette fois à leur avantage, c'est avec une persistance qui frise l'obstination qu'ils continuent à vendanger toutes leurs occasions comme celle inratable à 50'37'. (Même cas de figure que le but de Denis mais le Clermontois, lui, envoie complètement à côté)…
Les Français Volants contrôlent tant bien que mal mais le temps et la maladresse chronique de leur adversaire jouent pour eux. Au fil des minutes, les échecs répétés des Sangliers épuisent leur énergie et le jeu s'effiloche.
Les arbitres, pour la fin de match, « offrent » l'occasion aux Auvergnats, sinon de gagner, de clore au moins le score en infligeant une pénalité à 2'19'' de la fin, puis une autre à 1'45'', à l'encontre des Français Volants. Peine perdue, l'attaque clermontoise est définitivement en panne sèche, laissant inlassablement les Parisiens savourer leur victoire.
Epilogue : Ce soir, les Auvergnats ont reçu une véritable leçon de réalisme de la part de leurs hôtes. Les Clermontois avaient cru, avec la venue des nouvelles recrues reconnues pour leur expérience, mettre fin à leur inefficacité rédhibitoire devant la cage la saison passée. Il n’en a rien été ce soir et cela entraînera une sérieuse remise en question.
Les Français Volants ont fait preuve de beaucoup d’intelligence dans la menée du match, sachant être patients et accélérer quand il le fallait. Ainsi ils surent toujours remettre dans le doute leurs adversaires dès que ceux-ci semblaient relever la tête… Ont-ils été aidé par le corps arbitral ? Non, car ils auront été les plus pénalisés (26 mn contre16 mn). Mais aussi oui, involontairement bien sûr, dans la mesure où Clermont-Fd subit très souvent ses pénalités au plus mauvais moment : celui où le Sanglier semblait reprendre du poil de la bête. Alors que pour les Parisiens, le break était déjà fait lorsque, à leur tour, ils se retrouvaient en infériorité. Après, aux équipes de gérer au mieux ces situations et, de ce côté-là, il n’y eu pas photo entre les deux équipes. Les Français Volants firent preuve d’une formidable efficacité en powerplay avec 5 concrétisations (contre 2 côté clermontois) soit plus de 60% de réussite (contre environ 17% ) .
S’ils continuent sur cette même veine, les Franciliens devraient jouer les premiers rôles dans cette poule. Quant aux Auvergnats, les voilà, semble-t-il, rentrés dans le rang et une sérieuse séance de vidéo s’impose avec encore beaucoup de travail.
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