Rien ne pouvait prévoir un tel score pour cette rencontre. On savait que Clermont était sur une bonne lancée, avec 3 victoires pour autant de rencontres jouées et que Villard de Lans était capable de rivaliser avec n’importe quelle équipe. La preuve en est la victoire honorable contre Limoges (4-0) malgré un mauvais début de championnat.

Photographe Yannick Martin

 
L’entame du match semble être au ralenti. Chacune des équipes tentent d’installer son jeu. Celui-ci n’est pas vraiment de puissance et chacun joue comme il peut avec des attaques et des contres mais rien de marquant même si des tentatives de scorer voient le jour au gré des actions. Le ballet d’aller retour sur le glaçon sans prétention réelle, du moins pas visible,  dure cinq bonnes minutes. Puis, alors que le palet est joué en zone défensive clermontoise la partie semble démarrer vraiment. En effet lors d’un contre Villard tente sa chance dans un 1 contre 1 suivi d’un balayé promptement repoussé par le portier clermontois. Villard se positionne et tout à coup le jeu prend de la vitesse dans le sens inverse ne laissant pas de temps suffisant aux Ours du Vercors pour revenir défendre leur camp. Alors pris de court Villard ne peut qu’abdiquer face au contre réussi de Clermont. Ainsi partis de leur zone défensive sur un 2 contre 1, les Puydômois ouvrent le score sur une action combinée partant d’une passe de Téo Sarliève pour Jordan Manzo (04’52) qui concrétise (1-0).
Le public jusque là plus ou moins passif ovationne chaleureusement  les protagonistes de cette belle action.
Amers de s’être fait avoir, dès la reprise du jeu les Ours installent le leur en zone défensive auvergnate. Une certaine pression se fait sentir. A peine le palet sorti de cette zone, il y revient pour y être réengagé. L’une des raisons en est : la première pénalité infligée à Clermont. Les arvernes sont sur la défensive. Prêts à tout pour ne pas se laisser mettre sous une pression constante, ils tentent le diable et à ce jeu là, la réussite semble leur sourire. Sur une énième attaque des Ours et bien que l’équipe auvergnate se trouve en infériorité numérique un clermontois tente sa chance avec un contre offensif. Dans son action le bougnat en possession du palet, n’a plus aucune opposition devant lui à part le portier adverse. Dans le vif du sujet, le vaillant clermontois est accroché par derrière par un joueur isérois. Perdant ainsi toute illusion de faire fructifier son action héroïque. L’arbitre en chef a le bras levé signalant l’infraction. La pénalité légitiment infligée est le tir de pénalité. Cette opportunité en or de finir quelque chose trop vite interrompu est vite exécutée. Le clermontois Téo Sarliève s’élance du point central avec le palet dans la palette direction le but des visiteurs. Confiant il trompe la vigilance (07’32) du cerbère villardien d’’un geste bien calculé pour permettre à la rondelle de finir sa course à la régulière aux fonds des filets (2-0).
Le jeu repart, Villard hausse le ton et se fait prendre par la patrouille. Ce qui mène les deux équipes à jouer 4 contre 4 pendant une poignée de secondes puis à 5 contre 4. Clermont favorisé par la supériorité numérique ne parvient pas à en profiter. Une certaine stabilité découle du jeu pratiqué par les deux équipes. Alors un nouveau ballet d’attaques et de contres attaques revient dans cette partie comme un refrain dans une chanson, renouant avec un certain équilibre. Aussi il y a du bon et du moins bon. Chacun semble être à sa place mais surtout faire son job. Dans le cours du jeu l’indiscipline semble être le fief des Arvernes. Le clermontois Auger se fait sanctionner pour une mauvaise charge, ce qui lui vaut une mineure additionnée d’une méconduite. La supériorité numérique n’est pas vraiment bénéfique pour les isérois. Elle en est même cauchemardesque. Clermont sur un dégagement obtient un engagement en zone défensive villardienne. Les Ours tentent de dégager le palet pour le sortir de leur zone. Dans la manœuvre un clermontois s’en approprie et comme dans un bon collectif bien rodé la rondelle tourne. Elle passe de joueur en joueur cherchant celui qui sera le mieux placé jusqu‘à la réception par le clermontois Igor Cvetek qui fustige le gardien de Villard (15:35) (3-0).       
Le coup est dur à encaisser pour les visiteurs. Un changement de gardien est alors opéré. Le jeu reprend son cours et le plus inattendu est que l’indiscipline prenne du côté du banc des locaux. A deux reprises les auvergnats se font reprendre par la patrouille. Des faits de jeu dont ne profitent pas les isérois faute de réussite probantes même à une minute de la fin de la période. On aurait pu y croire. Sur un attroupement l’arbitre vaillant et veillant réfute toute décision de but par un écartement de bras. Déception pour les villardiens. Ces derniers restent pourtant dans le jeu. Les puydômois continuent à resserrer les rangs pressant  l’adversaire tout menant les uns et les autres à la pose sur un 3 à 0 en leur faveur.

Photographe Yannick Martin

 
La seconde période débute sur un rythme un peu plus rapide avec une phase de jeu à 4 contre 4 compte tenu des pénalités infligées en fin de tiers et non terminées. Villard est plus incisif mais freiné par Clermont. Un Clermont de mieux en mieux impliqué et déterminé à ne rien concéder. Au cours des débats un clermontois fait une mauvaise réception contre la balustrade. Accident sans gravité occasionnant une petite pose supplémentaire qui permet de faire baisser la tension ambiante.
Comme un certain refrain dans l’air le ballet d’attaques et de contres attaques refait surface sans que les équipes ne mettent à profit l’une d’elles. Alors s’égrainent le temps pendant le palet poursuit inlassablement sa destinée sur la glace d’un côté à l’autre de la patinoire. Quand les joueurs ne sont pas les acteurs de la destinée, se sont les portiers qui à leur tour s’exécutent tout en défendant vaillamment leur territoire. Il ne faut pas croire que la partie n’est pas intéressante. Bien au contraire, les joueurs sont bien présents et actifs sur le glaçon. Ils s’affrontent, se toisent et la partie est loin d’être à sens unique. Seule la concrétisation payante est absente au bout de la course.
De nouveau en infériorité numérique les Ours tiennent bon face aux offensives auvergnates. Cela met du piquant ou piment à la partie selon les goûts. Les tentatives clermontoises avortent  les unes après les autres.
A un peu plus du mi parcours de la partie, Clermont est sanctionné pour un accrocher.  Une bride d’espoir de scorer nait pour les Villardiens. Avec ce nouveau power play à la clef, Villard en bonne position pour faire quelque chose tire une première fois. Rien au bout. Puis à un mètre de la cage un second tir hélas contré par un arrêt du portier auvergnat. Engagement en zone défensive clermontoise, Villard s’empare du palet, le fait circuler puis s’ensuit un nouveau tir contré par Clermont qui relance. Le jeu est maintenant en zone défensive iséroise puis repart du côté de Clermont pour revenir chez les villardiens comme dans le refrain ou bien comme dans un remake de certaines phases de jeu.
La pénalité auvergnate est tuée. Villard semble insister dans ses offensives mais elles sont sans éclat. Sur une relance Clermont offre du spectacle. L’offensive bien qu’avortée suite à l’intervention du portier isérois ne décourage pas les auvergnats. Ils repassent à l’attaque en débordant la défense adverse afin d’aller droit au but. Cette offensive rondement menée au départ par Igor Svetek puis par Jordan Manzo pour Jonathan Issertine permet (14:33) aux clermontois d’accentuer le score (4-0).
Plus forts psychologiquement les clermontois tentent de mettre la pression. Face à une domination pesante les Ours du Vercors ont de bonnes réactions et ils n’hésitent pas à renvoyer chez eux les oppresseurs. Néanmoins les bêtises de débutants ont cours sur la glace. Ainsi Clermont est de nouveau sanctionné. Ce qui pourrait être une aubaine pour les visiteurs se transforme là aussi en cauchemar. En effet de nouveau en supériorité numérique Villard au lieu de scorer, subit un nouvel affront face aux arvernes plus opportunistes que jamais lors d’une contre-attaque. Sous l’impulsion de Louis Duval, suivi de Téos Sarliève et en finisseur Jérémy Auger, les clermontois trompent (18 :57) la vigilance du portier villardien pour inscrire un nouveau point au tableau d’affichage (5-0). Face à cette situation ubuesque, ce sacré coup de massue, les visiteurs ne sont pas prêts de se relever. Et pendant ce temps là, le public est ravi sauf les quelques supporters des Ours présents dans l’aréna. Bien qu’assommés les Ours de Villard e de Lans ne désarment pas et repartent au front jusqu’à la seconde pause.

Photographe Yannick Martin

 
Au troisième tiers, le premier engagement est pour Clermont. Le palet passe vite au profit des visiteurs qui partent rapidement à l’offensive. Delà les échanges sont cordiaux même si Clermont domine au score et que Villard n’a plus les moyens de revenir. A peine trois minutes de jeu et Clermont fait valoir son droit de temps mort. Nouvelle stratégie de la part du coach Clermontois ? Nul ne le sait.
Et comme dans un refrain éternel, du déjà vu ce soir, les échanges se succèdent quand Clermont part à l’offensive Villard tente de le contrer et d’une manière y parvient puis relance pour être contré à son tour. Enfin de compte, attaques,  contres attaques successives avec des phases de jeu plus ou moins réussies est le quotidien  des protagonistes de cette joute. Le petit plus de ce rituel, avoir l’avantage de ne pas lasser le public. Donc une rencontre loin d’être dans un seul sens. Toutefois frustrante pour les Ours qui peine à se sortir de l’impasse dans laquelle ils se sont mis. Clermont joue assez défensif mais continue à partir en chasse. Les auvergnats se positionnent en véritable défenseur d’un acquit certes mérité par leur jeu et les profits opportunistes.
Dès que les relances se révèlent et que les défenses fléchissent, les portiers d’un côté comme de l’autre sont mis à contribution et ils excellent dans leur domaine.
Là aussi les Ours ne désarment pas même si l’ont sent que la destinée de cette rencontre ne leur est pas acquise.
Pendant ce temps là, toutes les lignes clermontoises bénéficient d’un temps de jeu non négligeable même s’il est assez relatif. Et puis face à la relative opposition des visiteurs le coach clermontois aura largement le temps de changer de stratégie en cas de coup dur. Aucune erreur regrettable et préjudiciable ne voit le jour pour Clermont alors à chaque montée sur la glace les Sangliers tentent de briller.
Pendant ce temps les Ours se hasardent à ne pas sombrer. Ils osent sans grande efficacité quand survient un incident lors d’une attaque, le portier clermontois est heurté de plein fouet, Couché sur la glace devant sa cage. Heureusement ce dernier retrouve ses esprits, son souffle et reprend son service. Le jeu repart en retrouvant son rythme.
A trois minutes de la fin de la période une pénalité est sifflée à l’encontre de Villard. Delà les Ours s’efforcent de ne pas s’incliner une nouvelle fois. Ils y parviennent assez bien car la pénalité s’éteint sans que Clermont ne puisse de nouveau scorer. Ni Clermont, ni Villard ne changeront la donne dans les dernières secondes de jeu qu’il reste à jouer. Au coup de sirène les jeux étant déjà fait, le public s’exclame, exprimant sa joie pour cette victoire 5 à 0 des Sangliers Arvernes sur les Ours du Vercors.

 

Photographe Yannick Martin

  

Victoire méritée pour les Clermontois qui ont su profiter des faiblesses de leurs adversaires du soir. Ces derniers n’ont pas vraiment démérités. Certes les Ours n’ont pas d’excuses, les erreurs défensives leur ont couté fort cher. Les buts pris en supériorité numérique en sont la preuve additionnés à ceux pris en infériorité cela fait mal même très mal. De plus les absences de 4 joueurs titulaires compensées par des juniors n’ont peut-être pas joué en leur faveur. Toutefois bien que Villard de Lans ait sombré au final dans cette rencontre, cette équipe possède néanmoins un certain potentiel et elle pourrait jouer les troubles fêtes dans la suite du championnat…
 
La motivation, le réalisme et l’opportunisme des Sangliers Arvernes ont payé cash et fort gratifiant pour l’acquisition cette victoire. Lors de cette rencontre une certaine cohésion était perceptible, le seul bémol fut l’indiscipline que l’on peut considérer comme erreur de jeunesse mais attention cela peut parfois coûter cher. Clermont semble être sur une bonne voie, il n’appartient qu’aux Sangliers d’y rester…
Avec quatre victoires pour quatre rencontres les Sangliers poursuivent leur quête pour la reconquête de leur honneur et du public perdu après le désastre de la saison passée.