Nous voici à présent en poule B, ou effectivement nous trouvons quelques clubs représentant de grandes métropoles du sud de la France qui ne cachent guère leurs ambitions. Ils y mettent les moyens puisque souvent leurs effectifs comptent souvent au moins dix renforts étrangers. Il n’est donc pas surprenant que cette poule semble à priori plus relevée. Elle compte un promu, Vaujany, qui est également en quelque sorte l’équipe réserve de Grenoble parrainée par la station de ski.
A la faveur il faut bien le dire d’un calendrier favorable
Clermont-Ferrand se trouve en tête de son groupe avec 3 points d’avance. Sa pôle position n’est certes pas usurpée mais les Sangliers arvernes ont du jouer le match de la 11ème journée avant la 9ème et dernière rencontre de la phase aller. Ils comptent donc 1 voir 2 (comme Chambery) journées de plus que leurs poursuivants. C’est une équipe jusqu’à maintenant régulière dans la mesure où ses deux seules défaites ont été concédée à l’extérieur et face à deux gros calibres de la poule. Elle a donc toujours su assumer son rôle de favori lorsqu’elle l’était. Les dirigeants et l’entraîneur ont parié sur un mixte intéressant de jeunesse et d’expérience. Ainsi ils ont vu le retour de l’arrière Antoine Vigier (qui prend les gallons de capitaine), garder de la saison dernière entre autre le vétéran mais ultra expérimenté slovaque Kulha, puis se sont adjoint 5 autres renforts étrangers dont le gardien. Mais ils sont allés chercher aussi 4 juniors prometteurs (dont 2 qui se sont vus sélectionner récemment en équipe de France U18) et qui se rajoutent aux cinq déjà présents (dont l’international junior U20 Sarliève). Vise-t-on le retour en D1 dès cette saison ? Disons plutôt que l’on prépare sérieusement l’avenir et il va d’abord falloir négocier au mieux une suite de 3 matchs à l’extérieur pour ce début de phase allée.
Quand on a une si belle patinoire difficile de ne pas avoir l’ambition de la remplir. Cette saison
Marseille veut jouer les gros bras et bien sûr rêve de D1. Alors on s’en donne les moyens au niveau du recrutement avec entre autre 9 renforts d’origine étrangère. Doté d’une bonne défense c’est surtout en attaque que les phocéens donnent leur pleine mesure puisqu’elle n’est devancée que par celle du leader mais qui compte un match de plus. Mais il y a eu quelques rencontres où ils ont parfois du mal à assumer leur rôle de favori comme contre Villard de Lans, certes à Villard, et la pression chez eux face à Chambéry, autre gros client de la poule. Mais ils ont su réagir déjà face à Clermont et surtout à Toulouse avec une victoire arrachée en prolongation. C’est peut être la profondeur du banc qui pourrait leur jouer des tours (5 joueurs assurent plus de 70 % des points) car la saison est encore longue. Heureusement le hockey semble bien se greffer dans la cité phocéenne et un nombreux public (la plus forte affluence de la division).
Toulouse-Blagnac est un peu la surprise avec cette 3ème place. Pourtant, sans faire trop de bruits les Bélougas ont bien préparé cette saison qui doit être celle d’un certain renouveau. Si l’an dernier, l’équipe avait royalement raté le début de sa saison, elle avait tout aussi royalement dominé sa fin, surtout en playdown, montrant qu’un potentiel intéressant était bien là. Donc peu de grands changements, on joue sur la cohésion acquise en fin de saison avec quelques réajustements judicieux. L’effectif comporte 7 joueurs étrangers, la moyenne de la poule et se trouve dirigé par l’entraîneur-joueur Martin Whalen. Probablement plus de sérieux dans la préparation de l’exercice 2017/2018 et voilà l’équipe jouant les premiers rôles à égalité de point avec Marseille. Si l’attaque n’est pas d’enfer, sa défense n’est devancée que par celle de Chambéry. Son coup de maître fut pourtant d’avoir battu ces derniers sur la glace chambérienne, leur faisant perdre la place de leader. Curieusement leur plus mauvais résultats furent sur leur propre glaçon puisqu’ils y connurent leurs 3 défaites et les rares victoires à domicile le furent souvent sur des scores étriqués face à des adversaires bien plus mal classés. Par contre à l’extérieur que des victoires : auraient-ils peur de mal faire à la maison ? Quoiqu’il en soit ces Bélougas s’annoncent de sérieux adversaires et cette faculté de bien voyager peut s’avérer un gros atout lors des play offs.
Et si les vrais favoris étaient en définitif les
Eléphants de Chambéry. Ils semblaient partis pour tout écraser. Mais, plus que la défaite à Limoges, le faux pas face à Toulouse les a stoppé dans leur charge pachydermique. Ne nous leurrons pas car cette rétrogradation au 4ème rang est aussi et surtout du à leur match de retard. L’équipe est solidement constituée avec un effectif nombreux, renforcé par dix étrangers et quelques joueurs d’expérience. Là aussi nous avons un entraîneur- joueur en la personne de Sadoine. Et les voilà disposant de 3 lignes compétitives comme en atteste les statistiques puisque plus de 20 joueurs ont participés à l’évolution du score dont 13 par au moins un but et ils ont la meilleur défense (avec il est vrai 1 match en moins). A ce jour ce sont eux qui ont infligé la plus grosse défaite au leader auvergnat. On a donc bien des raisons de penser qu’ils vont être de redoutables clients pour la course au titre et bien sûr la montée.
Montpellier, voilà une équipe que tout le monde attendait en début de saison tant son recrutement s’annonçait prometteur. Mais force est de constater que la mayonnaise n’a pas l’air de prendre. Les Vipers savent gagner les rencontres qui leur évitent les affres du bas de classement, pas ceux qui les propulseraient au rang de favoris. Quand on aligne plus de 10 étrangers, que l’on récupère entre autre l’entraîneur et 2 joueurs de feu l’équipe de Dijon (certes en cours de saison) on est en droit d’attendre mieux. La défense n’est pas à la hauteur de l’attaque, somme toute plutôt prolifique avec de surcroit la présence du meilleur buteur de la division avec Jaromir Florian. Conscient qu’il y a peut être un problème, les dirigeants viennent d’appeler à la rescousse un préparateur mental. Cela suffira-t-il pour amorcer une remontée même si on sait que le système des play offs fait que ce qui compte le plus c’est d’être surtout efficace en fin de saison.
Comme souvent à chaque intersaison
Roanne se voit contraint à changer beaucoup de ses renforts étrangers, en particulier canadiens, avec ses moyens qui ne sont pas mirobolants. (soit 5 nouveaux sur les 7 étrangers présents). Alors les nouvelles promotions ne sont pas toujours d’égale valeur et celle de l’an dernier était assez exceptionnelle. Cela est moins le cas pour celle de la présente saison même si l’apport des nouveaux nord américains est encore précieux. Heureusement le peu de changement par ailleurs de l’effectif français est gage d’une certaine cohésion et le duo français Monnier-Touveron, complété par l’homme à tout faire et pierre angulaire du club Romain Bonnefond, apportent aussi une forte contribution à l’équipe. Seul déception l’apport théorique de l’accord d’entraide avec le grand voisin lyonnais s’avère en fin de compte bien maigre et très peu de jeunes juniors sont prêtés. Néanmoins en assurant le plus souvent l’essentiel face à des adversaires à leur portée, au moins à la maison, les Renards se maintiennent quand même en ballottage favorable pour se préserver une place en play off.
Pour les pronostiqueurs
Villard de Lans est un peu un cauchemar ; se prenant plus d’une fois les patins dans le tapis face à des adversaires à sa portée pour mieux créer l’exploit face aux ténors de la poule. Ainsi après avoir battu chez eux Marseille et dans la foulée les Bélougas à Toulouse, les Ours baisseront pavillon chez eux face aux jeunes Grizzlys de Vaujany. Les dirigeants se sont placés dans une politique de reconstruction essentiellement à partir de son école de formation ; d’autant que son grand voisin grenoblois a choisi la solution Vaujany pour endurcir ses espoirs. Incontestablement son effectif est plutôt jeune surtout en défense et il a fallu injecter un peu d’expérience apporté par leurs 4 joueurs de champ étrangers et l’entraîneur-joueur Simonneau. Mais cela tarde à suffire. Néanmoins si un peu de constance s’installe enfin dans le jeu des villardiens, ils doivent pouvoir profiter des malheurs de début de saison des valentinois et la jeunesse de Vaujany pour une place en play off.
Certainement
Limoges ne s’attendait pas à autant peiner dans ce championnat. Alors que souvent les Taureaux de feu tiennent la dragée haute face à leur adversaire, comme face au voisin clermontois par exemple, les victoires tardent à venir. Avec seulement 4 étrangers et un franco-canadien c’est il est vrai une des formations les moins fournies de la poule. Est-ce une raison suffisante ? Peut-être en partie ; surtout qu’ils n’ont pu garder Mathieu Tremblay, meilleur buteur de la saison régulière ainsi que le tchèque Florian Jaromir qui le suivait de peu. Si Milan Cutt a pu être gardé, il ne semble pas avoir avec ses nouveaux compères la même efficacité que l’an dernier. Les dirigeants ont également fait appel à un nouvel entraîneur, Thomas Eischen, présent également à l’arrière. Plutôt bien présent en défense nos taureaux, ils pourraient faire référence dans cette poule mais ils sont loin de mettre le feu en attaque puisque c’est la plus mauvaise du groupe. Il leur faut absolument trouver la solution à leurs problèmes offensifs s’ils ne veulent pas voir revenir sur eux les deux dernières équipes et hypothéquer leur chance d’être en play off. Tous les espoirs sont permis ; ne sont-ils pas une des rares équipes à avoir battu Chambéry ! Notons que Limoges compte un match de moins mais c’est le cas aussi de Vaujany et Valence.
Bien que n’étant pas officiellement une réserve
Vaujany a les mêmes objectifs que Rouen et Strasbourg en poule A : faire jouer un maximum de matchs aux espoirs U20 voir U18 de Grenoble et les confronter par la même à des seniors expérimentés. La grande majorité participent aussi au championnat élite U20 sous les couleurs grenobloises et accumulent ainsi un nombre de match qui les rapprochent des standard des autres grandes nations du hockey. Naturellement le maintien est leur objectif premier. Mais les play offs seraient une belle récompense qui plairait grandement à la station alpine de Vaujany. Elle est à leur portée mathématiquement mais ce mois de décembre risque d’être délicat à négocier tout simplement parce que leurs meilleurs éléments vont être réquisitionnés par l’équipe de France U20. Du début décembre jusqu’au 17 de ce même mois ce n’est pas moins de 4 (à 6 joueurs en comptant les remplaçants) qui seront accaparés par le championnat du monde U20 à Méribel-Courchevel. (à noter qu’à priori en D2 seul le club de Clermont sera aussi touché avec un joueur). A l’inverse de Limoges c’est au niveau de la défense que le bas blesse le plus avec la plus mauvaise statistique après Valence. Or le souci est que leur gardien n° 1, Junca, est aussi celui de l’équipe de France junior. Suivant comment sera géré cette période nous en serons plus sur leur ambition.
Pour
Valence cette première partie de saison a été un chemin de croix. La saison sportive 2016/2017 avait été intéressante et on pouvait légitiment ambitionner de faire un peu mieux. Mais l’incendie dont a été victime la patinoire cet été a eu des conséquences qui vont au-delà de la simple privation de glace pour s’entraîner et recevoir le championnat. Matériellement cela a un coût financier puisque l’on doit organiser des déplacements même pour s’entraîner. Puis se sont de longues semaines sans les rentrées de recettes des matchs à domicile. Les conséquences ont été aussi sur le recrutement car nombres de joueurs contactés, voir même annoncés, ont préféré renoncer devant cette situation. Pour couronner le tout les Lynx ne peuvent plus compter comme par le passé sur le renfort de quelques jeunes espoirs des Bruleurs de Loup puisqu’ils jouent sous le maillot de Vaujany. Aussi nous ne sommes pas surpris qu’au niveau des arrivées, nous notons un seul étranger, le canadien Poulin et le jeune espoir Valenza en provenance de Lyon. Parant à l’urgence, les services techniques de l’agglo ont rendu la glace mi novembre en attendant mieux l’été prochain. Les valentinois vont pouvoir enfin recevoir mais avec aucune victoire c’est une véritable course à handicape qui s’ouvre devant eux. Seront-ils en mesure de relever le défi ? Car même s’ils ont maintenant le plus souvent l’avantage du terrain, l’effectif reste tel quel probablement jusqu’en fin de saison. Attention cependant, les Lynx ont l’occasion de prouver qu’ils ont du cœur et que ces épreuves n’ont fait que renforcer leur solidarité.
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