Les Sangliers reçoivent les Eléphants pour cette première manche des demi-finales du Championnat de France de hockey sur glace Division 2. A priori, question bestiaire, il n’y a pas  photo mais heureusement, au-delà de la différence de calibre entre les deux mascottes, la confrontation sera peut être plus indécise que prévue.
Certes les arvernes avaient été  dominé  (6-3) sur la glace alpine mais n’avaient cédé au retour qu’à la fin d’une âpre confrontation qui avait fini aux tirs aux buts.
Les clermontois en avaient tiré une légitime frustration et il n’est pas interdit de penser que cette rencontre aura un petit goût de revanche. Malheureusement si les puydômois ont retrouvé Martin Kulha, ils ont définitivement perdu Issertine et Bourgain sur blessure.
Les Chambériens qui ont fait de gros efforts de recrutement comptent sur leur bataillon d’étrangers pour faire la différence dès ce premier match même s’il faut noter l’absence de  Petr Janecek, Orven Werthner, Ilya Moskalenko et surtout Dimitri Lavrov. De plus le match 2 des quarts perdu face à Amnéville leur a peut être servi d’avertissement : rien n’est acquis d’avance.

Crédit Photo Yannick Martin

 
1^ère période : La rencontre part sur des bases assez équilibrées avec peut être un léger avantage aux locaux mais les premiers tirs vraiment dangereux tardent à venir. Ils sont d’abord clermontois et la réplique chambérienne ne tardant guère. Néanmoins ce sont plutôt les Sangliers qui mènent le jeu et bousculent quelque peu les Eléphants. La première pénalité subit par les locaux à 3’56 est tuée sans trop de sueurs froides, elle permet cependant aux visiteurs  de reprendre pied.
Si le jeu s’équilibre notablement la première réalisation se présente un peu contre le court du jeu. Dans un moment de cafouillage de la défense arverne qui n’arrive à contrôler le palet devant sa cage,  Romain Broyer s’en saisit pour le loger à 7’44’’ dans les filets clermontois à la gauche du gardien Hurajt bien voilé par le trafic (assist. Vyhonsky et Marcon). Les puydômois tentent de réagir on sent que les alpins, bien remis en confiance, sont plus entreprenant. L’incident de patin de l’un des arbitres qui interrompt la rencontre quelques minutes ne change guère la tendance. Les auvergnats se heurtant sur une rugueuse défense bien en place laissent entrevoir pourtant de belles phases de jeu. Ils donnent à leurs partisans quelques sueurs froides avec des moments de précipitations dans leur zone de défense face à la pression offensive visiteuse.
Par contre, de part et d’autre, on sent les deux gardiens bien dans leur match, Menant un duel à distance pour l’instant à l’avantage de Catelin. 
Une nouvelle pénalité est infligée à 13’33’’, Nalliod Izacard contraint de passer par la case prison pour cinglage, empêchant un tir adverse dangereux sur contre attaque.  Non sans mal, à nouveau les clermontois arrivent à passer ce cap. Peut être remis en confiance par la bonne gestion de l’infériorité, les Sangliers vont nettement mieux finir le tiers avec entre autre une très belle opportunité à 3’30’’de la fin et il a fallu tout le talent et l’expérience de Catelin pour préserver la cage savoyarde. Il a encore l’occasion de se mettre en valeur sur un contre puydomois rondement mené.
Certainement lié au rythme élevé imposé par les locaux, les savoyards concèdent à leur tour une pénalité à 18’11’’. La défense acharnée des visiteurs et une certaine mansuétude des arbitres qui ferment les yeux sur des crosses dans les patins, ne permet pas aux arvernes de recoller au score avant la fin de la période.

2^ème période : Elle commence avec encore 11 secondes d’avantage numérique pour  les clermontois. Trop court pour donner le temps à ces derniers d’en profiter. Et pourtant c’est presque au sortir de la pénalité que les Sangliers égalisent. Sur un tir puissant venu de sa droite, le portier Catelin ne peut que dévier vers sa gauche le puck qui trouve la palette de Léonard Nalliod Izacard. Celui ci, d’un tir de volée ne se fait pas prier pour envoyer en fond de filet l’objet du délit (à 20’19’’ assist. Gervais et Kulha).
Premier tir, premier but ; visiblement Clermont démarre cette période déterminé. Néanmoins les visiteurs ne se laissent pas impressionner et mettent à leur tour à contribution le gardien Hurajt. C’est alors une série de passes d’armes qui s’enchaîne mettant de l’intensité dans le match. Toutefois les arvernes semblent mener les actions les plus tranchantes. Les savoyards tentent sans succès réel de mettre la pression sur leurs hôtes. Inlassablement  les clermontois reviennent en camp adverse. Ainsi  Jan Krivohlavek, passant derrière la cage, a le temps d’un revers de faire la passe à Téo Sarliève devant le slot qui marque en pleine lucarne gauche à 26’40’’ (assis. Krivohlavek et Brejka). Clermont passe devant mais Chambéry n’abdique pas et tente de réagir. S’ensuit d’âpres luttes de possession entre autre le long des balustrades au détriment de vraies tentatives de tir. Au fil des minutes les occasions de scorer se précisent et notamment du côté des visiteurs qui sèment par moment l’affolement en camp  puydômois (avec entre autre quelques passes rendues à l’adversaire) sans parvenir à en tirer profit.  Remis de ce moment de flottement, Clermont en cette fin de tiers s’offrent à nouveau les occasions les plus dangereuses par Kulha et Sarliève entre autre.
Cette accentuation de la pression clermontoise, bien qu’entachée de maladresses dans le dernier geste, finit par porter ses fruits. D’abord dans un premier temps en contraignant le chambérien Broyer à la faute à 39’12’’, puis  dans un deuxième temps en installant un jeu de puissance efficace qui voit le palet passer de crosses en crosses arverne pour finir par un tir de Gabriel Gervais. Celui-ci trouve dans un angle assez fermé le trou de souris suffisant pour transpercer le dernier rempart à 39’21’’ (assist. Nalliod Izacard et Vigier).
Le break est fait et le score en reste là pour cette période bien qu’à quelque secondes de la fin, sans une belle intervention de Hurajt, Chambéry fut bien prêt de réduire la marque : un avertissement rappelant que la partie est loin d’être finie. 

3ème : On s’attend à une reprise tendue avec un favori, Chambéry, qui veut confirmer son statut. Pourtant jusqu’à présent rien ne le permet, les Eléphants ont un peu de mal, ne serait-ce à sortir proprement de sa zone. A 42’25’’ après un beau travail du clermontois Kulha qui malgré un joueur sur le dos arrive à donner le palet à Gabriel Gervais idéalement placé et ne manquant l’occasion de porter la marque à 4 à 1 (assis. Kulha et Krivohlavek ). Il semble alors à beaucoup d’observateurs que les auvergnats sont partis pour maîtriser la partie, d’autant que la réaction savoyarde, pour réelle qu’elle soit, est un peu désordonnée.
C’est oublier les hommes de loi qui ne tardent pas à faire changer la mouche de coche. La première prison à l’encontre des locaux intervient à 44’22’’ pour obstruction. Pour le chambérien Cintala s’est le moment de jouer de son imposante stature et surtout de sa frappe puissante pour redonner espoir aux siens. Le power play bien installé, c’est d’un tir pratiquement de la ligne bleue qu’il transperce toute la défense et réduit le score à 4’47’’ (assist. Joanette et Sadoine).
Revenu à égalité, Clermont tente de réagir mais incontestablement ce but a réveillé aussi les ardeurs alpines. Cela entraîne quelques précipitations côté clermontois et pas seulement en attaque. A 47’20’’ Brejka prend 2mn pour retard de jeu suite à un dégagement directement hors de l’aire de jeu.
Sur un contre rondement mené, les Sangliers sont bien prêt par Chautant de réussir le hold up mais en fin de compte les Eléphants réinstallent rapidement leur jeu de puissance. Et c’est en copie conforme du précédent que Cintala refait parler la poudre avec à nouveau un missile qui n’est stoppé que par les filets arrières de la cage puydômoise à 48’11’’ (assist, Joanette et Samson).
Les visiteurs sentent que la  victoire redevient envisageable et redoublent d’intensité. Les clermontois tardent à s’adapter et commettent une bêtise mal venue avec un surnombre à 49’03’’. Au vu des deux dernières pénalités, la tension devient palpable chez les partisans. Les savoyards installent leur redoutable power play et ne se gênent pas à ‘’arroser’’ le but adverse. Ils ont bien cru à l’égalisation sur un lancé voilé venu de la droite mais il est  justement jugé non valable car trop voilé au goût des arbitres, un des leur étant installé en zone du gardien.
Non sans commettre pas mal d’erreurs qui peuvent coûter chers, les auvergnats arrivent à tuer la pénalité. Ils ne sont pas pour autant sortis d’affaire. Le suspense est à son comble et les attaques de chaque côté se succèdent sans qu’aucune ne soient décisives. Cette montée en tension connaît son paroxysme à 54’53 où cela s’échauffe autour de la cage arverne. Les arbitres décident d’envoyer en pénitence pour quatre minutes le chambérien Marcon et le clermontois Cvetek. Le débat n’en est pas moins âpre et vient vite le moment de réclamer les temps morts : d’abord rapidement Clermont avec le coach qui doit recadrer ses troupes qui se dispersent un peu. Ils vont alors plus jouer défense du score et profiter d’éventuels contres sur des adversaires obligés à l’offensive et donc à se découvrir. Puis c’est à Chambéry de prendre son temps mort et déterminer le bon moment pour sortir le gardien. C’est à 47 secondes de la fin et dans cette partie du tout ou rien mais les Eléphants ne trouvent pas la faille.
La joie des Sangliers au coup de sirène est à la mesure de la tension contenue.

Epilogue : Si les savoyards font toujours figurent de favoris, les auvergnats se sont offerts le droit d’espérer. Certes la remontée chambérienne souligne la valeur de l’effectif mais les surprises restent possibles et ces derniers en savent quelque chose, eux qui furent défait au tour précédent lors du match 2 sur leur glace par Amnéville. Ils en sont donc avertis et de plus pourront peut être compté sur le retour de quelques joueurs comme Lavrov pour renforcer le groupe. Car, une fois n’est pas coutume, leurs buteurs attitrés, parmi les meilleurs des play-offs, Cardinal et Samson furent contenus et c’est de l’arrière, par Cintala, que le salut a bien failli venir. C’est donc tout à l’honneur  des clermontois d’avoir su les contrôler. Mais il y eu des moments difficiles où le match sembla leur échapper. Il faudra toute l’expérience des quelques anciens pour éviter l’affolement parfois qui les saisit et tire profit au mieux de la fougue de leurs talentueux juniors.