Le powerplay isérois était toutefois resté dans le bus et Petrik ne devait effectuer son premier arrêt qu'après 4'54, sur une nouvelle pénalité sifflée contre Lefebvre !

Comme une étincelle qui allait allumer le feu, ce tir permettait aux Brûleurs de rentrer peu à peu dans la partie.

La pénalité tuée, les Vosgiens pouvaient remettre l'ouvrage sur le métier et Romo servait Simko dont la reprise de volée trouvait Ferhi à la parade. En joueurs expérimentés, les Grenoblois restaient toutefois dangereux et un cafouillage devant la cage spinalienne, donnait des sueurs froides sur le banc spinalien.

La première pénalité iséroise (faute de Woods sur Plch à 8'54) allait permettre de voir à l'oeuvre la meilleure équipe en supériorité numérique de la Magnus, face au meilleur jeu en infériorité.

Ferhi sentait passer le vent du boulet, mais parvenait à éviter le pire et préservait sa cage inviolée.

Photo de David Blanchard

Si Grenoble n'avait pas réussi à exploiter ses deux premiers avantages numériques, le troisième allait être le bon, puisque Wallin d'un tir pourtant pas très puissant de la bleue, trompait Petrik, pas exempt de tout reproche sur le coup (0-1 à 12'37).

Touchés mais pas coulés, les Dauphins repartaient à l'assaut et Mazerolle trouvait bien Lefebvre, mais la volée de la nouvelle recrue spinalienne, se heurtait encore à Ferhi.

Petrak étendu sur la glace était victime d'un coup de coude que seul l'arbitre, pourtant bien placé, ne voyait pas et sur l'action qui suivait, la défense spinalienne allait littéralement donner le but à Lindström, qui n'en demandait pas tant (0-2 à 15'41) !

Les carottes semblaient d'ores et déjà cuites pour les Spinaliens, tant la défense grenobloise et son fabuleux gardien, respiraient la sérénité. Pourtant, Plch opportuniste, profitait d'une mise au jeu perdue par les Brûleurs de Loups dans leur territoire, pour relancer la partie (1-2 à 16'10).

Dans la foulée, Ferhi déviait un palet brûlant sur sa ligne et sauvait ainsi de peu l'égalisation.

Poussés dans les cordes par des Dauphins euphoriques depuis leur but, les Brûleurs allaient se mettre à la faute par Amar et Woods, offrant ainsi, pendant 1'04, une double supériorité numérique à leurs hôtes ! Epinal poussait, mais ni la reprise de volée de Romo, qui heurtait le poteau avant d'être captée dans la mitaine de Ferhi, ni celle de Gervais qui heurtait le masque du portier grenoblois, ne permettaient aux Dauphins d'égaliser.

Grenoble rentrait au vestiaire avec ce petit but d'avance et pouvait s'estimer bien payé, tant le champion de France était loin de donner la leçon à une équipe d'Epinal audacieuse et très vive.

Epinal démarrait pourtant sur le même tempo qu'il avait fini le premier acte, puisque Simko, Romo puis Chassard, mettaient Ferhi à contribution, infligeant un véritable feu nourri sur la cage des Brûleurs.

Grenoble pliait, rompait, mais Ferhi ne cassait pas, malgré 10 tirs consécutifs subis par les champions de France !

La pénalité sifflée contre Forsander, allait encore donner à Plch et à Chassard quelques belles cartouches, mais Ferhi avait déjà tiré la herse devant sa cage !

C'est pourtant contre le cours du jeu qu'un nouveau but allait être marqué, puisque l'excellent Petterson, champion de Suède avec Modo, ne ratait pas l'occasion, seul dans le slot, de crucifier Petrik (1-3 à 25'11) !

Frustré, Plch concédait une prison dans la foulée et les Brûleurs de Loups allaient vraiment reprendre du poil de la bête, en imposant peu à peu leur jeu de puissance. Epinal s'arc-boutait autour de son gardien et tenait bon, mais la pénalité était à peine tuée, que Regenda avait la mauvaise idée d'aller à son tour rejoindre le banc d'infamie. Grenoble se montrait de plus en plus dominateur mais l'abnégation des spinaliens permettait de préserver le score et d'espérer. Alors qu'il ne restait plus que 7 secondes d'infériorité, Amar trompait Petrik, tuant ainsi le match (1-4 à 29'19).

Avec trois buts d'avance, Grenoble n'avait dès lors plus qu'à contrôler la rencontre.

Malgré tout Plch n'abdiquait pas et en deux accélérations allait provoquer autant de pénalités, Valcak puis Bonnard étant envoyés en prison de façon quasi simultanée. Epinal pouvait jouer à cinq contre trois pendant 1'46. Le coach Lusth prenait son temps mort, sentant le vent tourner. Epinal faisait tourner, tirait par Plch et Listiak, mais rien n'y faisait, Ferhi restant intraitable !

Photo de David Blanchard

Une échauffourée entre Plch et Woods rythmait la fin de cette période médiane durant laquelle Grenoble a réussi à imposer son jeu dans les unités spéciales, le boxplay grenoblois ayant complètement muselé le powerplay spinalien !

Petrak derrière la cage servait toutefois idéalement Plch, seul dans le slot, mais Ferhi mettait une nouvelle fois en échec, le maître à jouer slovaque !

Le tempo avait bien baissé dans cette partie et les pénalités appelées contre Regenda puis Romo, ne donnaient rien, malgré un slap de Wallin, que Petrik déviait.

Epinal allait bénéficier d'une nouvelle double supériorité numérique à la mi-tiers, mais ni Gervais, ni Chassard, ni Romo qui érigeaient un véritable bombardement sur la forteresse grenobloise, ne parvenaient à tromper l'impeccable Ferhi !

Le gardien grenoblois venait de tuer définitivement tout suspens, tant sa prestation écoeurait un à un tous ses adversaires !

Le match était bel et bien joué, car ni les raids solitaires de Romo, ni les slaps de Amar ou Gervais n'allait faire évoluer le score.

Photo de David Blanchard

Grenoble poursuit donc sa série de victoires et sa démonstration défensive, appuyées par un Ferhi hors norme pour notre championnat. Si les Dauphins ont rivalisé ce soir dans le jeu à cinq contre cinq, les unités spéciales ont en effet largement tourné en faveur des Brûleurs de Loups.

Ferhi pouvait recevoir le titre honorifique de joueur du match et se faire chaudement applaudir par le public spinalien, comme toute son équipe lors de sa rentrée au vestiaire.

Les spectateurs ont vu un grand match ce soir et Grenoble plus que jamais, se déclare favori à sa propre succession !