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Photographe Laurent Lardière |
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Si l'on considère généralement que
l'Equipe de France A' constitue une antichambre à la véritable Equipe de France, et permet de révéler certains joueurs d'avenir, à même de porter ensuite le maillot bleu lors des grandes compétitions, force est de reconnaître que ses deux prestations sucessives face à la Pologne n'ont guère offert de certitudes positives aux observateurs. Si le caractère amical de l'affaire doit conduire à relativiser les choses, il n'en reste pas moins que les résultats obtenus et la manière ne sont guère favorables aux tricolores.
C'est à domicile, c'est-à-dire à
Chamonix et Megève, que les Français se sont ainsi inclinés à deux reprises face à une équipe de
Pologne qui n'est tout de même pas une référence sur le vieux continent. Avec deux scores comportant deux buts d'avance pour les visiteurs,
1-3 à Chamonix, et 3-5 à Megève, on peut clairement parler de supériorité des joueurs
d'Igor Zakharin, dont aucun, et c'est à souligner, n'évolue en dehors de la ligue polonaise. Force est de reconnaître que les Polonais ont séduit lors de ces deux rencontres, proposant un jeu collectif plus complet que celui des tricolores et avec des individualités qui trouveraient facilement leurs places dans n'importe quelle équipe de Magnus, à l'image du gardien
Kosowski, pour nous le meilleur joueur de la première rencontre, ou encore
Pasuit et Melasinski, des attaquants techniques et physiques toujours au service du collectif.
Le collectif justement, bien présent du côté polonais, équipe qui ne comportait sans doute pas de joueur à très grand potentiel international, mais qui sait sortir un palet de la zone, travailler en jeu de puissance, et assurer de belles passes sans se lancer dans des chevauchées fantastiques à un contre trois, le tout sans donner spécialement de coups.
Un constat qui, malheureusement, ne s'applique pas vraiment à une Equipe de France pas franchement à l'aise collectivement, et dont le bilan en terme de jeu de puissance (1-7) et même de pénalités (38 minutes lors de la seconde rencontre) face à un adversaire au comportement tout a fait correct sur la glace n'est pas franchement positif.
On l'aura compris, et sans remuer le couteau dans la plaie, l'impression laissée par les tricolores n'est pas des meilleures, et quand vous ajoutez à cela une vitesse d'exécution plus que moyenne et des trous d'air défensifs réguliers, vous obtenez au final deux prestations insuffisantes pour une nation qui évolue dans l'élite du hockey avec un parcours irréprochable lors du dernier mondial.
De tout ceci il résulte quelques questions. La première, classique, réside dans les choix des joueurs, c'est-à-dire la sélection effectuée. A ce niveau, même si chacun trouvera ses préférences personnelles, avouons qu'en terme de joueurs disponibles, et dans la perspective encore une fois d'une sélection A', il semble difficile de changer sensiblement le profil global de la sélection, avec un bémol concernant les gardiens sur lequel nous reviendrons. La seconde nous voit en revanche nous interroger sur la formation des jeunes joueurs français avec de réelles difficultés pour pas mal d'entre eux à s'intégrer dans le collectif France, et ceci malgré une technique individuelle tout a fait convenable, et dans certains cas bien meilleure que la moyenne. Individualisme, désintérêt pour le collectif et les consignes, on a bien l'impression que, par moment, certains joueurs voulaient sauver la patrie, mais avaient parfois aussi la tête ailleurs...la trop grosse tête ailleurs face à des Polonais moins prestigieux que les grandes nations du hockey ? Alors qu'on pouvait supposer voir la totalité de l'effectif se donner à fond, certains ne paraissaient pas toujours totalement concernés, un comble pour qui connaît l'importance pour une carrière internationale de se faire remarquer positivement par les sélectionneurs. Sans proposer une revue d'effectif pas forcément exacte, car on ignore de possibles méformes et petites blessures ayant pu limiter la qualité et le temps de jeu, revenons sur les constats individuels positifs qui ont pu émerger avec la mise en commun des notes prises par les 3 représentants de notre rédaction présents lors des deux rencontres et qui, cela tombe bien, étaient tous d'accord.
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Photographe Laurent Lardière |
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Gardiens :
Si la logique ici était de voir à l'oeuvre de possibles gardiens d'avenir sous le maillot tricolore, force est de reconnaître que l'impression laissée tant par
Hardy que par
Quemener n'est pas favorable. Les deux n'ont, selon nous, pas marqué de points, encaissant chacun un but improbable, c'est-à-dire lancé dans un angle impossible qu'un gardien international doit impérativement couvrir, les deux paraissant dans l'affaire clairement inférieurs à leurs homologues polonais, particulièrement Kosowski. N'existe-t'il pas mieux dans l'hexagone ?
Fouquerel et Ylonen sont-ils loin derrière, et pourquoi pas devant... et plus d'un, du côté de
Morzine-Avoriaz, pourra murmurer le nom de
Buisse...sans compter sur les logiques absences étrangères qui semblent encore un cran au-dessus dans l'hypothèse d'une seconde place derrière
Huet, voire d'une première un jour car nul n'est éternel. Des interrogations autour du futur grand gardien français tout simplement sur lesquelles nous reviendrons prochainement.
Défense :
Défensivement, le bilan est vraiment moyen, avec pas moins de 8 buts encaissés en deux rencontres face...oui, vous l'aurez compris, à la Pologne. Il conviendra de distinguer toutefois quelques motifs de satisfaction dans une défense française qui a aligné les boulettes, en particulier lors de la première rencontre, mais qui n'a pas toujours pu bénéficier d'aides défensives sérieuses de la part des attaquants. On pourra citer
Dusseau, Baazzi et Doyle au registre des satisfactions, certains comme
Janil et Moisand faisant le métier. Si l'on ajoute certains absents comme
Manavian,
Llorca,
Crossman, la France possède clairement un effectif intéressant, peut-être le point le plus positif quand on se rappelle la relative disette française dans ce domaine ces dernières années. Certes, il reste à limiter les erreurs individuelles, mais on ne peut pas dire que les arrières français n'aient pas mouillé le maillot. Le problème est que les attaquants français, eux, ont assez mal défendu en moyenne, ce qui nuit au bilan final de ce côté.
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Photographe Laurent Lardière |
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Attaque :
Offensivement, les tricolores ont inscrit 4 buts, mais se sont montrés stériles en jeu de puissance, indisciplinés, et souvent brouillons et maladroits dans la finition et les passes. Pourtant, dans ce contexte, le principal point positif provient de la prestation du duo
Ritz - Rech, sans doute les deux meilleurs éléments en classe pure des deux équipes. Dans ces lignes trop souvent négatives, il faut souligner la qualité des deux joueurs, auteurs d'un but chacun, et surtout d'actions inspirées et tranchantes. Même plaisir avec la doublette "suisse"
Berthon - Barbero et, plus particulièrement, avec le premier cité, dont on comprend le temps de glace à
Genève. Si vous ajoutez un
Claireaux volontaire comme il faut et, de manière un peu moins constante (mais temps de glace plus faible), les deux Grenoblois
Arrossamena et Le Blond, vous avez les individus les plus en vue. Derrière, plus difficile d'y voir clair....sachant que l'on va trouver du monde comme
Guttig à l'étranger...pas certain que plus de, allez, 3-4 joueurs attaquants ayant joué face à la Pologne aient un avenir en Bleu....