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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Epinal (Les Wildcats)
Epinal : entretien avec Anthony Maurice
 
Nous avons rencontré le Manager General des Dauphins d’Epinal en ce début d’intersaison, pour tenter d’en apprendre plus sur le futur contour de l’équipe vosgienne.
 
Epinal, Hockey Hebdo Paul Haffemeyer le 06/04/2013 à 12:00
HH : Bonjour Anthony, en début de saison dernière, tu disais « si nous pouvions faire quelque chose, c’est cette année ou jamais ». Le contrat est rempli d'après toi ?
Pourquoi  l’expression "cette saison ou jamais" ?


AM : Bonjour, je dirais que le contrat est rempli si on prend la saison depuis  février et les Play-offs. On sait que, dans une saison, il y a en fait 2 saisons, la saison régulière et les Play-offs. Sur la saison régulière, on a vu qu’on avait pas mal de difficultés et on les a expliquées, notamment avec la blessure de Gabriel Girard, qui nous a pénalisés pendant quelques semaines, et un fond de jeu qui était un peu limité puis, au mois de décembre, le départ de Santino (ndlr : Pellegrino).
D'octobre à janvier, on était vraiment en difficulté, ce qui explique que notre saison régulière n'est quand même pas terrible car on finit 12ème sur 14 et c’est loin de nos objectifs de début de saison.
Mais on a jamais lâché, on a toujours cru en cette équipe qu’on avait construite l’été dernier et on savait qu’on avait une bonne équipe pour bien figurer en Play-off. On a effectivement fait de très bons Play-offs, avec beaucoup de monde, et finir demi-finaliste de la ligue Magnus  pour le supposé Petit Poucet, c’est plutôt une belle performance, donc je dirais que le contrat est rempli.

Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus : Epinal  (Les Wildcats) - Epinal : entretien avec Anthony Maurice
Crédit photo Miguel Gomez

HH : Est-ce que le parcours réalisé en Play-offs a fait changer d'avis le staff sur certains joueurs, dans le bon ou le mauvais sens ?

AM : Oui, comme, par exemple, Benjamin Casavant. Si on avait arrêté la saison fin-décembre je pense que nous n'avions ni l’un ni l’autre envie de poursuivre l’aventure ensemble et, finalement, depuis le mois de décembre ça s’est très bien passé car il finit tout de même la saison avec 17 buts (Play-offs compris).
Je ne dis pas qu’il va rester ou non, mais voilà c’est typiquement le genre de joueur sur lequel nous n’avions pas un très bon avis sur le début de saison et pour lequel notre avis a changé en fin de saison.
Gabriel Girard, on l’avait très bien vu en début de saison puis, suite à sa blessure, ça a été compliqué mais on a vu qu’il a fait de très bons Play-offs. Après, toute l’équipe a été excellente en Play-off et je crois qu’il faut féliciter toute l’équipe !


HH : Le président indiquait, mercredi dernier, après le match 4 face à Angers, vouloir rencontrer les joueurs rapidement pour profiter de cette fin de saison encore dans la tête des joueurs. A ce jour, avez-vous eu le temps de voir les joueurs ?

AM : Il nous reste encore 5 ou 6 joueurs à voir mais ce sont plus des joueurs locaux comme Anthony Rapenne, Fabien Leroy, Nicolas Ravel. Ce sont des joueurs sur lesquels il n’y a pas d’urgence "entre guillemets".
Nous avons vu tous les joueurs étrangers. Il y a des propositions de contrat qui ont été faites et nous sommes en attente de réponses sur certains joueurs, comme Girard ou Bouchard. Nous attendons leurs positions par rapport à nos propositions. On sait que ce sont des joueurs qui sont sollicités, maintenant ils ont passé une très belle saison et sont très heureux de ce qu’on a fait cette année.
Gabriel Girard n’oublie pas que nous ne l’avons pas laissé tomber suite à sa blessure et au recrutement d’Aleksis Ahlqvist pour le remplacer. On aurait très bien pu garder ce dernier et laisser Gabriel sur le bord de la route donc ce sont des choses qui ne s’oublient pas quand tu débutes une carrière professionnelle.
L’équipe est un petit peu avancée mais nous attendons encore beaucoup trop de réponses pour pouvoir se positionner aujourd’hui sur une équipe finale. Mais tous les clubs sont dans cette situation aujourdhui.

Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus : Epinal  (Les Wildcats) - Epinal : entretien avec Anthony Maurice

HH : Est-ce qu’il y a des départs ou des re-signatures déjà actés ?

AM : Pas pour le moment. Nous avons une bonne vision avec Plch et Slovak qui devraient poursuivre l’aventure avec nous. Nous espérons également que Benchabane et Rapenne resteront, pour ne parler que d’eux. Cacciotti et Gauthier ont envie de poursuivre avec nous, Bouchard attend ses options tout comme Petrak. 
Offret devrait rester également avec nous, je n’ai pas encore vu Yoann Chauvière.
Colotti et Raibon ne devraient plus être spinaliens la saison prochaine.
Pour Hagelberg, on est encore en réflexion mais je pense qu’il en sera de même. Rien n’est encore finalisé mais voilà ce qu’on peut dire à ce jour. Il reste beaucoup de choses à voir.
On vient de finir la saison il y a une dizaine de jours donc le temps de voir tout le monde et de faire des propositions, que les joueurs les étudient et nous donnent leurs réponses, cela va encore prendre quelques jours. Je sais que c’est long pour les supporters mais cela ne se fait pas en 24h non plus et je préfère faire un recrutement qui tient la route et qui prend du temps que de faire tout, tout de suite, et de regretter certains choix.
Dans tous les cas, pour ceux qui ne resteront pas ou qui ne seront pas conservés, nous leur souhaitons bonne chance et nous les remercions pour leur participation à cette saison.


HH : Vous affirmez vouloir faire un recrutement avec de bons Français, est-ce qu'un joueur comme Raux (ex-Mulhouse), dont le club vient de descendre, pourrait être une bonne option ?

AM : Bien sûr, ça peut être une très bonne option, Damien Raux est un très bon joueur mais je pense que nous ne sommes pas les seuls à apprécier les qualités de Damien. On va dire que nous avons une « short-list » de 6 ou 7 joueurs français de bon niveau qui sont en France actuellement, dont 2 en particulier dont nous attendons une réponse pour cette semaine. Si on arrive à faire signer ces 2 joueurs-là, on aura déjà bien avancé dans notre recrutement. L’idée avec les joueurs français c’est d’avoir des joueurs un peu plus matures et avec plus de responsabilité en ligue Magnus. Nous cherchons des joueurs français qui vont apporter entre 10 et 15 buts sur la saison, ce qui permettrait vraiment de monter le niveau de l’équipe. On a lancé quelques perches, on attend les retours et ça ne devrait plus tarder.


HH : Si un ou plusieurs joueurs de la première ligne (Bouchard, Gauthier, Cacciotti) ne re-signent pas, quelle sera votre ligne de conduite pour reformer une ligne compétitive ?

AM : La priorité est de reconduire ces 3 joueurs-là, on a vu que c’était une très bonne ligne qui fonctionne bien ensemble et qui est très complémentaire, c’est aussi grâce à eux qu’on est allé aussi loin cette année. Maintenant, si Bouchard, Gauthier, ou Cacciotti devaient partir, ils seront remplacés. Le club d’Epinal ne va pas s’arrêter de vivre car un très bon joueur s’en va. Aujourd’hui, la tendance est de 50/50, on peut très bien re-signer les 3 comme n'en re-signer aucun.
Mais la priorité est bien de tous les re-signer et de continuer cette belle aventure ensemble, car je pense que la première année était importante ! On a vu qu’on était capable de gagner et d’aller loin dans les séries donc, si on garde la grosse ossature pour la saison prochaine, en complétant juste avec 2-3 joueurs d’un niveau supérieur, on peut légitimement espérer aller chercher quelque chose l’année prochaine ! On ne va pas tout changer, c’est certain, mais, si il y a des joueurs qui souhaitent aller ailleurs car on leur propose beaucoup plus d’argent, on ne pourra pas s’aligner donc on est obligé de faire des choix et d’aller chercher des remplaçants, mais c’est le lot de chaque intersaison quand il y a des joueurs qui performent pendant l’année. Tu sais que tu peux en perdre 1 ou 2 mais on a cette habitude et, de toute façon, c’est le sport. Dans tous les cas, que ce soit Bouchard ou pas Bouchard, il y a déjà des postulants très importants et intéressants qui sont sur le bureau.


HH : Pour Girard, vous souhaitez lui renouveler votre confiance mais si, malheureusement, cela ne se fait pas, des contacts existent avec d’autres gardiens ?

AM : Dans tous les cas, on ne se réveille pas en fin d’année en se disant « tiens, il nous faudrait un nouveau joueur ! ». Depuis quelques saisons, on travaille avec un réseau d’agents et de contacts un peu partout dans le monde et on a toujours une liste de joueurs potentiels, au cas où, et pour n'importe quel poste que ce soit ! Nous avons montré, avec Alhkvist et Stein, que nous pouvions être réactifs.
Il y a des joueurs qu’on suit depuis plusieurs saisons qui vont peut-être venir cette année ou qui ne viendront peut-être jamais à Epinal. On travaille de manière structurée, donc oui, si Gabriel ne revient pas à Epinal, il y a des gardiens qui sont déjà sur les tablettes. S’il ne revient pas, il sera remplacé par un très bon gardien parce que l’on connaît, tous, l’importance d’un bon gardien et, si Gabriel revient, on sera tous très heureux de poursuivre sa formation en France !
C’est un jeune gardien, il sait qu’il doit passer 2 saisons en France pour espérer porter un jour le maillot de l’équipe de France, même s’il y a de très bons gardiens français actuellement. On s’est mis d’accord sur le principe, après, dans le sport, tout peut arriver. Je conseille à Gabriel de continuer avec nous encore une saison. Il a fait ses preuves ici, il connaît l’environnement, la 2ème saison sera encore certainement meilleure. Nous avons été le seul club à lui avoir laissé sa chance l’année dernière, quand il a été blessé on a conservé notre confiance en lui, donc ce sont des choses qui font partie de la décision. Nous l’avons également envoyé en Suisse, avant les playoffs, faire un stage avec un entraîneur spécifique "gardiens". Nous avons vraiment soutenu Gab et nous l’avons aidé à montrer son réel niveau, c’est important.


HH : Pour l'entraîneur, est-ce qu’un choix est fait avec Stein, ou pas encore ?

AM : Je vois Alex Stein prochainement, on va faire un débriefing ensemble, je vais écouter ce qu’il a à me dire, aujourd’hui on est très content du job qu’il a fait. Il a structuré l’équipe, il a amené une structure défensive, il fait un bon management des joueurs, il travaille sur la vidéo, c’est un professionnel qui mange, qui dort et qui vit "hockey" donc ça c’est positif ! Il a une bonne connaissance du hockey et une bonne expérience.
Il a envie de continuer avec nous et c’est bien aussi de se « prendre la tête » avec le coach et de ne pas toujours être d’accord, ça permet de faire avancer le débat. Donc Alex est, bien sûr, également la priorité du recrutement pour le poste de coach. Si ce n’est pas Alex, on a 2 autres options qui sont très intéressantes. Il y a d’autres possibilités mais, pour le moment, nous sommes concentrés sur celle ci..


HH : Pour la saison prochaine, les objectifs sont-ils définis ou pas pour le moment ?

AM : Il est encore trop tôt pour parler d’objectifs, car nous n’avons pas construit notre équipe et les autres non plus. Nous verrons, dans quelques mois, où est-ce que nous nous situons. Sans aucune prétention, on a vu cette année qu’on était capable, même en étant un petit club, de faire de belles choses.
On a été jusqu’en demi-finale et je crois que, même si Angers s’est logiquement qualifié contre nous en étant largement favoris, au soir du second match chez eux, on les a quand même bien fait douter puisqu’on a failli rentrer avec 2 victoires. Chez nous, on gagne 3-0 dans le 3ème match avant de, finalement, perdre 3-5, donc nous ne sommes quand même pas passés loin de l’exploit face à Angers même si, au final, c’est une belle équipe d’Angers qui va en finale.
Cela fait maintenant 3 saisons que nous sommes éliminés par le finaliste. Nous avons montré à tout le monde que nous étions capables de battre toutes les équipes. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques saisons, c’est une progression.
On avait annoncé comme objectif de finir dans les 6 premiers, on a rempli notre contrat puisqu’on a fini dans les 4 premiers.
On va maintenant essayer de faire une belle saison régulière car c’est important, on a toujours le public qui est là, donc faire une belle saison régulière en étant placés dans les 5 ou 6 premiers c’est bien aussi pour avoir l’avantage de la glace, et ainsi finir par de bons Play-offs. C’est vrai que si on pouvait refaire une saison comme celle-là, mais avec une meilleure saison régulière, je pense que tout le monde signe tout de suite à Epinal !


HH : Est-ce que cette fin de saison est un vrai plus pour un club comme Epinal pour attirer de nouveaux joueurs et de nouveaux sponsors ?

AM : Je dirais pour les nouveaux joueurs oui, effectivement. Je pense qu’il y a des profils de joueurs français ou étrangers, qui ont bien performé en Ligue Magnus cette année, qui nous contactent alors que nous n’étions pas un club forcément très contacté par ce genre de joueurs avant.
C’est plutôt agréable, ça nous permet d’avoir plus de possibilités. On reçoit beaucoup de CV mais je dirais comme tous les clubs de Ligue Magnus avec le rôle des agents. La question n’est pas de trouver des joueurs, car il y a des milliers de joueurs. La question est de trouver des joueurs complémentaires, avec du caractère et qui rentrent dans nos moyens qui ne sont pas les mêmes que la majorité des équipes de Magnus.
Au niveau des sponsors, on attaque, en ce moment également, le recrutement de ces sponsors et le renouvellement des fidèles sponsors. On sait que nous avons un certain nombre de sociétés qui ont pris contact avec nous juste avant les Play-offs, pendant et après, parce qu’il y a eu de belles soirées à Poissompré, avec beaucoup de monde, des animations, des shows, de l’ambiance etc., donc ça a un peu marqué les esprits des entreprises... à nous maintenant de rebondir tout de suite là-dessus, de ne pas trop laisser retomber cette atmosphère.
Aujourd’hui, on en a vraiment beaucoup besoin et il y a des opportunités qui ne se présentent pas comme ça tous les 15 jours, donc à nous maintenant de bien transformer les essais et d’aller chercher un peu de budget supplémentaire qui aidera le développement du club et qui aidera également dans le recrutement, bien évidemment. De plus, nous restons très fragiles, suite aux saisons dans l’ancienne patinoire. Il ne faut pas se voir trop beau non plus, et nous en avons conscience.
Photo hockey Ligue Magnus - Ligue Magnus : Epinal  (Les Wildcats) - Epinal : entretien avec Anthony Maurice


HH : Il y a 2 ans, un projet était en cours pour un partenariat avec une grosse entreprise, qui n'a malheureusement pas pu se faire. Est-ce un projet qui vous tient à cœur et sur lequel vous travaillez toujours, ou est-ce que c'est un projet qui est définitivement tombé à l'eau ?

AM : Effectivement, il y a 2 ans, ça ne s’était pas fait avec cette société-là pour des raisons que je comprends très bien. Depuis, on a renouvelé l’opération avec 2 ou 3 autres sociétés de taille à peu près semblable (des entreprises internationales).
Aujourd’hui, il n’y a rien qui est fait, ça a un petit peu avancé mais ce sont quand même des dossiers compliqués à mettre en place car il ne faut pas oublier que le hockey sur glace au niveau national n’est pas un sport « majeur ». Malgré tout, maintenant on voit qu’en termes de fréquentation, les patinoires de Ligue Magnus sont très bien remplies, voire même en D1 et D2. Il y a de belles affluences, surtout en ce moment, donc ça c’est très positif pour le hockey et je crois qu’on est en train de passer devant le handball en termes de fréquentation, donc c’est un bon positionnement sur un point médiatique.
Aujourd’hui, les grosses entreprises ont un peu de mal à se lancer dans le hockey, par contre on voit qu’au niveau local et partout en Ligue Magnus, les équipes sont bien suivies par les sponsors et les médias locaux, il faut maintenant que cela fonctionne un peu mieux au niveau national. Un suivi plus régulier et plus important des médias et TV aidera notre sport à se développer. C’est en bonne voie.


HH : Les supporters demandent à ce que les maillots des plus grand joueurs spinaliens, ayant marqué l'histoire du club, soient accrochés au plafond et leurs numéros retirés à Epinal, est-ce une option envisageable ?

AM : Oui, je sais que cela se fait dans le hockey mondial et en France dans certaines villes et y’a pas de raisons que cela ne se fasse pas à Epinal. Maintenant la patinoire n’est pas non plus un dressing donc, si on devait le faire, on accrochera pas 50 maillots !
Aujourd’hui, il y a 1 ou 2 maillots sur lesquels on peut y réfléchir. Prenons l’exemple concret de Jan Plch, il est encore là et va encore jouer pendant au moins une saison donc on va le laisser finir sa carrière et il sera temps peut-être de retirer son maillot par la suite. Aujourd’hui, à part le sien, je ne vois pas beaucoup de maillots qui peuvent grimper au plafond de Poissompré prochainement, à part celui de Guillaume Chassard.
Nous verrons cela en temps et en heure.


HH : La fameuse ligue pro est repoussée pour une voir 2 années, cela doit être un véritable soulagement pour un club comme Epinal ?

AM : Un soulagement, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça mais, selon moi, cela semble être un timing plus raisonnable et plus adapté.
Aujourd’hui, il y a un certain nombre de clubs qui ne sont pas prêts, dont Epinal. Je dirais plutôt qu’inversement, il y a très peu de clubs qui peuvent aujourd’hui accéder à cette ligue à part Grenoble, Amiens et Rouen, je n’en vois pas beaucoup d’autres, peut-être Angers.
Cela demande une structuration bien plus importante mais qui va dans le bon sens. Le projet est bon, mais cela nécessite que tout le monde mouille le maillot (clubs, dirigeants, fédération, médias, sponsors etc.). Les clubs français n’ont pas la même santé financière et, même si tout le monde fait beaucoup d’efforts, il est évident que sans sponsors nationaux, le projet est trop ambitieux pour certaines villes ou équipes. Je pense qu’il faut du temps pour préparer cela. Il faut une structure financière différente, il faut une création d’une SASP (Société Anonyme Sportive Professionnelle). C’est le rôle de chaque club de se positionner et de mettre les moyens en œuvre pour répondre à cette ligue pro. Aujourd’hui, le club d’Epinal n’est pas prêt. Dans 2 ans, on peut certainement l’être pour intégrer cette ligue et  bien y figurer.
Mais il faut être conscient que nous sommes une ville de 40 000 habitants avec l’environnement économique d’une ville de 40 000 habitants. Maintenant, si nous n’avons pas les moyens de rester dans cette ligue pro, nous irons en découdre en Division 1 et nous ferons perdurer la passion du hockey sur glace à Epinal.
Par contre, nous avons des idées, un public fabuleux, peut-être même le meilleur de France, on a des sponsors, on a la TV, les médias etc…
J’en profite pour insister vraiment sur le très beau public spinalien, quand tu suis un match de hockey à la patinoire d’Epinal c’est quand même plaisant ! Il se passe beaucoup de choses, c’est une vraie soirée un peu à l’américaine.
En voyageant un peu en France, on constate, que l’ambiance, l’organisation et l’animation sont très différentes de ville en ville. De ce côté-là, nous n’avons rien à envier à personne !
Je pense qu’on diffuse une belle image du hockey sur glace au grand public. C’est un sport qui a besoin de tout cela autour pour que la magie opère et que la patinoire soit pleine. On a fait une saison régulière très limite, mais c’était toujours plein.  On est vraiment dans la logique de faire progresser le hockey sur glace en France et, si tout le monde fait ça dans son coin, il y a de grandes chances pour que le hockey se développe au niveau national.
Pour répondre concrètement, la Ligue Pro est une très bonne initiative, je pense que c’est ce qu’il faut pour faire évoluer l’équipe de France et le championnat.
Pour conclure, je crois que la fédération doit aussi faire le tour des clubs et des situations de chacun pour avoir un constat objectif et réel de la situation. La fédération doit aller voir des matchs dans toutes les patinoires de Magnus. Malheureusement, il y a beaucoup de différences en France, et il faut en tenir compte. Les grandes villes, comme Lyon, Bordeaux, etc, ont leur place en Magnus, c’est certain. Mais cela demande du temps et de l’expérience pour être compétitif à ce niveau.


HH : Le cahier des charges pour cette ligue pro est très lourd, est-ce qu'il est prévu, pendant cette inter-saison ou courant saison prochaine, de commencer à y réfléchir sérieusement ? On pense notamment à un passage en SASP, ou a des créations d'équipes U18 et U22 ?

AM : Oui ! Aujourd’hui, comme certains clubs en France, nous avons à Epinal le hockey majeur et le hockey mineur qui sont chacun une association différente, même si depuis quelques saisons et, notamment grâce à l’arrivée Nicolas Martin, on se rapproche. 
C’est sûr que, si tu veux progresser avec tes joueurs français, tu dois avoir des équipes juniors d’un meilleur niveau. Il faut voir comment cela peut se mettre en place, ça fait partie des discussions que l’on doit avoir avec le hockey mineur à cette intersaison.
Pour le passage en SASP, on sait qu’on doit le faire, pas forcément parce que c’est demandé par la fédération mais surtout parce que ça devient une évidence. Aujourd’hui, on gère un budget de 900 000 €, on a 25 salariés, sur une saison de hockey c’est près de 50 personnes qui travaillent donc c’est un vrai business, une vraie société. Il faut voir cela comme tel, ce n’est plus la petite association du hockey qui faisait 300 000 € il y a 10 ans.  Il y aura bien un transfert vers une SASP, mais on a d’autres projets avec différents clubs spinaliens donc on est en train de réfléchir sur la bonne formule à adopter. On avance avec d’autres clubs, donc peut-être cet été ou en cours de saison prochaine, pour la migration. Un groupe de réflexion et de travail est en place et les choses avancent.


HH : Et enfin pour terminer, avez-vous établi un budget pour la saison prochaine ? Vous aviez évoqué un budget proche du million, qu'en est-il ?

AM : On va déjà, pour le moment, arrêter le bilan de cette saison, qui devrait tourner autour de 900 000 € environ. On se rapproche donc de ce fameux million, c’est un chiffre assez psychologique pour tout le monde. Aujourd’hui, je ne peux pas dire si on y sera au mois de septembre ou au mois de janvier prochain, ce que je sais c’est qu’on n'est pas loin et, dans la mesure où l’on attaque en ce moment toute notre campagne de sponsoring, j’espère que le budget va augmenter. S’il augmente de 50 000 ou 100 000 €, on sera à ce fameux million.
En effectuant une bonne campagne sponsoring, en utilisant d’autres leviers de croissance, nous y arriverons. Mais tout augmente dans le hockey, le matériel, les transports, les joueurs, les arbitres, etc…donc monter le budget c’est bien, mais maîtriser ses dépenses c’est bien aussi.



L’équipe Hockey-Hebdo remercie vivement Anthony Maurice de nous avoir accordé un peu de temps, et d’avoir répondu à nos questions en toute franchise.
 
 
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