Nullement épargné par les blessures tout au long de la saison, les Dauphins allaient une nouvelle fois devoir subir ce funeste destin, lorsque vendredi soir, lors du dernier entraînement, leur gardien Stanislav Petrik s'est blessé. Revenu au meilleur de sa forme, le portier slovaque de l'ICE devait la mort dans l'âme, déclarer forfait pour ce match, propulsant ainsi Franck Constantin sous les projecteurs, pour un retour bien délicat contre Dijon...
Le début de match n'allait pas le mettre en confiance, puisque sur la première action dijonnaise, Fiser effectuait une passe abandon pour Milec, qui ne se posait pas de question et ajustait le malheureux portier local (0-1 à 1'25)
Crête touché contre Chamonix mais bien présent hier soir, perdait le puck en zone défensive dans la foulée, mais Constantin déviait le palet de la mitaine.
Petrak accélérait le tempo mais ne profitait pas de la perte de crosse de Hurajt, bien aidé par ses défenseurs.
Sous la pression spinalienne, Dijon commettait logiquement la faute et c'est Mrena qui ouvrait le bal des pénalités. Les Ducs tuaient cette première prison, malgré les tirs de Gervais (dans les bottes de Hurajt), Salmivirta (hors cadre) et Lefebvre (en angle fermé).
Simko prenait les choses en main a la 7ème minute de jeu, lorsqu'après un gros geste défensif dans sa propre zone, il traversait toute la glace mais ne parvenait pas à trouver l'ouverture.

Photo de David Blanchard

S.Dugas commettait la faute sur Plch (la première d'une longue série sur le stratège slovaque de l'ICE) et offrait ainsi une deuxième supériorité numérique aux Dauphins. Un tir vicieux de Listiak qui profitait d'un bon écran de Allard devant la cage dijonnaise, mettait Hurajt en difficulté.
Sadlon au prise avec Simko, décidait de passer un casting pour intégrer la Commedia dell'arte, mais Mr Bergamelli ne se laissait pas prendre au trucage du défenseur slovaque !
Simko en remettait une couche peut avant la mi-tiers au prix d'une formidable accélération, mais Hurajt sortait l'arrêt photo de la mitaine !
A 10'22 Milec était à son tour sanctionné, conséquence logique du pressing des Dauphins. Listiak effectuait un bon lancer, mais personne ne tirait profit du rebond concédé par le portier des Ducs.
Allard à la bleue n'avait pas plus de réussite et Dijon pouvait une nouvelle fois tuer la pénalité sans encombre.
Kristin allait lui aussi faire un tour au cachot, mais le jeu de puissance spinalien déjouait complètement, offrant même une occasion a à Fiser qui coupait bien la passe et décalait Guttig, mais le tir du jeune français trouvait Constantin à la parade.
Alors que Dijon commençait à pratiquer un jeu physique s'apparentant plus à du roller-ball qu'à du hockey sur glace, Gillet auteur d'un geste d'énervement sur Plch, était renvoyé illico au vestiaire par Mr Bergamelli, sous les huées du public spinalien.
La perte d'un défenseur clé n'allait toutefois pas altérer la rage de vaincre des Ducs, puisque Mrena sur une bonne relance, mettait en orbite Kristin, pour un break gagnant (0-2 à 15'04 à 4c5)
Chassard sonnait la révolte, mais trouvait encore les bottes de Hurajt à la parade. Ce n'était que partie remise puisque Plch profitait d'un bon travail de Lefebvre, accélérait et offrait un caviar à Romo, qui ne laissait pas passer pareille occasion (1-2 à 17'55 à 5c4)
Petrak perdait un palet précieux à la bleue, mais au prix d'un bel effort, effectuait un bon retour pour récupérer son erreur.
Tandis que Lefebvre et Sadlon prenaient rendez-vous pour partir ensemble en vacances, le feu couvait sur la cage dijonnaise, mais la herse érigée devant Hurajt tenait bon !

Surclassés 22-8 au chapitre des tirs, Dijon arc-bouté sur son gardien, faisait front de toutes parts et profitait de la moindre erreur spinalienne pour placer des contres meurtriers.

De retour des vestiaires, Simko partait d'entrée en break mais butait une nouvelle fois sur Hurajt. Son compatriote Kristin, n'allait par contre pas laisser passer l'occasion 40 secondes plus tard, sur un gros cafouillage de la défense qui ne parvenait pas à dégager le palet et marquait dans la cage vide (1-3 à 20'52)
Assurément le pire scénario pour des Dauphins qui après avoir raté l'égalisation, se retrouvaient menés de deux longueurs.
Petrak réduisait la marque à 23'10, mais Mr Bergamelli en décidait autrement, estimant qu'un spinalien était dans la zone du gardien. Si Plch s'y trouvait effectivement bien, il n'y était pas rentré tout seul...
Chassard concédait une minute plus tard une pénalité de frustration, le match étant peu à peu en train d'échapper aux Dauphins. Dijon s'installait en zone vosgienne, mais ne créait aucun danger, le tir timide de Strapaty n'étant pas de nature à percer la garde de Constantin.
La pénalité aisément tuée, Petrak se jetait avec à propos, pour contrer un palet dangereux en zone défensive. Simon prenait bien sa chance sur un mauvais dégagement dijonnais, mais Hurajt était encore et toujours à la parade !
A force de se livrer Epinal s'exposait aux contres mais Kristin parti une nouvelle fois en break, perdait cette fois son duel avec Constantin.
Strapaty (auteur d'un match solide hier soir) se rappelait aux bons souvenirs de Poissompré et crucifiait son ancien coéquipier, après un nouveau palet mal dégagé par les Dauphins (1-4 à 28'40)
Sadlon commettait une nouvelle faute sur Chassard mais les Dauphins allaient boire le calice jusqu'à la lie, lorsque pourtant en supériorité numérique, ils encaissaient le deuxième but dans cette configuration, Fiser exploitant parfaitement un nouveau contre (1-5 à 31'15 à 4c5)
Le match semblait bel et bien plié mais Plch n'abdiquait pas et profitant d'un gros travail de Lefebvre, trompait enfin son compatriote d'un lancer précis (2-5 à 32'20)
Salmivirta relançait la machine et obligeait Lalka à commettre la faute mais une nouvelle fois le powerplay spinalien restait inefficace, le deuxième bloc ne parvenant même pas à s'installer en zone offensive !
Fiser tendait à nouveau le bâton pour se faire battre en commettant un cinglage inutile et Chassard exploitait au mieux cette indiscipline en s'arrachant pour propulser le palet au fond des filets des Ducs, Hurajt étant encore couché sur la glace (3-5 à 36'41 à 5c4)

Photo de David Blanchard

Galvanisés par ce retour inespéré, les Dauphins appuyaient à nouveau sur l'accélérateur et Simon puis Lefebvre, mettaient le feu sur la cage de Hurajt, mais le score en restait là à la fin du deuxième acte.

L'accélération spinalienne en fin de deuxième période n'avait pas suffit à gommer les errances défensives et le manque de réalisme d'un ensemble dominateur (17 tirs à 6), mais fébrile.
Dijon ne changeait pas un système gagnant en faisant bloc devant son gardien et en exploitant au mieux la moindre erreur adverse. Pas spectaculaire, mais efficace...

Avec deux buts de retard à l'entame du dernier vingt, la cote des Dauphins n'était pas au mieux, Dijon n'ayant plus qu'à gérer sa fin de match.
Fiser s'employait d'emblée à tuer la partie, mais sont tir sur entrée de zone ne trompait pas la vigilance de Constantin. Kristin effectuait une belle reprise de volée suite à un engagement pris en zone offensive, mais sans plus de succès.
Petrak était le premier à sonner la charge et d'une belle passe abandon, mettait Slovak en position de tir, le défenseur spinalien trouvant une nouvelle fois son compatriote à la parade.
Un boulevard dans la défense des Dauphins n'étaient curieusement pas exploité par Dijon qui manquait l'immanquable et restait de fait sous la menace des Dauphins.
Salmivirta profitait de ce sursis pour glisser le palet dans la cage d'un Hurajt pas exempt de tout reproche sur ce coup (4-5 à 44'48)

Photo de David Blanchard

Epinal allait-il réussir un incroyable retour et gagner ce premier match si important ?
Les Dauphins y croyaient à nouveau et Petrak accélérait provoquant la faute de Lalka derrière la cage. Hélas pour les Dauphins, Salmivirta victime de son envie était à son tour sanctionné moins de 40 secondes plus tard. Le jeu à 4 contre 4 qui s'en suivait ne donnait rien, pas plus que le powerplay dijonnais toujours aussi peu inventif.
Alors qu'on atteignait tout doucement la moitié de ce dernier acte, Guttig prenait sa chance, mais le gardien spinalien repoussait.
Romo peu inspiré hier soir perdait pour la énième fois le palet, mais les Ducs n'en profitaient pas.
Strapaty stoppait illégalement Allard et était pris en flagrant délit par la patrouille, mais Chassard à son tour écopait d'une prison, provoquant un nouveau jeu à 4 contre 4.
Simko faisait parler sa vitesse dans cette configuration et décalait Romo pour un tir terrible dans le plastron du dernier rempart des Ducs.
Listiak d'un slap, puis Petrak, ne parvenaient pas à transpercer la cuirasse de Hurajt pour une égalisation synonyme d'espoir.
La montre tournait, faisant le jeu de Ducs plus solidaires que jamais et ne s'embarrassant pas de fioritures pour dégager le palet.
Crête avait la mauvaise idée d'être sanctionné à 58'15, compliquant encore la tâche des Dauphins. Shawn Allard prenait dès lors son temps mort, mais à 4 contre 5, les choses devenaient encore plus difficiles malgré la sortie coup de poker de Constantin. Sur un nouveau contre, Gervais n'avait d'autre choix que de faire faute, pour éviter le but en cage vide.
Epinal était ainsi privé de sa meilleure arme à la ligne bleue à 59'22 et Listiak comme un aveu d'impuissance, commettait une vilaine charge, écopant au passage d'une pénalité logique de 2'+10'.

Dijon pouvait savourer sa victoire. Sans avoir fait preuve de créativité, les Ducs raflaient la mise et prenaient au passage un avantage probablement déterminant pour décrocher le billet pour les quarts de finale.
Daniel Maric a une nouvelle fois remporté sa partie d'échec sur Shawn Allard, le coach dijonnais mettant en place un véritable commando,  faisant front avec courage aux attaques des Dauphins.
En dominant de la sorte sans parvenir à concrétiser leurs nombreuses occasions, les Spinaliens se sont inévitablement exposés aux contres des Kristin et autres Fiser.
Un scénario archi connu mais qui une nouvelle fois s'est répété. Sur la petite glace dijonnaise, les espaces seront encore plus réduits pour les attaquants spinaliens. Reste que cette fois Dijon devra faire le jeu...