Si Epinal évoluait au complet (pour la deuxième fois de la saison seulement !), Angers déplorait l'absence de Mihalik et de Fortier, ainsi que du jeune Deshaies.
Salonen prenait le poste de Fortier sur le premier trio angevin, mais c'est bien Plch qui allait le premier se mettre en évidence et faisait lever tout Poissompré, qui croyait à tort à l'ouverture du score par son chouchou.
Peu importe le quatrième bloc se mettait à son tour en évidence et le jeune Geoffroy plein de culot, grattait le palet et le glissait à Chipaux qui ne pouvait le capter. Il fallait attendre un peu plus de deux minutes pour voir la première occasion angevine, mais Baluch ne cadrait pas. Les Ducs poursuivaient néanmoins leur action et Petrik était sauvé par une cage déplacée salvatrice.
Les Dauphins retrouvaient peu à peu leurs esprits et une accélération de Simko semait le trouble dans la défense des Ducs, sauvée par son gardien Koivula. Regenda se mettait dans le tempo et effectuait un superbe 360 ° pour sortir de sa zone et lancer Chassard dont le tir était bloqué par le portier finlandais des Ducs.
Une grossière erreur de Listiak faisait frissonner Poissompré, mais Crête intervenait fort à propos pour rattraper la bévue de son partenaire !
Quelques secondes plus tard Regenda commettait la faute et inaugurait le bal des punis.
Le redoutable powerplay angevin allait-il faire parler la poudre ?
Si les Ducs faisaient tourner le palet à une vitesse impressionnante, la défense des Dauphins était bien en place et ne laissait pas le moindre espace aux Angevins, contraints à un slap non cadré de Lahesalu. Au contraire c'est ce diable de Shawn Allard qui en bon entraîneur qu'il est, montrait l'exemple par un but de renard, suite à un pressing haut sur Jodoin en zone offensive (1-0 à 7'29 à 4c5).
Stupéfaits les Ducs concédaient une pénalité dans la foulée, suite à une faute de Martin Lacroix.
Si le jeu de puissance angevin n'avait pas fait parlé la poudre, son confrère spinalien allait-il faire mieux ?
Romo s'y employait et était tout près de tromper son compatriote Koivula, mais le gardien finlandais réalisait un superbe arrêt réflexe, pour tenir les siens dans la partie !
Angers parvenait toutefois à tuer la pénalité et égalisait un peu contre le cours du jeu, par Lavigne opportuniste, qui levait le palet au-dessus de Petrik déjà couché (1-1 à 10'44).
Dès lors ce but allait mettre les Ducs en confiance et leur permettait de prendre inexorablement l'ascendant sur leurs hôtes. Albert donnait le tempo d'un déboulé aile gauche, que Petrik captait bien.
Poussés dans leurs retranchements les Dauphins subissaient et commettaient la faute par Lefebvre.
Si le premier powerplay angevin était resté stérile, celui-ci allait faire parler la poudre, par SimonLacroix, qui magnifiquement décalé par Tessier, ajustait Petrik d'un tir imparable ! (1-2 à 12'39 à 4c5).
Petrak avait la mauvaise idée d'aller à son tour visiter la prison, suite à une indiscipline (frustré d'avoir raté la cage quelques secondes plus tôt sur une passe de Plch). Epinal parvenait tout de même à tuer la pénalité, mais Plch était sanctionné à son tour, obligeant le quatuor Allard, Romo, Gervais, Slovak à un travail de titan, pour préserver le score. Las pour les Spinaliens, la pénalité n'était terminée que depuis 8 secondes, lorsque Tessier profitait d'une erreur défensive pour loger le palet au fond (1-3 à 17'55).
Le premier tiers se terminait sur ce score logique en faveur des Ducs, qui jouaient tout simplement plus vite, plus précis et plus physique que les Dauphins.
Les Angevins dominaient également au chapitre des tirs (13 à 9)
Shawn Allard allait-il avoir les mots justes pour galvaniser ses troupes lors du retour sur la glace ? Le temps de mettre le palet en jeu et Simko profitait d'une grossière erreur de Koivula, qui relâchait un rebond coupable suite à un tir de Petrak, pour réduire le score d'entrée de jeu (2-3 à 20'09).
| Photo de David Blanchard | |
Cette bévue allait hanter le portier finlandais toute la soirée et lui faire concéder un trop grand nombre de rebonds pour ses défenseurs, émoussés par la répétition des matchs et le manque de profondeur de l'effectif angevin.
Listiak était sanctionné pour une prison étrange, la charge du défenseur slovaque semblant bien être régulière, tandis que l'arbitre Monsieur Hauchart laissait d'abord jouer avant de se raviser, provoquant le courroux du public spinalien ! Angers n'en avait cure et faisait à nouveau tourner le palet à la vitesse de l'éclair, mais Petrik bloquait bien les velléités adverses. Les Ducs rataient même une cage vide. Les mouches avaient-elles changé d'âne ?
Chassard semblait le penser et donnait à nouveau l'impulsion d'une puissante accélération aile droite, cherchant Salmivirta pour la déviation. La première ligne spinalienne montait en puissance à son tour, commençant à donner le tournis à une défense angevine de plus en plus lourde.
Néanmoins une erreur défensive à la bleue allait permettre aux Ducs de reprendre le leadership, lorsque Lavigne confondait Petrik suite à un contre rondement mené (2-4 à 26'25).
Les hommes de François Dusseau n'avaient toutefois pas le temps de savourer, puisque Gervais remettait les pendules à l'heure 17 secondes plus tard, servi sur un plateau par Plch qui organisait le jeu derrière la cage (3-4 à 26'42).
Un nouveau but était marqué par Simko à 27'12, mais logiquement refusé par Mr Hauchart qui avait sifflé auparavant, Plch et Igier ayant commencé des débats un peu trop musclés.
Qu'importe, les Dauphins remettaient le couvert et Romo bien positionné devant le but, exploitait au mieux un caviar de Salmivirta, lui aussi posté derrière la cage de son compatriote Koivula (4-4 à 27'47) !
Epinal avait fait son retard en à peine plus d'une minute et le public recommençait à chanter, croyant à un possible exploit de ses favoris.
Un lourd slap angevin obligeait toutefois Petrik à s'y prendre en deux temps pour réaliser l'arrêt.
Alors que Crête était séché sous les yeux de l'arbitre impassible, Simon Lacroix envoyait une nouvelle mine que le portier spinalien captait bien.
Ilic et Tessier étaient invités à se calmer sur le banc d'infamie, provoquant ainsi un jeu de transition attaque-défense, les espaces étant plus importants à quatre contre quatre. Il fallait un superbe geste défensif de Lavigne pour récupérer Simko qui partait en break et préserver ce score de parité.
Gervais s'illustrait à son tour, abattant un travail énorme dans la bande et muselant un Martin Lacroix pantois devant le talent de son jeune compatriote. Tessier n'était pas en reste et faisait admirer son toucher de palet, butant toutefois sur Petrik. Le match gagnait en intensité et Gervais délivrait une passe chirurgicale pour Papelier qui prenait bien sa chance, mais trouvait Koivula à la parade. Albert frustré, était pris par la patrouille, ne sachant pas encore que sa faute allait être lourde de conséquences. La supériorité numérique des Dauphins n'était pas installée depuis 20 secondes que Gervais décochait un missile qui frappait violemment la bande derrière la cage de Koivula et revenait sur Chassard qui ne ratait pas pareille aubaine (5-4 à 33'47 à 5c4) !
Epinal prenait les devants, mais le public ivre de bonheur n'avait encore rien vu !
Déchaînés les Spinaliens repartaient à l'assaut et Simko s'échappait comme une fusée, mais trouvait une nouvelle fois les bottes de Koivula pour bloquer son revers.
Si la pénalité appelée contre Listiak paraissait pour le moins étrange, celle sifflée contre Martin Lacroix fleurait bon la compensation, tant la faute du vétéran canadien semblait peu évidente.
Toujours est-il que les Dauphins ne se posaient pas de question et si Angers avait laissé passer l'occasion, Epinal ne ratait pas le coche. C'est encore une fois Gervais qui allait enfoncer le clou d'une reprise de volée parfaite, dix secondes plus tard (6-4 à 35'41 à 5c4).
Angers était ko debout, poussés dans les cordes, les Ducs cherchaient un second souffle et n'avaient rien d'autre qu'un joli tir du poignet de Tessier à proposer durant les quatre dernières minutes de ce tiers médian.
Si la première période avait été à l'avantage des Angevins, la seconde n'était pas du même tonneau, malgré les 14 tirs à 13 en faveur des Ducs !
Étouffés par le pressing d'Épinal et la rotation à quatre blocs des Dauphins, le navire angevin prenait l' eau de toutes parts, victime de terribles trous d'air dans ses bases arrières !
Le coach Dusseau allait-il pouvoir inverser la vapeur ?
La dernière période repartait sur les mêmes bases que la deuxième et Gervais intenable ce soir crucifiait Koivula pour la troisième fois de la soirée, sur une nouvelle passe de Plch (7-4 à 40'31).
S'en était trop pour Dusseau qui demandait un temps mort et changeait logiquement son gardien, Koivula n'étant plus du tout dans la partie !
| Photo de David Blanchard | |
Martin Lacroix tentait bien de sonner la révolte, mais son tir n'était pas cadré.
Plch déjà auteur de quatre passes ce soir, allait enfin marquer un but, en contrant une nouvelle fois une relance angevine décidément bien empruntée et trompait Hardy entré depuis moins de trois minutes (8-4 à 43'04).
Poissompré ivre de bonheur, chantait et vibrait au rythme de ses Dauphins, qui dansaient la sarabande autour de la cage du leader du championnat !
Pris de vitesse et dépassés physiquement, les Ducs se faisaient littéralement plumer et il fallait un arrêt photo de Hardy, pour mettre en échec un nouveau break de Chassard !
Salmivirta testait à son tour la mitaine du jeune gardien français, suite à des mises au jeu gagnées par Romo en zone offensive.
Angers n'y était plus et comme si ça ne suffisait pas, les Ducs affectionnant pourtant le jeu physique, subissaient de plus en plus les mises en échecs des Dauphins, à l'image de cette charge de Slovak sur Baluch, qui avait valeur de message...
Le talentueux Tessier tentait bien de sortir les siens de l'impasse, mais trouvait la mitaine de Petrik à la parade. Néanmoins une nouvelle chance, peut-être la dernière, allait être donnée aux Ducs, lorsque Crête était envoyé en prison.
Parfaitement positionnés et désormais sûrs de leurs forces, les Dauphins ne laissaient pas leurs visiteurs respirer et suite à un énorme travail de Salmivirta dans la bande, Chassard s'échappait et pouvait tromper le gardien angevin en deux temps (9-4 à 51'32 à 5c4).
| Photo de David Blanchard | |
Poissompré exultait, cette fois c'est sûr, le signe indien était vaincu ! Jamais Epinal n'avait battu Angers et jamais les Dauphins n'avaient battus le leader depuis leur retour en Ligue Magnus !
Grâce à la volonté de Shawn Allard et au travail de toute l'équipe qui a parfaitement adhéré à son discours, l'impensable exploit était réalisé !
Les Dauphins surclassaient même les Ducs au chapitre des tirs (15 à 9) !
Le but marqué par Tessier dans l'ultime minute (9-5 à 59'26) ne changeait rien au match. Ce soir la meilleure équipe sur la glace a gagné, se moquant bien du classement.
Si la victoire difficile à Villard semblait malgré tout être l'étincelle, que dire de ce match qu'il convient déjà de mettre au rang de celui réalisé l'an passé contre Briançon en demi-finale de Coupe de France !
La trêve qui arrive ne doit pas casser le rythme des Dauphins, qui commencent vraiment à trouver leurs marques et à donner la mesure de leur potentiel, tandis qu'Angers logiquement à bout de souffle vu le manque de profondeur de son effectif, va pouvoir se ressourcer.
Le travail de Shawn Allard commence à payer et si les Dauphins parviennent à garder ce rythme, leurs futurs adversaires ont du souci à se faire...
|