International de Tourcoing, elles pourront dire "j'y étais"

Photographe : Nicolas Leleu

Il est un peu moins de 17h quand la première Marseillaise de l'histoire de l'équipe de France féminine retentit dans les travées tourquennoises, ce samedi 2 novembre 2013.
Et pourtant le public, venu en nombre, ne le sait pas encore mais il n'est pas au bout de ses émotions.
Paralysées par l'enjeu et un peu tendues par tous ces projecteurs, inhabituellement braqués sur elles, les Bleues mettent du temps à rentrer dans le match. Quelques passes molles, une flopée de duels perdus face à des Anglaises plus remuantes que prévu. Puis les filles de Sylvie Girard prennent la mesure de l'évènement. Le terrain paraît moins grand, la balle moins lourde. Et Faustine Dupré, d'une reprise acrobatique dont elle a le secret, lance les hostilités.

Photographe : Nicolas Leleu

La France mène 1-0. Cette équipe n'existait pas il y a dix mois. Mais cette fois elles sont unies derrière le même maillot. La France mène 1-0. Les Anglaises se démènent et reviennent dans la partie. Mais la France est toujours dedans. Hélène Degrond vient apporter sa pierre à l'édifice. La France est devant. Les minutes s'égrènent, les Anglaises s'accrochent. Mais il y a comme une force collective qui se dégage chez ces filles-là. Faustine Dupré, encore elle, vient sceller le score de la rencontre (3-2). La fin de match est crispante, mais la défense fait bonne garde. Jusqu'au bout, les Anglaises resteront dangereuses. Le buzz retentit, les dents se desserrent. La salle Moutaa Louati explose.
Elles l'ont fait ! La France vient de remporter le premier match de son histoire.

Photographe : Nicolas Leleu

Mais, dès le lendemain, il faut remettre le couvert. Un match à 10 heures, cinq fois moins de public, un adversaire revanchard. Une partie qui a tout du match piège. Les Anglaises en tirent profit et ouvrent le score. Mais les Françaises sont plus fortes. Physiquement, mentalement, techniquement. Elles reviennent dans la partie. Le jeu se durcit mais les Bleues mettent l'épaule. Une frappe d'Annabelle Simonetti, une nouvelle réalisation d'Hélène Degrond et un doublé de Pauline Meneust viennent concrétiser cette supériorité. On dit souvent que, dans le sport, le plus dur est de confirmer. Eh bien les Bleues confirment. Elles arrachent une nouvelle victoire (4-3) et reçoivent, dans la foulée, le trophée tourquennois. Il y a un an, elles n'existaient pas. Il y a une semaine, elles n'avaient d'équipe de France que le nom. Ce matin, elles pourront dire "j'y étais".